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MARTIN 1er _. MARTIN IV

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que persoinv et essentialiter renseignement du bienheu irilmii eideni ipsi Domino et reux Cyrille, rapporter essen Deo nostro Jesu Christo se— tiellenient il une seule et

cundum beatum Cyrillum, ut même personne, a Notre ostendatur Deus esse et homo Seigneur et Dieu Jésus iili-m naturaliter, cond. s. Christ les expressions de

l’Évangile ou des apôtres,

pour montrer que le même

est naturellement Dieu et

homme, qu’il soit condamné.

Le canon 17 confirme les doctrines antérieurement enseignées par les Pères et les cinq conciles. A la liste déjà considérable des hérétiques déjà condamnés, Sabellius, Arius, Eunomius, Maeédonius, Apollinaire, Polémon, Eutychès, Dioscore, Timothée /Elure, Sévère, Théodose (patriarche monophysite d’Alexandrie en 535), Colluthus, Thémistius, Paul deSamosate, Diodore (de Tarse), Théodore (de Mopsueste), Nestorius. Théodule le Perse, Origène, Didyme, Évagrius, le canon 18, extrêmement long, joint les novateurs monothélites : Théodore de Pharan, Cyrus d’Alexandrie. Sergius de Constantinople et ses deux successeurs Pyrrhus et Paul, avec leurs écrits impies et les personnes qui, à leur ressemblance, professeraient une seule volonté et une seule opération : semblablement Vlîcthèse très impie, rédigée par le feu empereur Héraclius à la suggestion de Sergius, les écrits que l’on a faits pour la défendre, les personnes qui la reçoivent ; de même encore le Type criminel, scelerosum Typum, publié récemment, sur les conseils de l’aul.par le sérénissime prince, l’empereur Constant (le texte dit ici et ailleurs Constantin, par erreur), puisqu’il met sur le même pied et veut ensevelir dans le même silence la doctrine catholique de la double volonté et de la double opération, et d’autre part la doctrine hérétique et impie de l’unique volonté, de l’unique opération. Quiconque n’anathématise pas ces dogmes très impies de l’hérésie, les écrits composés pour les défendre, et les hérétiques sus-mentionnés, Théodore, Cyrus, Sergius, Pyrrhus et Paul, rebelles à l’Église catholique, quiconque condamne ceux qui, par ces gens ou leurs pareils, ont été déposés ou condamnés, régulièrement ou non, pour n’avoir pas voulu participer à leurs erreurs et pour s’être tenus à la doctrine des Pères, celui-là mérite le même anathème. Kncourent la même peine ceux qui voudraient démontrer que ces enseignements des hérétiques sont conformes à la tradition. Can. 19. —— D’une manière générale enfin, quiconque va contre les enseignements ecclésiastiques et prétend détruire la très pure croyance, s’il persévère en ces dispositions jusqu’à sa mort, sans se repentir, qu’il soit condamné pour les siècles des siècles : Si quis, usque in ftnem sine peenitentia permanet hœc impie agens, hujusmodi in sœcula ilorum condemnatus sit, et dicat omnis populus : fiât, liai.

"> Communication des décrets. — — Ces documents furent signés par tous les membres du concile. Une lettre encyclique fut aussi rédigée, résumant l’ensemble des débats et des décisions. JafTé, n. 2058 : P. L., t. i.xxxvii, col. 119. Actes et encyclique furent expédiés, à de très nombreux exemplaires, non seulement en Orient, mais encore en Occident. La lettre d’envoi à saint Ainand, évêque de Maastricht s’est conservée, JafTé, n. 2059 ; le pape lui prescrivait de rassembler en synode les évêques de sa région (sans doute de tout le royaume d’Austrasie), afin de leur communiquer les décisions romaines ; après quoi Arnaud devrait encore obtenir du roi Sigebert Ifl I S ^isbert), l’envoi à Rome de quelques évêques francs, qui, joints à d’autres prélats, partiraient ensuite pour Constantinople. Ainsi le basileus pourrait constater l’accord de tout l’Occident contre le monothélisme. Nous ne pouvons dire ce qu’il advint de

nicT. DE THÉor. ( in.

cette suggestion du pape, ni d’une demande analogue adressée à Clovis II, roi de Neustrie.

L’intention de Martin était de garder avec la cour de Byzance des rapports amicaux : seul le patriarche avait été anathématisé, la lettre, au contraire, par laquelle le pape rend compte au basileus des décisions conciliaires, est cordiale et respectueuse. JafTé, n. 2062. Le Siège apostolique a rempli son devoir en condamnant les vrais responsables des décrets impériaux, ces patriarches qui ont, en définitive, fait endosser leurs hérésies par les souverains : Nefarie subrepentes… ut cutpam callide aliis aspergèrent. En possession des Actes conciliaires, le basileus pourra juger de l’équité de la sentence rendue, et le pape ne doute pas qu’il ne se décide à condamner lui-même les hérétiques. Généreuse illusion et dont le pape Martin eut bientôt l’occasion de revenir !

Sans avoir jamais été admis par l’Église comme un concile œcuménique, le concile du Latran de 649 n’a pas laissé d’être considéré comme jouissant d’une particulière autorité. Lors de la solution de la crise monothélite, le pape Agathon, sur le point d’envoyer à Constantinople des légats qui le représentent au VIe concile, renouvelle, dans un synode du Latran, l’exposé de la doctrine romaine telle que l’avait formulée le concile de 649. Voir ce symbole du concile de 680 dans Denzinger-Bannwart, n. 288.

Sources.

Notice contemporaine sur Martin I e’dansle.Li&erpoiiii/îcaZis, édit. L. Duchesne, 1. 1, p. 336-340 ;

cette notice change brusquement de rédacteur sur la fin, > et raconte d’une manière très rapide l’enlèvement du pape ; pour cette dernière partie de la vie on dispose d’abord de quatre lettres du pape, P. L., t. Lxxxvii, col. 197-204, puis de Souvenirs (Commemoratio) rédigée par un clerc qui a accompagné le malheureux exilé, ibid., col. 111-120. Les autres lettres de Martin I er dans JafTé, Hegesta pontif. rom., t. i, p. 230-243 ; les Actes du Concile de 649 dans Mansi, Concil., t. x, col. 863-1169.

Travaux.

Outre la littérature qui sera indiquée à

l’art. Monothélisme, voir les différentes histoires de la papauté : J. Langen, Gcschichte der romisehen Kirche, t. ii, Bonn, 1885, p. 525-535 ; F. Gregorovius, Geschichle der StadlRomim Mittelalter, 5e édit., Berlin, 1903, t. ii, p. 142 sq. ; A. Baxmann, Die PolUik der Pàpsle von Gregof I. bis Gregor VII., Elberleld, 1£67, 1. 1, p. 175-177 ; L. Duchesne, L’Église au VI’siècle, Paris, 1925, p. 441-453 ; à la suite de Duchesne, soit dans cette étude, soit dans l’édition du Liber, nous avons admis que le voyage de Martin, de Rome à Constantiniple, avait duré quinze mois. Ce point n’est pas admis par tous ; en particulier JafTé-Ewald font arriver Martin à Constantinople a la fin de 653, cf. JafTé, Regesta, p. 232 ; sur ce détail voir E. Michæl, Wann isl Papst Martin I. bei seiner Exilierung nach Constantinople gekommen, dans Zeitschr. /tir kat. Theol., lî-92, t. xvi, p. 375, 380. — Sur le concile de 649, Hefele-Leclerq, Histoire des conciles, t. m a, p. 434-460.

É. AMANN.

2. MARTIN IV, pape du 22 février 1281 au 28 mars 1285. — On remarquera qu’il n’y a pas de papes Martin II et Martin III. Trompés par la similitude des noms, les chroniqueurs pontificaux ont compté comme ayant porté le nom de Martin les deux papes Marin I er et Marin II, qui sont devenus Martin II et Martin III, en sorte que le pape de la fin du xme siècle a pris le nom de Martin IV.

Simon de Brion (ou de Brie) est français de naissance, bien que l’on n’ait pu déterminer jusqu’à présent son lieu d’origine ; on a parlé tour a tour de la Brie, de la Beauce, de la Touraine. La date où il naquit n’est pas davantage connue ; il devait être de petite noblesse ; un de ses frères, Guillaume de Brion, figure parmi les conseillers de saint Louis. Lui-mime, après avoir étudié à l’Université de Paris, obtient un canonicat à Saint-Martin de Tours, devient trésorier du chapitre, et, comme plusieurs de ses collègues de l’époque, parvient en 1260 à la charge

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