Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 10.1.djvu/230

Cette page n’a pas encore été corrigée
443
442
MAURISTES, TRAVAUX
445
446
MAUROPOUS


1092, parce qu’ils l’ont confondu avec son homonyme, évêque d’Euchaneia en Thracc, qui signa au synode de Constantinople de 1092, présidé par le patriarche Nicolas III Grammaticos.

II. Écrits.

L’héritage littéraire de Jean Mauropous comprend des discours, des poésies, des lettres, une Vie de saint.

1° Les discours publiés sont au nombre de 12, et se trouvent réunis dans l’édition déjà citée de P. de Lagarde, qui les reproduit dans l’ordre du Cod. vatic. grive. 676 : 1. Discours pour la synaxe des saints anges, z’: i Tr ( v crjvaçiv tcov àyicov àyysXcùv ; 2. Discours pour la fête des trois hiérarques, etç tooç àytouç rotTÉpaç xai âiSaaxàXouç, BaaîXeiov tôv Msyav, rprjyôpiov tov ŒôXoyov xal’Icoâvvi, v tôv Xpua6axo[i.ov. Les mss. contiennent deux rédactions de ce panégyrique, une plus courte, dans un ms. du fonds Vatican de la reine de Suède, l’autre plus développé, représenté par le texte du Vatic. græc. 676. Certains critiques, comme J. Dràseke, Johanncs Mauropus, dans la Byzantinische Zeilsciiri/t, 1893, t. ii, p. 490, considèrent la rédaction plus courte comme l’édition originale. Cela ne signifie pas, du reste, que la rédaction plus développée ne soit pas de la main de Jean, qui a pu retoucher lui-même son discours, et en donner une seconde édition. Pour résoudre la question avec certitude, il faudrait utiliser les autres sources manuscrites du discours, qui sont assez nombreuses, et aussi l’édition parue à Constantinople, en 1852, par les soins de l’École de Halki d’après un manuscrit de la bibliothèque de cette école. Cf. J. Drâseke, ibid., p. 490-491 ; 3. et 4. Deux panégyriques de saint Théodore, martyr, £’. ; Trjv ii, v7)p l.y 1 v toù àyîou (Lâprupoç HeoSœpoo ; 5. Un panégyrique du saint martyr Théodore célébré le quatrième jour après Pâques, eîç tt, v ii, VT] ; j.rjV toù fzeyâXou TpoTTxioçôpoo [lezà. xpÎTTjv rjfxépav toù nâaxa tô> o-juivou ; 6. Autre panégyrique du même saint rappelant un miracle arrivé récemment à l’occasion d’une incursion des Barbares, elç xr ; v rjuipav ttjç [XVT)p17 ; ç toù |i.£yâXou xpoTtaioçopou xal ty)v vùv ysvojzévrjv ènï toîç 6ap6âpot.ç GaujvaToupyîav ; 7. Discours sur la dormition de la très-sainte Théolocos, sic, T7)v xoî[i.r 1 mv TÎjç ùrcôpayLaç (tleoroxou. Ce discours fut d’abord publié par Ant. Ballerini dans le tome n de sa Sylloge monumenlorum de immaculala conceptione B. Virginis, Rome, 1851, p. "528 sq. C’est le seul discours de Jean que contienne la P. G. de Migne, t. cxx, col. 1075-1114, d’après l’édition de Ballerini ; 8. Allocution aux fidèles d’Euchaïta, prononcée par Jean, à la prise de possession de son siège, npoCTcpcôv^aii ; rcpôç tôv Iv Wr/crt-zotç, Xaôv, ôtî TrpwTOV ènéa-rt] T7) ÈxxXrjaîa ; 9. Discours prononcé à Constantinople, à l’occasion de la révolte de Léon Tornikios, elç toùç IxTapâaaovTaç tpôoouç xal Tàç yivouivaç Qsoaqij.el’xç ; 10. Discours pour remercier Dieu de l’extinction de la révolte, xapiarr]pi.oç Xoyoç lm Tfj xaOaipsasi ttjç TupavvôSoç, prononcé à Constantinople le 30 décembre 1047 ; 11. Un panégyrique’sainte Eusébie, martyre d’Euchaïtes, sic ttjv (i.v7)|i.7]v rijç ôctîxç u.âp-upoç fjfxôv t^ç èv toîç EùxaÎTOiç ; 12. Panégyrique du suint martyr Théodore, dit le Fantassin, eiç tïjv |i.v/)[i.y)v toù ày’oo [iàpTupoç 7) ; j.côv ©soScopou, Ijro ! toù ttî^où. — Ces discours sont remarquables au point de vue littéraire, et on y trouve de beaux mouvements d’éloquence. Au point de vue doctrinal, le plus important est l’homélie sur la Dormition. L’orateur enseigne clairement la mort et la résurrection glorieuse de la Mère de Dieu, et parle de sa sainteté en des termes qui peuvent le faire ranger parmi les docteurs de l’Immaculée Conception. Cf. art. Immaculée Conception, t. vii, col. 938.

2° Les poèmes de Jean Mauropous sont de deux sortes. Les uns sont conformes à la métrique classique, et constituent une série d’épigrammes en iam biques sénaires de longueur inégale. L’édition de Lagarde en donne 99. Ils furent d’abord publiés par l’Anglais Matthieu Bust, Joannis, metropolitani Euchailensis, versus iambici in principalium feslorum pictas in tabulis historias atque alia varia, Eton, 1610. C’est l’édition qui est reproduite dans P. G., t. cxx, col. 1119-1200. La plupart de ces courtes poésies roulent sur des sujets religieux. On les admire justement pour leur belle facture classique, leur clarté, leur concision. Jean excelle à exprimer en quelques mots bien choisis les vérités les plus hautes et les sentiments d’une tendre piété.

Les autres poèmes de l’évêque d’Euchaïtes sont conformes aux règles de la poésie syllabique des canons. Leur nombre est considérable et ils sont encore presque tous inédits. A quelques exceptions près, ils se rapportent aux fêtes liturgiques. Quelques-uns ont passé dans les livres liturgiques de l’Église grecque. Signalons le canon en l’honneur de l’ange gardien, dans le Grand Horologe ; le canon en l’honneur des trois hiérarques, dans les Menées, au 30 janvier. Un autre canon en l’honneur des mêmes saints a été publié par les Bollandistes dans le t. n de juin des Acta Sanctorum. Voir ces deux canons sur les trois hiérarques dans P. G., t. xxix, col. 355 sq. La seule bibliothèque de Vienne, codd. theolog. græc. 299 et 309, contient 26 canons paraclétiques en l’honneur de Notre-Seigneur ; 67 canons en l’honneur de la sainte Vierge, 11 canons en l’honneur de saint Jean-Baptiste. Pitra, Hymnographie de l’Église grecque, p. 83, en signale 8 en l’honneur de saint Pierre, et Barth 8 autres sur saint Joseph l’Hymnographe. Cf. J. Drâseke, loc. cit., p. 463-465. L’inventaire complet de ces pièces dans les sources manuscrites est encore loin d’être dressé. Les canons de Jean mériteraient de voir le jour, non seulement pour leur intérêt littéraire, liturgique et doctrinal, mais aussi pour les renseignements historiques qu’on pourrait y puiser, attendu que plusieurs se rapportent aux événements politiques et religieux ainsi qu’aux personnages célèbres de son temps. La perte de la Chronique qu’il avait commencée serait ainsi en partie compensée.

3° Les lettres de notre auteur publiées dans le recueil de Lagarde sont au nombre de 77. Leur valeur littéraire et historique n’est pas médiocre. Elles nous renseignent, en particulier, sur quelques épisodes de la vie et sur le caractère de leur auteur.

4° Enfin Jean Mauropous a laissé une pièce hagiographique : la Vie de saint Dorothée le Jeune, son contemporain, fondateur du monastère de Khiliokomon, dans le Pont. Publiée d’abord par les Bollandistes dans le 1. 1 de juin des Acta Sanctorum, p. 594 sq., reproduite dans P. G., t. cxx, col. 1051-1074, elle a été rééditée par de Lagarde d’après le Vatic. græc. 676.

En 1884, Papadopoulos Kérameus a publié sous le nom de Jean Mauropous, dans la MaupoyopSdcTeioç (316Xio07)xrj, p. 38-15, un panégyrique du saint moine Baras ou Varas, fondateur du monastère de Pétra, à Constantinople, èyxwfziov eîç tôv ôctiov xal Ge6^opov racrépa Y]u.c5v Bâoav. Mais il ne semble pas que cette attribution puisse être maintenue, s’il est vrai, comme l’affirme Gelzer, dans la Zeitsclirijt jùr wissensch. Théologie, t. xxix, p. 59 sq., que le monastère en question ne fut fondé que sous Alexis Comnène (1081-1118). Il faudra songer à Jean, métropolite d’Euchaneia, en Thrace, qui vivait justement sur la fin du xi c siècle.

I. Édition des œuvres. — L’édition la meilleure et la plus complète des œuvres de.Jean Mauropous est celle de Paul de Lagarde : Johaimis Euchaitarum mttropolitæ, f/uæ

in codice Valicano graux S7U sapersunt Johanncs Bollig,

S. J., descripsit, Paulus de Lagarde cdidil, Gœttingue, 1882, p. 1-288. Elle païut d’abord dans les Abhandlangen der