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MASSORE

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Études. — Adry (Le P.). Massitton, Bibliothèque oratoricnnc ; d’Alembert, Œuvres littéraires et discours académiques ; Blampignon, Massillon d’après des documents inédits et sa correspondance, Paris, 1879 ; Supplément à la vie ci à la correspondance de Massillon, Paris, 1892 ; Ravie, Massillon, étude historique et littéraire, in-12, Paris, 1867 ; Bernard, Le sermon au XVIIIe siècle, in-S°, Paris ; Bliard Dubois cardinal et premier ministre, 2 vol. ln-8°, Paris, 1901 ; BougereJ, Viede Massillon, parue dans Mémoires pour servir à l’histoire de plusieurs hommes illustres de Provence, Paris, 17.">2, reproduite par Blampignon, t. I, p. xv ; Brillon, Le Théophraste moderne, publié en 1704 sous le titre : Caractères des RR. PP. Maure et Massillon ; Brunetière, Nouvelles études critiques, IIe série ; Chateaubriand, Le génie du christianisme, l’éloquence de la chaire ; Dangeau, Journal ; de Laborie, Cne apologie du cardinal Dubois, Correspondant, 25 janvier 1902 ; Laharpe, Cours de littérature, t. VU ; Ledieu, Journal ; Maury, Essai sur l’éloquence de la chaire, t. i ; Pauthe, Massillon, sa prédication sous Louis XIV et sous Louis XV, in-S°, Paris, 1908 ; Perraud, L’Oratoire au XVII’siècle, p. 328 ; Saint-Simon, Mémoires, passim ; Sainte-Beuve, Lundis, t. ix ; Port-Royal, t. III, c. xii ; Voltaire, Siècle de Louis XIV, De l’éloquence de la chaire ; Vuillart, Lettres. Toutes les histoires de la littérature française.

A. MOLIEN.

    1. MASSON Jacques##


MASSON Jacques, voir Latomus Jacques, t. viii, col. 2626.

    1. MASSORE (Texte hébreu de la)##


MASSORE (Texte hébreu de la). — I. Tradition. II. Intégrité (col. 269). III. Valeur théologique (col. 275).

Le texte hébreu massorétique, ou de la Massore, est le texte stéréotypé de nos Bibles hébraïques, tel qu’il lut imprimé à Venise, en 1524-1525, par le flamand Daniel Bomberg, dans l’édition princeps de la Bible rabbinique du juif, plus tard converti, Jacob ben-Chayim. Il y figurait — pour la première fois — les observations critiques élaborées et traditionnellement fixées depuis les temps immédiatement voisins de l’ère chrétienne par les scribes (sopherim ) des communautés synagogales, jusqu’au temps des massorètes, gardiens de cette tradition, qui, vers la fin du vi c siècle, commencèrent à noter, dans les marges des manuscrits bibliques, le détail de ces observations, en même temps qu’ils introduisaient dans le texte même, à l’effet d’en arrêter la prononciation estimée correcte et la lecture raisonnée et modulée, les signes nommés « points-voyelles » et « accents ». — La Massore (masôrâh : « lien », ou « tradition » ) est proprement le corpus de ces annotations. Elle est prise aussi pour le texte lui-même en tant que constitué et transmis en fonction des principes de critique textuelle ou d’exégèse qui dominaient et inspiraient alors ces notations massorétiques.

Or, ce lexlus hebraicus receptus, emprunté pour la circonstance d’un manuscrit espagnol à massore extrêmement soigné et daté de l’an 1280, avait été imprimé déjà, après avoir été préalablement rendu conforme à la seconde édition de toute la Bible hébraïque de Naples, 1491-1493 — et donc avec plus d’une variante intentionnelle importante — dans la polyglotte d’Alcala, 1514-1517, autorisée par Léon X, parallèlement à celui de la Vulgate et des Septante que les décrets du concile de Trente, 8 avril 1546, et de Sixte-Quint, 8 octobre 1586, allaient bientôt déclarer, le premier : authentique », le second : « à recevoir et à tenir par tous ». — En face de ces deux textes ecclésiastiques, proclamés seuls utilisables, l’un, celui de la Vulgate, « dans les leçons, discussions, prédications et expositions publiques », l’autre, celui des Septante, « pour l’intelligence plus complète de l’édition vulgate latine et des saints Pères anciens », quelle position théologique peut ou doit tenir notre texte hébreu massorétique ? Nous essayerons de marquer cette position en considérant et en étudiant

ce texte au triple point de vue de sa transmission ou tradition séculaire officielle dans la Svnanoguc, de son essentielle intégrité dogmatique, de sa valeur comme source pour le moins encore officieuse de la révélation par rapport aux deux autres qu’il peut contribuer a éclairer toujours, et souvent même, en maint détail, à éclaircir.

I. Tradition du texte hébreu. La Massore et son esprit. — Nous n’avons pas de texte hébreu manuscrit de la Bible plus ancien que le ix% ou même peut-être le x° siècle.

Ni les écrits du Nouveau Testament, ni les Pères ou écrivains ecclésiastiques, ni le Talmud lui-même ou les Midrasclum ne citent ce texte, ou ne le citent assez souvent, ou assez longuement pour qu’il soit possible d’instituer une comparaison fructueuse et concluante entre lui et ces citations, en vue d’en déduire l’histoire de sa transmission durant un premier millénaire. Mais pour remplir ce cadre nous avons justement la version latine de saint Jérôme qui, remise en hébreu, dénote pour la fin du ive siècle un exemplaire original à très peu près identique au texte de la Massore livré, comme on sait, au saint traducteur par la Synagogue elle-même ; et nous avons aussi la version grecque des Septante qui, à vrai dire dans le Pentateuque seulement, nous représente pour les iie et ine siècles avant notre ère un texte hébraïque presque identique, lui encore, à celui de nos Bibles à massore. Une part fort importante des écrits originaux de l’Ancien Testament, la Loi, se trouve donc avoir été fixée peu après sa retranscription officiellement opérée par Esdras, restaurateur de la communauté juive sur la fin du ve siècle, et n’avoir que très peu varié durant deux millénaires. L’autre part, Prophètes et Hagiographes, assez différente de la version grecque dans nos Bibles, a dû être fixée à son tour un peu plus tard, vers la fin du ie siècle de notre ère environ, ce dont font foi et la version syriaque, et les versions grecques d’Aquila — celle-ci fort littérale — de Symmaque et de Théodotion, dans les Hexaples d’Origène : leur original est bien celui qui a été traditionnellement reproduit et annoté par les scribes et les massorètes.

Cette fixation graduelle du texte hébreu fut l’œuvre des Sopherim (ypa[X(xaTeï( ;), à la fois scribes et docteurs, directeurs des exercices cultuels dans les synagogues, que Philon et Josèphe nous montrent sou cieux de « ne rien changer au texte reçu de Moïse ». Philon, dans Eusèbe, Præp. evang., t. VIII, c. vi, n. 9, P. G., t. xxr, col. 600-601 ; Josèphe, Cont. Apion.,

1, 8. Le Talmud nous dit qu’ils furent ainsi nommés « parce qu’ils comptaient toutes les lettres de la Loi ». Kidduschim, 30 a. On doit présumer que leur texte unifié, mais non toutefois exempt de légères variantes ou d’altérations, comme le prouve la comparaison que l’on en peut faire dans le détail particulièrement avec les largums (paraphrases) d’Onkelos et de Jonathan, avait caractère officiel. Cela se déduit, du moins, du fait signalé dans le Talmud, Taanith, iv,

2, et par Josèphe, Vita, 75, que des manuscrits des Écritures se trouvaient déposés dans le temple à litre de manuscrits types d’après lesquels étaient corrigés les autres manuscrits. En tout cas. L’uniformité presque absolue était réalisée à la fin du n c siècle. Le Talmud ne connaît plus de variantes proprement dites dans les manuscrits des Livres saints : toute particularité de transcription, de prononciation, de lecture, est tenue pour primitive et dite « remonter », pour la Loi, < à Moïse et au Sinaï ». Nedarim, 376-38 a ; Sopherim, vi, 8, 9. Les sopherim ont désormais accompli leur tâche ; leur texte a toutes les apparences d’une recension unique issue d’un seul manuscrit ; il offrait au lecteur l’aspect général suivant :