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MISSIONS, RESSOURCES


États-Unis ont encore apporté la plus forte contribution avec 22 409 333 lires : augmentation de 8 p. 100. L’Italie vient ensuite avec 5 006 536 lires : 59 p. 100. Puis la France : 1 936 5Il lires : 13p. lOOi Allemagne : 2 475 395 : 32 p. 100. Au Canada l’augmentation est de 51 p. 100 ; en Angleterre, de 15 p. 100 ; en Belgique de 56 p. 100. En Irlande, il y a diminution : Il p. 100. L’Espagne, la Hollande, l’Argentine augmentent de 10, 6, 5 p. 100 (Agence Fides).

La Sainte-Enfance.

 Elle fut fondée à Paris,

le 20 juin 1813, par Mgr de Forbin-Janson, évêque de Nancy, qui songeait avec tristesse au sort des nombreux enfants chinois voués à la mort dès leur enfance. La même pensée préoccupait Mlle Pauline Jaricot. C’est elle qui, dans une conversation, suggéra à l’évêque la formule de l’œuvre à créer : un sou par mois donné par les enfants d’Europe pour sauver les petits chinois.

Bientôt les horizons de l’œuvre s’étendirent à tous les enfants païens qu’il fallait racheter, baptiser, élever. Elle eut pour trésoriers les enfants catholiques d’Europe et de partout, pour ouvrières enfin, les sœurs missionnaires. Elle réussit merveilleusement. Pendant les deux ans qui lui restaient à vivre, Mgr de Forbin-Janson s’en lit l’apôtre infatigable, s’adressant à ses collègues, les évêques français, qui répondirent à son appel. Elle se mit sous le patronage du nonce Mgr Joachim Pecci, plus tard Léon XIII, qui la recommanda en Belgique. Mgr Bonami continua l’œuvre avec le concours de l’abbé James qui commença la publication des Annales de la Sainte-Enfance, et le succès s’accentua de plus en plus.

L’œuvre eut ses contradicteurs. Elle dut se défendre contre les calomnies de certains journalistes, comme Francisque Sarcey. Des catholiques disaient qu’elle nuirait à la Propagation de la foi en lui faisant concurrence. Il est au contraire bien avéré, répondit Pie IX, dans son Bref Cum wtate quolibet du 18 juillet 1856, qu’elle l’aide merveilleusement. Avant et après Pie IX, tous les papes l’ont comblée d’éloges, lui 1870, les vicaires apostoliques chine is et autres, réunis à Borne pour le concile du Vatican proclamèrent t que l’œuvre de la Sainte-Enfance a déjà produit dans nos missions des résultats immenses. En 1880, les évêques de la seconde région de la Chine réunis en synode n’hésitent pas à dire : « C’est l’œuvre de la Sainte-Enfance, œuvre apostolique par excellence, qui a opéré le plus de bien en Chine, et elle est la digne sœur de la Propagation de la foi. »

C’est qu’en effet, pendant 50 ans, de 1813 à 1893, elle a procuré le baptême de 12 000 000 d’enfants, et pendant les 30 années qui suivent 1893-1923, de 14 000 000, dans les missions secourues par elle.

Quant aux recettes, en cinquante ans, de 1843 à 1893, l’œuvre a reçu 85 000 000 de francs, et de 1893 à 1923, 143 481 000. Elles continuent à s’accroître : 8 755 190 en 1922 ; 11079 935 en 1923 ; 13 264 830 en 1921 ; 17 499 441 en 1925 ; 19 558 804 en 1926.

De ces sommes, avaient été données :

Par la France

en 1921

en 1927

2 213 436 fr.

3 415 533 fr.

Par l’Allemagne, …

2 093 703°

5 221 261° 1

Par l’Italie

1 199 12 1°

1 800 707° j

Par les Pays-Bas…

1 172 408°

1 732 568°

Par la Suisse

568 280°

736 110°

Par le Canada

461 991°

799 313°

Par les États-Unis.

4 1 15 385..

4 517 100° [

La Sainte-Enfance, comme la Propagation d foi, est donc une œuvre catholique, c’est-à-dire

verselle, et par les pays qui lui fournissent (les

B la unires sources et par les 358 missions qu’elle subventionne et qui sont répandues dans le monde entier, et par son conseil enfin, dans lequel, comme dans celui de la Propagation de la foi, entrent des représentants de toutes les nations « qui ont l’habitude d’apporter à l’œuvre les sommes les plus importantes ». Son siège est à Paris.

3° L’œuvre apostolique de Saint-Pierre apôtre. — L’Œuvre de Saint-Pierre apôtre a pour but de favoriser le recrutement, la formation, l’entretien du clergé indigène. La Propagation de la foi s’en occupait avant elle ; elle veut l’aider et dans une certaine mesure la suppléer dans cette grande tâche.

Elle naquit en 1901, à Cæn, de l’initiative de deux chrétiennes, Mme Stéphanie Bigard, veuve Cottin. et Mlle Jeanne Bigard, sa fille, qu’aidèrent plusieurs de leurs amies. N’ayant pas pu obtenir en France la personnalité civile, elles s’adressèrent au gouvernement catholique de Fribourg en Suisse, qui, le 6 septembre 1902, approuva en principe l’Institut Saint-Pierre. Six semaines après, le 18 octobre, la personnalité civile fut accordée. L’œuvre avait fondé à cette date 45 bourses, dans les séminaires du Japon, des Indes, d’Afrique, et elle protégeait 34 prêtres indigènes.

Mme Bigard étant morte en 1903, sa fille, pour assurer la pérennité de l’œuvre, la cou lia à Mme Chappot de Neuville, Mère Marie de la Passion, fondatrice et supérieure générale des franciscaines missionnaires de Marie. Celle-ci, après un long et pénible procès, qu’elle gagna enfin en 1917, contre les héritiers de Mlle Bigard, l’offrit au préfet de la Propagande, le cardinal Van Bossum, qui depuis quelque temps songeait à établir une œuvre semblable. En 1919, la Propagande nommait comme directeur général de l’œuvre (dont le siège est à Fribourg. 31, rue Grande-Fontaine ) le chanoine Bossens, qui s’y dévoua entièrement. Approuvée solennellement par un décret du souverain pontife, le 28 avril 1920, l’œuvre s’établit rapidement dans les principales contrées les plus favorables aux missions, ayant à sa tête, dans chacun d’eux, un directeur particulier. La cotisation annuefiv minirna est de 1 franc, qui peut être rachetée par un versement de 50 francs. Les membres fondateurs et bienfaiteurs sont ceux qui assurent l’entretien d’un séminariste en donnant 1 200 francs par an.

Les recettes ont été en 1920 de 239 275 francs : 1921 de 621492 francs ; 1922 de 2 072 944 francs ; 1923 2 514 960 francs.

En 1926, elles atteignaient 8 095 633 lires, et en 1927, 8 460 827 ;

4° L’ « linio cleri » ou Union missionnaire du clergé. — Des grandes œuvres internationales en faveur des missions, Vl’nio cleri est la seule qui n’ait pas pris naissance en France. Elle fut fondée en 1916, à Panne, par le P. Manna, des Missions étrangères de Milan, dans le but de « développer parmi les prêtres et, par leur moyen, parmi les fidèles, l’esprit de prière et de zèle en faveur des missions ».

Il est en effet souverainement important que nos prêtres d’Europe connaissent les missions et s’y intéressent. Plus ils les connaîtront et les aimeront, mieux ils les feront connaître et aimer, mieux ils propageronl toutes les œuvres destinées à les aider, la Propagation de la foi, la Sainte-Enfance, l’œuvre de Saint Pierre apôtre, et les autres dont le succès dépend surtout du zèle (le nos prêtres.

lui 1915, le P. Manna avait fait connaître son projet à son évêque Mgr Conforti, aujourd’hui président de l’Union pour l’Italie, qui l’encouragea vivement, lui 1916, l’œuvre était approuvée par un rescrit de la Propagande. En novembre 1919, elle était rattachée à cette Congrégation, et dans sa lettre apostolique