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MILTITZ — MINGARELLI

jours Eck répandait en Allemagne la bulle Exsurge, datée du 15 juin, et qui excommuniait Luther..Miltitz, très irrité de cette démarche qui contrecarrait ses plans de conciliation, avait blâmé Eck, comme il l’écrit le 29 septembre à l’électeur de Saxe. Mais les procédés lénitifs du nonce n’étaient plus capables dorénavant de rien apaiser. Miltitz resta néanmoins en Saxe quelque temps ; le 10 août 1521. il exprime encore dans une dépêche à l’électeur l’idée qu’à Rome la cause de Luther n’est pas aussi compromise que d’aucuns le voudraient dire. Après la destruction solennelle de la bulle papale, le 10 décembre 1520 ! après la protestation de Worms, le 18 avril 1521 ! Décidément Miltitz n’avait rien compris à ce qui se passait en Allemagne. Mieux valait pour lui rentrer à Rome ; il y était à la fin de cette même année ; on perd ses traces dans les années suivantes ; on sait seulement qu’il fut renvoyé en Allemagne en 1529 ; il se noya près de Steinau, en traversant le Mein.

Il reste de Miltitz un certain nombre de lettres, précieuses pour l’étude des premières années de la Réforme. Le premier recueil se trouve dans E. S. Cyprian, Wilhelm Ernsl Tenlzel’s hislorischer Bericht vom Anfang und ersten Fortgang der Reformation Luthers, Leipzig, 2 vol. ; compléments dans Lôscher, Vollstdndige Re/ormations-Acta und Documenta, t. ii, Leipzig, 1720 sq. ; J.-G. Walch, M. Luther’s sàmtliche Schriflen, xv Theil : Reformations historiegehôrige nocumenien, von 1517 bis 1524, Halle, 1745, p. 860955 ; J.B. Riederer, Nacftn’c/i(en zur Kirchen-, Gelehrten— und Bûcher geschichte, Altdorꝟ. 1764, 1. 1, p. 167-17 1 ; W. M. L. de Wette et J. K. Seidemann, M. Luthers Briefe, Sendschreiben und Bedenken, Berlin, 1825-1856, 6 vol., voir table alphabétique, t. vi, p. 683 ; enfin dans E. L. EndersG. Kawerau, M. Luthers Briefwechsel, Francfort-Leipzig, 1884-1920, voir les tables alphabétiques des trois premiers volumes et des deux derniers. Le classement chronologique de ces pièces est fait par J. K. Seidemann, Karl von Miltitz, Dresde, 1844. — Toutes les histoires de la Réforme et de Luther consacrent des développements à Miltitz.

É. Amann.

MINANOS (François-Fernandez de), navarrais d’origine, docteur en droit, devint conseiller à la nonciature d’Espagne, protonotaire apostolique, aumônier de Charles II. Il fit paraître à Madrid en 1674, un volumineux traité : Basis pontificiæ jurisdictionis et potestatis supremæ, sive de ejusdem origine, fundamento et successiva continuatione, où il s’efforçait de tenir un juste milieu entre le gallicanisme et l’ultramontanisme outré.

Journal des Savants, année 1676, p. 222-223 ; Antonio, Biblioth. hispana nova, 2e édit., 1783, t. i, p. 425 ; Hurter, Nomrnclator, 3e édit., t. iv, col. 268.

É. Amann.

MINARD Louis Guillaume, naquit à Paris, le 31 janvier 1725, et il entra dans la Congrégation des prêtres de la Doctrine chrétienne où il se signala par ses opinions jansénistes ; aussi l’archevêque de Paris, Christophe de Beaumont, crut devoir l’interdire. Alors Minard se retira à l’extrémité du faubourg Saint-Antoine, au Petit-Bercy, où il faisait des instructions familières et dirigeait en secret quelques personnes. Il se déclara en faveur de la Constitution civile du clergé et devint curé de Bercy ; il fut membre du Presbytère de Paris et il prit part aux démarches, qui furent faites après la Terreur, pour qu’on nommât un successeur schismatique à Gobel. Il mourut le 22 avril 1798.

L’ouvrage le plus important de Minard est l’Avis aux fidèles sur le schisme dont l’Église de France est menacée, in-8°, Paris, 1796. Annales de la religion du 29 août 1795, p. 409-420, du 5 septembre, p. 433-442, et du 12 septembre, p. 457-470 du tome i. Le P. Lambert, dominicain, qui avait lui-même composé un Avis aux fidèles, en 1791, attaqua l’écrit de Minard, dans la quatrième lettre de son ouvrage intitulé : Lettres aux ministres de la ci-devant Église constitutionnelle, in-8°, Paris, 1795-1796 (Annales de la religion du 2 janvier 1796, t. ii, p. 227-234, et du février 1796, t. ii, p. 313-334). Minard répliqua par le Supplément à l’Avis aux fidèles sur le schisme dont l’Église de France est menacée, en réponse à l’auteur de la quatrième lettre aux ministres de la ci-devant Église constitutionnelle, où l’on réfute les sophismes et les erreurs d’un écrit qui a pour titre : Avis aux fidèles, in-8°, Paris, 1796. Annales de la religion des 25-30 juillet 1796, t. iii, p. 265-278, 289-299. Dans cet écrit, Minard exposait ses opinions personnelles : les partisans de la Constitution civile et ses adversaires devaient faire abstraction de leurs divisions, et, en attendant les décisions de l’Église, communiquer ensemble. Le P. Lambert répondit par une Dissertation où l’on justifie la soumission aux lois et le serment de fidélité, in-8°, Paris, 1796. Minard envoya de nombreux articles aux journaux constitutionnels et, en particulier, aux Annales de la religion, de 1795 et 1796, qui ont longuement analysé l’Avis aux fidèles et le Supplément, t. i, p. 409-420, 433-442, 457-470, et t. iii, p. 265-278, 289-299.

Michaud, Biographie universelle, t. xxviii, p. 340 ; Hoefer, Nouvelle biographie générale, t. xxxv, col. 591-592 ; Quérard, La France littéraire, t. vi, p. 149 ; Feller, Biographie universelle, édit. Pérennès, 1842, t. viii, p. 395 ; Picot, Mémoires pour servir à l’histoire ecclésiastique pendant le XVIIIe siècle, 7 vol. in-8°, Paris, 1853-1857, t. vii, p. 343 ; Éloge de Minard dans les Nouvelles ecclésiastiques, du 18 juin 1798, p. 49-51, Annales de la religion, t. vi, p. 585-586.

J. Carreyre.

MINEURS (ordres). — On désigne sous ce nom les ordres de portier, lecteur, exorciste, acolyte, par opposition aux ordres majeurs de sous-diacre, diacre, prêtre. Voir l’article consacré à chacun de ces degrés et l’article général Ordre.

1. MINGARELLI Ferdinand (1724-1777), né à Bologne, entra dans l’ordre des camaldules, professa l’Écriture sainte à l’université de Malte, puis devint abbé de Faënza. Outre des travaux de pure érudition, il publia : Veterum testimonia de Didymo Alexandrino cæco, ex quibus tres libri de Trinitate nuper detecti eidem asseruntur, Rome, 1764, où il justifie l’attribution à Didyme l’Aveugle du traité de la Trinité découvert par son frère et non encore édité ; Epistola qua Cl. Celolti emendatio, v. 16. Matth. c. I rejicienda ostenditur, parue d’abord dans la Nuova raccolta d’opuscoli scientificie filologici, t. x, Venise, 1763, puis à Rome 1764, avec des réponses ; il s’agit de la leçon de Matth., i, 16, Jacob gentil Josephi conjugem Mariam que N. P. Celotti proposait, très arbitrairement d’ailleurs, à la place du texte reçu.

J. A. Ernesti, Neue theologische Bibliothek, t. vii, Leipzig, 1766, p. 303-317 ; Hoefer, Nouvelle biographie générale, t. xxxv, col. 597 ; Hurter, Nomenclator, 3e édit., t. v a, col. 388.

É. Amann.

2. MINGARELLI Jean Aloyse (1722-1793), frère aîné du précédent, un des bons érudils italiens du xviiie siècle. Né à Grizzana, près de Bologne, le 27 février 1722. il lit ses études chez les jésuites de cette ville et le 28 août 1739 entra dans l’ordre des chanoines réguliers du Saint-Sauveur ; il enseigna d’abord la théologie à Bologne, [mis à Rome île 1751 à 1760 ; procureur général de son ordre, il devint abbé du Saint-Sauveur à Bologne en 1779. où il travailla a tonner de nombreux disciples : c’est dans cette abbaye de Bologne qu’il mourut le 10 mars 1793. Fort enulit, il entretenait une correspondance active avec Tiraboschi et Asséinani. Son u’iivre publiée est assez considérable : Murci Murini. canon. regul.( I 59 I) annota tiones in Psalmos, cum auctoris vita et Hebrœcrum