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MARTIN DE BRAGA —— MARTIN DE COCHEM

JUS

prêtés. Cette homélie, fort bien composée, a eu beaucoup de dilïusion ; Caspari a noté l’emploi que l’on en a fait, soit dans la vie de saint Éloi, l. II, c. xv, P. L., t. lxxxvii, col. 525 sq. (cf. le traité De rectiludine catholicæ conversât ionis, faussement attribué à saint Augustin, P. L., t. XL, col. 1169 sq.) ; dans le De singulis libris canonicis scarapsus de saint Pirmin, P. L., t. lxxxix, col. 1041 ; dans une homélie en anglo-saxon de l’abbé Aelfric dont il donne le texte, p. cxv-cxxi. On trouverait certainement d’autres exemples.

Divers.

Isidore de Séville dit avoir lu de Martin,

en dehors du traité De difjerentia quatuor virtutum, un recueil d’épîtres, aliud volumen epistolarum in quibus horlatur vitee emendationem et conversationem fidei, orationis inslantiam et eleemosynarum distributionem, et super hsec’omnia cultum virtutum omnium et pietatem. De vir. ill., P. L., t. lxxxiii, col. 1100. Ce signalement très précis" doit viser autre chose que les quelques lettres-préfaces qui se lisent en tête de divers opuscules de Martin ; le recueil en question semble donc perdu. Mais il reste trois petites pièces en vers, P. L., t. lxxii, col. 51. L’une célébrant les mérites de saint Martin de Tours, était gravée sur la porte sud de la basilique élevée par la munificence royale au thaumaturge des Gaules, une autre était destinée au réfectoire du monastère de Uumio ; la troisième est la propre épitaphe de Martin, composée par lui-même. Ces quelques vers témoignent que, dans les pays barbares, Martin de Braga conservait encore le sentiment de la culture antique. Dernier survivant d’une civilisation qui disparaît, il se présente en même temps comme l’annonciateur des temps nouveaux et c’est en quoi réside, justement, l’intérêt de ce convertisseur des Suèves.

1. Sources.

Grégoire de Tours, Historia Francorum, V, xxxviii, P. L., t. lxxi, col.-352 ; De miraculis S. Martini, I, xi, ibid., col. 923-925 ; Venantius Fortunatus, Miscellan., t. V, n. i, lettre en prose, réponse à une lettre de Martin, n. ii, épître en vers, P. L., t. Lxxxviii, col. 177 sq. ; Isidore de Séville, De viris ill., 35, P. L., t. lxxxiii, col. 1100 ; Chronicon, 116, ibid., col. 1051-1055 ; Historia de regibus Gothorum, n. 90-91, ibid., col. 1031-1082.

2. Textes.

Il n’y a pas d’édition d’ensemble ; Mignc qui reproduit Gallandi, est tout à fait insufflsant, t. Lxxii, col. 17-51 ; le meilleur recueil serait encore F. H. Florez, Espuna sagrada, t. xv, Madrid, 1759, p. 333 sq., où il ne manque que les Capitula et où le De correelione rusticorum est incomplet. Ce dernier traité a été publié avec un grand luxe d’érudition par C. P. Caspari, Martin von Braccara’s Scltri/t De correelione rusticorum, Christiania, 1883 ; l’introduction, extrêmement longue, donnera tous les détails tant sur l’ouvrage lui-même que sur l’ensemble de l’œuvre et la personne même de Martin. — Le De Pascha a été réédité par A. E. Burn, Nicela o/ Ramasiana, Cambridge, 1905, p. 93-107 ; les traités moraux, Formula vitæ honeslæ, Liber de moribus auxquels il faut joindre un De paupertate, dans Fr. Haase, édit. des œuvres de Sénèque, t. iii, p. 458-475.

3. Travaux.

Notices dans les diverses histoires littéraires : Ceillier, Histoire des auteurs sacrés et ecclésiastiques, 2’édit., t. xi, p. 350-352 ; Fabricius, Bibliotheca latina media— et inflmæ mtatis, édit., de Hambourg, 1746, t. v, p. 38 ; Hefete-Leclercq, Histoire des conciles, t. m a, p. 175181, où l’on corrigera la date de 563 du I" conc. de Braga en 561 ; p. 194-195 ; voir surtout l’excellent travail de Caspari, ci-dessus mentionné, qui dispense de tous les précédents ; pour la plus récente bibliographie, O. Bardenhewer, Patrologie, 3e édit., Fribourg-en-B., 1910, p. 566-567 ; Schanz-Kruger, Geschichte der rbmischen Litteratur, t. IV b, Munich, 1920, § 1253.

É. Amann.

    1. MARTIN DE COCHEM##


7. MARTIN DE COCHEM, frère mineur

capucin de la province rhénane (1634-1712) est un des auteurs spirituels les plus connus dans les pays de langue allemande.

Né le 13 décembre 1634 dans la petite ville de Cochem, sur les bords de la Moselle, Martin Linius con serva son nom de baptême quand il reçut l’habit religieux au noviciat d’AschalTenbourg, le 2 mars 1653. Dix ans plus tard nous le trouvons dans la chaire clc lecteur de philosophie, dont il descendait les dimanches et fêtes, pour se livrer au ministère pastoral dans les églises de Mayence et des environs. Ce devait être sa voie. Le chapitre provincial de 1668 le déchargeait de ses fonctions et le destinait à la vie active. Prédicateur, catéchiste, confesseur, il va d’un couvent dans un autre et sa réputation est si bien établie que, le 4 septembre 1682, le prince archevêque de Mayence le nomme missionnaire et visiteur du commissariat ecclésiastique d’AschalTenbourg. Par suite de la guerre de Trente ans, les prêtres et les maîtres d’école y étaient en trop petit nombre, et il y avait des ruines matérielles et morales à relever. Pendant trois ans environ, le P. Martin vaque à ces multiples occupations, puis il revient à la vie ordinaire du couvent. Son nom avait passé les limites de sa province religieuse, il était demandé au dehors et il parcourut ainsi le Tyrol. l’Autriche et la Bohême. Quand il revint sur les bords du Rhin, l’archevêque de Trêves l’établit à son tour visiteur de son diocèse. Au chapitre de 1700, il était de nouveau rendu à la vie conventuelle, non pour se livrer au repos, mais pour continuer à travailler jusqu’à la fin de sa vie. Senior de sa province religieuse, jubilaire de profession et de sacerdoce, le P. Martin s’éteignit doucement dans le petit couvent de Vaghàusel près de Philippsbourg, où il avait demandé de finir sa vie, à l’ombre du sanctuaire de Marie, le 10 septembre 1712.

Pendant soixante ans le P. Martin s’était consacré au ministère le plus actif ; il se délassait en se livrant à la lecture et à la composition de ses opuscules et de ses ouvrages. Il a beaucoup écrit, trop peut-être, car on aperçoit dans plusieurs de ses livres la hâte avec laquelle il travaillait. Nous ne chercherons pas à les mentionner tous, ni à indiquer leurs multiples éditions ; il en est d’oubliés, mais d’autres se réimpriment tou jours et font les délices des âmes pieuses.

Le premier fut le catéchisme qu’il publia, étant encore lecteur de philosophie, Kinderlehr-Bùrhlein, oder _Auslegung dess catholischen Catechismi, in-12, Cologne, 1666. En 1682 l’archevêque de Mayence le rendait obligatoire dans son diocèse et, pendant au moins vingt-cinq ans, il demeura le manuel officiel des catéchistes, ainsi que le prouve une réédition de 1712 ; on en cite d’autres, 1715, 1725, 1748, 1761, 1782. Comme il était devenu fort rare le P. Benoît de Calcar. capucin, le réimprimait en 1886, d’après l’édition de 1712. Il est divisé en cinquante leçons, une par semaine, procède par demandes et par réponses ; sa source principale est le petit catéchisme de saint Canisius.

Un des ouvrages les plus connus du P. Cochem est la « Vie du Christ » , Das Leben Cliristi, Francfort, 1677, dont quinze cents exemplaires étaient enlevés en un an. Encouragé par ce résultat l’auteur revoyait son livre, le développait, et en 1680 il publiait la quatrième édition sous ce titre : Das grosse Leben Christi, oder aussfùhrliche, unddchtige und bewegliche Beschreibung des Lebens und Leidens unseres Herrn Jesu Christi und seiner glorwùrdigslen Mutter Maria…, 2 in-8°, Francfort. Trois ans plus tard il en donnait un abrégé Das kleine Leben Christi. Jusqu’à la fin de sa vie il s’occupa d’améliorer cet ouvrage, qui, disait-il lui-même, était entre toutes les mains. Encore de nos jours il est entre beaucoup de mains ; l’édition donnée par A. Meier. Fribourg, 1869, était tirée à 25 000 exemplaires et toujours il en paraît de nouvelles. Dans la grande Vie du Christ, il groupe autour du Sauveur les principaux personnages du Nouveau Testament, la très sainte Vierge et saint Joseph, Joachim et Anne, Marie Madeleine et sa sœur, ainsi que tous ceux qu’il nomme les