Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 10.1.djvu/98

Cette page n’a pas encore été corrigée

an mot Maran ; Hœfer, Nouvelle biographie universelle, t. xxxiii, col. 1002 ; Bulletin d’histoire bénédictine, supplément à la Revue bénédictine, n.682, 942, 1170, 1172, etc. ; Revue Mabillon, t. v. p. 377, 445, 462 ; M. Valery, Correspondance inédite de Mabillon et de Montfaucon avec l’Italie, 3 in-8°, Paris, 1846, t. ii, p. 47.

J. Baudot.

MARTIAL DE SAINT-JEAN-BAPTISTE, dans le siècle Jean Lacombe, naquit vers 1666 à Tulle (Corrèze, France) et prit l’habit des carmes déchaussés au couvent de Limoges. Homme de talent et de vie intègre, il remplit plusieurs charges dans son ordre. Il fut professeur, prieur à plusieurs reprises, définiteur provincial de sa province d’Aquitaine quatre ou cinq fois, provincial de cette même province et visiteur des provinces de Paris et de Bretagne. Il mourut septuagénaire au couvent de Bordeaux le 1er juin 1736. Il rendit un grand service non seulement à son Ordre, mais aussi à l’histoire ecclésiastique et littéraire, en publiant sa Bibliotheca scriptorum utriusque congregationis et sertis Carmelitarum excalceatorum, in-4°, Bordeaux 1730, laquelle, malgré ses lacunes, constitue une œuvre importante.

Cosme de Villiers, Bibliotheca carmelitana, Orléans, 1752, t. ii, col. 378-379, n. 71 ; Barthélémy de Saint-Ange et Henri M. du Saint-Sacrement, Collectio scriptorum Ordinis Carmelitarum excalceatorum, Savone, 1884, t. ii, p. 27, n. 43 ; Hurter, Nomenclator, 3e éd., t. iv, col. 1263-1264 ; Études carm. litaines, t. viii, 1923, p. 252.

P. Anastase de Saint-Paul.

MARTIANAY Jean, bénédictin de la congrégation de Saint-Maur (1647-1717). — Jean Martianay naquit à Saint-Sever-Cap, diocèse d’Aire, le 30 décembre 1647. À vingt ans, il entra au monastère de Notre-Dame de la Daurade à Toulouse et y fit profession le 5 août 1668. Après ses études, il apprit le grec et l’hébreu, se consacra tout entier à l’Écriture sainte sur laquelle il donna des leçons dans les monastères de Montmajour, de Saint-André d’Avignon, de Sainte-Croix de Bordeaux, de Notre-Dame de la Grasse au diocèse de Carcassonne. En 1687, il commença à combattre le système du P. Pezron, cistercien, qui, dans son livre de l’Antiquité des temps rétablie, attaquait le texte hébreu. Peu de temps après, Martianay était appelé à Paris pour y travailler à une nouvelle édition de saint Jérôme. Il donna une idée de ce que devait être cette édition dans un Prodrome publié en 1690. Malgré les difficultés que lui firent MM. Simon et Leclercq, en dépit de la maladie de la pierre dont il souffrait, dom Martianay passa toute sa vie à composer des ouvrages, auxquels il ne manquerait que peu de chose, s’il avait su modérer sa plume mordante et réprimer une trop grande vivacité. Il mourut d’apoplexie dans l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés le 16 juin 1717. Il avait vécu soixante-dix ans, dont cinquante passés dans la pratique des observances religieuses.

La plupart des ouvrages de dom Martianay se rattachent à l’Écriture sainte : F. Vigouroux, Dictionn. de la Bible, t. iv, col. 827. Disons seulement ici que sa polémique avec le P. Pezron aurait continué longtemps sans une défense de l’archevêque de Paris, motivée sur cette considération que des libertins et des protestants se servaient des arguments de Pezron pour attaquer des vérités essentielles de la foi catholique. On convient que, grâce à sa connaissance des langues, dom Martianay savait à fond l’Écriture sainte et possédait bien son saint Jérôme, mais il le possédait selon son esprit particulier : l’édition qu’il a publiée est la plus défectueuse de celles qu’ont données les bénédictins, de l’aveu même de F. Le Cerf, Bibliothèque, p. 320. « On peut dire qu’il n’a point mérité toutes les louanges que lui ont prodiguées les journalistes de Paris et de Trévoux, ni tout le mal qu’en ont dit MM. Leclercq, Simon et autres savants ses adversaires. Il semblait avoir hérité du zèle qu’avait saint Jérôme pour la religion, de sa vivacité à défendre ses sentiments, et du mépris qu’il faisait de ceux qui n’avaient pas la faculté de se laisser persuader par ses raisons. » Dans un tout récent ouvrage, F, Cavallera, Saint Jérôme, sa vie, son œuvre, 2 in-8°, 1922, estime que la vie de saint Jérôme par Martianay est riche en citations, mais trop peu critique (t. ii, p. 148). — Un autre ouvrage de notre bénédictin : La vie de sœur Magdeleine du Saint-Sacrement, religieuse carmélite du voile blanc… avec réflexions sur l’excellence de ses vertus, in-12, Paris, 1712, est apprécié, non sans quelque humour, par H. Bremond. Hist. littér. du sentiment religieux en France, t. iii, Conquête mystique, p. 558.

Dom Tassin : Histoire littéraire de la Congrégation de Saint-Maur, in-4° ; Bruxelles, Paris, 1770, p. 382-397 ; F. Le Cerf de la Viéville : Bibliothèque historique et critique des auteurs de la Congrégation de Saint-Maur, in-12, La Haye, 1726, p. 320 ; Hœfer, Nouvelle biographie universelle, t. xxxiv, col. 1 ; J. B. Vanel, Nécrologe des religieux de la Congrégation de Saint-Maur, décédés à Saint-Germain-des-Prés, in-4°, Paris, 1896, p. 112-115 ; Journal des Savants, août 1717.

J. Baudot.

1. MARTIN Ier (Saint), pape de 649 à 653. I. Biographie. II. Le concile du Latran de 649.

I. Biographie.

La notice du Liber, pontificalis, contemporaine des événements, le fait originaire de Todi (Tuderli) dans la province de Toscane, mais ne dit rien de son curriculurn vitse antérieurement à sa désignation comme pape. Par un mot de l’empereui Constant II, nous savons que Martin avait été quelque temps apocrisiaire à Constantinople. S’il était démontré que l’inscription funéraire anonyme publiée par De Bossi dans les Inscriptiones christianæ, t. ii, p. 83, et reproduite par Duchesne, Le Liber Pontificalis, t. i, p. 209, est bien celle de Martin I er, comme l’a conjecturé F. X. Funk, et non celle de Libère, comme beaucoup l’ont soutenu, on aurait sur le pape du viie siècle les quelques renseignements suivants:né d’une famille pieuse, il aurait été tout jeune admis au nombre des lecteurs, après une adolescence très pure et très retirée il aurait été promu au diaconat ; ses vertus l’auraient désigné au siège pontifical, où il aura l’occasion, nous allons le dire, de défendre énergiquement la foi catholique. Sur cette inscription, voir ci-dessus, t. ix.col. 658. Quoi qu’il en soit, à la mort du pape Théodore. 14 mai 649, Martin fut élu pour remplacer le défunt. Si, comme le dit le Liber pontificalis, il n’y eut entre la mort de Théodore et la consécration de Martin qu’une vacance de 52 jours, il faudra conclure que le nouvel élu, avant de se faire consacrer, n’attendit pas l’avis de Byzance. On verra plus tard que le basileus ne semble pas le reconnaître comme pape régulier. Au point de vue canonique d’ailleurs, cette reconnaissance n’était pas nécessaire. Par ailleurs le Siège apostolique venait de prendre, en ce qui concernait le monothélisme, ouvertement patronné par la cour impériale, une attitude très décidée ; les relations ecclésiastiques étaient rompues entre le pape et le patriarche de Constantinople, voir Jafïé, Regesta, n. 2051 et 2055; il est compréhensible que Martin ait voulu donner, en se passant de la confirmation du basileus, une preuve de son indépendance.

Le plus pressant, au point de vue doctrinal, était de préciser avec toute la netteté désirable la position du Siège apostolique par rapport a la nouvelle hérésie. Sur les premiers développements du monothélisme, voir l’art, spécial et pour les compromissions plus ou moins dangereuses on s’était laissé entraîner le pape Honorius, voir t. vii, col. 96, En octobre 649, trois mois après sa consécration, le pape réunissait au