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    1. MISSIONS D’ASIE##


MISSIONS D’ASIE, INDE

1928

Une Babel religieuse : 10 000 000 d’animistes,

1 1 000 000 de bouddhistes, 70 (Mil) 000 de musulmans. 1 000 000 de chrétiens, 20 000 juifs, et, reliques d’un lointain passé, 100 000 parsis, adorateurs du feu, sectateurs de Zoroastre. Tout le reste, hindouistes

(21t> 000 000} ; l’hindouisme étant quelque chose d’indéfinissable, sans croyance fixe, et beaucoup plus social encore que religieur.

Une Babel sociale avec le système des castes, divisées et subdivisées à l’infini, étanches, tyranniques, résultant non des lois, mais de la coutume, ’tout au bas les untouchable, les gens sans caste dont le contact est une souillure, puis les castes basses, les castes moyennes, les hautes castes, et tout au sommet les brabmes, véritables divinités sociales.

I ne Babel politique : des provinces dépendent directement de l’Angleterre ; d’autres sont des protectorats par ailleurs très nuancés ; d’autres enfin sont des États à peu près indépendants.

Les conditions faites à l’apostolat sont difficiles. A une population comme celle-là, si elle était chrétienne, il faudrait 320 000 prêtres. Population très inégalement répartie, d’où des différences énormes entre missions. Quilon a 2 000 000 d’habitants, et Allahabad 22 000 000 ! Le christianisme a contre lui la tradition immémoriale, acceptée et accentuée par le nationalisme qui va s’exaspérant. On a tout dit sur le système des castes, et les conditions qu’il fait au converti, le rejetant loin de la société indienne. Puis l’hindouisme semble, satisfaire à tous les besoins d’une âme religieuse : il otïre des livres sacrés, une direction ascétique, une mystique, une philosophie, un culte, un sacerdoce, des pratiques extérieures, une vie intérieure de dévotion, de renoncement, etc. On ne peut pas discuter avec l’hindouiste qui n’a aucunement la notion de l’absolu, et accepte toutes les contradictions. Le point par lequel il est abordable, c’est la notion qu’il a de la sainteté. Le christianisme se présentera donc, moins comme une organisation, une Église, un ensemble lié de dogmes, que tout d’abord comme une source de vie intérieure. Le reste viendra ensuite. Tel brahme a été converti par la vie de saint Louis de Gonzague.

L’histoire du christianisme dans l’Inde se réduit aux [joints suivants : 1° Dans les premiers siècles, fondation des chrétientés dites de Saint-Thomas au sudouest de l’Inde, dans le Travancore : origine des églises actuelles syro-malabares ; 2° Au.Moyen Age, quelques visites de missionnaires franciscains et dominicains, mais qui n’ont laissé aucune trace ; 3° L’arrivée des Portugais au début du xvi° siècle et la fondation des premières Eglises du Palnmdo ; 1° L’apostolat de saint François-Xavier, point de départ des missions de la Compagnie de Jésus : 5° Au commencement du xviie siècle, la tentative du 1’. Robert de N< bili pour entamer la société hindoue en l’attaquant par la tête, par les brahmes ; (>" Au commencement du XVHI’siècle, l’affaire des rites malabars (voir l’article consacré à celle question dans le Dictionnaire) ; 7 Avec la disparition des jésuites vers 17)10, le déclin : 8° Au ie siècle la reprise des missions, la multiplication « les Églises, et la rivalité protestante.

Pour autant qu’on puisse lixer les statistiques toujours un peu mouvantes, on peut dire qu’il y nvai ! m 1905 dans l’Inde 2 354000 catholique, 2 915 000 en 1920, 3 ooo ooo en 1H22, pour la pins grande partie, Niasses au-dessous d’une ligne allant de Goa à Madras. Des notices consacrées à ces missions dans les Mis

siones catholiccc de 1922, il appert que partout, c’esl

dans les castes basses, chez les gens hors caste, chez

les non-hindouistes, dans les tribus animistes, que se lonl les conversions les plus nombreuses. Elles sont rares dans les diocèses portugais où l’on reste sur les

positions acquises. A la question posée par la Propagande : « Quels espoirs de progrès ? « beaucoup de missions ne répondent rien. Mais un bon nombre de prélats déclarent que la caste est un obstacle redoutable, qu’on ne se recrute bien que par en bas. On note aussi que les difficultés grandissent, et parmi ces difficultés la crise de nationalisme aigu que traverse l’Inde n’est pas la moins inquiétante.

L’Eglise catholique comprend Il provinces ou archevêchés avec 44 diocèses, icariats ou préfectures apostoliques qu’on peut partager en trois régions : celle du Nord, celle du Dékan et celle du Ceylan.

1° Région <lu.Xord. - 1. Archidiocèse de Simla. — Simla, la célèbre station estivale des Indes, située dans le Pendjab, est depuis 1910 confiée aux capucins anglais et belges. Elle ne compte que 2 500 catholiques sur une population de 5 millions d’habitants.

De Simla, dépendent le diocèse de Lahore et la préfecture apostolique de Kafiristan et Kashmir. Lahore est également confié aux capucins anglais et belges. Fondé en 1886, il compte 32 000 catholiques sur une population de 15 83-1 825. Mais la mission est plus ancienne, elle date de l’apostolat du Bx Rodolphe de Aquaviva. S..1., auprès du Grand Mogcl, Akbar (1580).

La préfecture de Kashmir dans le nord-ouest de l’Inde, a été confiée depuis 1887 aux missiannaires anglais de Mill-Hill : 5 000 catholiques sur 15 millions.

2. Archidiocèse d’Agra.

Il a pour sufiragants

les évêchés d’Allalabad et d’Ajmer, confiés respectivement aux capucins italiens et aux Français. Ils comprennent : Agra, 10 000 catholiques sur 20 millions d’habitants : Allahabad, 9 000 surplus de 27 millions et Ajmer 580 sur 13 millions. Ajmer date de 1913, Agra de 188(3 et Allahabad de 1885. Dans le diocèse d’Agra se trouve Delhy (300 000 hab.), capitale de l’empire et siège du gouvernement anglais. Dans celui d’AUahabad est le grand pèlerinage hindou de Bénarès, sur le Gange.

3. Province ecclésiastique de Calcutta.

Elle com

prend, outre l’archidiocèse, les évêchés de Ranchi. Patna Dacca, Krishnagar et la préfecture de l’Assam.

L’archidiocèse de Calcutta, ancienne capitale de l’Inde anglaise (28 395 000 hab.), confié aux jésuites belges, monte au Xord, dans l’Himalaya jusqu’à Darjeeling, et descend de là jusqu’à la mer. Naguère il comptait jusqu’à 243 000 chrétiens, grâce aux conversions en niasse opérées depuis 40 ans chez les animistes de Chota-Nagpore. Le diocèse vient d’être divise (1927), et l’archevêque ne garde plus que 35 000 catholiques. Tout le reste appartient au diocèse de Ranchi, un des mieux organisés qui soient aux Indes.

Ce sont les jésuites américains qu’on trouve au diocèse de Patna : 5 (iOO catholiques sur 25 000 000.

Dans celui de Krishnagar, les pères des missions de Milan en ont l(i 000 sur 17 400 000.

Les pères de Sainte-Croix à Dacca, 17 000 sur 20 000 000. Pas mal de conversions chez les aborigènes.

Ces deux derniers diocèses viennent encore d’être divisés. De Krisnagar a été tiré celui de Dinajpur, et de Dacca celui de Chlttagang.

i.a préfecture d’Assam, confiée après la guerre aux salésiens italiens, pour remplacer les Bahratoriens allemands, a 9 000 catholiques sur 8 000 000.

i. Birmanie. La Birmanie faisant partie de l’empire des Indes, nous la laissons à cette place, bien que géographiquement elle se rattache plutôt à l’Indo-Chine. C’est un pays surtout bouddhiste.

Il comprend trois icariats et une préfecture.

Birmanie septentrionale. capitale Mandalav

11908 catholiques sur 6 000000. Birmanie méridionale, capitale Rangoon, 63 162 catholiques sur