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MAUDUIT — MAUGIS


se rapportent à l’Écriture, et on peut, à ce sujet, citer les ouvrages suivants : Les Psaumes de David traduits en français, in-12, s. 1. s. d. ; Analyse de l’Évangile selon l’ordre chronologique de la concorde, avec des dissertations sur les lieux difficiles, 3 vol., in-12, Paris, 1694 (Journal des Savants des 26 juillet et 2 août 1694, p. 340-355) ; l’Analyse est suivie de 41 dissertations intéressantes : dans la septième et dans la trente et unième, Mauduit attaque les opinions du 1’. Lami sur la double prison de Jean-Baptiste et sur le temps de la dernière Pâque de Notre-Seigneur. Lami répondit aux critiques de Mauduit dans La suite du traité historique de l’ancienne Pâque des Juifs, in-12, Paris, 1694 (Journal des Savants du 31 mai 1694, p. 241-245). Mauduit publia.une seconde édition augmentée de— son travail en 4 vol. in-12, Paris, 1697, mais qui ne contient plus que 39.dissertations. Mauduit poursuivit ses études sur le Nouveau Testament par l’Analyse des Actes des Apôtres avec des dissertations sur les endroits difficiles, 2 vol. in-12, Paris, 1696 ; c’est l’histoire du berceau de l’Église et de ses premiers développements, avec 41 dissertations (Journal des Savants du 25 mars 1697, p. 133-138). Puis ce fut l’Analyse des Épltres de saint Paul et des Épîtres canoniques, 2 vol. in-12, Paris, 1691 (Journal des Savants du 7 mai 1691, p. 141-144). Tous ces écrits furent publiés de 1691 à 1697 et réédités plusieurs fois à Paris, Lyon et Rouen ; et l’écrit intitulé : L’Évangile analysé selon l’ordre historique de la Concorde, 8 vol. in-12, Toulouse, 1772, reproduit ces diverses Analyses auxquelles fut ajoutée plus tard une Analyse de l’Apocalypse, contenant une nouvelle explication simple et littérale de ce livre, avec une dissertation sur les Millénaires, 2 vol. in-12, Paris, 1714 (Journal des Savants du 3 décembre 1714, p. 678685).

Ces diverses Analyses sont faites avec beaucoup de méthode, et les dissertations qui suivent éclairassent et expliquent les endroits obscurs, mais on a justement reproché au P. Mauduit de rechercher les subtilités plus que la solidité, de choisir volontiers les opinions nouvelles, de se perdre dans des minuties d’érudition pure, et de critiquer parfois laiVulgate et les opinions même communes des Pères. E. du Pin, Bibliothèque des auteurs ecclésiastiques du XVIIIe siècle, t. v, p. 412417.

Le P. Mauduit laissa manuscrite une Traduction complète du Nouveau Testament. Il avait aussi composé un ouvrage relatif à la querelle du quiétisme et il l’envoya à Bossuet ; dans une lettre à l’évêque de Meaux, 16 novembre 1698, il recommande à celui-ci de garder cet écrit comme, dit-il, un « acte de ma déclaration pour votre sentiment ou plutôt comme ma profession de foi », Correspondance de Bossuet, édit. Urbain et Levesque, t. x, p. 291-292. L’ouvrage est resté manuscrit aux Archives nationales, Oratoire, M. M. 607-609.

Michaud, Biographie universelle, t. xxvii, p. 306-307 ; Hœfer, Nouvelle biographie générale, t. xxxiv, col. 348 ; Qùérard. La France] iltéraire, t. v, p. 632 ; Moréri, Le grand dictionnaire historigue, édit. de 1759, t. vii, p 353 et Supplément, t. ii, p. 89-90 ; Feller, Biographie universelle, édit, Pérennês, 1842, t. viii, p. 262 ; Richard et Giraud, Biblio-Ihègue sacrée, t. xvi, p. 303-304 ; Mercure de mai 1709, p. 105-108 ; Dictionnaire historigue des auteurs ecclésiastigues, France, 4 vol. in-8°, Lyon, 1767, t. iii, p. 182 ; Desessarts, Les siècles littéraires, 7 vol., Paris, 1800-1803, t. iv, p. 321-322 ; Th. I.ebreton, Biographie normande, 3 vol., Paris, 1856-1861, t. iii, p. 60 ; Fiére, Manuel du bibliographe normand, 2 vol., Rouen, 1860, t. ii, p. 291-292 ; Oursel, Nouvelle biographie normande, 2 vol., Paris, 1886, t. ii, p. 248 ; Ingold, Essai de bibliographie oratorienne, Paris, 1880, p. 107-109 ; Jovy, Pascal inédit, Vitry— ! e-François, 1908, p. 359 sq. ; Hurter, Nomenclator, 3’édit., t. iv, col. 815-816.

J. Carreyre.

MAUGIS Joseph (1711-1780), naquit à Namur le 20 novembre 1711, fit ses études chez les jésuites et, à 18 ans, entra comme novice au couvent des ermites de saint Augustin, à— Rovignes et à Malines ; il étudia la philosophie à Anvers et la théologie morale à Louvain ; ordonné prêtre en 1734, il enseigna la théologie morale à Gand, Bruxelles, Anvers, et enfin à Louvain. Reçu docteur le 19 novembre 1745, il devint professeur de théologie à l’Université de Louvain en 1747, et il occupa cette chaire jusqu’à sa mort, le 22 mars 1780.

Les écrits de Maugis, ordinairement très courts, ont presque tous pour objet les controverses du temps ; il soutint des discussions théologiques avec le P. Wautyer, jésuite (1705-1772) et le P. Billuart, dominicain (1685-1757). Il faut citer les Thèses theologicse de peccatis, de legibus et de gralia, 7 août 1743, in-8°, Louvain, et les Thèses theologicse de religione ac divini Vcrbi incarnalione, cum appendice de gralia per se efficaci ac liberlate, . Il août 1747. Dans ces deux écrits, Maugis expose la doctrine des augustiniens sur la grâce suffisante et la grâce efficace, et il essaie de concilier cette dernière avec la liberté. A ces thèses, le jésuite Wautyer oppose les thèses molinistes dans Responsio ad appendicem de gratia per se efficaci et libertale propugnalam, . Il juillet 1748 ; Maugis répliqua par l’écrit intitulé : Thèses theologicse de sacramentis in génère et tribus primis in specie, cum adjuncta re/utatione prsetensce responsionis ad appendicem de gratia per se efficaci et libertate, 5 juin 1749. Trois années plus tard, le P. Wautyer répondit parles Thèses theologicse de gratia et libertale in syslemate R. P. Ludovici Molina, S.J., concilialis, cum inserta nonnullorum isti syslemati non recte opposilorum discretione, et adjuncta ad refulalionem Lovanii propugnalam responsione, 11 juillet 1752, in-8°, Louvain. Dans cet écrit, le P. Wautyer veut montrer que la doctrine de Molina n’est pas nouvelle, mais qu’elle est conforme à celle des Pères, et en particulier, à celle de saint Augustin. Les polémiques se poursuivirent encore par de nouveaux écrits : Thèses theologicse de sanctissima Trinitate et actibus humanis, cum appendice ad thèses theologicas die. Il julii 1752 propugnalas, 8 août 1752, Louvain. Le P. Wautyer riposta avec quelque vivacité, dans ses Thèses ad appendicem thesibus Lovanii propugnatis die 8 augusti 1752 annexam, 25 novembre 1752, Louvain. Dans sa réponse intitulée : Thèses theologicse de gratia per se efficaci et de libertate, 20 janvier 1753, Louvain, Maugis montre que ses thèses n’ont rien de commun avec les erreurs de Calvin et de Jansénius, et que le P. Wautyer, en soutenant le contraire, favorise l’hérésie janséniste. A cette accusation, le jésuite réplique de nouveau, Thèses theologicse de gratia et de liberlate ab objectionibus vindicatæ, 31 mars 1753, Louvain. Comme désormais la discussion s’envenimait, le cardinal Thomas d’Alsace invita son ami, le P. Maugis, à cesser la polémique ; la réponse du Père étant prête, elle parut avec la lettre du cardinal : Thèses theologicse de peccatis, de legibus, ^de gratia, 7 août 1753, in-8°, Louvain. Mais un appendice de cet écrit qui semblait clore les discussions sur la grâce, en souleva sur un sujet nouveau ; il s’agit de la contrition ; l’appendice était intitulé : De circumstantiis inlra eamdem speciem notabililer aggravanlibus ; Maugis y soutenait qu’il fallait, en confession, accuser les circonstances notablement aggravantes des fautes. Le P. Wautyer soutint la thèse opposée à laquelle Maugis répondit par une Dissertatio theologica, in qua examinatur utrum atlrilio mere servilis sufficial in sacramento pœnitenlise, in-8°, Louvain, 1754 et par des Thèses de virtutibus theologicis, in-8°, Louvain, 1754. Le P. Wautyer n’y est pas nommé, mais persuadé qu’il était attaqué, il publia les Thèses theologicse