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MISSIONS D’EUROPE


A Madagascar, entre les deux années de philosophie et les quatre de théologie, s’intercale une « régence » de deux ans, dans les collèges et les écoles de la mission. La santé même des jeunes malgaches y est intéressée.

Les Pères Blancs, en Afrique, ont, dans les localités les plus importantes de chaque mission, une école préparatoire où ils envoient jusqu’à l’âge de 15 ans les enfants les mieux doués, pour un enseignement primaire assez étendu et l’étude approfondie de la langue indigène. Une seconde sélection envoie l’élite au petit séminaire. Là, pendant cinq ou six ans, avec leur langue maternelle et celle de la puissance européenne à laquelle appartient leur pays, ils étudient surtout le latin et aussi l’histoire, la géographie, les mathématiques, les sciences naturelles, le chant et la musique ; en même temps ils se livrent à quelques travaux manuels. Au grand séminaire, cinq ans d’abord sont consacrés à la philosophie, aux sciences naturelles, à la théologie dogmatique, aux langues, à l’Écriture sainte, à la liturgie, après quoi, les élèves reçoivent la tonsure et les ordres mineurs. Ils vont alors pendant deux ans sous la direction d’un missionnaire s’exercer à la pratique de l’enseignement, puis retournent au séminaire pour trois ans, où ils étudient le droit canon, la morale, la prédication, et enfin ils sont ordonnés prêtres après une préparation de 17 années.

Dans les grands séminaires orientaux dirigés par des Européens, le cycle scolaire, après six ou huit ans d’études classiques, en comporte au moins six d’études supérieures, philosophie et théologie. On enseigne le latin, mais surtout la langue orientale en usage dans le rite ou la nation, l’histoire orientale, la théologie des Pères orientaux, etc. A Beyrouth, depuis 1881, la faculté confère les grades de docteur en philosophie et en théologie. Dans les séminaires diocésains, où se forme le clergé rural et marié, la formation consiste seulement à apprendre les fonctions sacerdotales, la lecture de la langue liturgique, la langue courante du pays, les rubriques, le chant et une thénlegie ordinairement élémentaire.

III. LES MISSIONS. - Nous donnerons, dans cette troisième partie, un tableau sommaire des missions telles qu’elles se présentent aux environs de 1928.

Nous utilisons encore ici le Manuel du P. Arens qui nous fournit la statistique de 1923, les Missiones catholicæ, qui malheureusement n’ont pas paru depuis 1922 et s’en tiennent aux missions de la Propagande, les relevés faits par M. P. Lesourd dans la Revue d’Histoire des missions, à partir du 1 er mars 192C, et le Petit allas des missions de Mgr Bcucher.

Nous prenons pour cadre celui de la Propagande, mais en tenant compte des missions relevant des autres congrégations. I. Missions d’Europe. IL Missions d’Asie (col. 1924). III. Missions d’Afrique (col. 1938). IV. Missions d’Amérique (col. 1946). V. Missions d’Océanie (col. 1949).

I. Missions d’Europe. — - Elles se divisent en trois groupes : celles du Nord, celles du Sud-Est, celles des États russes.

I. missions DU X’ini). - -Elles sont un reste, cemme un organe témoin, des missions en pays protestant, au temps où de la Propagande dépendaient l’Angleterre. l’Ecosse, la Hollande, etc., etc.

1° Vicariat apostolique de Suède, fondé en 1783, pour toute la Scandinavie. Il est confié au clergé séculier. 150 000 kmq., 5 800 000 hab. et seulement 3 400 catholiques. La Suède avait été évangélisée au cours du ixe siècle par un moine français, saint Anschaire († 865) et avait passé au luthéranisme au xvie siècle, sous Gustave Wasa.

2° Vicariat apostolique d’Oslo. La mission de Nor vège, séparée en 1868 de la Suède, devint vicariat en 1892. Il est confié au clergé séculier. Évangélisée également par saint Anschaire, la Norvège passa en même temps que la Suède au luthéranisme. Ses neuf évêques moururent sur l’échafaud, ou en prison, ou en exil. 823 000 kmq., 2 690 000 hab., 3 200 catholiques.

3° Vicariat apostolique de Danemark ; préfecture en 1868, vicariat en 1892. Confié aux prémontrés. Comprend le Danemark et, depuis le traité de Versailles, le Schleswig septentrional. Il a 42 000 kmq., 3 268 000 hab., 20 152 catholiques.

4° Préfecture apostolique de Reykjavik en Islande. 164 285 kmq., 97 800 hab. Elle a été confiée en 1923 aux pères de la Compagnie de Marie du bx Grignion de Montfort. 150 catholiques seulement.

5° Vicariat apostolique d’Helsingjors, érigé en 1920 et confié aux prêtres du Sacré-Cœur de Saint-Quentin ; comprend la Finlande, un pays de 325 000 kmq. avec 3 300 000 hab. en majorité luthériens et 2 000 catholiques. Détaché de la Russie en 1917 avec les autres États baltes.

6° Vicariat apostolique de i Allemagne septentrionale, fondé au xviie siècle, après la Réforme, pour tous les pays du Nord, Suède, Norvège, Saxe, Poméranie et Danemark ; ne comprend aujourd’hui que les trois villes libres, Hambourg, Brème et Lubeck, le Mecklembourg (Strelitz et Schwerin), et les républiques d’Eutin et de Lippe. Confié au clergé séculier, il dépend de l’évêque d’Osnabruck (Hanovre) qui en assure l’administration. II comprend 2 292 937 hab. et 104 423 catholiques.

7° Préfecture apostolique du Scl.leswig-Holsiein, détachée en 1868 du vie. ap. de l’Allemagne du Nord et diminuée de sa partie septentrionale en 1921, dépend également d’Osnabruck. 1 524 569 hab. et 47 321 catholiques.

Note. — Relèvent aussi de la Propagande :

1. L’abbaye de Saint-Maurice d’Agaune dans le Bas-Valais, en Suisse, fondée en 526. Chanoines réguliers de Latran. 4 500 hab., tous catholiques

2. Le diocèse de Gibraltar, vicariat en 1806, diocèse en 1910. Bénédictins anglais. 25 760 hab., 15 000 catholiques.

II. MISSIONS J>r SUD-EST. — Ce sont les missions de la péninsule des Balkans, où se mêlent les races et les religions. Missions ad infidèles, à cause des musulmans, mais où l’on travaille surtout sur les catholiques latins et les schismatiques orientaux.

1° La Yougoslavie, union de la Serbie, du Monténégro et de quelques provinces méridionales de l’ancien empire austro-hongrois. 248 000 kmq., et environ 12 millions d’hab., dont 47 p. 100 grecs orthodoxes, Il p. 100 musulmans, et 3 p. 100 protestants : 30 p. 100, soit 5 000 000, catholiques du rite latin et quelques-uns du rite grec. En tout 17 archevêchés ou évêchés de rite latin et un évêché de rite byzantin.

Parmi ces divers sièges, dépendent de la Propagande :

1. En Serbie, diocèse d’Uskub (Scopljé), évêché dès le ive siècle. Clergé séculier. 1 000 000 d’hab. et 15 000 catholiques.

2. En Bosnie, archevêché de Sarajevo (Vrhbosna). Fondé en 1881. Clergé séculier. 1800 000 hab. et 400 000 catholiques.

3. En Bosnie, diocèse de Banjaluka. Fondé lui aussi en 1881. Confié aux franciscains. 583 000 hab. et 66 000 catholiques.

4. En Herzégovine, diocèse de Mostar, 1881. Clergé séculier. 198 880 hab. dont 94 443 catholiques. Nombreux musulmans.

5. Dans le Monténégro, le diocèse d’Antivari, fondé en 451, appartient aussi au clergé séculier et compte 300 000 hab. dont seulement 5 469 catholiques.

2° L’Albanie. Petit État de 30 000 kmq., avec