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MESSE, EFFICACITÉ : APPLICATION

suites de blessures reçues en duel ; ceux qui, ayant ordonné la crémation de leur corps, ont persévéré dans cette intention jusqu’à la mort, même si la crémation n’a pas eu lieu ; enfin, pécheurs publics et manifestes. A tous ces pécheurs, morts sans donner de signes de pénitence, l’application publique de la messe, même sous la condition que ces pécheurs se soient convertis au dernier moment ou aient été de bonne foi, est et demeure interdite par le droit ecclésiastique. Ainsi, les excommuniés qui n’ont pas été frappés d’une sentence déclaratoire ou condemnatoire, ne sont pas exclus du bénéfice de l’application publique de la messe, parce qu’ils sont admis à la sépulture ecclésiastique. Ceux qui sont frappés de cette sentence et n’ont pas donné de signes de repentir avant la mort, sont exclus de la sépulture ecclésiastique et, par voie de conséquence, de toute application publique de la messe pour leur âme.— Toutefois, la messe peut leur être appliquée d’une façon privée, si tout scandale est écarté. Cette application privée est autorisée également, de l’avis d’auteurs estimés, et pour l’hérétique

ou le schismatique mort sans donner de signes de pénitence, et même, au moins conditionnellement, pour l’infidèle mort avec quelque signe de pénitence. La prohibition expresse de l’Église n’existe qu’à l’égard de l’infidèle mort dans son infidélité. S. C. de Prop. Fide, 12 sept. 1645 ; cf. Cappello, n. 619 ; Hervé, n. 178, 4° ; Noldin, n. 178, 3. Quant aux autres pécheurs publics, morts dans l’état ou même dans l’acte du péché, certains auteurs, tel Gasparri, loc. cit., se montrent d’une sévérité extrême. La plupart des canonistes sont moins sévères et admettent qu’il faut avant tout avoir égard aux circonstances. Ce sont elles qui indiquent qui doit être tenu pour un pécheur public et manifeste. En tous cas, il est toujours loisible, contrairement à certaines affirmations, d’offrir secrètement la messe pour l’âme d’un pécheur public décédé. Il est mieux toutefois, en ces cas exceptionnels et pour ainsi dire anormaux, de ne pas célébrer la messe de Requiem, et même d’omettre l’oraison pro tali defuncto.

A. Michel.