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391 MATTHIEU DE CRACOVIE — MATTHIEU DE SAINT-QUENTIN 392

dres, en 1090, par Edw. Brown, dans son Appendix ad fasciculum rerum expetendarum et fugiendarum Orlvini Gratii ; enfin par Walch, dans les Monimenla Medii JEvi, Goltingue, 1757, t. r, fasc. 1. L’authenticité a été contestée, mais elle n’est pas douteuse, bien qu’une révision s’impose du texte donné parWalch. — 3. D’inspiration analogue est le Spéculum aureum de titulis beneficiorum, publié de même par W. Wissenburg, dans Anlilogia’papve, Bâle, 1555, p. 252-401, dans Goldast, Monarchia romani imperii, t. ii, fol. 1725 sq., et dans Edw. Brown, op. cit., p. 63. Nombreux mss. à Bâle, Bonn, Breslau. — 4. Fr. Bliemetzrieder a montré, dans Studien und Mitlheilungen aus dem Ben. und dent Cist. Orden, t. xxv, 1904, p. 544-566, qu’il faut probablement attribuer à Matthieu de Cracovié les annotations (postulée) à la lettre des cardinaux convoquant le concile de Pise, et publiées par J. Weizsacker, dans Deutsche Reichstagsakten, t. vi, Gotha, 1888, p. 387-422 ; il y a bien des points de contact avec le De squaloribus. — 5 Copinger, Supplem. to Hain, part. II, t. i, n. 1835, signale un opuscule flamand attribué à Matthieu de Cracovié : Roexken dær men in leren mach salichlic te sterven ende eeverlick te leven, Anvers, 1500, qui serait la traduction d’un opuscule De arle moriendi, donné par divers mss. comme étant de Matthieu. Voir Sommerlad, op. cit., p. 66-69. — 6. B. Duellius a imprimé dans ses Misccllanea, t. i, Augsbourg, 1723, p. 139-154, deux allocutions prononcées à Borne par Matthieu, lors de l’ambassade envoyée à Innocent VII pour régler la question du couronnement de Bobert III. — 7. G. Sommerfeidt a publié aussi une Oratio ad compatiendum mise » ie sancte malris Ecclesie, dont le ton rappelle beaucoup le De squaloribus. Zeilschrijt fur die Gcsch. des Oberrheins, 1892, t. xi.vi, p. 726-728.

Ouvrages demeurés manuscrits.

1. Ouvrages

scripturaires. — Possevin cite : Expositio Cantici canlicorum, In Ecclesiasten, In S. Matthœi evangelium, In epistolam ad Romanos, cf. Apparatus sacer, édit. de Cologne, 1608, t. ii, p. 91, dont la trace ne s’est pas retrouvée.

2. Ouvrages théologiques.

Le plus important est celui qui est ainsi décrit par Trithème : Opus de prœdestinatione et quod Deus omnia bene fecerit, cujus dialogi inlerlocutores sunt Pater et Filius, quem prænolavit Rationale divinorum operum hbri VII ; d’après cette indication de Trithème, ces derniers mots auraient formé le titre du livre ; c’est ce que confirment d’ailleurs les divers mss. dont on trouvera un énumération dans Sommerlad, op. cit., p. 62, 63. L’ouvrage, qui est dédié à Henri Soerbom, évêque d’Ermland, répond à diverses questions que ce prélat avait posées à Matthieu sur la providence divine et le prédestination. — D’une inspiration toute différente est un De contractibus emptionis, vendilionis, donationis tiber I, mentionné aussi par Trithème, et conservé en de nombreux ms., Sommerlad, p. 64 ; d’après un note qui se lit à la fin du ms. 1309 de l’Université de Cracovié, l’ouvrage aurait été rédigé d’après les traités analogues d’Henri de Oyta et de Henri de Hesse (Langenstein). — De novem peccatis alienis, intitulé aussi De peccatis mortalibus et venialibus. — De hypocrisi et e/us speciebus. — De amore divino (peut-être analogue au De amore charitatis signalé par Possevin, toc. cit.). — De consolatione theologiæ. — Opusculum de passione Domini. — De ojficio anlislitum. — De puritale. conszienliæ, intitulé aussi De mundo corde et pura conscientia. — Traclalns de modo confitendi et prenilendi. — - 75e dispositione communicantis. — Sacramentalc.

3. Sermons.

Un grand nombre de sermons sont

attribués par les mss. à notre auteur. Sermones latini de sanctis per circulumanni ; voir Sommerlad, p. 61 ; sur

d’autres sermons de circonstances prononcés soit à Borne lors des diverses ambassades de Matthieu, soit à Prague, quand Matthieu était prédicateur synodal, voir les indications données ibid., p. 72-74.

4. Lettres.

Trithème parle déjà d’un Epislolarum ad diversos liber I, dont il y a un ms. à Breslau, et auquel i ! conviendrait de joindre un certain nombre d’autres documents officiels issus de la plume de Matthieu.

Cette riche production, dont on peut voir qu’elle est à peine connue, laisse l’impression d’une grande activité qui mériterait à coup sûr d’être étudiée en détail.

Travaux anciens. — Trithème, De scriptoribus ccclesiasticis, édit. de Paris, 1512, fol. 140 v° ; Possevin, Apparatus sacer, édit. de Cologne, 1008, t. ii, p. 90 et 91, lait, sous réserve, la distinction entre Matthæus Ciacoviensis et Matthteus Polonus ; Du Boulay, Jlisloria Univers, paris. ; t. IV, p. 975 ; Oudin, Commentarius de scriptoribus Ecclestæ antiquis, t. iii, Leipzig, 1721, col. 1110-1111 ; Fabricius, Bibl. lat. med. et infim. œtalis, édit. de Hambourg, 1735, t. v, distingue un Matthïcus de Cracovia, sive arce Chrochove, p. 143, évêque de Worms, auteur du Liber desqualoribus, du Rationale divinorum operum, du De contractibus et du De celebratione Missæ et un Matthseus Polonus, p. 156, à qui il rapporte, après Possevin, les commentaires scripturaires ; Le grand Dictionnaire de Morcri, édit. de 1759, partage plus arbitrairement encore les traités entre deux Matthieu de Cracovié.

Travaux modernes. — Ils sont recensés et utilisés par Theod. Sommerlad, Malthœus von Krakau (thèse), Halle, 1891 « et par Fr. Bliemetzrieder, Matthàus von Krakau, der Verfasser der Poslilkn" ! dans Studien und Milleilungen aus dem Bencdictiner-und dem Zisterzienscr-Ordtn, 1904, t. xxv, p. 544-556 ; voir aussi G. Sommerfeidt, 1903, Ueber den Verfasser und die Enlslehungszeit der Traktale DE SQUA-LORIBUS CURl/E ROMAND und SPECULUM AUREUM DE TITULIS BENEFtCIORUM, dans Zeitschrift fur die Gesch. des Oberrheins, 1903, t. Lvn, p. 417-433 ; Sehmitz, Zu Malthœus von Krakau, dans Rômische Quarlalschrift, 1894, t. viii, p. 502-505.

É. Amann.
    1. MATTHIEU DE SAINT-QUENTIN##


5. MATTHIEU DE SAINT-QUENTIN,

frère mineur capucin de la province de Paris, reçu au noviciat d’Amiens le 8 septembre 1641, s’employa, une fois prédicateur, à la conversion des protestants. Dans le but de les éclairer, il publia, sans y mettre son nom, qui ne se lit que dans les approbations. Le vray tableau de l’Église de Jésus-Christ, propre pour la faire reconnoislre d’avec les églises fausses des hérétiques, et par ce moyen induire les âmes dévoyées à reprendre la voye de vérité, et les fidèles à y persévérer, in-12, Arras, 1664, 1666, 4e édit., revue, corrigée et augmentée de nouveau par l’auteur, avec la profession de foy catholique, Paris, 1673. Ce livre, de plus de 500 pages, est une sorte de catéchisme raisonné, dans lequel l’auteur expose la doctrine catholique d’une manière très claire et très solide. Le P. Matthieu était donc tout indiqué pour faire partie du groupe de missionnaires envoyés vers 1665 à Londres, à la demande de la pieuse reine Henriette-Marie de France, pour le service de sa chapelle et celui des catholiques. « Sa modestie, sa ferveur et ses autres vertus » portèrent le marquis 1 de Croissy, Charles Colbert, ambassadeur du roi de France, à le choisir pour confesseur, écrit le P. Cyprien de Gamaches, qui ajoute : « Il gagna beaucoup d’âmes à Dieu ». La mission des « capucins de la reine » prit fin avec la disparition de celle qui l’avait créée et la faisait vivre ; « son trépas lui donna la mort », en 1669. Le P. Matthieu revint en France et mourut au couvent de Calais, le 18 décembre 1675.

Bernard de Bologne, Bibliotheca scriplorum ord. min. capuccinorum, Venise, 1747 ; Cyjrien de Gamaches, Mémoires de la mission des capucins près la reine d’Anghlerre, publiés par le P. Apollinaire de Valence, Paris, 1881. P. Edouard d’Alençon.