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MÉLITON DE SARDES

M E N A R D

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montrent qu’il existait, dès cette époque, des formules exprimant d’une manière assez heureuse l’existence en Jésus-Christ d’un double élément, divin et humain ; c’est déjà presque la terminologie dyophysite. Si l’on était plus assuré que Tertullien a connu l’œuvre entière de Méliton, on pourrait être tenté d’aï I ribuer à l’influence de l’évêque de Sardes certaines formules bien frappées du docteur africain.. Il est donc regrettable que l’ensemble de la production considérable de Méliton, production qui, p&i sa variété et son étendue, fait justement penser à celle de Tertullien. ait été la victime d’un aussi complet naufrage.

I. Textes et éditions.

Nous avons indiqué, pour chacun des fragments conservés, l’endroit où les rencontrer. On les trouvera groupés au mieux dans Otto, Corpus apologetarum christianorum, t. ix, Iéna, 1872, p. 374-178, 497512 ; pour le Ilspi).ovTpov, qui n’y figure pas, utiliser de préférence la recensibn de Harnack, Texte und Unters., t. xi.v, p. 121*.

II. Travaux.

On peut négliger toutes les anciennes histoires littéraires ; les bibliographies signalent le mémoire de F. Piper, dans les Theologische Studien und Kritiken, 1838, t. xi, p. 54-154, qui peut encore rendre des services.

La question d’ensemble est traitée au mieux par A. Harnack, Die Ueberlieferung der griechischen Apologelen, dans Texte und Untersuchungen, t. i, fasc. 1, 1883, p. 240-278, reproduit presque textuellement dans Altchristliche Literatur, t. I, 1893, p. 246-251 ; cf. Chronologie, t. i, 1896, p. 358 sq., 517 sq., 522. Travail d’ensemble aussi dans K. Thomas, Melito von Sardes, Osnabrilck, 1893 (thèse), médiocre ; dans un art. de Salmon du Dict. oj Christian Biographe, t. iii, p. 894-899 ; dans l’art, de E. Preoschen, Prolesl. Realencyclopàdie, t. xii, p. 564-567 ; la notice de O. Bardenhewer, Altkirchliche Literatur, t. I, p. 546-557.

Sur l’apologie syriaque, l’état de la question est bien donné dans Theopîi. llbrich, Die pseudo-melilonisehe Apologie, dans les Kirchengeschicht. Abhandlungen de Sdralek, 1906, t. iv, p. 69-148 ; mais la démonstration tendant à attribuer l’ouvrage à Bardesane. laisse place à bien des critiques ; cf. F. Haase, dans Te.rfe and Unt„ I. xxxiv, fasc. 4, 1909, p. 67-72.

La controverse sur la Clavis a perdu beaucoup de son intérêt ; l’essentiel a été dit d’abord par Pitra, dans le Spieil. Solesmense, t. ii, 1855, et les Analecia sacra, t. n. 1884, puis en sens inverse par O. Rottmanner et L. Duchesne, Bulletin critique, 1885, p. 47-52, 196-197, et par O. Rntt’nanner, dans Theal. Quartalschrift, 1896, t. i.xxviii, p. 614-629.

E. Amann.

    1. MELLINI Dominique##


1. MELLINI Dominique, littérateur italien, (1540-1610), né à Florence, secrétaire de Jean Strozzi, qu’il accompagna au concile de Trente en 1562, puis gouverneur de Pierre de Médicis, fils de Cosme I". De sa production littéraire qui fut considérable le théologien ne retiendra que l’œuvre suivante : In veleres quosdam scriptores christiani nominis obtreclatores libri quatuor, in-fol., Florence, 1577, recueil de toutes les attaques publiées dans l’antiquité contre le christianisme.

Hcefer, Nouvelle biographie générale, t. xxiv, col. 852.

É. Amann.
    1. MELLINI Savo##


2. MELLINI Savo, nonce de Clément X à la cour d’Espagne, créé cardinal par Innocent XI en 1681, mort en 1701, prit part à la campagne antigallicane suscitée par la Déclaration de 1682, en publiant une dissertation que le P. d’Aguirre (le futur cardinal) inséra dans sa Defensio cathedræ sancti Pétri, in-fol., Salamanque, 1683.

Hcefer, Nouvelle biographie générale, t. xxxiv, col. 853 ; Hurter, Nomenclator, 3e édit., I iv, col. 690, n 3.

É. Amann.
    1. MÉNANDRE##


MÉNANDRE, gnoslique syrien du ie siècle.

— Saint Justin le fait naître au bourg de Capparétée, en Samarie, le donne comme un disciple de Simon, le fait aller à Antioche où par ses prestiges magiques il aurait séduit bien du monde. Apol., i, 26 ; cꝟ. 56, P. G., t. vi, col. 368, 413. Tous ces renseignements, aussi

bien sur Simon que sur son disciple auraient besoin d’être critiqués. Voir Simon le Magicii.n. Pour les doctrines mises par saint Irénée au compte de Ménandre et sur la place qui lui reviendrait dans le développement général de la gnose, voir l’art. GnosnasME, t. vi, col. 1443.

É. Amann.
    1. IVIÉNARD Claude##


1. IVIÉNARD Claude, érudit français (1574-1652).

— Né à Saumur, il termina son éducation chez les jésuites de Paris, fit son droit à Toulouse et se prit de goût pour les chroniques et les vieux livres. Pourvu en 1598 de la iieutenanec de la prévôté d’Angers, il se maria, mais continua à mener une vie très pieuse et très mortifiée. Vers 1608, il se défit de sa charge pour être plus libre dans la pratique de la dévotion et dans ses recherches d’ordre historique ; en même temps il travaillait, de concert avec l’évêque d’Angers, Charles Miron.à la réforme de plusieurs monastères. Sa femme étant morte en 1637, il entra dans les ordres et reçut la prêtrise cette même année. Il mourut le 20 janvier 1652 au château d’Ardenne en Corzé. Sa production littéraire qui fut considérable et est restée en grande partie inédite est surtout d’ordre historique, et intéresse particulièrement les annales de l’Anjou. Signalons, dans un domaine plus théologique l’édition des deux premiers livres de VOpus imperfectum contra Julianum de saint Augustin : Sancti Augustini contra secundam Juliani responsionem operis impzrfecti libri duo priores nunc primum editi, in-8°, Paris, 1617. Le ms. utilisé appartenait à la bibliothèque du chapitre d’Angers : il passa depuis à la bibliothèque de Colbert, et les bénédictins l’ont collationné pour leur édition. Sancti Hieronumi Strïdoniensis, indiculus de hivresibus Judœorum, in-8°, Paris, 1617..Mentionnons, au moins à titre de curiosité, ses Recherches et advix sur le corps de saint Jacques le Majeur, in-8°, Angers, 1610, où l’auteur entreprend de prouver que le corps de saint Jacques repose dans la crypte de la collégiale Saint— Maurille d’Angers. Dans le domaine de l’édification, L’âme dévote et son chariot, Paris, 1619 ; L’alliance de ta crèche avec la croix, Paris, 1620.

Moréri, Le gntnd dictionnaire, édit. de 1759, t. vii, . p. 432 ; Hcefer, Nouvelle biographie générale, t. xxxiv, col. 912-913 ; Revue de l’Anjou, 1852 ; Hurter, Nomenclator, . 3e édit., t. iii, col. 1096.

É. Amann.
    1. MÉNARD Hugues##


2. MÉNARD Hugues, bénédictin français, 15851644. — Nicolas Hugues Ménard vint au monde à Paris, l’an 1585. Il prit l’habit religieux en l’abbaye bénédictine de Saint-Denis le 3 février 1608, mais ne fit profession que le 10 septembre 1612. Pendant cet intervalle, il alla étudier en Sorbonne et voulut, avant tout, apprendre les langues grecque et hébraïque, pour avoir l’intelligence des saintes Écritures. Il s’adonna pendant quelque temps à la prédication et à l’enseignement du catéchisme. Il embrassa la réforme au monastère de Saint-Vanne et y fit de nouveau profession le 5 août 1614. Après quelques années, pendant lesquelles il enseigna la théologie et la rhétorique, il entra à Saint-Germain-des-Prés, où dégagé des soins d’une classe, il se donna tout entier à la pratique des exercices réguliers, à la’lecture des saints Pères, des conciles, de l’histoire ecclésiastique. D’une mémoire prodigieuse, il n’oubliait rien de ce qu’il avait lu. Il avait en même temps une grande humilité, sa mortification et son obéissance pouvaient servir de modèle aux plus parfaits. La frayeur qu’il avait de la mort l’engageait à demander à Dieu la grâce de mourir subitement, et, de fait, sa mort fut pr.esque subite, quoique non imprévue. En acceptant de travailler à une nouvelle édition de son martyrologe bénédictin, il avait déclaré qu’il ne verrait pas la fin de ce travail. Il mourut le 20 janvier 1644, âgé seulement de cin-