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    1. MISSIONS##


MISSIONS, MÉDECINS MISSIONNAIRES

1912

Nombre des catéchistes et des instituteurs.

Missions 1913 1918 1923

.lapon et Corée 026 521 2 136

Chine et dépendances 7 000 12 999 17 331

Indochine 2 100 2 677 6 502

Indes et Ceylan 4 000 4 944 9 587

Afrique du Nord 716 1 658 1 663

Afrique centrale 4 692 8 866 16 923

Afrique du Sud et Iles 1 708 2 082 4 725

Australie ? 47 ?

Philippines ? 315

< (céanie 951 1 758 6 473

Indes orientales ? 200 ? 200 977

Amérique ? ? 1 009

Total 21 993 35 752 70 641

Ces chiffres ne sont qu’approximatifs, parée qu’il est quasi impossible de distinguer souvent les catéchistes proprement dits du maître d’école, que toutes les missions n’ont pas la même façon d’entendre en quoi consiste précisément le rôle de catéchiste. Mais ce tableau montre deux choses : d’abord l’importance que la mission attache à cette catégorie d’auxiliaires, et aussi l’accroissement marqué de leur nombre en 10 ans. Il n’a certainement fait que grandir depuis que le P. Arens dressait ses listes.

III. Les médecins missionnaires.

De tout

temps et en tous pays, sauf peut-être dans les contrées relevant d’une puissance européenne, ou encore là où la pratique de la médecine scientifique est suffisamment développée, les missionnaires, hommes ou femmes, ont dû donner des conseils d’hygiène et parfois de médecine, établir des dispensaires pour les consultations ou les soins médicaux, voire des hôpitaux et des léproseries. Ils soignent les malades. Parmi les missionnaires, il y en a parfois qui ont fait des études préparatoires assez développées.

Il faut cependant le reconnaître, les missionnaires protestants de Norvège, d’Angleterre, des États-Unis, d’ailleurs encore, avaient dans le champ médical, aussi bien que dans l’enseignement supérieur, une véritable avance sur les missions catholiques. Ils créaient un peu parlout de grands et beaux hôpitaux, bien outillés, en même temps que des universités ; envoyaient des docteurs et des infirmiers, hommes et femmes, parfaitement formés, en même temps que des professeurs pour leurs écoles supérieures. Il y avait là pour nos missions catholiques une infériorité notable et par suite un véritable danger.

Aussi nos missions, depuis déjà longtemps s’efforçaienl-elles, malgré le manque de ressources qui si souvent les paralysa, de réparer le lemps perdu et d’examiner ce que l’on pourrai ! faire.

Il y avait eu cà et là dans le passé, il pourrait y avoir encore occasionnellement un missionnaire prêtre qui fût en même temps médecin : mais ce ne pouvait être qu’une exception, remarquable parfois, mais rare. On ne voit pas en effet, comme un usage courant, un prêtre étudiant, et à plus forte raison pratiquant officiellement la médecine. Que des missionnaires donc possèdent des notions d’hygiène même assez étendues, afin de les enseigner autour d’eux, cela se faisait déjà de plus en plus. Leur autorité et leur influence y gagnaient. Quant aux religieuses hospitalières OU infirmières, elles avaient dû apprendre à fond leur métier, Parmi elles un certain nombre des plus capables avaient pu acquérir une grande expérience médicale, certaines même avaient pu faire des él udes médicales

proprement dites, puisque aussi bien les écoles de

médecine sont ouvertes aux femmes. Leur action et leur apostolat en étaient facilités. N’oublions pas que, seules, des femmes peuvent pénétrer auprès des musulmanes. Il y aurait donc de grands avantages à ce que quelques-unes de nos religieuses missionnaires fussent en même temps de véritables docteurs en médecine. Mais faut-il aller plus loin et promouvoir la création de vrais missionnaires médecins laïques, mariés au besoin, qui iraient seconder l’action des missionnaires prêtres, qui par conséquent, d’une manière ou d’une autre, seraient rattachés à la mission et collaboreraient avec elle comme les docteurs protestants collaborent avec les leurs ?

L’idée est « dans l’air » comme l’on dit, et il semble que l’on s’achemine vers une solution effective, bien mieux, que l’on soit déjà entré dans la voie d’exécution.

Dès 1905, une docloresse écossaise, Agnès Mac Laren, exposa au pape Pie X, qui l’approuva, la nécessité d’établir des femmes médecins dans les Indes. Elle réussit à y créer un hôpital dirigé par une femme médecin. En 1920, une autre femme, Margaret Lamont. elle aussi diplômée et qui avait exercé en Chine, jeta, en Angleterre, les bases d’une association catholique de femmes médecins en faveur des Indes. de la Chine, de la Mésopotamie et de quelques pays d’Afrique, et cela encore avec l’approbation du pape Benoît XV, et des cardinaux Gasparri et Van Rossum. Cette association, l’Aima Redemploris Mater. a trois classes de membres : la première, le cercle extérieur, qui comprend les amis, médecins ou autres, aidant l’œuvre par leurs cotisations et moyens divers ; la troisième, le cercle intérieur, composé de femmes médecins résolues à consacrer toute leur vie à un hôpital de missions, et dont la mission prend à sa charge l’entretien actuel et le soin de leur vieillesse. Entre les deux se trouvent les femmes médecins qui s’engagent au service des missions pour un temps plus ou moins long, et moyennant rétribution.

Aux Etats-Unis l’intervention du D’Paul Joseph Flagg suscita un mouvement semblable. Après des cours qu’il donna en 1913, au séminaire des missions étrangères de Maryknoll, des informations furent prises dans un grand nombre de missions, qui toutes se prononcèrent pour la création d’une association catholique d’assistance médicale, en faveur des missions. Le D r Flagg poussa avec ardeur ; des statuts furent rédigés définitivement en 1916, et aujourd’hui il y a quelques médecins en Chine au service des missions du séminaire de Maryknoll.

En Irlande, après la fondation du séminaire de Galway pour les missions de Chine, quelques femmes médecins et étudiantes en médecine constituèrent une association, pour fournir d’abord à la Chine des auxiliaires médecins ; et, dit-on, l’on a également jeté les bases d’une congrégation de sœurs médecins.

En Hollande, un groupement d’étudiants catholiques fondé en 1918 en faveur des missions s’occupe de la même question.

En Belgique, les circonstances amenèrent à examiner le problème de près. Le Congo était décimé par la maladie du sommeil et les missionnaires se demandaient ce que deviendraient leurs missions, les supe rieurs des jésuites du Kwango, non seulement auto risèrent des volontaires, comme le P. Yanderbilt. un des pionniers de la lutte contre le terrible fléau, a faire des éludes médicales, mais ils firent passeï tous leurs missionnaires par trois mois, puis un an d’éludés à Couvain, à Bruxelles et dans la colonie. Le résultai fut un recul du mal.

Sur ces entrefaites s’ouvrit l’exposition misssion naire du Vatican, en 1925, et l’on sait que S. S. Pie XI