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M A ROUTA DE MAYPHERQAT

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tenu la onzième année du règne de Yazdedjerd, et dont la première session eut lieu le 1° février 410. O. Braun, Das Buch der Synhodos, Stuttgart et Vienne, 1900, p. 5-35 ; Synodicon Orientale ou Recueil de synodes nestoriens, édit. J. B. Chabot, dans Notices et extraits, Paris, 1902. t. xxxvii, p. 17-36, trad., p. 253-275. Cette date n’est pas attestée par Mari, qui place le synode d’Isaac durant la première mission de Marouta, mais elle est garantie par Amr et la Chronique de Séert, onzième année de Yazdedjerd et parElia bar Sinaya, i an 721 des grecs ». L. J. Delaporte, Chronographie de Mar Elia bar Sinaya, dans Bibliothèque de l’École des Hautes-Études, fasc. 181, Paris, 1910, p. 71 ; Corp. script, or. christ.. Script. Syri, sér. III, t. vii, p. 111, trad., p. 53. Marouta resta-t-il encore longtemps en Perse ? Il y était l’année qui suivit le synode : c’est a lui que la clironiquc de Séert attribue la désignation du catholicos Ahav, successeur d’Isaac, Pair. Orient., t. v, p. 324 [212].’Bien plus, suivant Amr et Mari, et même suivant Socrates en lisant <tjv’ASXaàxcp avec J. Labourt, op. cit., p. 90, n. 1, l’action de Marouta en Perse continua jusque sous le pontificat de Yahballàhà (415-420). Ces trois auteurs racontent, avec quelques divergences sur les détails, une guérison opérée par le catholicos en présence de l’évêque. L’événement peut se placer, soit au début du pontificat de Yahballàhà, soit après que ce dernier eut été envoyé à Constantinople par le Roi des rois en 417-419. Les actes de Pîrôz, dans Bedjan, Acta sanctorum et martyrum, t. iv, p. 256, disent qu’à son retour le catholicos était accompagné de Marouta ; Amr dit d’autre part qu’Acace, métropolite d’Amid, assistait aussi à ce miracle, or la mission d’Acace en Perse dura jusqu’au synode de 420. Les actes de cette réunion, Synodicon orientale…, p. 37-42, trad., p. 276-284, ne mentionnent pas Marouta ; on en conclut généralement qu’il avait cessé de vivre. J. Labourt, op. cit., p. 89. Les sources historiques utilisées ci-dessus ne contiennent aucune information sur la mort de Marouta. Le synaxaire constantinopolitain la place au 16 février, Acta SS., Propy-Iseum ad acta novembris, col. 469 sq., et dit qu’elle aurait eu lieu au jour anniversaire de la dédicace par le saint évêque de l’église de Martyropolis. Le synaxaire arabe-jacobite dépend étroitement de ce récit, 22’amsir, Pair. Orientât, xi, p. 841 [807] sq., de même que le synaxaire éthiopien, 22 yakatît. Restaurateur de l’Église persane, l’évêque de Maypherqat est cité au 4 décembre par le martyrologe romain ; il a dû être cité par la plupart des calendriers syriaques, nous trouvons son nom, par exemple, au 3 octobre dans un calendrier jacobite d’Alep, F. Xau, Martyrologes et ménologes orientaux, Pair. Orient., t. x, p. 63, au sixième vendredi de Moïse, avec d’autres évêques d’Amid et Maypherqat dans un évangéliaire nestorien du xme siècle. Ms. Sachau 304, dans Hss.-verzeichnisse der kgl. Bibl. zu Berlin, t. xxiii, p. 30. Mais on ne signale aucune vie de Marouta en syriaque

Il y en a une cependant en arménien, qui semble provenir d’une source syriaque, et qui manifeste une certaine ressemblance avec la notice de Yâqout, dont les éléments ont été, croyons-nous, recueillis à Maypherqat. Cette vie, dont on a un texte passable, d’après trois mss. au moins, dans les Vitæ et passioncs sanctorum Cen arménien), Venise, 1874, t. ii, p. 17-32, avait été publiée déjà par Aucher, Sanctorum acta pleniora (en arménien), Venise, 1810, t. i, p. 585-609, annotations, p. 609-618 (corriger Bibliotheca hagiographica orientalis, n. 720) mais avec des retouches malheureuses inspirées à l’éditeur par la Bibliotheca orientons. Les ascendants d.e Marouta sont, dans ce récit, l’un d’origine syrienne, Auda, probablement’Abda prononcé’Awdà, prêtre des idoles et chef de la Sophène

(Dzoph), l’autre, Marie, tille d’un nakharar arménien et chrétienne, mais ce sont les grands-parents de l’évêque. Auda se fait baptiser et prend le nom de Marouta, il a trois fils : l’aîné lui succède, les deux autres partent au service du roi. Lorsqu’Auda-Marouta est mort, sa femme va en pèlerinage à Jérusalem et Antioche ; à son retour en Sophène, son fils aine vient d’avoir un enfant, qu’on appelle Marouta comme son grand-père. A l’âge de cinq ans, l’enfant est confié pour son éducation au prêtre Marmara, à restituer màr Mari. Marouta devient évêque de Dzoph, il va en Perse pour guérir le fils de Yazdedjerd, guérit le roi lui-même d’une violente douleur de tête et devient son ami. Marouta se rend auprès de Théodose II pour lui porter le message de paix du Roi des rois ; renvoyé en Perse, il commence en passant la construction de Maypherqat, etc. Ce récit, dont la rédaction paraît tardive, est prolixe, surchargé de considérations édifiantes, moins vivant que la notice de Yâqout. Du moins, il représente comme celle-ci la tradition de l’Église mésopotamienne, dont aucun témoignage syriaque ne nous est parvenu. Le synaxaire arménien contient au 21 mareri (=28 mai), édit. de Constantinople, 1706, p. 777 sq., un éloge qui dépend de cette vie. Une vie grecque se trouve au 28 février dans un recueil de menées de la bibliothèque synodale de Moscou, n. 376, fol. 132-135 v°, ms. du xi c siècle orné de riches miniatures. Voir Archim. Vladimir, Description systématique de la Bibliothèque synodale de Moscou (en russe), part. I, Moscou, 1894, p. 564, déjà citée par Braun, loc. cit., p. 11.

Le corps de saint Marouta, d’abord enterré à Maypherqat, avait été transféré en Egypte ; J. S. Assémani vit au monastère de Sainte-Marie-des-Syriens, dans le désert de Scété, le lieu où il reposait. Bibl. orient., t. i, p. 179. On conservait aussi dans la bibliothèque de ce monastère des actes de saint Marouta qu’Assémani ne put acheter, ibid. ; ce ms. n’est arrivé ni au Vatican, ni au Musée Britannique.

IL Œuvres. — Marouta apparaît avant tout devant l’histoire comme le restaurateur de l’Église de Perse sous Yazdedjerd I er, mais il n’est pas douteux qu’il eut aussi une certaine activité littéraire.’Abdisô bar Berikhô, à la fin du xiii c siècle, écrit au clvii de son catalogue des auteurs syriens : « Marouta, évêque de Maypherqat et médecin expérimenté, composa un livre de passions (des martyrs), des hymnes et des chants en l’honneur des martyrs ; il traduisit aussi les canons des 318 Pères et composa une histoire de ce saint concile (de Nicée). » Bibl. orient., t. m a, p. 73 sq. Il est assez naturel qu’un évêque, ami des martyrs, dans la situation de Marouta, ait recueilli avec un soin égal les restes de leurs corps et les îécits de leurs supplices : mais il est permis aussi de soupçonner des écrivains tardifs d’avoir étendu sans preuves certaines le champ de son activité. Comment, en tout cas, distinguer parmi les passions en langue syriaque la collection de l’évêque de Maypherqat ? J.-S. Assémani, qui avait rapporté du monastère de Sainte-Marie-des-Syriens, au désert de Scété, deux très anciens mss. hagiographiques, a délibérément revendiqué pour Marouta tous les actes postérieurs à Eusèbe de Césarée jusqu’au récit du martyre de saint Jacques PIntercis inclusivement († 27 novembre 421). L’argumentation n’esl pas concluante et il vaut mieux avouer que, dans l’étal actuel de nos connaissances, on ne saurait affirmer avec certitude ni dans un sens ni dans l’autre. Il faudrait d’abord, pour étudier l’authenticité des collections, distinguer entre les deux mss. du Vatican, 160 et 161. C’est ainsi, par exemple, que la passion de saint Jacques PIntercis, postérieure à la date proposée ci-dessus pour la mort de Marouta, ne figure pas dans le Valic. syr. 160. < >r les fol..S0-2I< » de ce ms., qui for