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MISSIONS, RESSOURCES


païennes (France) a 300 000 adhérents ; le Kleines Liebeswerk vom hl. Herzen Jesu (en Allemagne), 180 000 ; l’Irish Mission League d’Irlande, 100 000 ; l’Apostolat des SS. Cyrille et Méthode, en Tchécoslovaquie, 90 000 ; la Broerderschap van den H. Geist, en Hollande, 65 000, l’œuvre Pro apostolis en Belgique 14 500. D’autres œuvres, la majorité, sont loin d’avoir cette importance.

Outre les grandes œuvres pontificales et universelles dont il est parlé plus haut, quelques autres existent également dans beaucoup de pays, comme les sociétés missionnaires elles-mêmes qui les ont fondées. Ainsi l’Œuvre générale des missions franciscaines organisée en 1922 par le T. R. P. ministre général des frères mineurs, le T. R. P. Bernardin Klumper ; ou bien encore la Ligue des messes des pères capucins. Ces deux œuvres ont leur siège dans chaque couvent franciscain ou capucin. De même l’Archiconfrérie du Saint-Esprit, des pères du Saint-Esprit, l’Œuvre des auxiliaires salésiens, les Unions des femmes et des jeunes filles catholiques, etc., etc.

/II. LES recettes. — Sur les 220 associations qu’il cite, le P. Arens en considère 180 comme œuvres de collectes. Il est impossible d’arriver à une évaluation précise des ressources ainsi recueillies. On ne peut aboutir qu’à des chiffres très approximatifs.

Les sept grandes œuvres citées plus haut ont donné en 1927, les sommes suivantes :

Propagation de la foi, 41 471 874 lires.

Sainte-Enfance, 19 810 000 francs.

Saint-Pierre apôtre, 8 460 827 lires.

Écoles d’Orient, 2 100 000 francs.

Saint-Picrre-Claver, 4 681 653 lires.

Parmi les autres œuvres quelques-unes arrivent à d’assez fortes recettes :

L’Association pour le séminaire de Maryknoll, aux États-Unis, recueille 350 000 dollars, l’Irish mission league, 3 500 livres sterling ; VIndische Alissie Vereeniging en Hollande, 10 000 florins ; la Pia opéra per i calechisli indigeni d’Italie, 80 000 lires ; l’Œuvre apostolique de l’abbaye de Saint-André, en Belgique, 40 000 francs ; l’Œuvre des partants, à Paris, 25 000.

Est-il exagéré de porter à 110 ou 120 000 000 de flancs la somme provenant de toutes ces sources ? Il y faudrait encore ajouter :

1° Les subventions fournies directement ou indirectement par certains États, par certaines administrations coloniales, même protestantes, par les compagnies de navigation, pour les œures d’éducation ou de bienfaisance, pour les transports, etc. ;

2° Les résultats des deux quêtes du Vendredi saint en faveur des Lieux saints, celle de l’Epiphanie pour la lutte contre l’esclavage et les missions d’Afrique, et les autres quêtes à l’occasion des journées ou expositions de missions, les ventes de charité, ainsi que les sommes recueillies par les trois cents et quelques bulletins des missions et qui sont parfois considérables. Ainsi les Missions catholiques de Lyon reçoivent et transmettent plus d’un demi-million de francs par an ;

3° Les sommes, que donnent ou recueillent directement auprès de leurs familles ou de leurs amis, les divers missionnaires ou les diverses sociétés de missions ;

4° Les honoraires des messes que disent nos 16 000 missionnaires-prêtres et qui doivent fournir 4 800 000 francs-or, et enfin, les revenus des diverses fondations et propriétés que possèdent certaines missions.

A quel total montent ces ressources diverses ? Il est impossible de le dire. Une chose est certaine du moins : si elles suffisent à peu près à faire vivre les missions, elles ne suffisent pas à les faire progresser comme il faudrait. Un vicaire apostolique de Corée disait à celui qui écrit ces lignes : « Ce que me donne la Pro pagation de la foi, me suffit pour deux mois à peine ! Un autre chef de mission disait trois mois, un autre quatre. C’est donc deux, trois et quatre fois plus que la Propagation de la foi devrait pouvoir distribuer. Les autres œuvres viennent y ajouter leur quote-part. .Mais elles ne suffisent pas à donner aux missionnaires catholiques plus que le strict nécessaire et elles ne le donnent pas toujours. Un jeune administrateur du Cameroun, garçon positif, sans imagination aucune, mais qui sait voir et observer, disait encore : « Les missionnaires ont 600 francs par an. Ils manquent de tout. Quand j’allais les voir et dîner avec eux, je leur envoyais auparavant, par mon boy, des provisions pour eux et pour moi. J’en ai connu un qui ne pouvait pas aller voir son confrère du poste voisin, parce qu’il n’avait plus de souliers. »

Ce n’est pas le même dénûment partout, mais partout on vous dira que l’argent manque. Il en faut tant et pour les écoles, et pour les catéchismes, et pour l’entretien des églises, et pour les besoins du culte, etc.

Sur quoi l’on s’est demandé : « Le surplus de 1926 sur 1912 est de 4 417 351 fr, 26 or. Une question se pose : le progrès révélé par ce surplus est-il réel ou n’est-il qu’apparent ? En d’autres termes les missions de plein exercice en 1912 reçoivent-elles en subsides une valeur égale à l’ancienne ? » M. l’abbé Corman, qui pose ce problème (Bulletin de l’Union du clergé, Bruxelles, janvier 1928, p. 31), répond en faisant observer : 1° que sur le marché mondial, le franc or a beaucoup perdu de sa puissance d’achat. Aux États-Unis, où suffisait un dollar, il faut 1, 60 dollar. « Incontestablement des millions de nos francs-or d’aujourd’hui vont se perdre dans le gouffre ouvert par la dépréciation générale de la monnaie or elle-même ; 2° il faut tenir compte de la multiplication des missions à soutenir, 70 en Chine au lieu de 48, 10 au Japon au lieu de 6, sans parler des missions en formation, qui, elles aussi, émargent au bugdet ; 3° donnons un exemple concret. Les 13 missions de l’Indo-Chine et du Siam recevaient, en 1912, 460 449 francs-or ; en 1926 elles n’en reçoivent plus que 402 348 à l’ordinaire (1 569 160 lires) et 47 435 à l’extraordinaire (185 000 lires) ou 449 783 au total, soit une différence en moins de 10 666. Cette différence serait minime n’était le déchet autrement important dû à la chute du franc-cr lui-même. Sans doute ces missions anciennes, s’appuyant sur les vieux chrétiens, ont des ressources que les missions récentes n’ont pas encore, mais elles sont, d’autre part, arrivées à un tournant décisif de leur histoire, et, loin de pouvoir se passer de l’aide du dehors, elles auraient besoin de ressources plus abondantes, de même origine, pour activer la formation d’une élite à la hauteur, et hâter l’éclosion d’Églises indigènes. D’où il résulte que les missions de 1912 n’ont pas encore retrouvé leur soutien d’avant-guerre ; il n’y a donc pas lieu de se laisser méduser par les chiffres de valeur si différente. »

Ce qui fait ressortir singulièrement cette pauvreté de nos missions catholiques, c’est l’abondance dans laquelle vivent les missionnaires protestants, la richesse de leurs installations et de leurs œuvres.

Voici, pour 1923, d’après le World missionary atlas, publié à New-York, en 1925, le relevé des missions protestantes :

Océanie 46 230 500 lires

Asie 26 784 100 —

Afrique 11 806 300 Europe 365 018 300 Amérique 1 045 962 000 Total

1 495 801 200 lins