Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 10.2.djvu/155

Cette page n’a pas encore été corrigée
1603
1604
MÉTHODE DE CONST ANTINOPLE


Mais ou peut découvrir une cause plus lointaine. Méthode condamna les écrits de son ami défunt, pour justifier son administration, xaÔtoç à7toXoyoû[i.evoi èv Taïç nepl ttjç’ExxXvjataç Si-oix/jasat. ysypa9r ; xau.ev. P. G., ibid., col. 1290 A. Il semble, sans qu’on puisse il est vrai l’établir par ailleurs, que l’allusion vise la mesure d’exception prise en faveur des clercs iconoclastes (prêtres ou diacres) ordonnés par Taraise et Nicéphore. Ibid., col. 1292 D. Ces convertis avaient le double tort irrémissible d’être d’anciens hérétiques et de devoir leur caractère à des ordinations suspectes. Saint Théodore avait recommandé à ses disciples la plus grande rigueur dans ces cas ; cf. ses lettres, P. G., t. mix.coI. 1 119 G, 1177 D, 1203-1206, 1257 C, 1392-3, etc. Quoi qu’il en soit, on comprend facilement qu’une mise à l’index des écrits du maître, aggravée d’un véritable ultimatum, ait exaspéré une résistance que ni les anathèmes de Nicéphore, ni les cruautés des basileis n’avaient pu réduire. L’affaire alla fort loin et divisa les moines eux-mêmes. Les hésychastes, pour la plupart, campés sur l’Olympe de Bithynie autour de saint Joannice, qui s’interdisaient en vertu même de leur profession toute immixtion dans les affaires de l’État ou de l’Église, prirent fait et cause pour le patriarche contre leurs confrères de la capitale. Un synode eut lieu, où l’on se crut en devoir d’interdire aux fidèles toute communication même de simple politesse avec ces obstinés studites. P. G., t. c, col. 1293-1294. Tout finit, comme nous l’avons indiqué, par une absolution générale. Ignace, qui bientôt remplaça Méthode, en abolissant la politique de son prédécesseur, se les réconcilia, et il n’eut pas dans la querelle photienne de plus ardents défenseurs de son bon droit. Cette affaire présente donc une des phases nombreuses dans l’histoire de l’Église byzantine de la lutte où s’affrontèrent l’intransigeance et la doctrine dite d’économie. Cette fois, le dernier mot semble être resté à l’entêtement des moines, et il n’est pas banal de surprendre le biographe de saint Méthode imputer à la témérité et à la présomption l’excès des mesures prises contre les studites. P. G., t. c, .col. 1259 B.

Saint Méthode mourut d’hydropisie le 14 juin 847 ; jl fut enterré aux Saints-Apôtres, cf. Propylœum ad Acla sanct. nov., p : 750, près de saint Nicéphore qu’il y avait solennellement transféré à peine quelques mois .auparavant (13 mars 847). Catholiques et orthodoxes le fêtent au 14 juin. Il partage avec ses prédécesseurs Germain, Taraise et Nicéphore, les acclamations du Dimanche de l’orthodoxie, et porte dans la tradition byzantine et néo-grecque le titre de confesseur, ôjj.o-Xoy 7)T7 ; ç. Goar a publié dans son Euchologe (édition de 1047 p. 120 : édit. de 1730 p. 130) un portrait de notre patriarche d’après un manuscrit inconnu.

III. Œuvrks. — Il en existe dans la littérature un triple catalogue, l’un d’Allatius, cf. P.G., . c.col. 123112.(9, l’autre dans Krumbacher, Geschichte der byz. f.itlcratur, 2’édit., p. 107, le troisième enfin beaucoup plus détaillé dans Pitra, op. cit., t. ii, p. 353-355.

L’activité littéraire et canonique de Méthode dut £tre assez considérable ; mais si l’on excepte les compositions hagiographiques, il n’en reste plus que des fragments. On peut répartir les écrits authentiques £n cinq catégories : polémiques, canoniques et liturgiques, hagiographiques, poétiques et homilétiques.

1 ° Ecrits polémiques. 1. Contra iconomachos. — Les traités de cette sorte fuient nombreux ; cf. P. G., t. c, col. 1233-1234. Nous relevons dans la littérature les trois suivants : a)’Kni xaOaipÉCTet, tôjv à7too"T/)o-âvTMV îepéoiv (lettre dogmatique au patriarche de Jérusalem ) éd. Pitra, ./mis ecclesiastiei Grwcorum liistoria et jnonumenta, t. ii, p. 355-357. Un long extrait avait été donné par Maï, Noua Patrum bibliotheca, t. v,

p. 144, 207 et reproduit par P. G., t. c, col. 1292-1293.

b) "ExQecnç 7rspl tcov àtytcov elxôvcov, éd. Pitra, ibid., p. 357-361 (la plus grande partie). L’un des témoins de la tradition manuscrite de cet opuscule, le cod. vat. gr. 1753, fol. 225, l’attribue à saint Sophrone

c) Aôyoç Ttepl twv àyicov elxôvwv, éd. E. A., Moscou, 1893. Ce traité, attribué par le codex Mosquensis 5 (412) a saint Méthode et publié comme tel par l’évêque Arsène ( = E. A.) est apparenté à VOratio aduersus Constantinum Caballinum, édité d’autre part par Mclioranskij, Georges de Chypre et Jeun de Jérusalem (en russe), Saint Pétersbourg, 1901 ; leurs points de contact sont tels que l’un dépend nécessairement de l’autre. Cf. E. Kurtz, dans Byz. Zeitschr., 1902, t. xi, p. 543.

2. Aduersus studitas. --Il ne reste plus que des fragments. On trouve édités des passages de diverses lettres ou encycliques : Fragment A dans Mai, Spicilegium romanum, t. vi, p. xxii et (en partie seulement) dans Mai, Script, vet. nova collcctio, t. iv, p. 168 ; P. G., t. c, col. 1294-1296 ; Byzanl. Zeitschr., 1909, t. xviii, p. 49, 50. — Fragment P : ’E7uaxe7rréov Ss… ; cf. Pitra, p. 353 (note 3). — Fragment C : ’O yàp txaxâpioç TraTTjp ; cf. Mai, Script, vet. nov. coll., t. iv, p. 255. — Fragment D : Su p-ovayôç eï, cf. Maï, Spicil. rom., t. vi, p. xxii ; P. G., t. c, col. 1297, 1298. — Fragment E : Mtj cruveaTiôtaŒ, Mai, Spicil. rom., t. vi, p. xxii ; P. G., t. c, col. 1293-1294. — Fragment F (extrait d’une sentence synodique) : LTpoç ouv toùç ZtouSiwtocç, Allatius, De methodiis, p. 377 ; P. G., t. c, col. 1296 B-1297 B ; Pitra, p. 361 (texte complet) ; Dobschiitz, Byz. Zeitschr., toc. cit., p. 50. Au même texte semblent appartenir deux autres pièces ; cf. Pitra, op. cit., p. 354 (n. 10 et 11).

Écrits canoniques et liturgiques.

1. Constitutio

de hæreticorum ad pwnitentiam receptione. Transmise dans de nombreux mss., cette ordonnance y porte des litres très divers. Éd. Goar, Rituale Grwcorum, 1647, p. 876 sq. ; P. G., t. c, col. 1300-1325 ; Pitra, p. 362363 (seulement la partie canonique). Le cod. Ambros. gr. 803, fol. 138-151, donne un texte assez différent de nos éditions. — 2. Pour les fragments liturgiques, voir Pitra, n. 21, 22, 23.

Écrits hagiographiques.

 C’est la partie la mieux

conservée des œuvres de saint Méthode : 1. Martyrium Sancti Dionysii, édit. de Côrdicr, S. Dionysii opéra, Anvers, t. ii, 1634, p. 242-252 ; P. G., t. iv, col. 669-684. — 2. Oralio in S. Agatham, éd. latine, dans Act. sanct., fév., t. i, p. 624-631 ; Combéfis, Bibl. concion., t. vi, p. 723 ; P. G., t. c, col. 1271-1292 ; texte grec inédit dans les cod. Valiccll. B 34, K 17 et Allai, xxxiv. — 3. Acta S. Marinât : il n’en reste que des fragments dits Scholia. Cf. l’sencr, Acta S. Marines et Christophori, dans Festschrift zur fun/ten Siicutarjcier der Carl-Ruprechts-Univcrsitat zu Heidclberg, Bonn, 1886, p. 48-53, ou Jahrb. f. protest. Théologie 1887, t. xiii, p. 247 sq. — 4. Vita Theophanis Confessoris, conservée dans le seul Mosquensis Synod. 390 (Vladimir). On a pensé que seize pages de la Vie avaient péri. K. Krumbacher, Einc neue Vita des Theophanes Con/cssor, dans Sitzungsbcr. der philos.philolog. Classe der k. bayer. Akademie der Wissensch., 1897, iii, p. 371 sq. ; elles ont été retrouvées dans le ms. même (fol. 102-109) par l’éditeur Démétrius Spyridonov. Voir le texte reconstitué et publié dans’KxxX-/ ; aiaaTt.xoç fl’âpoç, 1913, t. xiii, p. 95-90 et 113163. lue seconde édition a été faite par B. I.atysev, Methodii, patriarchse Constantinopolitani, Vita S. Theophanis confessons, Pétrograd, 1918. Voir à ce propos les remarques critiques d’Ed. Kurtz, Zum Leben des hl. Theophanes von Methodios, dans Byzantihischeneùgriechische Jahrbùeher, 1927, t. v, p. 390-100. Le fragment publié par M. Gédéon, BuÇocvtivov éopToXôyiov, p. 290-293, n’est qu’un démarquage de