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MAXIME DE TURIN (SAINT) MAXIMIN


les sermones, les Iraclatus sont tous de même nature. Ce sont des serinons, ou plus exactement des thèmes de sermon, car il n’en est guère qui dépassent, deux petites colonnes de la Pulrologie. Ces brèves esquisses où l’évêque marquait les idées principales qu’il allait développer ne permettent donc pas de se faire une idée complète du talent oratoire de Maxime ; du moins donnent-elles l’impression d’une grande variété dans le choix des sujets, d’une réelle habileté à découvrir et à exploiter les thèmes populaires. Elles ont été divisées, avons-nous dit, par les éditeurs modernes en trois catégories : homélies, sermons et traités. Les homélies, au nombre de 118, sont réparties entre le temporal (63), et le sanctoral (19) où figurent les fêles des saints Etienne, Jean-Baptiste, Pierre et Paul, Laurent, Eusèbe de Verceil, Cyprien et les martyrs de Turin, Octavius, Adventius et Solutor, à quoi viennent s’ajouter 36 homélies de Diversis, où l’on remarquera celles sur la tradition du symbole (n. 83), sur les angoisses causées par l’invasion hunnique (n. 86-89), sur l’éclipsé de lune (n. 100), sur les usages superstitieux du 1 er janvier (n. 103). Les sermons, au nombre de 116 sont pareillement répartis entre le temporal (55), le sanctoral (38) : sainte Agnès, saint Jean-Baptiste, les saints Pierre et Paul, Laurent, Cyprien les frères Machabées, les martyrs d’Anaunia, et divers autres martyrs, et enfin 23 pièces De Diversis, parmi lesquelles on retiendra les n. 101 et 102 sur la permanence de pratiques idolâtriques. A la suite prennent place trois Traclalus sur le baptême, explication des cérémonies de l’initiation aux néophytes, correspondant aux trois premières catéchèses mystagogiques de saint Cyrille de Jérusalem.

Les deux traités qui viennent ensuite et qui ont été intitulés : Contra paganos et Contra Judœos n’ont aucun droit de figurer parmi les œuvres de l’évêque de Turin ; on en dira autant des Expositiones de capitulis evangcliorum, qui, nous le dirons plus loin, sont dé la même plume que les deux Traclalus précédents. Un appendice enfin rassemble 31 sermons et 3 homélies dont l’appartenance à Maxime est considérée comme douteuse parles éditeurs même (le sermon viie, col. 853 sq. figure aussi parmi les œuvres de saint Ambroise, à tort d’ailleurs, Explanatio sijmboli ad initiandos, P. L., t. xvii, col. 1155), enfin deux longs traités sous forme d’épîtres adressées Ad amicum ecgrolum, qui sont imprimées aussi parmi les œuvres inauthentiques de saint Jérôme, Epist., vi et viie, ! ’. L.„ t. xxx, col. 61-105. — Enfin pour délimiter plus exactement l’œuvre de Maxime, il convient d’en retrancher au moins les textes suivants : Homil. cvni, P. L., t. lvii, col. 502 (qui est de saint Pierre Chrysologue, t. lii, col. 339) ; Scrm., ii, col. 533 (reproduisant saint Augustin, Quæst. evang., ii, 44, t. xxxv, col. 1357) ; Scrm., lvt„ sur sainte Agnès, col. 641, dont Tillemont avait déjà contesté l’appartenance à Maxime, et que les bollandistes donnent à saint Ambroise ; Serm., lxxii, sur saint Laurent, col. 679 (qui est de saint Léon, Serm., lxxxv, t. liv, col. 435). Il est vraisemblable d’ailleurs qu’un examen plus attentif de la production oratoire attribuée à Maxime, découvrirait d’autres pièces encore de provenance étrangère ou douteuse. L’ensemble néanmoins ne laisse pas de présenter un tout homogène, et c’est bien le même style, les mêmes idées générales, la même manière qui se retrouvent dans la plupart des morceaux de l’actuelle édition. Il n’est pas impossible non plus que divers sermons de Maxime soient encore dissimulés sous d’autres noms aussi bien dans les mss. que dans les éditions.

Toutefois certaines pièces récemment publiées comme étant de Maxime par C. H. Turner, dans le Journal o/ theological sludics, t. xvi, p. 161-176 ;

p. 314-322 ; t. xvii, p. 225-232, se sont révélées, à plus ample examen, comme étroitement apparentées aux deux Tractatus contra paganos et contra judœos, et aux soi-disant Exposilioncs de capilulis evangcliorum, avec lesquels elles figurent d’ailleurs dans le ms. de Vérone LI. Dans une étude fort habilement menée, dom Capelle a montré que tous ces morceaux appartenaient à un même auteur, arien militant, qui n’est autre que l’évêque Maximin. Un Iwmiliaire de l’évêque arien Maximin, dans Revue bénédictine, 1922, t. xxxiv, p. 81-108. Voir l’art. Maximin.

Débarrassée de tous ces corps étrangers, l’œuvre de Maxime de Turin mérite de retenir l’attention de l’historien de la théologie. Bruni, dans la seconde partie de sa préface, reproduite dans P. L., t. lvii, col. 41-127, a rassemblé avec beaucoup de diligence et un esprit suffisamment critique les témoignages relatifs aux institutions, aux pratiques, aux dogmes chrétiens qui abondent chez ce prédicateur. Il resterait à relever et les renseignements fournis par lui sur l’état religieux et moral des populations de l’Italie au milieu du ve siècle, et les arguments auxquels les croyait accessibles un orateur populaire, et la façon parfois très prenante dont il leur exposait l’enseignement chrétien. Il conviendrait enfin d’instituerun parallèle entre Maxime et ses deux contemporains, le pape saint Léon et Pierre Chrysologue, avec Césaire d’Arles aussi, qui le suit de près. Avec ces divers auteurs il a bien des traits de ressemblance.

1. Éditions.

C’est peu à peu que s’est produit le rassemblement des pièces qui ont chance d’appartenir à Maxime. Schônemann a retracé l’histoire compliquée des éditions de cet auteur dans sa Bibliotheca Iiislorico-liileraria, t. ii, p. 618, reproduit dans P. G., t. lvii, col. 177 sq. La première édition séparée (plusieurs homélies avaient déjà paiu en divers recueils) vit le jour à Cologne, en 1535, chez . !. Gymnicus ; il faut signaler aussi une édition parisienne de 1618, où Maxime figure entre saint Léon et saint Pierre Chrysologue, et les contiibutions importantes apportées par Mabiilon dans le Muséum ital., 1678, t. ii, p. 1-31, par Muratori au t. iv des Anecdota, 1713, p. 1-117 ; par les travaux des bénédictins relatifs aux semions de saint Augustin et de saint Ambroise. C’est en utilisant tous ces travaux que Bruno Bruni put réaliser en 1784, sur les encouragements de Pie VI, sa magnifique édition ; c’est cette édition qui est reproduite dans P. L., t. i.vn.

2. Notices littéraires et travaux.

La notice de Cennade, De vir, ill., 40, P. L., t. lviii, col. 1081, bien qu’eironée pour ce qui concerne la date obiluaire de Maxime, est de première importance pour la restitution de son œuvre ; il resterait à retrouver l’ouvrage qui est indiqué par cette phrase : Scd et de capitulis ivangehorum et de Aciibus apostolorum milita sapienltr exposuit, depuis que les Exposilionts de capitulis evangcliorum sont passées au compte de l’évêque arien Maximin. — Les autres notices littéraires anciennes sont négligeables : Honorius d’Autun, Tritliême (qui recopie Gennade), Bellarmiu, Fabricius. Notices importantes dans Ceillier, Histoire des auteurs sacrés et ecclésiastiques (il y a intérêt à comparer les deux éditions, l re édit., t. xiv, p. 602, et t. xviii, p. 98 ; 2 P édit., 1861, t. x, p. 319-329) ; dans Fessler-Jungmann, Instit. Patrol., t. n b, p. 256-276 ; Bardenhewer, Gesch.der altkirchl. LUI., t. IV, 1921, p. 610-613 ; Kriiger, dans Schanz, Gesch, der rômischen LUI., t. îv b, 1920, § 1217. — C. Ferreri, S. Massimo vescovo di Torino, cenni slorici c versioni, Turin, 1858.

É. A MANN’.

    1. MAXIM IN##


1. MAXIM IN, évêque arien (Cm du iv, début du

v c siècle). — La personnalité de cet évêque est encore entourée de bien des obscurités, bien que diverses découvertes toutes ici eut es aient attiré sur lui un regain d’attention. Nous procéderons ici en parlant des données les plus certaines, pour aboutir à celles qui restent encore conjecturales.

Le contradicteur arien de saint Augustin.


En 427 ou 428 eut lieu à Ilippone une discussion publique sur la question trinitaire, entre Augustin et un évêque arien nommé.Maximin. I.e procès-verbal