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MASSOULIE — MASSUET


Douai en 1722, mais l’affaire fui portée à Rome et l’écrit fut approuvé le 18 juillet 1729.

Le P. Massoulié combattit aussi le quiétisme dans un Traité de la véritable oraison, où les erreurs des quiétistes sont réfutées et les Maximes des Saints sur la vie intérieure sont expliquées selon les principes de saint Thomas, in-12, Paris, 1699. L’ouvrage est dédié à Noailles dont le P. Massoulié fait l’éloge. Dans cet écrit, composé avant l’affaire de Fénelon, dont il connaissait cependant le livre, il attaque les thèses de l’archevêque de Cambrai qui se plaint avec quelque vivacité (Lettre à Chanterac, 2 janvier 1699, dans Œuvres de Fénelon, édit. de Saint-Sulpice, 1851, t. ix, p. 638, 639). Massoulié compléta son travail dans le Traité de l’amour de Dieu où la nature, la pureté et la perfection de la charité sont expliquées selon les principes des Pères, surtout de saint Thomas, in-12, Paris, 1703 (Journal des Savants du 12 novembre 1703, p. 580-585 et Mémoires de Trévoux de février 1704, p. 268-289). Ajoutons enfin que le P. Massoulié publia un Supplément à la théologie de l’esprit et du cœur que le P. Contenson avait laissée inachevée.

Michaud, Biographie universelle, t. xxvii, p. 239 ; Moréri, Le grand dictionnaire historique, édit. 1759, t. vii, p. 328329 ; Feller, Biographie universelle, édit. Perennès, 1842, t. viii, p. 249 ; Richard et Giraud, Èibliolhèque sacrée, t. XVI, p. 286-288 ; Quétif-Echard, Scriptores Ordinis Prædicatorum, t. ii, col. 769-770 et 827-829 ; Touron, Histoire des hommes illustres de l’Ordre de saint Dominique, 1749, t. v, p. 751-773 ; P. Mortier, Histoire des maîtres généraux de l’Ordre des Frères Prêcheurs, Paris, 1914, t. vii, p. 258-264 ; Coulon, Scriptores Ordinis Pnedicalorum, fasc. i, 1910, p. 74-79 ; Raissons, Vie d’Antonin Massoulié dominicain, in-4°, Paris, 1717 ; Dupin, Bibliothèque des auteurs ecclésiastiques du XVIIe siècle, t. IV, p. 460-472 ; Dictionnaire des auteurs ecclésiastiques, 4 vol. in-8°, Lyon, 1767, t. iii, p. 179180 ; Supplément au Nécrologe des plus célèbres défenseurs et confesseurs de la vérité des XVIIe et XVIIIe siècles, in-12, s. 1., 1763, p. 15-16 ; Biographie toulousaine, Paris, 1823, t. ii, p. 29-30 ; Hurter, Nomenclator, 3e édit., t. iv, col. 663665 ; Kirchenlexicon, t. viii, col. 977-978.

J. Carreyre.

MASSUET René (1665-1716), naquit à Saint.Ouen de Mancelles, près de Bernay, diocèse de Lisieux, le 3 août 1665 ; il fit profession chez les bénédictins à Notre-Dame de Lire, le 20 octobre 1682 ; puis il enseigna la philosophie à l’abbaye du Bec et la théologie à l’abbaye Saint-Étienne de Fécamp. Il étudia particulièrement la théologie positive et travailla à achever l’œuvre de Mabillon et de Ruinart. Il mourut à Saint-Germain-des-Prés, le 19 janvier 1716.

Le P. Massue t a publié la Lettre d’un ecclésiastique au R. P. E. L. J. (Etienne Langlois, J.) sur celle qu’il a écrite aux R. P. Bénédictins de la Congrégation de Saint-Maur touchant le dernier tome de leur édition de saint Augustin, in-4°, Osnabriick, 1699. Les invectives grossières qu’on trouve à la fin de cet écrit ne sont pas l’œuvre de Massuet (sur cette affaire, voir Ingold, Histoire de l’édition bénédictine de saint Augustin, in-8°, Paris, 1903). Puis il écrivit une Lettre à M. l’évéque de Bayeux sur son mandement du 5 mai 1707, portant la condamnation de plusieurs propositions extraites des thèses soutenues par les R. P. Bénédictins de la Congrégation de Saint-Maur de l’abbaye Saint-Étienne de Cæn, in-12, La Haye, 1708 ; dans cette lettre, datée du 3 janvier 1708, Massuet veut montrer que les propositions censurées par M. de Nesmond sont parfaitement exactes. Mais le travail capital du P. Massuet est l’édition des œuvres de saint Irénée qui a pour titre : Sancti Irensei episcopi Lugdunensis et martyris delectionis et eversionis falso cognominatæ agnitionis, seu contra hæreses libri quinque…, in-fol., Paris, 1710 (Journal des Savants du 19 janvier 1711, p. 29-32, et Mémoires de Trévoux d’avril 1711, p. 557 581) ; une préface et trois discrtations préliminaires étudient tout ce qui se rapporte à saint Irénée : histoire des hérésies, vie et doctrine du saint, particulièrement au sujet des mystères de la Trinité et de l’Incarnation, du péché originel, de la grâce et des sacrements. Massuet examine toutes les éditions antérieures, les discute et présente le texte le plus pur ; il éclaircit et explique, par des notes, les passages difficiles. Il fit cette édition nouvelle pour réfuter les erreurs propagées par E. Grabe, d’Oxford, le dernier éditeur d’Irénée. Grabe avait, dit-on, préparé une réponse qui n’a pas été imprimée : Irenseus ad novam edilionem inslruclus ac ad dejensionem contra Massuelum paralus. Le Cerf de la Viéville a longuement étudié le travail de Massuet, Bibliothèque historique et critique des auteurs de la Congrégation de SaintMaur, p. 329-340.

Quelque temps après, Massuet publia le tome v des Annales O. S. B., in-fol., 1713, avec quelques additions à l’œuvre de Mabillon ; dans sa préface, Massuet donne un abrégé de la vie de Mabillon et de celle de Ruinart, ses deux prédécesseurs, qu’il défend contre certaines attaques ; il fit aussi quelques recherches pour le tome vi. Enfin le tome xiii des Amœnitates littcrariæ de Schelhorm, Francfort, 1730, donne cinq lettres de Massuet au bénédictin allemand, Bernard Pez ; ces lettres contiennent surtout des nouvelles littéraires, mais elles montrent les relations que Massuet entretint avec quelques chefs du parti janséniste.

Massuet a laissé quelques ouvrages inédits que l’on trouve à la Bibliothèque nationale : mss. français, 17 260, 17 680, 19 664 et 18 817 ; ce dernier ms. contient les Annales de Saint-Germain-des-Prés, œuvre de Ruinart jusqu’en 1709, et de Massuet à partir de 1709. Mais le travail inédit le plus intéressant de Massuet est assurément celui que signale Tassin. Durant toute sa vie, Massuet étudia les œuvres de saint Jean Chrysostome et il composa un gros infolio, intitulé : Augustinus græcus, dans lequel il avait recueilli de nombreux textes de ce Père où la gratuité et l’efficacité de la grâce sont mises en relief. Lesjansénistes ont puisé à pleines mains dans ce travail de Massuet pour rédiger leur livre des Hexaples, 8 vol., in-4°.

Michaud, Bibliographie universelle, t. xxvii, p. 239, 240 ; Hœfer, Nouvelle biographie générale, t. xxxiv, col. 217 ; Quérard, La France littéraire, t. v, p. 613-614 ; Moréri, Le grand dictionnaire historique, édit. 1759, t. vii, p. 329 et Suppl., t. ii, p. 85 ; Feller, Biographie universelle, édit. Perennès, 1842, t. viii, p. 250 ; Richard et Giraud, Bibliothèque sacrée, t. xvi, p. 28$1-$289 ; Tassin, Histoire littéraire de la Congrégation de Saint-Maur, in-4°, Paris et Bruxelles, 1770, p. 375-379 et François, Bibliothèque générale des écrivains de l’Ordre de saint Benoit, 4 vol. in-4°, Bouillon, 1777, t. ii, p. 216-219 (même texte que Tassin) ; Le Cerf de la Viéville, Bibliothèque historique et critique de la Congrégation de Saint-Maur, in-12, La Haye, 1726, p. 327-344 ; Nécrologe des plus célèbres défenseurs et confesseurs de la vérité du XVIIIe siècle, Ve partie, in-12, Paris, 1760, p. 33-34 ; Nouvelles ecclésiastiques, du 9 janvier 1740, p. 8 ; Dictionnaire historique des auteurs ecclésiastiques, 4 vol. in-8°, Lyon, 1767, t. iii, p. 180 ; Bouillot, Biographie ardennaise, 2 vol. in-8°, Paris, 1830, t. ii, p. 190-197 ; Vanel, Les bénédictins de SaintGermain des Prés et les savants lyonnais, d’après leur correspondance, in-8°, Paris, 1894, p. 289-365, et Nécrologe des religieux de la Congrégation de Saint-Maur, décédés à l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés, in-4°, Paris, 1896, p. 108-111 ; Th. Lebreton.fîi’offrap/ii’e normande, 3 vol. in-8°, Rouen, 1856-1861, t. iii, p. 54 ; Frère, Manuel du bibliographe normand, ou Dictionnaire bibliographiqueet historique, 2 vol. in-8°, Rouen, 1860, t. ii, p. 289 ; Oursel, Nouvelle biographie normande, 2 vol. in-8°, Paris, 1886, t. ii, p. 245 ; Hurter, Nomenclator, t. iv, col. 827-829 ; Kirchenlexicon, t. viii, col. 978-979.

J. Carreyre.