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MASSARELLI — MASSILLON


Marche d’Ancône, en 1510, il lit à l’Université de Sienne ses études de droit, la quitta avec le titre de doctor in ulroque, se rendit à Rome où il s’efforça de faire carrière, bien que simple laïque. Entré en 1538 au service de Jérôme Aléander, il le suivit dans sa légation d’Allemagne. A la mort d’Aléander, Massarelli passa au service du cardinal Marcel Cervin, 1 er avril 15 12, qui l’occupa d’abord comme bibliothécaire. Quand Marcel partit pour Trente, en qualité de président du concile qui allait s’ouvrir, Massarelli l’accompagna (février 1545). Sans autre situation officielle, au début, que celle de secrétaire du légat, il joua un rôle considérable dans les préparatifs de l’assemblée et fut au courant de bien des événements. A partir du 1 er avril 1546, il fut désigné comme secrétaire provisoire du concile : le provisoire dura jusqu’à la translation à Bologne (mars 1547) ; à Bologne (mars 1547septembre 1549) Massarelli est le secrétaire officiel. Après la prorogation de cette assemblée, Massarelli rentre à Rome, et assiste au conclave qui élit Jules III (8 février 1550). Nommé par celui-ci secrétaire pontifical, il est envoyé à Trente en avril 1551, pour y remplir les fonctions de secrétaire du concile qui reprend le 1 er mai. L’assemblée ayant été dissoute en avril 1552, Massarelli rentre à Rome et reprend ses fonctions à la curie ; il les continue sous l’éphémère Marcel II, son ancien protecteur (9 avril-l er mai 1555) et sous Paul IV (1555-1559). Ce dernier le nomma en 1557 évêque de Telese. Massarelli, qui était entré dans la cléricature au moment où Jules III l’avait nommé secrétaire pontifical, reçut donc les trois ordres sacré ? le 18 décembre 1557 et fut consacré évêque trois jours après. Quand Pie IV ordonna la reprise du concile, le nouvel évêque de Telese, qui n’avait pas quitté la curie, reprit le chemin de Trente (mars 1561), en qualité de secrétaire de l’assemblée ; mais son rôle paraît avoir été beaucoup moins important durant cette dernière péiiode. Le concile terminé (décembre 1563), Massarelli reçut l’ordre de faire souscrire par les ayants droit les pièces officielles et de transporter à Rome tous les papiers intéressant le synode. Le. Il décembre 1563, il quittait définitivement Trente, pour rentrer à Rome. Il s’occupa dès lors de mettre au net les actes conciliaires que la curie avait d’abord l’intention de publier. La piemière rédaction n’ayant pas plu à la commission cardinalice chargée de la publication, Massarelli se remit à l’œuvre, mais ne put la mener à bien ; il mourut le 16 juillet 1566, après une courte maladie.

Il apparaît avant tout à l’historien de la théologie comme secrétaire du concile de Trente ; et c’est un immense service qu’il a rendu de compiler les actes volumineux d’une assemblée qui dura si longtemps, et qui s’occupa de questions si diverses. A l’art. Trente (Concile de), on étudiera la valeur de ces Actes dont Massarelli fut le rédacteur. Nous ne pouvons y insister présentement ; qu’il suffise de dire que les récents travaux sur le concile de Trente ont montré, que, dans l’ensemble, les procès-verbaux de Massarelli reproduisent d’une manière suffisante la physionomie des diverses séances.

Non moins intéressants, peut-être, que les Actes conciliaires sont les Journaux, diaria, qui ont été tenus par un certain nombre de témoins, et qui renseignent sur un grand nombre d’à-côté de l’assemblée. Or Massarelli a été un infatigable mémorialiste ; dans une série de journaux, il a consigné, très souvent au jour le jour, les événements grands ou menus dont il a été le témoin. Ces divers journaux, dont plusieurs avaient déjà servi aux anciens historiens du concile, et dont quelques parties avaient déjà vu le jour, viennent d’être publiés, avec tout le soin désirable dans la magnifique édition du Concilium Tri DICT. DE TIIÉOL. CATH.

dentinum de la Gœrresgeseltscha/t. On trouvera au 1. 1, p. lxviii-cxxiv (à compléter par t. ii, p. xv-xlix), tous les renseignements désirables sur cette production de Massarelli. Qu’il suffise d’en donner ici un bref aperçu :

Le journal n° 1, diarium Ium, publié 1. 1, p. 149-404, contient les souvenirs de Massarelli du 22 février 1545 au 1 er février 1546, en latin jusqu’au 2 mai 1545, puis en italien. Ce premier journal ne fournit presque rien sur les actes des congrégations, auxquelles Massarelli n’assistait pas encore. — Le journal n° 2, diarium II, t. i, p. 405-466, en latin, beaucoup moins important, contient dans une première partie les documents antérieurs au concile, puis un journal des événements entre le 6 février 1545 et le. Il mars 1547 ; il n’est alors qu’un abrégé des n° a 1 et 3. — Le journal n° 3, diarium III, t. i, p. 467-626, en latin, va du 18 décembre 1545 au. Il mars 1547 ; comme il renferme de nombreux souvenirs sur les congrégations particulières, auxquelles Massarelli n’a assisté qu’à partir du 1 er avril 1546, il reste à déterminer les sources auxquelles l’auteur a emprunté ses renseignements pour la première partie. — Le journal n° 4, diarium IV, t. i, p. 627-873, en latin, est tout entier consacré aux sessions tenues à Bologne et va du 12 mars 1547 au 10 novembre 1549. — Les trois journaux suivants ont beaucoup moins d’importance pour l’histoire du concile. Le n. 5, diarium V, t. ii, p. 1-148, en latin, est exclusivement consacré au conclave qui suivit la mort de Paul III et aboutit à l’élection de Jules III ; il va du 6 novembre 1549 au 8 février 1550. — Le n° 6, diarium VI, t. ii, p. 149-243, en latin, contient les souvenirs relatifs aux premiers temps de Jules III, 8 février 1550-8 septembre 1551, et ne se rapporte à la reprise du concile qu’à partir du 15 avril 1551 (p. 223) où Massarelli est expédié à Trente d’extrême urgence’. — Le n° 7, diarium VII, t. ii, p. 245-362, en latin, allant du 12 février 1555 au 30 novembre 1561, ne se rapporte lui non plus aux affaires de Trente qu’à partir de mars 1561 (p. 353), encore est-il extrêmement sommaire ; la belle ardeur des premiers temps qui faisait rédiger à Massarelli jusqu’à trois journaux successifs de la première, période du concile est décidément tombée ; soit fatigue, soit ennui, soit accablement, il laisse choir la plume, le 30 novembre 1561, sur une phrase inachevée. C’est à d’autres mémorialistes qu’il faut recourir pour la dernière partie du concile

Outre la rédaction des Actes, et les Journaux, Massarelli, qui avait de réelles aptitudes aux travaux d’archives, et dont les contemporains goûtaient l’érudition, a laissé en ms. plusieurs études sur divers points d’histoire. Le ms. 269 de la Bibliothèque Victor-Emmanuel à Rome contient des documents rassemblés par Massarelli, sur les pontificats d’Innocent VI, Urbain VI, Grégoire XII, Alexandre V, le concile de Florence, etc. Quatre mss. des Archives vaticanes, Arm., xi, t. 43, 44, 45 et Varia Polit., t. 103, contiennent plusieurs études du même auteur sur divers points’d’archéologie et d’histoire. De même aussi un ms. de la bibliothèque communale de San-Severino. Analyse sommaire dans Conc. Trident., 1. 1, p. xcvm-ci.

Étude de fond de S. Merkle, dans Concilium Tridentinum. Diariorum, aclorum, epistularum, tractatuum nova collectio, Frir>ourg-en-B., 1901, t. i, prolegom., p. lxviii-cxxiv ; cf, t. ii, p. xv-xlix ; Hurter, Nomenclator, 3° édit., t. m. col. 95-98.

É. Amann,

    1. MASSILLON##


MASSILLON, prêtre de l’Oratoire et évêque de Clermont (1663-1742). — I. Vie. II. Le prédicateur. III. L’évêque, l’homme.

I. Vie jusqu’à la prédication a i.a Cour. — Jean-Baptiste Massillon est né le 24 juin 1663 à Ilyères en

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