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MISSIONS, RESSOURCES


naires, il va de soi que le fait d’y être accepté coniDorte de la part des sujets et des supérieurs, le devoir et le droit réciproques de l’envoi aux missions.

Ces sujets, il faut se les attirer. Les souverains pontifes exhortent les évêques à se montrer généreux en la matière (Encycl. de Benoît XV, Maximum illud., Acta apost. Sedis, 1919. p. 452-453). De leur côté, les congrégations s’ingénient pour avoir des écoles où l’on éprouve de jeunes enfants ayant quelques signes de vocation. En 1923, d’après les statistiques du P. Arens, les capucins avaient jusqu’à 65 de ces maisons avec 2 944 élèves. Venaient ensuite les salésiens (37 et 1 820), les pères du Saint-Esprit (20 et 1285), les oblats de Marie (18 et 1225).

Ces écoles ont cette caractéristique qu’elles préparent les enfants à la société qui les entretient. Mais les écoles apostoliques de la Compagnie de Jésus, fondées en 1865, par le P. de Foresta. sont très différentes. Elles préparent les enfants pour toutes les congrégations qu’ils choisiront librement, et qui consentiront à les accueillir. I) n’y a aucun monopole en faveur de la Compagnie de Jésus. Ils iront chez les franciscains, les pères blancs, au séminaire des Missions étrangères de Paris, etc., selon que l’esprit de Dieu les poussera. La première école fut celle d’Avignon, puis vint le tour d’Amiens (1868), de Poitiers (1865), de Turnhout en Belgique (1871), de Bordeaux (1872), de Dole (1877, réunie à Avignon en 1881), de Boulogne (1879, réunie à Amiens en 1880), de Monaco, de Mongrett en Irlande. D’autres ont été fondées en Portugal, Espagne, Autriche, à Xaples. au Brésil, en Colombie, au Maduré, à l’Equateur. Plusieurs parmi celles de France ont dû émigrer à l’étranger. A l’heure qu’il est, la France en compte quatre sur onze. Celle d’Amiens a été transférée à Morennes en Belgique ; celle d’Avignon en Italie, puis à Concise (Thonon) ; celle de Bordeaux à Victoria (Espagne) ; celle de Poitiers n’a pas bougé.

Après cinquante ans, les 5 premières écoles, à elles seules, avaient fourni plus de 1 800 prêtres ou aspirants à la prêtrise, répartis en 30 instituts, disséminés sur tous les points du globe, et remplissant dans les missions les charges les plus importantes, y compris celles de vicaires apostoliques. Au Maduré, sur 193 missionnaires, 164 sortent de ces écoles.

II. Le budget des missions.

Aux missions, il faut des ressources en argent. La préparation des apôtres, leurs voyages, leur entretien, leur soulagement dans la maladie ou la vieillesse, puis la construction et le soin des églises, des écoles, des presbytères, des hôpitaux, l’entretien des auxiliaires religieux, religieuses et laïques, instituteurs, domestiques, etc., etc., tout cela exige un budget fixe. Or, ce que les missions peuvent avoir en fait de fondations, de rentes, est peu de chose. Autrefois, certains gouvernements (Portugal, Espagne. France) faisaient une partie des frais… Maintenant c’est sur le public catholique qu’il faut compter, donc sur la charité privée. De là des œuvres multiples, parmi lesquelles il faut mettre au premier rang les quatre grandes œuvres pontificales, spécialement adoptées par le Saint-Siège, et dont le caractère essentiel est la catholicité.

I. LES ŒUVRES PONTIFICALES. — 1° La Propagation de la foi. — L’œuvre de la Propagation de la foi, la plus ancienne et la plus importante, fondée par une sainte fille de Lyon, Mlle Pauline Jaricot, organisée par de pieux laïques, sous forme d’une « association en faveur des missions catholiques des deux mondes », est partie de cette simple formule : un sou par semaine, la prière pour les missions, et la petite revue les Annales pour les faire connaître. Approuvée dès l’origine par le cardinal archevêque

de Lyon, puis par Pie VII, Léon XII, Grégoire XV 1, Pie IX, Léon XIII, attaquée parfois violemment cl sottement, elle grandit assez vite.

En 1822-23, elle distribua 22 915 fr. ; 309 917 en 1832-33 ; 2 473 578 en 1840 ; 4 547 399 en 1860, 6 020 039 en 1880 ; 6 840 700 en 1900 ; 19 104 315 en 1920.

Jusqu’à cette époque, elle avait été dirigée par deux conseils centraux, ceux de Lyon et de Paris, qu’animait un même esprit et une commune bonne volonté. Mais, le 3 mai 1922. juste un siècle après la fondation, un Molli proprio de S. S. Pie XI, après avoir donné aux deux conseils centraux les éloges par eux mérités, pour mieux « adapter, disait le pape, l’œuvre ; ux temps nouveaux », pour « la revêtir du prestige de l’autorité pontificale et en faire l’instrument officiel de la concentration des aumônes destinées aux missions », transférait l’œuvre au centre de la catholicité, la confiait à la Propagande, mettait à la tête un conseil choisi par cette congrégation, dans le clergé des nations qui ont l’habitude d’apporter à l’œuvre des sommes plus importantes. C’était imposer aux directeurs français un gros sacrifice : il fut fait généreusement. Le changement s’accomplit sans heurts. Le nouveau conseil eut la sagesse de ne pas rompre brusquement avec les habitudes anciennes ; il continua la distribution des secours à peu près sur les bases employées par les anciens conseils. Il laissa aux conseils nationaux le soin de centraliser les dons locaux, et de les remettre directement aux congrégations missionnaires à qui ils sont destinés.

Les sommes recueillies, loin de diminuer en France, augmentèrent d’une manière appréciable, passant de 4 223 055 fr. en 1920 à 4 771259 en 1921 ; 4 641948 en 1922 ; 5 861458 en 1923 ; 6 286 514 en 1924 ; 6 318 828 en 1925 ; 8 111530 en 1927.

Il en va de même un peu partout. Mais à cause du cours.des changes, les tableaux qu’on aurait à dresser seraient trop compliqués pour être reproduits ici. Disons seulement que l’exercice 1926-1927 accuse comme recettes 41 471 874, 43 lires italiennes. L’année précédente, on avait 43 533 920, 10 lires. Mais^ la diminution n’est qu’apparente : il fallait 24, 50 de ces lires pour un dollar, et le dollar en 1926 valait 20 lires. On a donc passé en un an de 1 776 897^dollars, à 2 073 593, soit une différence en plus^de 296 696. ► *_

Les plus grosses collectes ont été (1926-1927) :

États-l’nis

Lires

Francs or

20 629 181, 52

5 289 533, 71

France

4 350 778, 25

1 115 584, 17

Italie

3 003 367, 42

770 094, 21

Hollande

1 907 638, 12

489 137, 98

Irlande

1 259 179.17

322 766, 45

Espagne

1 199 691°

305 561, 79

Allemagne et Ba vière

l 871 789, 57

479 946, 05

Angleterre

802 132, 72

205 675, 06

Belgique

708 455, 20

181 655, 18

Canada

1 434 102, 35

367 718, 55

Argentine

1 117 769°

286 607, 43

etc. Total

etc.

etc.

41 471 874, 43

10 633 813, 96

Si l’on tient compte de l’importance numérique des populations catholiques qui fournissent ces subsides, c’est la Hollande sans doute qui viendrait en première ligne.

Dans l’année qui vient de s’écouler 1927-1928, les recettes atteignent 46 380 000 lires, soit une augmentation de près de 10 p. 100 sur 1926-1927. Les