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ANTOINE-MARIE DE VICENCE — ANTONIN

son but, il se mit donc à l’œuvre et publia : S. Bonaventuræ… Breviloquium, adiectis illustrationibus, ex aliis operibus eiusdem S. Doct. depromptis, tabulis ad singula capita et appendicibus…, Venise, 1874, 2 vol. in-4°, de 352. 345 p. En 1881, il en donnait une seconde édition : Fribourg-en-Brisgau, in-4°, de xvi-708 p. Dans l’intervalle, avec l’aide de l’un de ses anciens élèves, le P. Jean de Rovigno, le P. Antoine Marie avait édité un Lexicon Bonaventurianum philosophico-theologicum, in quo termini theologici, distinctiones et effata præcipua scholasticorum a seraphico Doctore declarantur, in-8°, Venise, 1880, p. 310. Après avoir rempli pendant six ans la charge de provincial, le P. Antoine Marie est mort le 22 juin 1884 dans son couvent de Rovigno.

P. Édouard d’Alençon.

20. ANTOINE RUFUS DE TUFARIA, casuiste italien, de l’ordre des mineurs observantins, connu par son Manuale locupletissimum fere omnium, tum definitionum, tum et descriptionum eorum, quæ, in quibuscumque conscientiæ casuum materiis, atque solutionibus occurrere solent… ordine alphabetico digestum, in-12, Venise, 1623. C’est un véritable dictionnaire de théologie morale appliquée.

Jean de Saint-Antoine, Bibliotheca universa franciscana, Madrid, 1732, t. i, p. 126 ; Richard et Giraud, Bibliothèque sacrée, Paris, 1822, t. ii, p. 363.

C. Toussaint.

ANTONELLI Nicolas Marie (Comte), né le 8 juillet 1698 à Pergola (duché d’Urbin), mort le 25 septembre 1767 ; il fut élevé par le pape Clément XIII à la dignité de cardinal. Très versé dans l’étude de l’histoire ecclésiastique, du droit canon et des langues orientales, il a laissé divers ouvrages d’une grande érudition. On a de lui : 1° un Compendium summæ S. Thomæ, destiné aux étudiants du collège de la Propagande ; 2° une dissertation De titulis quos S. Evaristus romanis presbyteris distribuit, in-8°, Rome, 1725 ; 3° Vetus missale romanum monasticum lateranense cum præfationibus, notis et appendice, in-4°, Rome, 1754, qu’il publia sous le pseudonyme d’Emmanuel de Azevedo ; 4° Sermones S. Patris Jacobi, ep. Nisibeni, texte arménien et traduction latine, in-fol., Rome, 1756 ; 5° L. Athanasii alexandrini interpretatio psalmorum, in-fol., Rome, 1746.

Hurter, Nomenclator literarius, Inspruck, 1892 sq., t. iii, col. 100 : Hœfer, Nouvelle biographie générale, Paris, 1854 ; Glaire, Dictionnaire des sciences ecclésiastiques, Paris, 1868.

V. Oblet.

ANTONIANO Sylvio, né à Rome le 31 décembre 1540, mort dans cette même ville le 15 août 1603. Il s’occupa d’abord de poésie et de musique ; ses succès littéraires, brillants et précoces, attirèrent sur lui l’attention d’Hercule II, duc de Ferrare, puis de Pie IV qui le donna en 1559 comme secrétaire au cardinal Borromée. Ordonné prêtre en 1567, il fut fait cardinal par Clément VIII en 1598. On a de lui : 1° un excellent traité sur l’éducation chrétienne des enfants, Della educazione cristiana dei figliuoli, Vérone, 1583, souvent réimprimé depuis, traduit en plusieurs langues : en français, Troyes, 1856, et Poitiers, 1873 ; en allemand, Fribourg, 1888 ; 2° De obscuritate solis in morte Christi ; 3° De primatu S. Petri ; 4° De successione apostolorum. Il passe pour avoir composé, dans le catéchisme du concile de Trente, l’explication du symbole des apôtres.

Ciaconi, Vitæ et res gestæ pontificum romanorum et S. R. E. cardinalium, Rome, 1677, t. iv, p. 327 ; Hurter, Nomenclator literarius, Inspruck, 1892, t. i, p. 242 ; Bayle, Dictionnaire historique et critique.

V. Oblet.

ANTONIANUS Jean. Né à Nimègue, où il prit l’habit religieux dans le couvent des dominicains. Prieur de cette maison en 1566 et 1587, prêcha énergiquement contre le protestantisme, et mourut en 1588. Versé dans l’histoire profane et sacrée, il cultiva spécialement les études patristiques sous l’influence de son maître, Jean Gravius, dont il continua l’œuvre. Il a donné les éditions suivantes des Pères de l’Église : D. Gregorii episcopi Nisseni de creatione hominis liber, supplementum Hexahemeron Basilii magni fratris interprete Dionysio Romano Exiguo, nunc primum typis excussus. Item alia ejusdem auctoris opera, 1 vol. in-fol., Cologne, 1537 ; — D. Paulini Nolani quotquot extant opera omnia partim soluta oratione, partim carmine conscripta, D. Henrici Gravii… studio atque industria ex vetustissimis exemplaribus restituta et argumentis illustrata, 1 vol. in-8°, Cologne, 1560 ; — Epistolarum D. Hieronymi Decas I ab Henrico Gravio priore quondam suo recensita, et notis illustrata in usum gymnasii Neomagensis ad ejusdem præfecti instantiam, 1 vol. in-8°, Anvers, 1568.

Quétif-Echard, Scriptores ordinis prædicatorum, t. ii, p. 283 ; G. H. Meijer, O. P., Dominikaner klooster en statie te Nijmegen, 1892, p. 84.

P. Mandonnet.

ANTONIN (Saint). — I. Biographie. II. Œuvres.

I. Biographie. — Antonin naquit à Florence le 1er mars 1389, de Niccolo Pierrozzi, notaire de la république. Attiré par les prédications du bienheureux Jean Dominici, le célèbre réformateur de l’ordre dominicain et de la vie religieuse en Italie, il demanda et obtint de lui, à l’âge de 16 ans, l’habit de l’ordre des frères prêcheurs (1405). Envoyé aussitôt à Cortone, pour faire son noviciat sous la direction du bienheureux Laurent de Ripafratta, il fut rappelé l’année suivante, au couvent de Fiesole. En 1409, Antonin dut prendre la fuite avec les religieux de son convent, pour échapper aux exigences du gouvernement florentin, qui venait de se rallier aux cardinaux, réunis à Pise, après avoir abandonné leurs obédiences respectives. Les dominicains de Fiesole, demeurés fidèles à Grégoire XII, dont Dominici était devenu le conseiller et le cardinal, se réfugièrent à Foligno. C’est là que nous trouvons encore Antonin, en 1414, comme vicaire du couvent. En 1417, il est sous-prieur et, en 1420, prieur du couvent de Cortone. Depuis ce moment, diverses maisons de la congrégation réformée de Lombardie. et la congrégation elle-même, se disputent pour le mettre à leur tête, ce religieux chez qui semble avoir prédominé l’art de gouverner les hommes. Il devint tour à tour prieur des couvents de la Minerve à Rome, de Saint-Pierre-Martyr à Naples, de Gaète et de Sienne. En 1433, sinon plus tôt, il est vicaire général de la congrégation des couvents réformés de Lombardie, à laquelle il appartenait ainsi que les maisons dans lesquelles il avait jusqu’alors vécu. C’est sous son administration, en 1436, que les dominicains de Fiesole occupèrent le célèbre couvent de San-Marco, à Florence, reconstruit et embelli par la munificence des deux frères, Cosme et Laurent de Médicis. Antonin en devint lui-même le second prieur (1439-1444) pendant la tenue du concile. Sous son gouvernement, l’église fut achevée, et consacrée, le jour de l’Épiphanie 1441, en présence d’Eugène IV. Alors aussi résidaient dans cette demeure, où Fra Angelico peignait ses incomparables fresques, les théologiens dominicains que le pape avait appelés au concile de Florence. Saint Antonin fut vicaire de la congrégation de Toscane jusqu’à son élévation à l’épiscopat.

Au mois d’août 1444, l’archevêque de Florence, Barthélémy Zabarella, étant mort, le gouvernement florentin présenta successivement différents candidats à Eugène IV. Le pape les écarta et nomma lui-même Antonin qu’il avait personnellement connu et dont il avait la plus haute estime. L’humble vicaire de la congrégation de Toscane fit des efforts désespérés pour échapper à cette charge ; le pape et le gouvernement florentin durent le contraindre. Sacré au couvent de Fiesole, Antonin prit possession de son archevêché, le 13 mars 1446.