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MEYRONNES

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Meyronnes était très étudié au xve siècle, comme en font foi d’ailleurs les nombreux mss. disséminés dans les bibliothèques d’Europe.

En même temps que les Scripta in I V libros Sententiarum, Maurice éditait, d’après un manuscrit incorrect, discorretius, et incomplet, un Qiwdlibelum du Docteur illuminé, renfermant seize questions dont les treize premières portent dans le texte même leur numéro d’ordre ; après cela en viennent trois autres que l’éditeur a chiffrées xiv-xvi, mais dans le texte les deux premières sont dites n a et m 11, et la dernière est sans Chiffre. On rencontre la même disposition dans le ms. 179 d’Assise. Le P. Pagi écrivait avoir entre les mains un manuscrit avec une xiv question, différente de celle qui porte ce chiffre dans l’édition, et une question xviie également inédite. Il y aurait bien des choses intéressantes à relever dans cet ouvrage ; nous mentionnerons seulement la déclaration qui se lit dans le procemium sur le modus procéderait in theologia, adopté par l’école franciscaine. Il y a, est-il dit, une double méthode de procéder en théologie, more peripateticorum et more platonicorum. Suivant la première proceditur ab in/erioribus ad superiora et a facilioribus ad difjiciliora, suivant la seconde on suit un processus inverse, a superioribus ad inferioru et de difftcilioribas ad jaciliora. La première était celle de saint Paul, la seconde celle de saint Jean. Ce second modus procedendi, tanquam magis huic doctriiue conveniens, est acceptus communiter a docloribus nostris, c’est-à-dire ceux de l’école franciscaine. On répète la même déclaration en commençant la première question, en ajoutant que ce modus est nobis innata via, et on aborde le mystère de la Trinité qui est in théologien facultate diffîcillimum et supereminens.

Dans les éditions de 1519 et de 1520 on trouve à la suite du Quodlibelum divers traités, qui avaient déjà paru auparavant. Ce sont : 1. Formalitates secundum doctrinam domini Francisci Mayronis scotistarum principis ad menlem Doctoris subtilis propius aecedentes, dont le titre seul prouve qu’il n’a pas été écrit par le Doctor acutus abstrælionum ; 2. Tracialus primi principii comple.vi secundum doctrinam… ; 3. Declarationes quorumdam terminorum theologalium secundum, doctrinam… intitulé aussi De divinis nominibus, dans d’autres éditions ; 4. Tractalus de univocatione enlis qui se trouve seulement dans l’édition de 1520. Les trois premiers, composés secundum doctrinam Francisci de Mayronis avaient déjà paru, Ferrare, 1*190, par les soins du franciscain Petrus Melfictanus, lecteur à l’université de cette ville, puis à Venise, 1517, dans un recueil édité per eximium arlium et medicimv oralorcm Hieronymum de Nucciarellis romanum, dont Jean de Saint-Antoine faisait à tort un franciscain. Le mineur observant, Augustin Gotuccio, a inséré le 3e, en le revisant, sous le titre : De cxplanatione terminorum tlieologicorum, dans son (iymnasium spéculalivum, Paris, 1005. Le traité De univocatione entis, également publié par Nucciarclli, n’est qu’un simple extrait des questions n-xiv du prologue du Conflatus, les autres ne sont que des adaptations souvent littétales du texte de Meyronnes.

Dans rémunérât ion des ouvrages du Docteur illuminé, qu’il donne dans son procemium à l’édition (les Scripta in IV libros Sententiarum, .Maurice du Port place en premier lieu des Veritaies in Augustinnm. Notre auteur avait en effet donné un soin tout particulier à l’étude des écrits du grand évêque d’IIippone.

10 docteur par excellence de l’école franciscaine, et dont le noni revient à chaque page de ses ouvrages.

Il les avait lus la plume à la main, et, comme le dit un vieil auteur, collegit flores ax agro Augustini algue super hiis scripsit documenta moralia et theologica cum

objectionibus et dubiis acutis. (P. Ehrle, loc. cit.) En voici l’index suivant le ms. lat. 902 de la Vaticane, qui passe pour le plus complet : Veritates collectée ex variis operibus divi Augustini : ex libris de Civitate Dei, de Trinitate, de doctrina christiana, Confessionum, Octoginla irium quæstionum, Retractationum, super Genesim ad litteram, de mirabilibus Scripturw sacræ, contra manichœos, contra Adamanlium, Quæslionum super Matthæum, super Lucam, diversarum Scripturarum, in sermone de stoicis et epicureis, in sermone de hoc quod dictum est Ego sum. Les Veritates theologicæ seu compendium librorum sancti Augustini de Civitate Dei, parurent à Venise 1489 (Hain, n. 10 533) ; on cite des éditions antérieures, Cologne, s. d., Trévise, 1476, Toulouse, 1488. On trouve la collection de ces Flores, insérées au corps des ouvrages qu’elles concernent, dans l’édition monumentale des œuvres de saint Augustin, donnée par le cistercien Conrad de Leonberg chez Amerbach et les frères Froben de Bâle, 1505-1506.

Maurice du Port continue son catalogue par les Sermones ad clerum et populum. On a deux volumes imprimés de ces sermons : Sermones aurei ab adventu cum quadragesima usque ad quartam feriam post Pascha, Bruxelles, 1491, Cologne, s. d., Venise, 1491. Dans le colophon ce recueil est indiqué comme le premier volume des sermons de tempore. Toutefois le suivant n’a pas été publié. Deux ans après l’éditeur le promettait en annonçant les Sermones de laudibus sanetorum et dominicales per lotum annum, Venise, 1493, Bàle, 1498, mais il ne donnait que les premiers, ut nimis operis magnitudo evitetur. Nous sommes loin d’avoir dans les 92 sermons du 1 er volume et dans les 90 du iie, en y ajoutant les 5, que publiait le capucin Mathias Belintani, dans son volume In sermones S. D. S. Bonaventuræ et in Evangelia, Venise, 1588, toute l’œuvre oratoire de Meyronnes, dont on cite des sermons demeurés inconnus, comme celui De eucharistia suscipienda, Finit illis mannn. Antoine de Balocho, observant de Verceil, en rapporte un exemple dans le sermon lx, de son Quadragesimate de 12 excellentiis christiame fidei, Venise, 1492, fol. 217. Encore faut-il noter que le texte imprimé diffère souvent de celui des manuscrits.

Les Sermones de sanctis furent publiés cum aliquibus tractatibus utilimis (dont on a fait sublillimis) pro prwdicandi officio. Ces traités, au nombre de quatorze, dont un est justement qualifié, tractalus pnedicabilis (ms. A’/, 278 de l’abbaye de Saint-Florien), sont les uns dans le corps du volume sous le titre de sermons, les autres sont réunis à la fin. En voici les sujets : De baptismo, de angelis, de humilitatc, de sufjragiis mortuornm, de pœnitentia, de indulgentiis, de articulis fidei, de jejunio, de corpore Christi, de septem donis Spiritus Sancti, de ultimo judicio, super Pater noster, super Magnificat, super Missus est. Le traité des indulgences n’est autre que le sermon In vincula sancti Pétri ou De clavibus, dont nous avons parlé et que l’on trouve souvent séparé dans les mss. Quant à celui Dé articulis fidei, imprimé dans le volume, il n’est que la seconde question d’un traité plus développé, Funiculus triplex, qui n’existe que manuscrit.

En dehors de ces Tractalus prsedieabiles, on en rencontre un bon nombre d’autres attribués à Meyronnes, dont quelques-uns pourraient n’être que des extraits ou des adaptations d’autres de ses écrits et dont l’étude serait fort longue. Nous nous bornerons à citer : 1. Tractalus de virtutibus moralibus, Aiiditu auris andivi, qui existait dans un ms. disparu de la bibliothèque du sacré couvent d’Assise. Guillaume de Vaurouillon (Super IVlibr. Sent., 1. I. dist. X, Venise, 1496, fol. 25) donne un passage du Tractalus virtutum doctoris Francisci de Maronis. Hidolfi et