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MISSIONS DU PROCHE-ORIENT


850 000 hab. dont 000 000 musulmans, 160 000 grecs orthodoxes et 90 000 catholiques localisés au nord du pays. On y compte deux archevêchés.

Archevêché de Scutari, fondé en 1807, et comprenant 34 820 catholiques, avec trois évêchés suffragants : Sarda (Sappa) qui date de 1062 et compte 14 925 catholiques ; Alessio, de 1385, avec 8 357 catholiques ; Pulati, de 1602, avec 15 400 catholiques.

Archevêché de Durazzo, qui date du ve siècle et est rattaché directement au Saint-Siège.

Enfin, une abbaye nullius, Saint-Alexandre d’Oroschi ou des Mirdites.

En 1920, a été nommé en Albanie un délégué apostolique.

lin Albanie travaillent les franciscains et les jésuites. Ces derniers dirigent le séminaire pontifical de Scutari. 3° La Roumanie groupe sur 293 000 kmq., la presque totalité des Roumains, soit 17 millions dont 2 930 000 catholiques de rite latin ou de rite slave, 11690 000 orthodoxes, 1480 000 protestants, S3(i 000 juifs et environ 44 000 musulmans.

On y compte 6 archevêchés ou évêchés du rite latin, 4 archevêchés ou évêchés du rite slave-roumain et depuis 1922, le vicariat apostolique de Targul-Sirct en Bukovine pour le rite ruthène.

De ces divers sièges, deux seulement relèvent de la Propagande, tous les deux confiés au clergé séculier : l’archevêché de Bucarest, en Valachie et Dobroudja. fondé en 1883 et qui compte 75 000 catholiques et <-elui de Jassy, en Moldavie, fondé en 1884 et comprenant 100 000 catholiques ;

4° La Bulgarie a une étendue de 103 186 kmq., avec 4 909 000 hab. en majorité bulgares, c’est-à-dire de race finnoise, mélangés d’éléments slaves, et de religion orthodoxe. Il n’y a que 40 000 catholiques. Un seul diocèse, celui de Nicopolis, confié aux passionistes, fondé en 1724, rattaché directement au Saint-Siège, et comprenant 14 828 catholiques. Le vicariat apostolique de Sofia ou Philippopoli remonte à 1756, dépend des capucins et compte 21 000 catholiques.

5° La Grèce, agrandie de la Macédoine, de J’Hpire du nord et de la Thrace occidentale, mesure 140 000 kmq. et compte 5 millions d’habitants, avec une petite minorité catholique, répartie en deux archevêchés, administrés par le clergé séculier.

Celui d’Athènes, fondé en 1874, et comprenant 20 000 catholiques, et celui de Cor/ou, ZanteetCcphalonie qui date de 1386, et comprend 7 000 catholiques. Cinq évêchés : Candie, fondé en 1874, appartient aux capucins et n’a que 800 catholiques ; Naxos, Tinos et Mikonos qui remonte au xme siècle, dépend ainsi que les trois suivants du clergé séculier et possède 4 070 catholiques ; Syra, fondé en 1350, et comptant 11 000 catholiques ; Santorin, remontant à 1204, <100 catholiques ; Chio, du xme siècle, avec 4 000 catholiques. I.a préfecture apostolique de Rhodes et du Dodécanèse, créée en 1897, confiée aux franciscains, ne possède que 5(io catholiques.

A citer aussi quoique ne dépendant pas de la Propagande les vicariats apostoliques de Thessalonique, née en 1926, de Macédoine (1883) et de Thrace (1883) pour les catholiques de rite grec-bulgare.

C° La Turquie d’Europe, confiée depuis 1868 au olcrgé séculier, ne garde guère que la Thrace orientale et Constantinople, 27 000 kmq, , 1 500 000 habitants et 45 400 catholiques, avec un vicaire patriarcal, délégué apostolique pour les rites ( rientaux, 18 paroisses, dont 8 à Constantinople, et 9 stations

de missions (1922).

/II. RUSSIE D’EUROPE ET D’ASIE. - L’Union des Républiques socialistes soviétiques qui depuis 1922 a remplacé l’empire russe, même après la perle de

la Pologne, des États baltes et d’une partie de la

Bessarabie, mesure encore 1 500 000 kmq. et compte 115 millions d’habitants. L’Église orthodoxe, au service de l’État, n’existe plus officiellement. Mais l’Église catholique qu’elle entravait n’en est pas plus libre. Tout édifice de culte doit être loué à l’État. Tout enseignement religieux est interdit jusqu’à l’âge de 18 ans… Quelques prêtres vivent encore en Russie. Les évêchés de Mohilew, Kamenietz, Minsk, liraspol, ont été conservés, mais leurs titulaires sont ou morts ou en exil. Le jour où la liberté sera rendue, l’ancien empire russe, avec ses annexes d’Asie, formera un des plus vastes pays de missions qui soit au monde. Pour le moment, il n’y a rien.

La Sibérie (12 000 000 kmq.). Sur 20 000 000 d’habitants, il peut y avoir 800 000 indigènes, tatars, finnois, samoyèdes, toungouzes, kalmouks, etc., tous infidèles ou peu s’en faut. Le reste est composé de russes, avec des colonies polonaises, formées le plus souvent de déportés (150 000). Missirn très difficile à cause de l’éparpillement des fidèles et rendue plus malaisée encore par le mauvais vouloir des autorités soviétiques. L’administration tsariste, d’ailleurs, n’était guère plus libérale. En 1920, fut fondé un vicariat apostolique, dont le titulaire vit à Karbin et ne peut pénétrer sur le territoire. De 1923 date le diocèse de Vladivestock. Les franciscains polonais ont dans cette ville un séminaire.

Dans le reste de l’Asie russe, Caucase, Géorgie, Arménie, Turkestan, peuplés de musulmans et de chrétiens schismatiques, l’Église n’a pas encore pu fonder de missions.

II. Missions d’Asik. - — Nous passerons en revue : le Proche Orient, l’Inde, l’Indochine, les États malais avec les Indes néerlandaises, la Chine et le Japon.

I. J5E PROCHE ORIENT, L’ASIE MUSULMANS. - l’aile Proche Orient nous entendons l’Asie mineure. l’Arménie, la Mésopotamie, la Syrie, la Palestine, l’Arabie, la Perse, etc. Il y faudrait ajouter l’Egypte ; et, cemme, dans ces régions, c’est surtout parmi les chrétiens séparés de l’unité que les missionnaires ont à travailler, l’Abyssinie même devrait être mise dans la même catégorie.

Ce qui caractérise ces régions, ou presque toutes, c’est que, sur un fond plus ou meins épais de population musulmane, se juxtaposent et s’enchevêtrent les Eglises chrétiennes ayant chacune son rite, sa hiérarchie, sa langue.

Parmi ces Églises, les unes se sont détachées du centre romain par la voie de l’hérésie. Les chaldéens sont nestoriens. Les arméniens, les syriens jacobites, les coptes, les abyssins sont monophysites et anathématisent le concile de Chalcédoine. Il est intéressant de noter qu’il n’existe plus d’Église arienne. Par opposition à ces hérétiques, les grecs se sont qualifiés orthodoxes. Ces grecs mclkiles d’Asie portent ce nom, parce qu’ils suivaient le culte du roi, du basileus de Constantinople, en langue syriaque. melek, lequel combattait les hérésies. A leur tour les grecs se sont séparés, mais par la voie du schisme.

Dans la suite des temps, de toutes ces Églises, des groupes se simt détachés pour revenir à l’unité romaine et catholique. Groupes peu nombreux, mais qui ont conservé leur rite national et leur langue liturgique. Quant au maronites du Liban, ils sont fiers de n’avoir jamais abandonné la vérité catholique.

Rite chaldéen, localisé en Mésopotamie ; langue liturgique, le vieux chaldéen.

Rite chaldéen syro malabar : dans l’Inde ; langue syriaque.

Rite copte : en Egypte ; copte et arabe.

Rite abyssin : en Ahyssinie ; langue ghéez.

Rite syrîen-jacoblte : en Syrie et en Chaldée ; syriaque et arabe.