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MATTHIEU D’AQUASPARTA


contient à lui seul 155 questions distribuées entre ces deux groupes de disputes. La liste en a été publiée par les franciscains de Quaracchi : M. ab Aquaspurta Quiestiones disputalir selectæ. Quæst. de fide et cognitione, i, Quaracchi, 1903, p. vii-xv. Sauf la dernière question, Ulrum mors Christi fuerit miraculosa an naturalis ? Todi, cod. 44, fol. 315 v°, contenue aussi, mais en partie seulement, dans le ras. 159, fol. 302 v° de la Bibliothèque d’Assise, toutes ces Questions et tous ces Quodlibets se retrouvent aussi dans le cod. 134, fol. 228 sq. de cette dernière ville, l’un des plus importants mss. autographes de la scolastique. L’ordre des questions y est presque le même. Quelquefois le texte est conservé dans une rédaction primitive qui transpose les arguments et leurs solutions et permet ainsi de reconstituer la manière dont la question était débattue publiquement entre le maître et le respondens. Ces disputes portent sur des sujets les plus différents et d’une façon spéciale sur la psychologie. Pour l’histoire de la théologie, les Quæstiones de gratia, Todi, cod. 44, fol. 277 v-308 v°, méritent d’être signalées avant tout. Aux 155 questions du cod. 44 de Todi et de l’autographe assisiate, il faut ajouter encore les Quæstiones disputâtes du ms. 159 d’Assise. Elles comprennent neuf Quæst. de incarnalione, fol. 216 r°-240 v°, six Quæst. de legibus, fol. 240 v262 r°, et six Quæst. de anima, fol. 285 r°-302 v°. Cf. M. ab Aquasparta, Quæstiones de Christo, Quaracchi, 1914, p. vii-ix. De la sorte, 176 questions de M. d’Aquasparta sont actuellement connues et conservées dans les mss. d’Assise et de Todi. En dehors de ces bibliothèques, quelques-unes seulement possèdent une partie plus ou moins considérable des Quæstiones disputâtes du cardinal franciscain. Ainsi le cod. Aedil. 164, fol. 73 v°-lll v°, de la Laurentienne de Florence a 15 questions diverses ; d’après les indications de la table, fol. 112 v°, 12 autres devaient s’y trouver également. A la même bibliothèque le cod. Conv. sopp. 123, col. 97-98, a aussi une question abrégée secundum Mattœum de Aquasparta. Le cod. VII C. 47, fol. 87 v-157 v°, de la Bibliothèque nationale de Naples contient 29 questions sur la connaissance et l’âme. D’après les notes inédites du P. Fidèle de Fanna, O. F. M., le cod. Burney 352, fol. 33, du British Muséum offre les mêmes textes. C’est aussi à notre auteur qu’appartiennent les 8 questions sur la connaissance attribuée à Guillaume de Falgar dans le ms. 457, fol. 109, de la bibliothèque de l’Arsenal à Paris. Après Hauréau, Histoire de la philosophie scolastique, Paris, 1880, t. h b, p. 104-109, plusieurs auteurs se sont mépris à leur sujet, tels Marcellin de Civezza, // breviloquium super libr. sententiaruni di (r. Gherardo di Prato, Prato, 1882, p. 32-34, les éditeurs de Quaracchi, De humanæ cognitionis nolione anecdola, Quaracchi, 1883, p. 63, et S. Belmond dans les Éludes franciscaines, Paris, 1921, t. xxxiii, p. 17. En effet la liste des questions et les extraits publiés par Hauréau, sont textuellement chez Matthieu d’Aquasparta, Quæst. disp. de fuie et cognitione, p. 250-1, 181, 297, ainsi que l’a observé justement Grabmann, op. cit., p. 32-34. Jusqu’ici il ne s’est pas découvert d’autres mss. Il en existait un jadis à la bibliothèque Saint-François de Sienne, mais il a disparu dans un incendie. Papini, L’Etruria francescana, Sienne, 1797, p. 121. L’importance capitale des Quæslions disputées de M. d’Aquasparta n’est plus à signaler. Les médiévistes les plus distingués en ont loué d’un commun accord les qualités de premier ordre. Cf. Quæstiones de Christo, p. v-vi ; Grabmann, op. cit., p. 172 ; Denifle, Luther und Luthertum, Mayence, 1904, t. i b, p. 524. « Matthieu d’Aquasparta, écrit M. De Wulf, Hist. de la philosophie médiévale, 5e édit., Louvain, 1924, t. i, p. 358, se révèle comme un écrivain de talent au

style sobre, clair et précis, et par la profondeur de ses pensées, il ne le cède en rien aux plus célèbres de ses contemporains. » « Chez aucun des anciens scolastiques, saint Thomas d’Aquin non excepté, dit à son tour S. E. le cardinal Ehrle, Das Studium der Handschriflen, p. 46, on ne rencontre dans leurs écrits d’école, une abondance, une élégance de diction et une clarté d’exposition semblables à celles que nous admirons dans les Quæstiones disputalæ du savant cardinal. »

4. De œterna processione Spirilus Sancli. — Cet opuscule, conservé autographe à Todi, cod. 122, fol. 170 d172 d, a été édité, Quæstiones de fide et cognitione, p. 429-453. Il est dirigé contre les Grecs et a pu être composé à l’occasion du second concile de Lyon (1274).

5. De Deo uno et trino.

Ce traité, non signalé jusqu’ici, est conservé autographe à Todi, cod. 122, fol. 166 c-170 d. Il rappelle de très près le Breviloquium de saint Bonaventure en ce que Aquasparta y résume en 18 chapitres toute la théologie de Dieu.

6. Commentarius in Psalmos.

Cet écrit est conservé autographe à Assise dans le cod. 67, fol. 1 v°-269 v°. Inc. : Nolite inebriari vino in quo est luxuria, etc., Eph., v, 18. In verbo proposilo invitai nos aposlolus ad psalmorum decantationcm devolam, et lanquam prudens et sapiens doctor, etc. Expl. : Sanclorum cœlibus aggregati videamus le, amemus alque fruamur te atque laudemus in sœcula sœculorum. Il ne s’étend qu’aux 50 premiers psaumes. Aquasparta ne paraît point avoir achevé son œuvre, car si l’on rapproche le ms. 67 et le ms. 51, fol 279, qui formaient jadis un seul ms. autographe, l’on voit par l’ancienne pagination que les deux commentaires d’Aquasparta sur les Psaumes et sur l’Apocalypse se suivaient à neuf folios de distance seulement. Le présent ouvrage est extraordinairement développé ; il est d’un intérêt considérable pour la théologie et surtout pour l’ascèse et la mystique.

7. In Apocalypsim.

Ce commentaire, mentionné deux fois dans l’ancien catalogue de la Bibliothèque publique de Saint-François, L. Alessandri, Inventoria dell’antica biblioteca del conv. di S. Franccsco in Assisi, Assise, 1906, p. 58, 62, est conservé autographe dans le cod. 51, fol. 279 r°-356 v », et le ms. 57, fol. 69-87, d’Assise. L’ouvrage est incomplet dans son état actuel, car le cahier 9 de l’original est demeuré jusqu’ici introuvable, L. Alessandri, loc. cit., p. 159160 ; de plus le texte est dans un grand désordre, car l’ordre des folios est tout bouleversé. L’incipit se lit ainsi : Beatus qui legit et audit verba prophetiæ hujus. Ad commendalionem doclrinæ quæ traditur hoc libre, nescio unde convenientius auctoritatem assumerem quam ab ipso Johanne…

8. Commentarius in Job.

L’ancien catalogue de Saint-Fortunat de Todi, Todi, cod. 185, et celui de la bibliothèque de Saint-François à Assise, Alossandri, loc. cit., p. 23, attribuent à Matthieu un commentaire sur Job. D’après l’incipit du catalogue assisiate, ce texte longuement recherché me paraît devoir être identifié avec la Postille sur Job contenu dans le ms. 35, fol. 286 sq., de la bibliothèque d’Assise. Inc. : II œc omnia liber vitee et lestamentum altissimi et agnitio veritatis, Eccl., xxvi. Inter omne somnium gentiumscripturas, c.c. Ce texte n’est pas un autographe, mais remonte seulement au début du xve siècle.

9. Sermoncs.

Outre le sermon prononcé au consistoire de 1302 et publié par Dupuis, Histoire du différend, p. 73-76, Aquasparla a laissé un grand nombre de sermons et d’homélies très loués dans l’antiquité. Anal, franc, t. iv, p. 338 ; Mariano de Florence, Compend. chronic. ff. minorum, dans Archivum franc, t. ii, p. 464. Le texte autographe est conservé dans les ms. 460 et 461 de la bibliothèque municipale d’Assise qui originairement ne formaient qu’un seul ms., ainsi que l’atteste l’ancienne foliation : cod. 460, fol. 1-276,