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MERBES — MERCORI


tous les états de la vie chrétienne ; il étudie la certitude et la probabilité, le péché, la foi, et diverses questions relatives aux vertus et aux vices, enfin les sacrements en général et en particulier. C’est une Somme de théologie morale, en opposition avec les théories des casuistes, utile pour les fidèles et aussi pour ceux qui sont appelés aux fonctions du ministère sacré ; on y trouve parfois des traces de jansénisme (Journal des Savants, du 17 mai 1683, p. 85-86). L’ouvrage a été réimprimé, 1 vol. in-12, Turin, 17701771.

Michaud, Biographie universelle, t. xxviii, p. (i ; Hrefer, Ni uvelle biographie générale, t. xxxv, col. 3-4 ; Feller, Biographie universelle, édit. l’érennès, 1842, t. viii, p. 333 ; Moréri, Le grand dictionnaire historique, édit. 1759, t’. vii, p. 405 ; Richard et Giraud, Bibliothèque sacrée, t. xvi, p. 438 ; Dictionnaire historique des auteurs ecclésiastiques, 4 vol. in-12, Lyon, 1767, t. iii, p. 189-190 ; Nicéron, Mémoires, t. xxx, p. 48-50 ; Batterel, Mémoires domestiques pour servir à l’histoire de l’Oratoire, édit. Ingold et Bonnardet, t. ii, Paris, 1903, p. 279-281 ; Féret, La Faculté de théologie de Paris, Époque moderne, t. v, Paris, 1907, p. 372-373 ; Ilurter, Xomenclalor, 3e édit., t. IV, col. 603604.

J. Carrkyre.

    1. MERCATOR Gérard##


1. MERCATOR Gérard, célèbre géographe. cosmographe et mathématicien, le fondateur de la cartographie moderne, né à Rupelmonde (Flandre orientale) en 1512, mort à Duysbourg en 1594. — Il a droit de figurer dans ce dictionnaire pour quelques-unes de ses œuvres qui touchent aux sciences sacrées. Alors qu’il était encore étudiant à l’Université de Louvain, il avait composé, en 1533, un traité De mundi creatione et fabrica, où, méditant les problèmes soulevés par les premiers chapitres de la Genèse, et les conflits au moins apparents que présentait avec la j philosophie naturelle d’Aristote le récit biblique, il s’efforçait d’y trouver de raisonnables solutions. Bien que l’ouvrage n’ait pas alors vu le jour, Gérard ne laissa pas d’être inquiété, et partit quelque temps pour Anvers. Il ne tarda pas à rentrer à Louvain où bientôt il fonda un atelier de cartographie. Des soupçons néanmoins continuaient à peser sur lui, et il fut mêlé en 1544 au procès des bourgeois de Louvain, qui aboutit à un certain nombre de condamnations capitales. Son innocence fut reconnue, mais le géographe préféra transporter sa maison à Duysbourg où il terminera sa vie. En 1593, tout près de mourir, il mettait la dernière main à son œuvre de jeunesse, qui, dans sa pensée devait figurer en tête de l’Atlas qu’il préparait. Cette œuvre monumentale parut l’année après sa mort : Atlas sive cosmo graphies medilaliones de fabrica mundi et fabricati figura, in-fol., Duysbourg, s. d. ; la dissertation De mundi creatione et fabrica en forme l’introduction, p. 3-32 ; elle vaudrait d’être étudiée. Ce fut à cause d’elle que l’Atlas fut mis à l’Index, par décret du 7 août 1603 ; il y figurait encore en 1891, mais il a disparu depuis la révision de Léon XIII en 1900. De même en a disparu une autre œuvre de Mercator, Chronologia, hoc est temporum demonslralio ab inilio mundi usque ad annum 1568, ex eclipsibus et observation ! bus astronomicis, 1568, mis à l’Index en 1569, et qui figure dans l’Index d’Innocent XI sous ce titre : Chronologia Gerardi Mercatoris, quæ a Slcidano et damnatis aidhoribus sumpla est, nisi emendetur. Au contraire l’Evangelicse historiée quadripartita Monas, sive harmonia quatuor evangelistarum, Duysbourg, 1592, est restée indemne. Nous n’avons pas à discuter ici les sentiments catholiques de Mercator, mais nous ne croyons pas que l’on puisse souscrire au jugement sommaire de Hurter, qui, après avoir admis cet auteur dans la 1e édit. du Nomenclator, l’a finalement rayé du cadre des écrivains catholiques à la 3e, t. iii, col. 277, n. 1.

Excellente notice de Wauvermans, dans Biographie nationale de Belgique, 1897, t. xi v, col. 372-420 ; cl. Allyemeine deutsche Biographie, l. xxi, 1885, p. 385-396.

É. Amann.
    1. MERCATOR Reynier##


2. MERCATOR Reynier, polémiste catholique (xvii siècle). — Né à Emmerich (alors du duché de Clèves), Reynier Kremer, dont le nom latinisé est devenu Mercator (que les bibliographes français ont traduit en Marchand), fil ses études à Keulen.au collège hollandais de Léonard Masius ; ii devint prêtre et licencié en théologie. D’abord vicaire à Gouda, puis, en 1631, curé à Leyde, il fut nommé par l’archevêque d’Utrecht, Hovenius, archiprêtre de la province du Rhin. Il mourut de la peste, à Leyde, le 20 septembre 1636.. Il a publié Examen veri catholicismi, oppositum thesibus Tremonianis Christophori Scheibleri Lutheruni, in-4°, Cologne, où il discute les thèses exposées par Christophe Scheiller, professeur à Dortmund, dans son Liber de anliqua catholica fide, 1627, sa F ides an tiqua catholica de eucharistiu, 1627, sa Manuduclio ad unliquam catholicam fidem, 1628. .Mercator polémiqua aussi contre Denys Spranckhuisen, prédicateur calviniste à Delft de 1625 à 1650. Ce dernier écrivant exclusivement en flamand, l’écrivain catholique lui envoya, dans la même langue, un Emplâtre pour ouvrir et purger les yeux du docteur aveugle Denys Spranckhuisen. Il a composé aussi des Scholia in V libros M^oysis et sequentes S. Scripluralibros usque ad Rulh, qui sont demeurés manuscrits.

Valére André, Biblioihtca belgica, p. 788 ; Foppens, Bibl. belgica, t. H, p. 1058 ; Jocher, GelehrtenLexikon, t. iii, 1751, col. 454 ; Van der Aa, Biographisch Woordenbook der Nederlanden, t. xii a, p. 625.

É. Amann.
    1. MERCHIER Guillaume##


MERCHIER Guillaume, théologien de Louvain (1572-1639). -- Né à Ath (Hainaut), il fit à Louvain ses études de philosophie et de théologie, et fut reçu docteur en 1605. Nommé professeur à la chaire royale de scolastique en 1611, il occupa cet emploi jusqu’à sa mort, 6 août 1639 ; par deux fois il fut élu recteur en 1610 et en 1630. Il reste de lui : Commentarius in IIl am S. Thonue, a quæslione LX, de sacramentis, censuris, irreguluritate, indulgenliis. purgutorio et extremo judicio, in-fol., Louvain, 1630. Un commentaire sur la I a est resté inédit.

Valère André, Bibliolheca belgica, Louvain, 1643, p. 329-330 ; Paquot, Mémoires pour servir à l’histoire littéraire des Pays-Bas, t. vii, p. 106-109 ; Biographie nationale de Belgique, t. xiv, 1897, col. 431 ; Hurter, Xomenclator, 3e édit., t. iii, col. 883.

É. Amann.
    1. MERCORI Jules##


MERCORI Jules, frère prêcheur italien († 1669) - Né à Crémone, professeur de théologie au couvent dominicain de Naples, inquisiteur à Mantoue, censeur général du Saint-Office à Milan et, le cas échéant, mêlé à des affaires politiques pour le compte de Crémone sa patrie, il fut surtout un moraliste. Il mourut en 1669. Il a laissé trois ouvrages comme témoignages de sa doctrine : Basis tolius theologiw moralis. Hoc est, Praxis opinionum limitala adversus nimis emollienles, aul plus tequo exaspérantes jugum Christi, Mantoue, 1658, in-fol., 300 p. ; Solutiones trium nodorum in opère de opinionum praxi limilanda agentium juxta censuram D. N. de N. docloris parisiensis, Pavie, 1663, in-4°, 130 p. ; Apocrisis pro doctrina de probabililale l’rosperi Fagnani adversus Apologiam Johannis Caramuel, PaVie, 1664, in-4°. On ne sait si Mercori a mis à exécution son projet d’écrire une Summa casuum conscienciæ in singulis materiis juxta benignam et simul tuliorem partem exuniversa opinionum multitudine. Ennemi du laxisme, Mercori n’attaqua pourtant pas en polémiste les opinions d’Escobar, de Caramuel, de Pasqualigo. C’était un théologien de caractère doux et qui se mouvait avec