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MASSORE — MASSOULIK

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traduction. Encyclique l’rovidentissimus Deus, Die !, de lu Rible. t. i. p. xx

Il n’en reste pas moins à constater que le texte hébreu de la Massore n’est point tenu, en fait, officiellement, {explicite Ecdesise decrelo) pour authentique, non plus, du reste, et à tout bien considérer, que le texte grec des Septante, malgré le décret de Sixte-Quint, puisque, comme ce dernier, il n’est admis avoir de valeur théologique que pour l’éclaircissement de la Vulgate, et que l’Église, aussi bien, ne permet pas de l’employer en formulaire dans l’usage liturgique, dans l’enseignement pastoral, ni dans celui de la théologie..Mais pourrait-il, néanmoins, se voir quelque jour revêtu de cette qualité ? Assurément, et, en droit, il mérite de l’être : n’est-il pas le texte directement inspiré pour servir de véhicule à la révélation ? n’est-il pas le texte gardé, surveillé, transmis par une Église divinement établie comme ne l’a été nul autre écrit de contexture et d’esprit religieux ? n’est-il pas le texte original d’étonnante conformité avec une de ses versions déclarée authentique ? et ne trouverait-il pas, enfin, en premier lieu, dans sa « massore » minutieuse, droitement conservatrice et traditionnelle, des éléments essentiels et infiniment précieux de redressement et de restauration pour ses rares parties quelque peu atteintes par la rouille des siècles ou diminuées par l’esprit parfois rétréci de ses conservateurs ? Il existe, dans sa forme antique deux fois millénaire, en des manuscrits pour la plupart fort bien conservés eux-mêmes, en des éditions premières déjà remarquablement soignées, ou en des éditions plus modernes, et critiques, il est vrai, mais non moins respectueuses de sa teneur hiératique quasi immuable. Sa Massore a été explorée, étudiée, et les éléments de réajustage qu’elle peut fournir sortis de la carrière, épannelés, ordonnés et amenés comme à pied d’œuvre. C’est naturellement à une institution et à une autorité héritières des prérogatives des sopherim qu’il appartiendrait de fondre le tout en un texte déclaré authentique. L’entreprise et la réussite de cette œuvre d’avenir suffirait, comme aux temps déjà lointains des Damase et des Jérôme, et, plus près de nous, des Léon X, des Sixte V et des Clément VIII, à illustrer pour des siècles un pontificat.

Principaux ouvrages sur la Massore : 1° Explications de la Massore. — Elias Levita, Màsôrel hammâsoret, tradition de la tradition », ou « Clé de la Massore », en hébreu, explication des notes massorétiques sur la Bible hébraïque ; Chr. D. Ginsburg, The Massoreth Ha-Massoreth of Elias Levita, Londres, 1867, édition et traduction avec notes explicatives ; Jacob ben-Chayim, Pnvfatio ad Biblia Veneta magna rabbinica, en hébreu, Venise, 1524-1525, 1. 1 de l’édition princeps de sa Bible ; Glu —. D. Ginsburg, Jacob b. Chayim Ibn Adonijah’s Introduction to the Rabbinic Bible, Londres, 1867, édition avec notes explicatives et traduction ; J. Buxtorf (l’Ancien), Tiberias, sive commentarius masorethicus, Bâle, 1620, t. iv de la Biblia maxima rabbinica, explication de la Massore, histoire des massorètes ; et (’.lavis Masoræ, explication des mots massorétiques, 2’édit., Bâle, 1665 et 1700 ; Hyvernat, Petite introduction à l’étude de la Massore, dans la Renne biblique, 1902, p. 551563 : l’ne page de la Massore ; 1903, p. 529-549 : La langue et le langage de la Massore. A. Terminologie grammaticale ; 1904, p. 521-546 et 1905, p. 203-234, 515-542 ; B. Lexique massorétique.

Quelques éludes massorétiques.

Walton, Prolegomena

à la Bible polyglotte de Londres, c. iv, dans le Sacrée Scriptural cursus completus de Migne, Paris, 1839, t. i, col. 265-290 ; R. Simon, Histoire critique du Vieux Testament, Rotterdam, 1685, t. I, c. xxiv sq., p. 131-159 ; Harris, The rise tuid development of the Massorah, da nsTTie Jewish Quarlerlu Review, 18MI, t. i, p. 128-142 ; 223-257 ; Strack, Prolegomena critica in Vêtus Testamentum hebr., Leipzig, 1873 ; Blau, Masoretische L’ntersuchungen, Strasbourg, 1891, et Massoretic Studies, dans The Jew. Quart. Review, 1896, t. viii, p. 343-359 ; 1897, t. ix, p. 122-144, 471-490 ;

Ginsburg, Introduction to the massoretico-critical édition of the llebrcw Bible, Londres, 1897 : I. La forme extérieure du texte, IL Le texte lui-même… La Massore, son origine et son développement. Histoire et description des manuscrits. Histoire du texte imprimé ; Ehrentreu, Untersuchungen ùber die Massora, ihre geschichtliche Entwicklung und iliren (leist, Hanovre, 1925.

Éditions du texte avec la Massore.

Jacob ben-Chayim,

Venise, 1524-1525, édition princeps en quatre volumes infolio, le texte avec une partie seulement de la Massore, les targums d’Onkelos et de Jonathan et les commentaires de Raschi, Aben-Ezra, David Kimchi, R. Levi ben-Gerson, Moïse Kimchi et Saadia, première édition avec en marge les qerâïn et les sebirin. Édition type de toutes les autres.

De nos jours : A. Hahn, Biblia hebraica secundum editiones Jos. Athise, Joannis Leusden, Io. Simonis aliorumque, imprimis E. van der Ilooght…, 1875, avec explication de la Massore ; nouvelle édition, Leipzig, 1893 ; Bær (et Delitzsch), Leipzig, 1869 sq., notes critiques pour l’établissement du texte, séries de notations massorétiques avec explications ; Chr. D. Ginsburg, Massoretico-critical text of the hebrew Bible, 1894 ; 1’édit. 1906, texte de l’édition Jacob ben-Chayim, divisions selon les anciens chapitres massorétiques (sedarirn), qerâïn etsebirin, variantes marginales des anciens codices-types cités dans la Massore elle-même, aujourd’hui perdus, variantes autorisées par les manuscrits et les anciennes versions, leçons des écoles orientales et occidentales ; quelques leçons des anciennes versions non autorisées par les manuscrits…

Éditions de la Massore.

Frensdorff, Die Massora

magna, première partie seulement : Masoretisches Wôrterbuch oder die Masora in alphabetischer Ordnung, Hanovre et Leipzig, 1876 ; Chr. D. Ginsburg, The Massorah compiled from manuscripts, alphabetically and lexicalhj arranged, 4 vol. in-fol., 1880-1905. L Bigot.

MASSOULIÉ Antonin (1632-1706), né à Toulouse, le 28 octobre 1632, prit l’habit de saint Dominique le 21 avril 1647. Il fut prieur du noviciat, puis provincial pour la province de Toulouse ; le P. Cloche l’appela à Rome en 1687, et il devint assistant général ; il occupa cette fonction jusqu’à sa mort le 22 janvier 1706. En 1697, il fut chargé d’examiner le livre de Fénelon sur les Maximes des saints (Œuvres de Fénelon, édit. de Saint-Sulpice, 1851, t. ix, p. 249, 269, 270, 287, 323, 324).

Le premier écrit du P. Massoulié a pour titre : Méditations de saint Thçmas sur les trois voies purgative, illuminative et unitive, pour les exercices de dix jours, avec la pratique des méditations du même saint Thomas, ou Traité des vertus, dans lequel les actes des principales vertus sont expliqués en particulier, in-12, Toulouse, 1678 ; 2 vol. in-12, Toulouse, 1700, 1703 (Journal de Trévoux de mars 1704, p. 366-374). Ces méditations sont parfois très touchantes et certaines considérations très profondes, spécialement sur l’amour de Dieu qui est une source de grandes lumières. L’ouvrage capital du P. Massoulié est le Divus Thomas, sui inlerpres, de divina motione et libcrlate creata, 2 vol. in-fol., Rome, 1692, 2e édit., 1707-1709, dédié à Innocent X. La première dissertation étudie la motion divine dans l’ordre naturel ; la deuxième étudie la liberté créée et spécialement la liberté d’indifférence et la conciliation de la liberté avec la motion divine ; la troisième dissertation étudie la motion divine dans l’ordre de la grâce, la grâce suffisante et la grâce efficace ; enfin la quatrième étudie la motion divine dans l’état d’innocence. Dans cet écrit, Massoulié montre que la théorie de la prémotion physique n’est point une invention de Banez, comme le prétendent les adversaires de cette thèse, et toute la seconde partie du t. n combat les théories de Jansénius, examine les cinq propositions et montre, contre l’évêque d’Ypres, que la grâce d’Adam et des anges était une grâce efficace par elle-même et une motion divine, comme la grâce actuelle accordée aux hommes (Journal de Trévoux de septembre 1712, p. 15361569). L’ouvrage fut attaqué par la Faculté de