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MAZOLI.XI — M V/ZOTTA


cardinaux, il faut proclamer publiquement que l’anlcchrist siège dans le temple de Dieu, et que la Curie romaine est la synagogue de Satan… Si le pape et les cardinaux n’étouffent pas cette bouche de Satan (c’est-à-dire Prierias), moi, . Martin Luther, je romprai d’avec l’Église romaine, le pape et les cardinaux comme étant l’abomination de la désolation dans le saint lieu. > Edit. de Weimar. t. vi. p. 328.

Enfin parut à Rome le 17 mars 1520 le grand ouvrage attendu de Prierias, Errata et argumenta Martini Lutheri, qui devait être promptement réédité à Florence en 1521, et à Rome en 1527. Il est divisé en trois livres dont le troisième n’est qu’une réédition deVEpitoma. Dès le début, Prierias avait vu que la querelle des indulgences n’avait été qu’un prétexte, et que le vrai conflit portait sur l’autorité du pape. Aussi, plus que jamais reprenait-il les quatre thèses fondamentales de son premier Dialogus. Luther négligea de répondre à cette œuvre considérable. De son côté Prierias avait dit ce qu’il avait adiré. Il n’y revint plus. On a prétendu que Léon X avait été mécontent de l’attitude prise par Prierias dans cette dispute contre Luther, où le pape avait pourtant engagé lui-même notre théologien. On a tout lieu de croire au contraire que Léon X s’en montra satisfait. L’ouvrage définitif de Prierias contre Luther comporte une lettre de félicitations du pape datée du 1U juin 1519. Amservicede la papauté attaquée par Luther, Silvestre Prierias avait consacré toutes ses forces et tout son temps, laissant inachevé, comme il l’explique lui-même, son Conflatum ex angelico doclore S. Thoma, la grande œuvre de toute sa vie. Son mérite était d’autant plus grand qu’il se sentait vieilli et au terme de sa carrière.

L’examen des ouvrages théologiques de Prierias nous a conduit à cette conclusion, que les principes de ce théologien sont toujours strictement conformes à ceux de saint Thomas et de son école. Prierias ne cherche pas à subtiliser et à faire des distinctions nouvelles à propos de toutes les difficultés possibles. Plus synthétique qu’analytique, son esprit saisit plus clairement les ensembles qu’il n’éprouve le besoin d’interpréter les détails. Ce fut sa force et aussi sa faiblesse dans la polémique contre Luther. S’il se fait l’éditeur deCapréolus, c’est en l’abrégeant, et si beaucoup de ses écrits sont considérables par leur longueur, c’est qu’il y traite de sujets extrêmement vastes par eux-mêmes. On doit citer comme plus remarquable son Aurea Rosa saper Evangclia totius anni, recueil d’homélies émouvantes précédé d’une importante dissertation sur les divers sens de l’Écriture selon saint Thomas. Son Con/lati ex angelico doclore S. Thoma primum volumen, établi sur le plan de la Somme Théologique de saint Thomas, est, en 600 pages très serrées de grand format, un lumineux traité De Deo Uno et Deo Trino. Ce vaste commentaire, s’il avait été poursuivi, eùt-il égalé Prierias à Cajétan et à Jean de saint Thomas ? Il serait téméraire de l’affirmer, et, en tout cas, notre auteur n’a pas dépassé la première partie de la I a pars.

Mikashi, De Silvestri Prieriatts ord. præd. Mag. S. Palatii (1456-1523) vila et scriplis, Munster, 1892 ; Quétif-Échard, Seripiores Ordinis Pnedicatorurn, t. ii, p. 55-58 ; Hurter, Nomenclator, 3e édit., t. (i, col. 13441347 ; Mortier, Histoire des maîtres généraux de l’ordre dis (rires prêcheurs, t. V, Paris, 1912, p. 221 et p. 316 ; Pastpr, Histoire des Papis, édit. française, t. vii, p. 285-288 et 307308, utilise Lauchert, Les adversaires italiens de Luther ; X. Paulus, Johann Tclzel der Ableissprediger, Mayence, 1899 ; Catalani, De Magislro S. Palatii, Rome 1751, p. 109, sq. ; KaluolT, Forschungen tu I.uthers romischen l’rozess, Rooie, 1903.

M. —M. Gorce.

IV1 AZZARON I Marc-Antoine (xvp siècle), natif de Monterubbiano (Marche d’Ancône), a laissé un

traité Deprsedeslinalioneel rsprobatione, in-1°, Pérouse, 1579, et un traité De tribus coronis romani pontificis et de osculo ejus pedum, in-4°, Home, 1588.

Dupin, TabH des auteurs ceci. elu.WL siècle, col. 2116 ; Richard et Giraud, Dictionnaire des sciences ecclésiastiques, édit. de 1824, t. xvi, p. 301 ; Hurter, Nomenclator, 3e édit., t. iii, col. 157.

É. AMANN.

MAZZELLA Camille (18 : 53-1900). né à Vitulano, diocèse de Bénévent, le 10 février 1833, entra dans la Compagnie de Jésus le 4 septembre 1855. Les troubles de 1800 le forcèrent à quitter l’Italie ; il se retira en France, où pendant quelques années il professa la théologie à Lyon, puis il passa en Amérique au collège que la Compagnie venait de fonder à Woodstock, près de Baltimore. Il y enseigna la théologie jusqu’en 1878, date à laquelle il fut nommé, sur l’ordre de Léon XIII, professeur à l’université grégorienne. Sa fidélité aux doctrines thomistes le désigna à l’attention du pape, qui le nomma cardinal évêque de Préneste, le 7 juin 1886. Il mourut à Rome le 26 mars 1900. Les quelques ouvrages publiés par lui sont le reflet de son enseignement professoral : 1° De Deo créante, Baltimore, éditions ultérieures, Rome, 1880-1896 ; 2° De gratia, Woodstock, 1878 ; 5e édit., Rome, 1905 ; 3° De religione et Ecclesia, Rome, 1880 ; 5e édit., 1896 ; 4° De virtutibus infusis, Rome, 1879, 4e édit., 1894. On attribue également au cardinal Mazzella un ouvrage anonyme, paru à Rome en 1892, Rosminianarum propositionum trutina, quas S. R. U. inquisilio reprobavil, proscripsit, damnavit, commentaire de la condamnation portée par le Saint-Office en 1887 contre la doctrine de Rosmini.

Notice biographique sommaire dans la revue Sint unum, t. i, p. 86, 87.

É. AMANN.

    1. MAZZINELLI Alexandre##


MAZZINELLI Alexandre, théologien italien, t 1741, ne publia rien, mais un de ses élèves, Laurent Migliaccio, sur les exhortations de Benoît XIV, entreprit de donner l’œuvre de son maître : Inslilutiones tlicologicæ dislribulæ in queesliones historiens, criticus, dogmaticas ; il n’en est paru que le 1. 1, in-fol. ; Païenne, 1744, qui traite des lieux théologiques, de Dieu, de la Trinité, de l’Incarnation.

Journal des Savants, 1744, p. 122 ; Richard et Giraud, Dictionnaire des sciences ecclésiastiques, édit. de 1824, t. XVI, p. 361 ; Hurter, Nomenclator, 3e édit., t. iv, col. 1357, n. 1.

E. A’mann.

    1. MAZZOTTA Nicolas##


MAZZOTTA Nicolas, né à Lecce, dans la Pouille en 1669, entra dans la Compagnie de Jésus en 1690, et, après avoir enseigné les lettres et la philosophie, fut appliqué à l’étude de la théologie morale. Il mourut à Naples, le 21 janvier 1737. On a imprimé de lui, après sa mort, une théologie morale complète souvent rééditée : Theologia moralis in quatuor tomos distributa, utque omnem rem moralem absolutissime complectens, Naples, 1748 ; Bologne, 1750 ; Venise, 1751 ; Augsbourg et Cracovie, 1756 ; l’édition de Naples, 1756, en un in-fol., donne cette théologie comme rédigée fid mentem prxcipue R. P. Claudii Lacroix celeberrimi ejusdem socielatis theologi ; ainsi fait aussi l’édition de Venise, 1760, en 5 vol. in-8°. La disposition des matières varie un peu selon les éditions ; mais l’ordre général est le suivant : théologie fondamentale (conscience cl lois) ; préceptes de Dieu et de l’Église ; contrats et restitution ; sacrements en général ; pénitence, mariage ; censures et irrégularités. Hurter loue le solide probabilisme de l’auteur ; au xviii’siècle, plusieurs de ses assertions firent scandale en France ; en 1762 l’ouvrage fut condamné par le Châtelel et brûlé en place de Crève. C’est un des multiples épisodes de la lutte contre le probabilisme et les jésuites. I.a théologie