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MÉTAXAS — MÉTEMPSYCOSE

hellénique. Néophyte mourut à l’âge de 99 ans, le 29 décembre 1861.

On a de lui les ouvrages suivants :

1. En 1828, il édita ὀρθόδοξος ὁμολογία d’Eugène Boulgaris : Ὀρθόδοξος ὁμολογία ἢτοι πίστεως ἔκθεσις κατὰ τὴν τοῦ Χριστοῦ ἁγίαν, καθολικήν, ἀποστολικὴν καὶ ἀνατολικὴν Ἐκκλησίαν, συντεθεῖσα παρὰ Εὐγενίου τοῦ Βουλγάρεως καὶ πρῶτον νῦν ἐκιδομένη εἰς φῶς παρὰ τοῦ πανιερωτάτου ἁγίου Ταλαντίου κυρίου Νεοφύτου Μεταξᾶ, τοῦ ἐξ Ἀθηνῶν, Égine, 1828, in-8° de 54 pages devenu très rare ; voir H. Pernot, Bibliographie ionienne, Paris, 1910, n. 1133. — 2. Ἐγχειρίδιον περιέχον τὰ ἑπτὰ μυστήρια τῆς ἀνατολικῆς καὶ ἀποστολικῆς τοῦ Χριστοῦ Ἐκκλησίας, πρὸς χρῆσιν καὶ γνῶσιν τῶν ἱερέων καὶ πάντων τῶν ὀρθοδόξων χριστιανῶν…, Athènes, 1832. C’est un recueil d’ordre plutôt catéchétique et pastoral, sur les sept sacrements, suivi d’un discours sur le sacerdoce ; à la fin du volume, se trouve reproduit le célèbre discours eucharistique de Gennade Scholarios (voir P. G., t. clx, col. 352-373). A signaler dans ce recueil une brève, mais utile explication de la liturgie de la messe, p. 34-50. — 3. Ἱερογραφικὸν ἀπάνθισμα, ἐρανισθὲν καὶ συλλεχθὲν ἀπὸ διαφόρων ἱερῶν βιβλίων τῆς ὀρθοδόξου τοῦ Χριστοῦ Ἐκκλησίας, Athènes, 1846. — 4. Acolouthie ou office de saint Séraphin, moine du mont Dompos, Égine, 1828 ; 2e édit., Athènes, 1865 ; voir le titre complet dans L. Petit, Bibliographie des acolouthies grecques (Subsidia hagiographica, 16), Bruxelles, 1926, p. 249-250. — 5. Une réédition de l’acolouthie de saint Philothée, Athènes, 1849. Cf. L. Petit, op. cit., p. 241, n. 2.

Panaretos Constantinidès., Κατάλογος ἱστορικὸς τῶν πρώτων Ἐπισκόπων καὶ τῶν ἐφεξῆς Ἀρχιεπισκόπων καὶ Μητροπολιτῶν Ἀθηνῶν, dans la revue Σωτὴρ, Athènes 1878-1879, t. ii, p. 88-90 ; Chrysostome Papadopoulos, Ἱστορία τῆς Ἐκκλησίας τῆς Ἑλλάδος, t. I : Ἵδρυσις καὶ ὀργάνωσις τῆς αὐτοκεφάλου Ἐκκλησίας τῆς Ἑλλάδος, Athènes, 1920, p. 21, 22, 35, 100, 108, 132, 140, 207, 363, surtout 367-370, 433 ; A. Goudas, Βίοι παράλληλοι, t. I, Athènes, 1872, p. 375-413 ; R. Bousquet, L’évêché de Daulia-Talantion, dans la revue Échos d’Orient, 1907, t. x, p. 298.

S. Salaville.

MÉTEL Hugues, chanoine régulier, († vers 1150). — Né à Toul dans la seconde moitié du xie siècle, il reçut aux écoles de la ville, alors florissantes, une instruction soignée. Il étudia ensuite sous Anselme de Laon la philosophie et la théologie où il acquit des connaissances sérieuses. Mais, à son témoignage même, sa vie était fort dissipée ; il finit par se convertir et entra au couvent des chanoines réguliers de Saint-Léon dans sa ville natale. Sa correspondance le montre en rapports avec des personnages illustres de l’époque : le pape Innocent II, saint Bernard, Abélard, Héloïse, les évêques de Trêves, de Toul, de Wurzbourg. Il jouissait dans son milieu d’un certain renom de science, et on lui adressait volontiers des questions auxquelles il répondait avec empressement. Il a dû mourir vers 1150, sans que l’on puisse préciser exactement l’année.

Métel se vante d’avoir beaucoup écrit en vers, ayant une extrême facilité pour la poésie. A vrai dire, les quelques spécimens qui nous restent n’ont rien de particulièrement curieux ; acrostiches de toutes formes, charades et énigmes, tout cela est bien médiocre. Une épître en vers à l’abbé Simon de Saint-Clément de Metz, que Métel engagea dormir moins, ne vaut guère mieux. Plus curieux est un dialogue en vers, Certamen papæ et regis, où le pape et l’empereur discutent la question des investitures, et qui a été composé sans doute au moment des tractations qui précédèrent le concordat de Worms (1122).

La correspondance en prose qui s’est partiellement conservée (55 lettres) offre à l’historien des mœurs, de la théologie, de la philosophie et même de la liturgie, un certain nombre de renseignements qui ne sont pas méprisables. Il y aurait intérêt à les recueillir dans le verbiage où ils sont trop souvent noyés, et à les rapprocher des témoignages contemporains. Signalons, au moins, les lettres : 40, critique de la dialectique et des méthodes en usage dans les écoles ; 44, sur l’origine des idées ; 45, sur les relations divines ; 46, sur la connaissance par Dieu des futurs conditionnels ; 26 et 33, sur la présence réelle, où l’auteur s’élève contre une nouvelle recrudescence des idées bérengariennes ; 39, sur la réitération de la pénitence ; 27, sur l’utilité de la prière pour adoucir les souffrances des damnés ; 35 et 36, sur diverses questions canoniques et en particulier sur l’ordination des fils de prêtres ; 47, sur le duel qudiciaire) et les ordalies. Tout cela témoigne d’une érudition assez copieuse, bien que mal digérée, d’une assez grande méfiance à l’endroit des idées nouvelles, d’un attachement solide aux autorités anciennes et spécialement à saint Augustin que l’auteur semble assez bien connaître. Et c’est fort caractéristique du mouvement des idées au milieu du xiie siècle.

Textes. — Mabillon, qui avait connu le ms. des lettres avait donné les n. 1, 10, 18 dans son édition de saint Bernard, voir P. L., t. clxxxii, col. 687-691 ; le n. 33, à Gerland, sur la présence réelle, dans Veter. Analect., t. iii, 1682, p. 459 sq. (reproduit dans P. L., t. clxxxviii, col. 1273). L’édition complète des lettres et des poèmes se trouve dans C. L. Hugo, Sacræ antiquitatis monumenta, Saint-Dié, 1731, t. ii, p. 312-420 ; l’épître en vers à l’abbé de Saint-Clément a été publié par G. Wattenbach, dans Neues Archiv, 1892, t. xvii, p. 357 ; le Certamen papæ et regis, par H. Bœhmer, qui donne aussi une nouvelle édition de la lettre 36, dans Monum. Germ. hist., Libelli de lite, t. iii, 1897, p. 713-719.

Études. — Outre les notices plus ou moins sommaires des éditeurs aux divers endroits cités : dom Calmet, Bibliothèque lorraine, Nancꝟ. 1751, col. 656-658 (où l’auteur cherche à attribuer à Métel, conjecture invraisemblable, la chanson de Garin le Lohérans), cf. Histoire de Lorraine, 2e édit., Nancꝟ. 1745, p. cxxii ; Moréri, Le grand Dictionnaire, édit. de 1759, t. vii, au mot Métellus (Hugues), col. 505 ; Histoire littéraire de la France, t. xii, 1763, p. 493-511, donne une analyse très complète des principales lettres ; Hœfer, Nouvelle biographie générale, t. xxxv, col. 193.

É. Amann.

MÉTEMPSYCOSE. — La métempsycose est une doctrine philosophique qui admet que l’âme passe de corps en corps. Comme l’a fait remarquer Olympiodore, il serait plus juste de dire métensomatose (Ad Phædon., 81, 2), car ce n’est pas le corps qui change d’âme, mais l’âme qui change de corps. Cette doctrine a été renouvelée en ces derniers temps par les tenants du spiritisme et de la théosophie, voilà pourquoi nous croyons devoir la traiter avec plus d’ampleur, notons toutefois que les spirites et théosophes emploient le terme de réincarnation pour bien marquer qu’ils limitent les migrations de l’âme à travers les seuls corps humains, tandis que la métempsycose peut s’étendre aux animaux et même aux végétaux. I. Histoire. II. Discussion (col. 1592).

I. Histoire. — 1o  Primitifs. — Ceux-ci sont portés à l’animisme ; ils imagineront que l’âme regrette son vieux corps : aussi aspire-t-elle à rentrer, et rentre-t-elle effectivement, soit dans des objets qu’elle affectionne, soit dans des animaux vivants, soit dans des créatures humaines — des enfants — où elle revit sa vie antérieure par une sorte de métempsycose mal définie. A. Le Roy, Les populations de culture inférieure, dans Christus, édit. 1916, p. 58. Certaines âmes sont parfois regardées comme mortelles, d’autres se réincarnent : telles fréquemment les âmes des petits enfants. A. Bros, La religion des primitifs, dans