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MARS1LE D’INGEN — MARSILE DE l » A DOUE
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l nechtheil der dem Scotus zugeschriebenen Schrifl Expositio…, dans Quellenbeitràge und Unlersuch. zur Geschichte der Gottesbeweise (fait partie de la collection : Beilrùge zur Gesch. der Phil. des M. A., t. viii, fuse. 1-2, p. 162-164) ; cf. aussi E. Longpré, dans Rioista di filosofia neo-scolastica, Milan, 1926, t. xviii, p. 34-35. — 5. Oratio compleetens dictionis clausulas et elegantias oratorias, Heidelberg, 1499 ; cf. Hain, n. 10 781. — 6. Quant à la Dialectica notabilis dont parle Trithème, et qui était une révision dans le sens nominaliste du célèbre manuel de Pierre d’Espagne ; elle a été imprimée (mais avec de graves modifications) par les soins de Conrad Pschlacher, Vienne, 1507, 1512, à la suite dudit traité de Pierre d’Espagne, C.larissimi philosophi Marsilii de Inguen textus dialecticus de suppositionibus, ampliationibus, appellationibus, reslrictionibus, alienationibus et duobus consequentiarum partibus. Des quæstiones sur les grands traités de logique sont attribuées aussi à Marsile par des traducteurs hébraïques. Le ms. 991 de la Bibl. nat. de Paris contient ainsi une traduction en hébreu de questions sur les Catégories et le Péri Herméneias ; cf. Histoire littéraire de la France, 1893, t. xxxi, p. 728 ; Ad. Jellineck a eu en main une traduction hébraïque de Quæstiones sur l’Isagogéde Porphyre, les Catégories et la Rhétorique d’Aristote.

  • Les pièces relatives au professorat de Marsile se trouvent

pour la période parisienne dans Déni fie et Châtelain, Chartularium Uniuersitatis Parisiensis, t. iii, et dans l’Auctarium, 1. 1 ; pour la période de Heidelberg, dans G. Tcepkc, Die Matrikel der Universilàt Heidelberg, von 1386 bis 1662, t. i, Heidelberg, 1884.

Notices littéraires dans Trithème, De scriploribusecclesiast.,

lit. de Paris, 1512, fol. exun ; J. Baie, Illuslrium Majoris Britanniæ scriptorum summarium, VII Cent., c. v.fait de Marsile un Anglais trompé par le fait qu’il appartenait à la

nation anglaise » de l’Université laquelle comprenait aussi des Flamands et des Allemands ; Bellarmin, De script. tir !., édit., de Cologne, 1657, p. 230 ; Fabricius, Bibl. lat. med. et inftm. œtatis, édit. de Hambourg, 1735, t. v, p. 101. Le rôle de Ma sile à Heidelberg est bien décrit dans D. L. Wundt, Skizze einer Geschichte der Hohenschule zu Heidelberg, parue dans le Magazin fur die Pfàlzisehe Geschichte, 1. 1, Heidelberg, 1793 ; le frère de ce dernier, Charles-Casimir Wundt, a consacré à Marsile une Commeniatio historica. Programme d’université, Heidelberg 1775. — Les histoires générales consacrent quelques mots à Marsile : Brucker, Historia critica philosophiw, t. iii, Leipzig, 1743, p. 855 sq. ; rectifications au t. vi, 1767, p. 603-610 ; Hauréau, Histoire de la philosophie scolasliquc, t. ii, p. 433. — Les notices les plus récentes, et bien imparfaites, sont celles de A. Budinsky, Oie Universitàt Paris und die Fremden an derselben im Mittelalter, Berlin, 1876, p. 174 ; I’éret, La Faculté de théologie de Paris, au Moyen Age, t. iii, Paris, 1896, p. 234-2^6 ; la très courte brochure de Ad. Jellineck, Marsilius ab lnqhen, Leipzig, 1859, signalée par les bibliographies, contient exactement. Il lignes sur Marsile, mais elle donne en hébreu la préface d’un traducteur rabbinique des questions de Marsile sur Vlsagogj de Porphyre, les Catégories et la Rhétorique d’Aristote (12 p.), la préface est d’ailleurs sans intérêt pour l’histoire même de Marsile.

É. Amann.

2. MARSILE DE PADOUE (fvers 1343),

défenseur du parti impérial dans le conflit survenu entre Louis de Bavière et Jean XXII. — I. Vie. II. Œuvres. III. Doctrines. IV. Condamnation par l’Église. V. Influence.

I. Vie.

On est peu et mal renseigné sur les débuts de sa carrière. Les sources sont réunies et discutées par N. Valois, dans Histoire littéraire de la France, t. xxxiii, p. 528 sq.

Formation.

Marsile naquit certainement à

Padoue et, comme il était susceptible d’être élu recteur de l’Université de Paris en 1312-1313, il semble que sa naissance doive être reportée entre les années 1270 et 1280. Le nom de sa famille se présente sous deux forme, différentes, entre lesquelles les biographes se

sont longtemps partagés. Son contemporain et ami, Albertino Mussato, l’appelle Kaimondini. et la plupart des historiens anciens ont retenu ce témoignage comme décisif. D’autre part, des mss. anciens de son œuvre le dénomment Menardinus ou Mainardinus, transformé parfois en Menandrinus, et cette version est confirmée par les bulles de provision qu’il reçut du pape Jean XXII (14 oct. 1316 et 5 avr. 1318), où il est appelé de Mainardino. On connaît dès le xiie siècle une famille padouane de ce nom ; c’est à elle que les auteurs récents rattachent de préférence notre auteur. N. Valois, loc. cit., p. 561. Quoi qu’il en soit, Marsile fit, à l’Université de sa ville natale, des études qui durent être brillantes. Alb. Mussato l’appelle « la lumière » de son pays, « le flambeau de la terre », Epist., xii, dans Grœvius et Burmann, Thésaurus antiq. et hist. Italiæ, La Haye, 1722, t. vi b, Suppl., col. 48-50, et loue ses prodigieux succès. A la fin de son stage universitaire, il hésitait entre l’exercice de la médecine et la profession d’avocat. Encore incertain de ses voies : mais, au dire du même témoin, désireux d’argent et de gloire, il erra quelque temps d’un endroit à l’autre. Durant l’été de 1311, il prit un instant du service dans les armées germaniques qui occupaient le nord de l’Italie. C’est alors que son ami Mussato lui adressa l’épître qui nous fournit ces renseignements pour le ramener aux « saintes études ». Marsile se rendit à, ces objurgations et se consacra désormais à la science, médicale. Peut-être faut-il faire remonter à ce momentlà son entrée dans la cléricàture. Souvent contesté, le fait n’est plus contestable, puisque Marsile devait, quelques années plus tard, être pourvu de bénéfices ecclésiastiques par le pape Jean XXII.

Enseignement à Paris.

Un concours inconnu de

circonstances dirigea vers la France les pas du jeune savant.

Aucune source ne garantit qu’il ait, comme on l’a souvent prétendu, passé d’abord par Orléans pour y étudier le droit. Il se rendit immédiatement à Paris, attiré sans doute par le renom de cette université. Ses talents durent s’y affirmer de bonne heure, puisqu’il y exerçait les fonctions de recteur pendant le premier, trimestre de l’an 1313. Denifle, Chartularium Univ. Paris., t. ii, p. 158. Marsile séjourna quelque temps en cour d’Avignon. Ce qui lui permettait plus tard d’invoquer son témoignage personnel quand il critiquait les abus de la curie. Defensor pacis, ii, 21. En attendant, il sollicita et obtint du pape un des canonicats de l’Église de Padoue. Lettre de Jean XXII, en date du 14 octobre 1316, publiée d’abord par Ant. Thomas, Mélanges d’archéologie et d’histoire, t. ii, p. 448 ; analysée dans Valikanische Akten zur deulschen Geschichte in der Zeit K. Ludwigs des Bayern, Inspruck, 1891, p. 5, et G. Mollat, Jean XXII : Lettres communes, n. 1482, 1. 1, p. 142. Une nouvelle lettre du 5 avril 1318 lui accordait l’expectative du premier bénéfice à la collation de l’évêque de Padoue qui viendrait à vaquer dans cette Église. Vatikanische Akten, p. 66, et Mollat, n. 6849, t. ii, p. 123. Malgré les scrupules de Denifle, Chartularium, t. ii, p. 158, on admet communément et il faut tenir pour certain que le Marsile qui fait l’objet de ces lettres est identique à notre personnage. « N’est-il pas piquant, observe N. Valois, loc. cit., p. 567, de voir Marsile de Padoue, comme d’ailleurs son collaborateur et ami Jean de Jandun, commencer par recevoir les faveurs du pontife qu’ils allaient bientôt combattre avec tant d’animosité ? »

Rien ne permet de dire quand et comment ont débuté les relations qui unissent dans l’histoire les noms de ces deux maîtres. On a souvent présenté Jean de Jandun comme l’élève de Marsile ; mais à tort, car Jean était déjà un philosophe célèbre quand celui-ci arriva de Padoue. Voir Jean de Jandun,