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1117 MESSE AU CONCILE DE TRENTE, HISTOIRE DU DÉCRET 1118

soumis aux Pères, puisque, le 7 janvier, l'évêque de Mayence éprouva le besoin de la désavouer comme trop incertaine au profit de la simple oblation. Est advertendum quod dieitur communionem esse partem sacriflcii, cum mulli id negent et quia comnuinio non est oblatio. Theiner, p. 637.

Nulle trace, conclut avec raison Lepin. après une analyse diligente des courants qui se manifestèrent au cours de ces premières délibérations, op. cit., p. 326, des théories que l’on verra surgir dans les années suivantes et qui tendent à exiger du sacrifice eucharistime une immutation de la victime équivalant de quelque manière à sa destruction… L’idée du sacrifice de la messe apparaît liée pratiquement à trois éléments fondamentaux : la consécration, l’oblation, et la représentation commémorative de l’immolation passée. Si divers théologiens semblent placer la raison formelle du sacrifice eucharistique dans l’un ou l’autre de ces éléments pris à part, ce sont plutôt des exceptions. Le plus grand nombre et les plus importants tendent à la mettre dans ces trois éléments réunis. »

C’est dire qu'à en juger par cette espèce de référendum dont les débats conciliaires furent l’occasion, l'état moyen de la pensée catholique au sujet du sacrifice de la messe en restait à la phase ancienne de synthèse dogmatique, sans manifester encore, autrement que par des indices, les besoins d’analyse qui s’affirmeront plus tard.

3. Résultat : Projet de décret. — Dès le 14 janvier, la cause paraissait suffisamment entendue pour qu’il semblât urgent de nommer les commissaires qui devaient être préposés à la rédaction. Mandaté par le concile, le légat choisit à cette fin les archevêques de Cologne et de Cagliari, les évêques de Vienne, de Feltre, de Castellamare, de Naumbourg, d’Orense, de Clonfert (Irlande), de Calahorra, de Monopoli, de Léon, de Tuy, d’Alghero et de Ségovie. A ces quinze prélats furent adjoints trois membres de l’ancienne commission qui s'était récusée, savoir les archevêques de Torrès et de Grenade et l'évêque de Bitonto.

Ces commissaires se mirent à l'œuvre dès le lendemain et continuèrent les jours suivants. Le 17, ils avaient rédigé treize canons sur la messe, qui furent distribués aux Pères le 18. Deux jours après, la doclrina de sacrificio missæ était prête à son tour, et les membres de l’assemblée en recevaient un exemplaire pour servir de base à leurs discussions. Theiner, p. 645-647.

a) Analyse. — Après une courte préface, qui liait le problème de la messe à celui de l’ordre, le document, conçu dans Je style des grandes constitutions antérieurement promulguées par le concile, se composait d’un exposé doctrinal en quatre chapitres, suivi de treize canons. Texte complet dans J. Le Plat, t. iv, p. 385-397 ; A. Theiner ne publie que les canons, p. 646-647.

Bien qu’il ne soit rien resté de ce texte dans le décret définitif, il ne manque pas d’intérêt. La doctrine catholique de la messe y est présentée avec une ampleur et une abondance d’arguments théologiques, qui en font une dissertation équilibrée suivant toutes les règles de l’art. Un premier chapitre affirme, avec preuves à l’appui, le caractère sacrificiel de la messe. On y peut remarquer cette définition du sacrifice, p. 387 : Cum conslel rem exlernam mystica sacerdotis operatione consccralam ac. Deo oblatam, sacrificium esse proprie diclum. Puis un second chapitre établissait la « nécessité » de ce sacrifice et sa convenance avec celui de la croix : la raison d'être du sacrifice dans l'économie religieuse y était longuement revendiquée. De l’oblation eucharistique, largement comparée à celle de l’Ancien Testament, le troisième chapitre exposait les fruits et l’application. Toutes les questions

d’ordre pratique étaient enfin bloquées dans le quatrième. Cà et là le texte ne manquait pas de réprouver les négations ou innovations correspondantes des réformateurs.

Les canons suivaient pas à pas les articles qui avaient servi de base à la discussion conciliaire, sauf que quelques-uns de ceux-ci, savoir les n 03 1, 3 et 10, étaient dédoublés, sans doute pour en rendre la rédaction moins complexe. Ainsi les dix articles primitifs donnaient naissance à treize canons, mais qui respectaient l’ordre et jusqu'à la lettre de ceux-là.

b) Destinées. — Ce document n’eut guère le temps d'être mis en discussion. Quelques avis cependant nous sont parvenus.

Dès le 20 janvier, il recueillait l’approbation enthousiaste de J'évêque de Vienne, Frédéric Nausea, qui, sans vouloir parler en flatteur, assure-t-il, n’en épuise pas moins à son endroit toutes les formes et redondances du lyrisme ecclésiastique. Le Plat, p. 397. Cependant les critiques directes ou les projets d’amendement ne lui auraient sans nul doute pas manqué, comme en fait foi le mémoire de l'électeur de Cologne. Ibid., p. 405-412. Mais les affaires du concile étaient, dès lors, en train de suivre un autre cours.

En effet, le 23 janvier, des ambassadeurs du prince protestant Maurice de Saxe étaient annoncés, qui promettaient, sous le bénéfice d’un plus large saufconduit, d’envoyer au concile une députation de leurs théologiens. Sur quoi l’assemblée résolut de surseoir à la publication des projets préparés, pour qu’on pût, au préalable, fournir aux adversaires l’occasion de se faire entendre. Theiner, p. 647-648. Ces décisions furent officiellement publiées à la session du 25 janvier, qui avait tout d’abord été choisie pour la promulgation des décrets dogmatiques. Ibid., p. 651.

Dès le 24 janvier, deux orateurs wurtembergeois avaient présenté une profession de foi. Ibid., p. 648. On attendait les autres luthériens avec impatience ; mais ceux-ci ne se pressaient pas. Aussi la session prochaine, fixée tout d’abord au 19 mars, dut-elle être encore une fois prorogée, ibid., p. 653-654, et les délibérations suspendues. Entre temps, les événements politiques prenaient une tournure inquiétante, de telle sorte que Jules III décida la suspension du concile. Ce fut le seul objet de la session du 28 avril, où l’assemblée, malgré l’opposition de douze Pères, entérina purement et simplement le décret pontifical. Theiner, p. 659.

Au surplus, la maladie s’en mêlait. Les membres de l’assemblée se dispersèrent donc un peu de tous côtés et le concile fut interrompu sine die. Cette nouvelle interruption devait durer près de dix ans.

2° Deuxième délibération quillet-septembre 1562). — Quand le concile fut rouvert par Pie IV (janvier 1562), il mit tout d’abord à son programme divers projets de réformes pratiques. Le dogme n’y apparut qu'à la xxie session (16 juillet), avec le problème de la communion sous les deux espèces. Aussitôt après fut mise à l’ordre du jour la question de la messe, et les travaux furent menés si rondement qu’en moins de deux mois la définition dogmatique était prête pour la promulgation. Voir Renz, p. 139-176.

Le texte officiel de ces actes est publié dans Conc. Trid., t. vin : Act. pars V a, édit. Ehses, p. 718-981. On y peut suivre jour par jour, suivant le témoignage que se rend le concile dans son texte définitif, c. ix, p. 961, la préparation et l'élaboration de notre décret posl mullos gravesque his de rébus mature habitas tractatus.

1. Travaux préparatoires des théologiens.

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a marche adoptée aux précédentes sessions, les Pères du concile commencèrent tout d’abord par solliciter les lumières des theologi minores.