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9.RR

MASBOTHEENS

MASSARELL]

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in omni re sabbatizare ; le nom dériverail de sabbàl : c’est invraisemblable, mais c’est pourtanl ce qu’onl adopté les divers auteurs d’encyclopédies. W. Brandi a bien montré que le nom de tnasbot héens dérive tout naturellement du mot masbô’ttâ, qui, en araméen palestinien, signifie baptême, el qu’il faut comparera mas buta, qui, chez les mandéens, désigne les purifications légales. Ainsi les masbothéens sont des < baptistes » et ne diffèrent sans doute pas des hémérobaptistes » qu’Hégésippe mentionne immédiatement après eux. Au début de l’ère chrétienne, il y eut en effet plusieurs sectes juives où les bains ou baptêmes, soit journaliers soit du moins très fréquents, avaient une signification religieuse. Il n’est nullement invraisemblable que des conversions au christianisme se soient produites dans ces milieux. Les elchésaïtes, sur lesquels le dernier mot n’est pas dit, formaient ainsi une secte judéo-chrétienne où la pratique des baptêmes et immersions était fréquente. Ne serait-ce pas à eux que pensait Hégésippe quand il distinguait les masbothéens des hémérobaptistes ?

Les sources anciennes ont toutes été mentionnées dans l’article.

Travaux modernes. — A. Hilgenfeld, Die Kelzergeschichlc îles Urchristenthums, Leipzig, 1884 (voir. la table alphabétique ) ; F. X.Funk, Didascalia et Constltutiones apostolorum, Paderborn, 1906, 1. 1, p. 314, n. 4 ; W. Brandt, Die jiidischen Baptismal oder dus religiiise Waschen und Baden im Judenluin mil Einschluss des Judenchristentums = Zeitschrifi /iir <lie A. T. Wissenschaft, Beiheꝟ. 18, Giessen, lî)10 (capital ) ; du même, art. Masbothseans, dans.1. Hastings., Encycl. o/ Religion and Elhics, t. vin (1915), p. 483.

É. Amann.
    1. MASCARON Jules##


MASCARON Jules, évêque d’Agen, fils d’un célèbre avocat au parlement d’Aix, naquit à Marseille en 1034. Après ses premières études faites au collège des oratoriens de cette ville, il entra très jeune dans leur congrégation (1050) et fut envoyé au collège du .Mans pour professer la rhétorique, puis à Saumur pour étudier la théologie. Très bien doué pour la prédication, il attira la foule dans l’église Saint-Pierre de cette ville, devenue trop petite pour le nombre de ses auditeurs : les protestants mêmes venaient l’entendre, en particulier, Tanneguy Le Fèvre, père de.Mme I)acicr, qui lui applique l’éloge que Pline fait d’un orateur de son temps : Procemiutur apte, narrât aperte, ornât excelse, poslremo docet, détectât, afficit. Il prêche ensuite à Marseille, à Aix, à Nantes, à Paris dans la chapelle de l’Oratoire de la rue Saint-Honoré et dans l’église Saint-André-des-Arts ; il fait en 1666 l’oraison funèbre de la reine Anne d’Autriche devant l’archevêque de Rouen, François de Ilarlav, qui l’aide à entrer à la cour. Mascaron y prêche l’Avent en 1666, le Carême en 1667, l’Avent en 1608, le Carême de 1669 et 1670, l’Avent de 1671. Il sut dire toute la vérité aux grands, tout en ménageant leur susceptibilité : « Il faut, dit-il dans son sermon sur la parole de Dieu, que vous ayez plus de pénétration que je n’ai de hardiesse ; que vous entendiez plus que je ne vous dis. » Sur quoi Louis XIV fermait la bouche aux courtisans offensés : « .Monsieur le prédicateur a fait son devoir, c’est à nous de faire le nôtre. » En 1671, le roi le nomma à l’évêché de Tulle. Mascaron prêcha encore à la cour le Carême de cette année ; les bulles ayant lardé deux ans à venir, il prononça à Paris l’oraison funèbre du duc de Beaufort et celle d’Henriette d’Angleterre à deux jours’d’intervalle, puis en 1672 celle du chancelier Séguier ; ensuite étant évêque de Tulle, cellede Turenncà la conversion duquel il avait travaillé..Mme de Sévigné dit « n’avoir rien vu de si beau que cette pièce d’éloquence ». Il prêche encore au Louvre le Carême de 1675, 1679 ; en 1678 il est nommé éVêque d’Agen où il travaille à la conversion des protestants ; sur les 30 000 qu’il y avait à son arrivée, il

n’en restait plus que 2 000 à sa mort ; il fonda un séminaire, un hospice. Le roi aimait tant à l’entendre qu’il lui demanda encore l’Avent de 1679 et 1683, 1e Carême de 1684, l’Avent de 1694. « Tout vieillit ici, Monsieur, lui dit-il, il n’y a que votre éloquence qui ne vieillit pas. i En 1695, il prononça le discours d’ouverture de l’Assemblée du clergé et se retira définitivement dans son diocèse où il mourut le 16 décembre 1703.

Mme de Sévigné mettait Fléchier au défi de le surpasser ; Rollin les compare l’un à l’autre : Mascaron a beaucoup d’élégance et beaucoup de noblesse ; mais il est moins orné que l’un (Fléchier), moins sublime que l’autre (Bossuet). Traité des études, t. u. Aujourd’hui, on n’oserait plus mettre en parallèle Mascaron avec Bossuet. Kn disant qu’il fut » populaire en son temps par ses défauts autant que par ses qualités, subtil, enllé, mais grave et lier, avec des éclairs d’admirable éloquence », .lacquinet a prononcé le jugement définitif.

On a de lui un volume d’Oraisons funèbres, 17uJ : un Mandement sur la condamnation du livre de Fénelon, Explication des Maximes des Saints, grand placard in-folio avec trois vignettes sur bois, 1697 ; des lettres imprimées : deux à Baluzc, dans Notes pour servir à la biographie de Mascaron. quinze lettres au même dans Lehanneur ; une à Bussy-Rabutin (Corr. de Bussy-Rabutin, Lalanne, 1858, t. iv, p. 346) ; une à Colbert dans la Correspondance administrative sous Louis XIV, t. iv, p. 98.

Baluze, llisloria tulelensis, 1717 ; Belleeombe (André de), L’Agenois illustré ; Batterel, Mémoires domestiques, t. iii, p. 232-308 ; Blampignon, Mascaron d’après des documents inédits. Correspondant du 10 mai 1870, p. 420 ; Border, La vie de messire Jules Mascaron, en tête des oraisons funèbres ; Bougerel, Hommes illustres, notice 363 ; Dussaud, Mascaron, Paris ; Ingold, Essai de bibliogr. oratorienne. p. 96-98 ; Labénazie, Oraison funèbre de Mascaron, Agen, 1704 ; Tamisey de Larroque, Soles pour servir à la biographie de Mascaron écrites par lui-même, Paris, 1863 ; Lehanneur, Mascaron d’après des documents inédits, thèse présentée à la faculté de Paris, La Rochelle, Siret, 1878 ; .lacquinet. Les prédicateurs au XV IL siècle avant Bossuet, p. 197 ; Ad. Perraud, L’Oratoire de Erance…, p. 328 ; VUtemain, Essai sur l’oraison funèbre, dans l’édition des oraisons funèbres de Bossuet, Paris, 1851.

A. Molien.

    1. MASCOLO Jean-Baptiste##


MASCOLO Jean-Baptiste, dont le nom est transcrit en latin Masculus, naquit à Naples en 1582, entra dès 1598 dans la Compagnie de Jésus, et mourut à Naples en 1656. Longtemps professeur d’humanités, puis de rhétorique, il s’exerça tout spécialement dans la poésie latine, où il produisit des œuvres qui eurent grand succès. Le théologien retiendra seulement ses Eruditarum le.’tionum veterum Patrum libri acroamulici, où il a réuni, surtout à l’usage des prédicateurs, les pensées et expressions remarquables de divers auteurs ecclésiastiques. Le t. i", in-fol., de 800 p., paru à Venise en 1649, est consacré à saint Jérôme : le t. ii, in-fol. de 900 p., Naples, 1652, à saint Augustin ; le t. iii, in-fol. de 560 p., Naples, 1656, à saint Ambroise ; un t. iv, sous un titre un peu différent, in-fol. de 250 p., Xaples, 1660, est consacré à saint Grégoire de Nazianze. Il faut encore citer : Gladius ac pugio impietatis sioe persecutioncs Ecclesise, in-1°, Xaples, 1651. Tout cela sent bien la rhétorique.

Moreri, Le grand Dictionnaire, édit. de 1759, au mot Mascolo ; Feller-Pérennès, Biographie universelle, au mot Masculus ; Sommervogel, Bibliothèque de la Compagnie de Jésus, t. v, col. 666-669, donne le détail des productions littéraires de l’auteur ; Militer, Xomenclator, 3e édit., t. iii, col. 1097.

É.’Amann.

    1. MASSARELLI Ange##


MASSARELLI Ange, prélat italien, célèbre surtout par le fait qu’il fut secrétaire du concile de Trente (1510-1566). — Né à San-Severino, dans la