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MELANCHTHON — MELCHISEDECIENS


l’amenaient à comprendre la religion sous la forme d’une vague union myst que avec le divin.

I. Œuvres de Mfunchthon. — Éditions incomplètes : Bàle, 1541 ; Wittenberg, 1562-1634 ; K. Bretschneider et Bindseil, dans le Corpus Reformalorum [C. R.], t. i-xxviii, Leipzig, 1831-1860, publication incomplète et défectueuse ; voir ci-après Sappkmtnla… 1910… ; H. Bindseil, Ph. Melanchthonis epislolæ, judicia, consilia, etc., Halle, 1874 ; K. et W. Krafft, Brie/e und Doktwiente ans der Zeit dcr Reformation, Elberfeld, 1875 ; K. Hartfelder, Melanchlhoniana p ; vdagogica, Leipzig, 1892. Dans le volume A us der Scinde Melanchthon, 1897, J. Hausleiter a parlé des Disputes de Melanchthon, de 1546 a 1560. G. Plitt et Th. Kolde, Die Loci communes Ph. Melanchthons, in ihrer Urgestalt, 3e édit., Leipzig, 1900 ; J. Muller et Th. Kolde, Die symbolischen Biiclierder ei’angeliseh-luthcrisehen Kirche, 11e édit., Gutersloh, 1912. Nombreuses autres pièces, publiées çà et là, notamment dans les deux revues Theologische Studien und Kritiken, et Leitschri/l fur Kirche.ngesdiicb.te.. Il laut signaler notamment P. A. Kirsch, Me lanchthon’s Bric/ an Camerarius ùber Luther’s Ileirath, vom 16 luni 1525, Mayence, 1900. 1res bonne bibliographie dans K. Hartfelder, PMI. Melanchthon als Pnvceplor Germani : r, 1899, p. 567 sq.

En 1897, à l’occasion du quatrième centenaire de la naissance de Melanchthon, on a décidé la publication de Suppléments i l’édition du Corpus Réf. (Cf. Theologische Studien und Kritiken, 1897, p. 846.) En 1910 a commencé la publication de ces suppléments : Supplementa Melanchthoniana, Leipzig ; il en a paru 4 volumes ; le dernier est intitulé : Briefivechsel, 1510-1528, 1926. Ces suppléments menacent d’être très volumineux ; ils comprendront vraisemblablement six sections.

Depuis 1910, en dehors de ces Suppléments, quelques autres documents ont été publiés : Wrampelmeyer, Ungedruckte Schri/len Philipp Melanchlhons (Bcilage zur Jahresbericht des kôniglicl.en Gymnasiums zu Klausthal, 1910, 1911 ; (morceaux littéraires de peu d’importance).

IL Travaux. — Les travaux catholiques sont précédés d’un astérisque. — Jo. Camerarius, De Philippi Mclanchthonis ortu, tolius vitæ curriculo et morte, Leipzig, 1566 ; autre édition avec Index, La Haye, 1655 (première biographie). — *I. Dœllinger, Die Reformation, 1. 1, Batisbonne, 1846, p. 349-408 ; trad. Perrot, t. i, Paris, 1848, p. 340-394.

— G. Ellinger, Philipp Melanchthon, Berlin, 1902. — K. Hartfelder, Ph. Melanchthon als Præceptor Germaniæ, Berlin, 1889 (t. vu des Monumenla Gcrmaniæ pivdagogica).

— —H. Rremer, Die Entinicklung des Glaubensbegriffs bei Melanchthon, Dissertation, Bonn, 1901. — G. Kawerau, Die Versuche W ; lanchthon zur kalholischen Kirche zuriickzufûhren, Halle. 1902. — C. F. Fischer, Melanchlhons Lettre von der Bekehrung, Tubingue, 1905. — Fr. Loots, Leitfaden zur Dogmengeschichte, 4e éd., Halle, 1906. — K. Seeberg, Lehrbuch der Dogmengrschichle, t. iv, 1° et 2 « parties, Leipzig, 1917-1920, surtout 2e partie, p. 420 sq.

— *H. Grisar, Luther, V-2e éd., Frihourg-en-Brisgau, 1911-1912, 3 éd., 1924-1925 ; les suppléments seuls différent ; t. i et ii, supplément de 48 p., t. iii, supplément de 15 p. Sur Melanchthon, surtout t. ii, p. 265-315 ; t. iii, p. 211-230. — G. Wolf, Quellenkunde der deutschen Re/ormationsgeschichlc, 3 vol., 1915-1923 (très soigné). — P. Peters, Geschichle der aristolelischen Philosophie in protestantischem Deuischland, 1921, p. 19-108.

J. Paquier.

    1. MELCHIADE##


MELCHIADE, pape, voir Miltiade.

    1. MELCHISEDECIENS##


MELCHISEDECIENS, secte d’hérétiques décrite par saint Épiphane, Hæres., lv, qui leur attribue toutes sortes d’opinions étranges sur la personne de Melchisédech.

I. LES MELCHISEDECIENS D’APRÈS SAINT ÉPIPHANE

— C’est à saint Épiphane que nous devons le premier emploi du nom de melchisédéciens, attribué à une secte déterminée, et l’hérésiologue prétend que les hérétiques en question se désignent eux-mêmes de la sorte, Hæres., lv, 1, 5, édit. Holl, t. ii, p. 324, Leipzig, 1919. II leur consacre une notice assez longue et assez embrouillée.

Dès le début, il nous met en présence d’hérétiques qui se rattachent à Théodote le Corroyeur, et qui regardent Melchisédech comme une grande puissance ;

D1CT. DE THÉOL. CATHOL.

ils le font vivre en des lieux ineffables, et déclarent, d’après le ps. cix, qu’il est supérieur au Christ. Ils ajoutent, selon l’Épîtrc aux Hébreux, qu’il est sans père, ni mère, ni généalogie. Hæres., lv, 1. Épiphane ajoute qu’il connaît certains érudits qui savent les noms des parents de Melchisédech : son père, disent-ils, s’appelait Héraclas et sa mère Astarth ou Astoriane, ibid., 2, p. 325. Ces érudits doivent avoir emprunté leurs renseignements à des traditions juives. L’hérésiologue ne nous dit pas s’ils faisaient partie de la secte.

Après une assez longue digression sur Salem, la ville de Melchisédech, la notice continue en rappelant une série d’opinions plus ou moins étranges au sujet du personnage : Hiéracas enseigne que Melchisédech est l’Esprit-Saint, ibid., 5, p. 330 ; les Samaritains prétendent qu’il n’est autre que Sem, fils de Noé, ibid., 6, p. 331 ; des juifs soutiennent qu’il était un homme juste et bon, dont les Livres saints ne donnent pas la généalogie, parce qu’il était le fils d’une prostituée, ibid., 7, p. 333 ; certains, dans l’Église catholique, pensent que Melchisédech était en nature le Fils de Dieu, qui apparut à Abraham sous forme d’homme, ibid., 7, 3, p. 333-334 ; d’autres, à ce qu’a entendu dire Épiphane, croient qu’il n’est autre que le Père de Notre-Seigneur Jésus-Christ, ibid., 9, 11, p. 336. Quant à l’hérésie susdite, ajoute l’écrivain, ibid., 8, 1-2, p. 334, elle présente les offrandes au nom de Melchisédech, et dit qu’il est l’introducteur, elCTaywyéa, auprès de Dieu, parce qu’il est prince de la justice et établi pour cela même par Dieu dans le ciel, étant spirituel et constitué pour le sacerdoce de Dieu, Trveuu.aTtx6ç tiç wv xal tic, lepcùaûvrjv ©sou TËTayiiivoç (texte à lire ainsi avec Holl ; les anciennes éditions portent xal ulôç HeoG, ce qui semble une erreur). C’est pourquoi, continuent les sectaires, nous devons lui présenter nos offrandes, afin qu’il’les présente à son tour pour nous, et que par lui nous obtenions la vie.

Naturellement les écrivains postérieurs à Épiphane reproduisent un certain nombre de ses renseignements ; ils lui empruntent en particulier le nom de melchisédéciens : ainsi font saint Jean Chrysostome, Hom. de Melchis., 3, P. G., t. lvi, col. 260 ; Théodoret, Hseret. fab. comp., ii, 6, P. G., t. lxxxiii, col. 392 D ; saint Augustin, De hæres., 34, P. L., t. xlii, col. 31 ; le Prœdestinatus, hæres., i, 34, P. L., t. lui, col. 598 ; saint Isidore de Séville, De hæres., 17, P. L., t. Lxxxii, col. 299 ; Honorius d’Autun, Hæres., 32, P. G., t. CLxxii, col. 237, etc.

II. Critique du témoignage d’Épiphane. — Comme on a pu le voir d’après l’analyse qui précède, la notice d’Épiphane est très confuse, et rapproche, en une unité factice, des éléments extrêmement divers. L’hérésiologue a été frappé de la multitude des opinions émises, par des hérétiques aussi bien que par des catholiques, au sujet de Melchisédech, et pour rapporter ensemble toutes ces opinions, il a constitué, un cadre qui ne répond à aucune réalité historique assignable. A défaut de melchisédéciens proprement dits, nous connaissons du moins l’existence d’hérétiques qui ont longuement spéculé sur le personnage de Melchisédech.

1° Le premier, semble-t-il, qui ait fait ainsi, est Théodote le Banquier, qui vivait au début du iiie siècle et fut disciple de Théodote le Corroyeur. La plus ancienne notice que nous ayons sur lui est celle de saint Hippolyte, Philosiph.,

, 36, édit. Wendland,

Leipzig, 1916, p. 222 : « Différentes recherches étant faites parmi eux, quelqu’un qui s’appelait aussi Théodote et était banquier de son état, en vint à dire que Melchisédech était une très grande puissance, et qu’il était plus grand que le Christ. Ils disent que le Christ est à son image ; et eux aussi, comme les théodotiens sus-mentionnés, prétendent que Jésus est un

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