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MÉLITON (GUILLAUME DE) — MÉLITON DE SARDES

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trouve dans la liste des maîtres consultés par le légat pontifical, Eudes de Châteauroux, et par Guillaume d’Auvergne dans l’affaire du Talmud. Denifle-Chatelain, Chartularium Uniu. Paris., t. i, p. 210. Après 1255, il est charge avec saint Bonaventure et Eudes de Rosny d’examiner la règle du couvent de Longchamp composée par la bienheureuse Isabelle. P. Oliger, O. F. M., De origine regularum ordinis S. Claree, dans Archivum /ranciscanum hisloricum, Quaracchi, 1912, t. v, p. 436-437. Vers la même époque, le 28 juillet 1256, Alexandre IV, par la bulle De fonlibus Paradisi, ordonnait à Geoffroy de Brie, provincial de France, de mettre à la disposition du docteur franciscain un certain nombre de collaborateurs pour achever la Somme théologique d’Alexandre de Halès. Denifle-Chatelain, Chartul., p. 328, 329. Malgré ces ordres’, l’œuvre du Docteur irréfragable ne fut pas achevée. Guillaume de Méliton, en effet, mourut peu après, piobablement en 1260, et non pas en 1261, comme semble le dire la Chronique de Lanercost. Au chapitre de Narbonnc (1260), saint Bonaventure le fit recommander aux prières de l’Ordre. P. Delorme, O. F. M., Diffinitiones capituli generalis Narbonensis, dans Archivum franc. —hist., 1910, t. iii, p. 504, cꝟ. 501. Les ménologes franciscains font mémoire de G. de Méliton, le 15 septembre. Hueber, Menologium O. S. F., Munich, 1698, p. 1775 ; Arthur du Moutier, Martijrologium (ranciscanum, Paris, 1653, p. 450.

Les ouvrages de Méliton, encore inédits, sont nombreux. D’après la liste des livres en dépôt chez les libraires de Paris et taxés officiellement par l’Université en 1286, il est certain que le docteur franciscain composa des Commentaires sur les Psaumes, les douze petits Prophètes, saint Marc, l’Ecclésiastique et Job. Denifle-Chatelain, Chartul., p. 647. Le Commentaire sur saint Marc est aussi mentionné dans la recension pérugienne de la bibliothèque pontificale faite en 1311. Ehrle, Historia bibliothecæ romanorum pontificum, Rome, 1890, t. i, p. 57. De même aussi une Postille sur les épîtres canoniques. Ehrle, ibid., p. 56. Les bibliographes franciscains affirment généralement que G. de Méliton a commenté toute l’Écriture sainte. Jean de Saint-Antoine, Bibliotheca universa franciscana, Madrid, 1723, t. ii, p. 42-43. Plusieurs de ces écrits existent encore. Un ms. du xme siècle, conservé au collège Saint-Bonaventure de Quaracchi, contient les Commentaires de Méliton sur la Genèse, le Lévitique et les Nombres. Selon le Prologue de la postille sur les Nombres, fol. 151 r°, il est sûr que le docteur franciscain a aussi commenté l’Exode et le Deutéronome. Le codex 50 de l’abbaye de Zwettl contient aussi les mêmes postilles sur le Lévitique et les Nombres. Xenia Bernardina, Pars secunda. Die Handschri/tenverzeichnisse der Cistercienser-Slifte, Vienne, 1891, t. i, p. 321. Jusqu’ici, on a pu retrouver encore les ouvrages suivants : In Cantica, Paris, Bibl. nat. 15 265 ; In Ecclesiasten, In Sapientiam, ibid., 14 429 ; In Ecclesiasticum, ibid., 15 266 ; In XII Prophetas minores, ibid., 14 262, 15 583, 15 584, 506, etc. Ce dernier ouvrage est cependant attribué parfois à Alexandre de Halès, mais avec moins de preuves. Le commentaire In Job, ibid., 14 250 et Troyes, n. 487, est probablement aussi de G. de Méliton. Plusieurs postilles différentes sur l’Apocalypse sont attribuées au docteur franciscain, particulièrement dans les mss. d’Allemagne, mais le véritable écrit de Méliton se trouve dans le n. 321 de la Bibliothèque municipale d’Assise et fréquemment ailleurs.

Les Quæstiones de Sacramentis sont l’œuvre scolastique la plus considérable du maître franciscain. Un ms. incomplet mais portant le nom de G. de Méliton, se trouve à la Bibliothèque Antoniana de Padoue,

Scoaff. VIII, n. 152 ; un autre, également incomplet et en outre anonyme, à la Bibl. nat. de Paris, ms. lat. 15 920. Seul le Vat. Lat. 4245, fol. 214 r°-314 v, contient l’œuvre entière. Une étude analytique de cet ouvrage, actuellement conduite jusqu’au traité de l’eucharistie, révèle des rapports étroits avec la quatrième partie de la Somme théologique d’Alexandre de Halès. Les deux textes sont généralement identiques ; seulement la Somme ajoute des arguments, transpose l’ordre des questions et surtout en insère de nouvelles. Ces Qusestiones sont d’un grand intérêt pour la théologie sacramentaire de cette période. Le ms. 182 de la Bibliothèque municipale d’Assise contient également un bref Commentaire sur le IVe livre des Sentences dont la première partie, jusqu’au traité de la pénitence, est attribuée à G. de Méliton, la seconde à Alexandre de Halès. Le ms. 737, fol. 36 v°39 r°, de la Bibliothèque de Toulouse conserve une importante question du docteur franciscain sur la conception de la sainte Vierge : G. de Méliton se prononce contre le privilège mariai. Le ms. D. III. 28, fol. 158 r°, de la Bibl. royale de Turin a aussi sous son nom une question De difjerentia contritionis, altritionis et compunclionis. Dans le ms. lat. 1384 de la Bibl. palatine de Vienne, les questions De vita publiées dans la Somme théologique d’Alexandre de Halès, II a pars, q. lxxvii, Cologne, 1622, t. ii, p. 319, sont données comme une addition de G. de Méliton. Plusieurs écrivains lui ont aussi attribué la rédaction de la Summa de virtutibus, imprimée pour la première fois à Paris en 1509, et qui se présente comme un supplément à la Somme d’Alexandre de Halès ; cette attribution toutefois n’a pu être jusqu’ici établie critiquement. Cf. S. Bonaventurw opéra omnia, Prolog., § 3, Quaracchi, 1882, t. i, p. lvii-lxii. G. de Méliton est enfin l’auteur d’un opuscule liturgique Super Missam, Assise, Bibl. mun., n. 494, fol. 139 ; plusieurs sermons existent aussi sous son nom. Munich, dm. 14 620, fol. 140 r° ; Bruxelles, Bibl. royale, ms. lat. 1886, fol. 179.

Wadding, Scriplores Ord. Min., Rome, 1806, p. 105 ; Quétif-Echard, Scriptores Ord. Prwdicalorum, Paris, 1721, 1. 1, p. 488 ; Oudin, Commentarius de scriploribus ecclesiaslicis, Leipzig, 1722, t. iii, p. 217-218 ; Jeiler, O. F. M., Die sogenannte Summa de virtutibus des Alexander von Halès, dans Der Katholik, Mayence, 1879, p. 38-54 ; Minges, O. F. M., Philosophiegeschichllicbe Bemerkungen ùber die dem Alexander von Halès zugeschriebene Summa de virtutibus dans Festgabe zum 60 Geburstag Clemens Bæumker (Beitr. zur Gesch. der Phil. des Mitlel. Supplementband I), Munster, 1913, 129-138 ; F. Cavallera, S. J., L’Immaculée Conception : Positions franciscaines et dominicaines avant Duns Scot, dans la Revue Duns Scot, Le Havre, 1911, p. 101-103 ; P. Hiiarin Felder, O. M. C, Histoire des études dans l’ordre de S. François, Paris, 1908, p. 203, 218-20, 232, 234, 237, 241,

E. LONGPRÉ.

    1. MÉLITON DE SARDES (SAINT)##


2. MÉLITON DE SARDES (SAINT),

iie siècle. — I. Le personnage. IL Les écrits.

I. Le personnage.

Les rares indications que l’on trouve sur Méliton de Sardes dans l’ancienne littérature chrétienne montrent qu’il fut, à son époque, un personnage de premier plan. Mais son souvenir s’est effacé très vite, comme celui de bon nombre d’écrivains anciens. La recension des témoignages qui le concernent, en même temps qu’elle justifiera la courte biographie que nous tenterons d’écrire, permettra d’apprécier la disparition progressive du personnage et de son œuvre.

Témoignages antérieurs à Eusèbe.

Le plus

ancien est celui de Polycrate d’Éphèsé, dans la lettre que, vers 195, il adresse au pape Victor et dans laquelle il défend l’usage pascal de l’Asie, en invoquant les « grandes lumières » qui y ont brillé. Parmi elles il signale en dernier lieu (suivant l’ordre chronologique) :