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857 MATTHIAS BELLINTANI DE SALO — MATTHIAS DE I.A COURONNE 358

en faisant précéder chaque sermon d’une Iniroductio

scripturalis fort développée, qui forme eHc-inèine un véritable sermon. Comme son ms. présentait des lacunes, il les comblait avec des sermons de François de Meyronnes et un de Pierre Auriol, franciscains. Luimême, nous l’avons dit, était un prédicateur estimé et nous en avons une preuve dans ce volume de sermons, qu’il publia sur les instances du cardinal Frédéric Borromée, qui les avait entendus dans sa cathédrale de Milan, Delli dolori di Christo Sig. nosiro prediche otto, con altre quatlro d’altre materie, in-8°, Bergame, 1598. Dans ce genre nous citerons encore VOrazione iunebre nclla morte d’Alessandro I.uzzago nobile Brescfano, Brescia, 1602, prononcée aux obsèques, le 11 mai, ce qui n’empêche pas les bibliographes d’en indiquer une édition de 1594. Pour lui, en efïet, ils ont accumulé les bévues les plus grosses.

Vers 1587, le P. Matthias avait été chargé d’écrire et de publier les chroniques ou Annales de son ordre, travail dont toutes les missions qu’on lui confia rendaient l’exécution difficile. Il composa cependant une Historia capuccina, 2 ms. in-4°, aux archives générales, qui sont une des meilleures sources à consulter. La bibliothèque de la ville de Douai conserve une traduction de l’Histoire capucine, par le P. Philippe de Cambrai, la Vaticane possède hors classement, une première rédaction autographe, Croniche dell’ultima e perfetta rijorma delta religione di S. Francesco di frati minori osservanti detli capucini. Le P. Papebroch, S. J., a publié dans les Acta Sanctorum, t. iv de mai, une Vila B. Felicis a Cantalicio, ex processible anle annum 1-590 ilalice collecta, écrite par le P. Mathias. Plein de vénération pour sa bienheureuse compatriote, sainte Angèle de Mérici, il en écrivit une biographie que l’on veut avoir servi de base principale au livret du P. Octave Gondi, S. J., Vita délia B. Angela Bresciana, prima fondatrice délia compagnia di S. Orsola, in-4°, Brescia, 1600.

En mourant le P. Matthias laissait de nombreux mss., imparfaits pour la plupart, dont un de ses deux frères, capucins comme lui, le P. Jean Bellintani, publia quelques-uns. Corone spirituali per ialtentione in conlemplare la Passione del Salvatore, Milan, 1614, Home, 1616. Son ami, saint Charles, lui ayant demandé un recueil de méditations, le père le renvoyait à la l’rattica dell’oratione, mais le pieux cardinal voulait quelque chose de plus concis ; alors il lui offrit ces Corone, qu’il avait composées pour son usage et il les donnait également au cardinal Morosini, évêque de Brescia et à d’autres peut-être. Bien placé pour être exactement informé, le P. Jean dit qu’il ne voulut jamais permettre qu’on les imprimât de son vivant. Lue traduction latine avait été faite pour les novices pendant son séjour en Bohême ; plus tard on les publiait en allemand, Geisllicher Rosenkranz, in-12, Ingolstadt, 1616, Munich, 1623, et en français, Sept couronnes spirituelles pour les sept jours de la semaine, Rouen, 1622. C’est peut-être le même opuscule que nous avons rencontré sous le nom du P. Matthias, Exercice d’amour ou de la Passion, Lille, 1633. C’est encore à son frère, croyons-nous, que l’on doit un autre livret, Ulili ricordie rimedii per quelli che dalla yiustizia sono alla morte condannati, in-32, Salo, 1614. Le P. Lucien de Brescia les a réédités en appendice à. son livre, Il lume acceso ad un moribondo, in-8°, Brescia, 172 :, . 1730. Plus important est le Teatro del Paradiso ooero meditationi délia céleste gloria, 2 in-8°, Salo, 1620, que traduisit en français le P. Martial deRiom, capucin. Théâtre du paradis, ou méditations de la gloire céleste, in-8°, Lyon, 1629. Il publia ensuite les Essageraiioni moruli, in-8°, Salo, 1622, qui sont de courtes et ferventes exhortations pour tous les dimanches et fêtes de l’année. Le P. Jean était assisté d’un neveu,

appelé P. Matthias en souvenir de son oncle, pour éditer le Quadra.gesim.alt Ambrosianum duplex, 21n-8°, Lyon, 1624, 1625, avec un beau portrait de l’auteur gravé par Audran, Cologne, 1628 et 1681, avec un nouveau titre, Conciones exquisitissinue in singulos dies quadragesimie et advenlus. Une lettre du procureur général de l’ordre, en date du 4 septembre 1627, nous fait savoir que la Congrégation (du Saint Office ?) ne permettait pas l’impression du livre du P. Matthias sur l’Apocalypse. On mentionne en effet parmi ses manuscrits une Expositio in librum Apocalypsis B. Joannis Aposloli, qui, dit-on, se conservait à la bibliothèque vaticane par ordre de Clément VIII, mais dont nous n’avons pas rencontré de traces. Sans nous arrêter à ses autres mss., aujourd’hui perdus pour la plupart, nous signalerons encore un cahier de 26 feuillets, que ne mentionne aucun bibliographe, mais dont la publication était autorisée en 1618, Pratlica per la oralione mentale délia bealissima Vergine Maria. Nous ne saurions dire s’il fut imprimé. L’autre frère du P. Matthias, le P. Paul, se dévoua au service des malades pendant la peste qui désola Milan en 1576, et il écrivit le Dialogo délia peste, publié en grande partie par F. Odorici, / due Bellintani, dans la Raccolta di cronistie documenli storici lombardi inedili, Milan, 1857, t. n.

Compendio delta vita del P. Matlia Bellintani, Bergame, 1650 ; Bernard de Bologne, Bibliothcca seriptorum ord. min. capuccinorum, Venise, 1747 ; Fréd. Bonomée, De sacris nostrorum temporum oraloribus. Milan, 1632 ; Boverius, Annales ord. fr. min. capuccinorum, ann. 1575 et 1611, t. I et ii, Lyon, 1632, 1639 ; Cozzando, Libraria Bresciana, Brescia, 1694 ; A. De Santi, L’orazione dette Quaranlore e i tempi di calamiiàe di guerra, Rome, 1919 ; Documents pour servir à V histoire de V établissement des capucins en France^ Paris, 1894 ; Jean Antoine de Brescia, Vita del P. Mattia Bellintani, Milan 1885 ; Jean de S. Antoine, Bibliotheca universa franciscana, Madrid, 1732 ; Mazzuchelli, Gli scrittori d’Italia, t. ii, p. 629, Brescia, 1753 ; Sala, Documenli circa la vita di S. Caria Borromeo, t. ii, Milan, 1857 ; Vladimir de Bergame, / cappaccini Brescianl, Milan 1891 ; Wadding-Sbaraglia, Scriptorcs ord. nnnorum, Rome, 1806.

P. Edouard d’Alençon.

2. MATTHIAS DE LA COURONNE

(a Corona), théologien et prédicateur carme chaussé belge du xviie siècle. — Né à Liège, il revêtit l’habit des carmes en sa ville natale. Ayant pris le doctorat en théologie à la Sorbonne, il rentra en son couvent de Liège, dont il fut plusieurs fois prieur et qu’il restaura. De même il fut commissaire général pour les couvents belges de son ordre. Il se distingua aussi comme prédicateur. Le 18 février 1676 il mourut au couvent de Liège, qu’il avait embaumé de ses vertus et surtout de son observance régulière, à l’âge de 78 ans, après 62 ans de profession religieuse,

Il écrivit un ouvrage de grande envergure d’apologie, de théologie positivo-scolastique, de morale et de droit canon : Sanctitas Ecclesiæ romanw in S. Elia P opheta Carmelitarum protoparente (igurala, seu Expositio lilleralis, myslica et moralis sparsim a cap. S VII Ubri III Regum usque ad cap. XIII lib. I V Regum inclusive, sanctiiutem Ecclesuv romanse delineans, Liège, 1663 sq. Cet ouvrage devait comprendre 12 gros tomes in-folios ; huit seulement en ont été publiés. Le t. i traite de l’existence, des notes, de l’origine, de la propagation et de la maternité de l’Église romaine ; le t. n de l’Église romaine et de sa primauté ; le t. m du pouvoir infaillible de Pierre et des pontifes romains ses successeurs en ce qui touche la foi et les mœurs, du gouvernement de l’Église, etc. ; le t. IV, de la dignité et du pouvoir des évêques ; le t. v du pouvoir judiciaire des évêques et du droit militaire des prélats qui ont une juridiction temporelle ;