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MISSIONS, RESSOURCES


Maximum illud le souverain pontife Benoît XV disait s’adressant aux évêques : « Sachez que notre désir est de voir instituer dans tous les pays du monde catholique la pieuse œuvre appelée « Union missionnaire du clergé. »

Les membres de l’Association versent une cotisation annuelle de 5 francs qu’ils peuvent remplacer par un versement unique de 100 ou 200 francs, et ils reçoivent en retour un bulletin (trimestriel pour la France) organe de l’œuvre… Ils doivent aider les missions : 1° par la prière, en se souvenant d’elles à la messe, durant l’office, ete ; 2° en développant parmi les fidèles l’intelligence, l’amour des missions ; 3° en organisant des Journées de missions ou manifestations analogues, pour stimuler le zèle de leurs paroissiens.

En ce moment, l’œuvre est établie dans la plupart des pays catholiques, et elle comptait en 1924 25 000 membres en Italie ; en Hollande presque tout le clergé ; en Belgique, 8 000 membres, 24 000 en Allemagne ; en Angleterre, au Canada, un nombre considérable. En France elle n’avait au début de 1925 que quelques centaines de membres. Aujourd’hui l’œuvre est organisée dans la plupart des diocèses et compte 18 000 adhérents.

n. autres œuvres. — 1° L’Œuvre apostolique. — L’Œuvre apostolique veut aider les missionnaires : 1° par la prière, chacun des membres récitant à l’intention des missions des prières déterminées, et les centres importants ayant établi à cette même intention la Communion perpétuelle ; 2° En procurant aux missionnaires les divers objets dont ils ont besoin : a) pour leur ministère : calices, ornements, linges sacrés, etc. ; b) pour leur apostolat : crucifix, chapelets, livres de piété, ou d’instruction, etc. ; c) pour eux-mêmes : bas, chandails, linge de corps, etc… C’est exclusivement une œuvre de femmes, soucieuses d’imiter les saintes femmes de l’Évangile si dévouées à Notre-Seigneur et à ses disciples.

L’Œuvre apostolique fut fondée en 1838 à Nemours (Seine-et-Marne) par l’initiative d’une sainte fille, Mlle MarieZoé du Chesne. Bésolue de consacrer sa vie aux œuvres et mise au courant du dévouement des missionnaires par le P. du Monteil, de la congrégation de Picpus, elle décida de se faire leur pourvoyeuse, et tout de suite envoya ses offrandes aux îles Gambier. Mgr Dupanloup accueillit dans son diocèse la nouvelle œuvre qui bientôt fut transférée à Paris. Bénie et enrichie d’indulgences par Pie IX, dès 1854, elle fut, par un décret du 20 avril 1870, rattachée à la Propagande et, par celui du 15 décembre 1871, fixée à Paris.

Depuis sa fondation jusqu’en juillet 1927, l’Œuvre apostolique a envoyé aux missions 5 592 calices, 2 490 ciboires, 1 863 ostensoirs, 53 597 ornements, 5 924 chapes, 19 398 aubes, etc., etc., représentant une somme de 25 000 000 de francs.

En ce moment l’Œuvre compte 15 ouvroirs à Paris, 52 dans les départements, 20 en Italie, plusieurs à NewYork. Son bulletin, une brochure in-8°, paraît 12 fois par an, et est envoyée gratuitement à toute personne faisant une offrande de 10 francs.

2° L’Œuvre des Écoles d’Orient. — C’est au lendemain de la guerre de Grimée qui avait montré aux Busses le dévouement de nos sœurs de charité, à la veille des massacres de Syrie, où nous devions intervenir en faveur des chrétiens orientaux, que fut fondée l’œuvre des Écoles d’Orient par des catholiques haut placés, membres de l’Institut, soldats, marins ou diplomates, tous au courant des besoins et des tendances de l’Orient. Ils s’appelaient Cauchy, Charles Lallemand, le P. Gagarin, le maréchal Bosquet, le contre-amiral Mathieu, Montalembert,

D1CT. DE THÉOL. CATHOL.

1 Falloux, de Broglie, Melchior de Vogué, de Gabriac, ! etc. L’œuvre cependant ne réunit que 16 000 francs la première année. Peut-être n’aurait-elle jamais réussi, si on ne l’avait confiée à l’abbé Lavigerie. Il la prêcha partout, élargit son conseil, dans lequel, à côté des laïques de la première heure, il fit entrer un nombre égal d’ecclésiastiques illustres. Il lui obtint l’approbation de Pie IX, ses encouragements et de nombreuses indulgences. Enfin, après les horribles massacres de Syrie, il réunit 4 000 000 de francs et alla lui-même les distribuer sur place. A ce moment l’abbé Lavigerie fut nommé auditeur de rote. Il dut passer l’œuvre à M. Soubiranne. Elle était en pleine prospérité.

Son but était de ramener, par la formation du jeune âge, l’Orient à l’union catholique, donc d’entrei tenir les écoles, les séminaires, les asiles, les crèches, les orphelinats, les refuges, les pensionnats, les noviciats des communautés catholiques. Elle s’intéressait aussi à la formation d’un clergé éclairé et vertueux dans les divers rites orientaux. Elle a à sa tête un conseil. Son directeur est aujourd’hui Mgr Lagier, successeur de Mgr Charmetant. Les 5 000 membres se groupent par décuries ayant à leur tête un zélateur ou une zélatrice, les décuries en comités, etc. Les aumônes proviennent des quêtes, des dons, des cotisations annuelles dont le minimum est de 1 franc.

Depuis 1856, date de sa fondation, jusqu’en 1924, en 68 ans, elle a distribué aux diverses congrégations établies en Orient, la somme globale de 37 millions. En 1920 sa recette annuelle était de 378 000 francs ; elle a été en 1927, de 2 100 000 francs. Elle est venue au secours de 56 congrégations latines ou orientales.

La sodalité de Saint-Pierre-Claver.

Fondée en

1894, par la princesse M. T. Ledoehowska, avec la bénédiction spéciale de Léon XIII, la sodalité de Saint-Pierre-Claver a pour but d’aider toutes les missions d’Afrique, et de leur procurer, au moyen d’une propagande assidue et bien ordonnée, par la parole et par la presse, les moyens nécessaires pour la diffusion et le maintien de la foi dans cette partie du monde. Elle travaille aussi à la libération <les esclaves.

La sodalité se compose d’une société religieuse de femmes, l’Institut de Saint-Pierre-Claver, dont les membres appelés « missionnaires auxiliaires », vivent en communauté et se dévouent, dans les pays européens, au service des missions catholiques africaines.

Trois catégories de personnes les secondent : 1. Les membres externes. Des personnes du monde, de toutes les classes de la société, qui paient une cotisation et aident la sodalité de leur temps et de leur travail. Plusieurs habitent les maisons de la sodalité sous une règle particulière.

2. Les zélateurs et zélatrices donnent une cotisation annuelle de 2 fr. (ou 50 fr. une fois pour toutes). Ils apportent à la sodalité le secours de la prière et travaillent à la diffusion de ses publications. Les zélateurs prêtres versent 5 francs (ou 200 fr.) et organisent des conférences et des prédications. Les frères lais et les sœurs au lieu de cotisation, offrent une communion par mois.

3. Les associés versent une cotisation annuelle minima de fr. 0, 50.

La sodalité publie trois bulletins : L’Écho d’Afrique, mensuel, édition en 9 langues, 100 000 exemplaires ; le Négrillon, pour la jeunesse, également 9 éditions, 150 000 exemplaires ; la Propagation des missions africaines, en allemand ou en polonais (145 000 exemplaires).

Les moyens d’action de la sodalité sont divers et très variés : a) V Union des messes en faveur de toute personne ayant donne 1 franc ; b) le Sou de Saint-Pierre-Claver. permettant à 20 associés de recevoir

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