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ANTOINE DE PALERME — ANTOINE-MARIE DE VICENCE

13. ANTOINE DE PALERME, frère mineur sicilien, jouissait dans son ordre et à la cour romaine d’une réputation de savoir qui lui valut d’être à la fois lecteur jubilé d’Aracæli, commissaire général de tous les observantins déchaussés d’au delà des monts, consulteur de la S. C. de l’Index et de celle des Rites, et, enfin, qualificateur de l’Inquisition générale de Rome. C’est pendant l’exercice de cette dernière fonction qu’il dédia au pape Clément VI un in-folio fort utile aux savants, Scrutinium doctrinarum, qualificandis assertionibus, thesibus, atque libris conducentium, Rome, 1709.

Jean de Saint-Antoine, Bibliotheca univ. francise, Madrid, 1732, t. i, p. 121 ; Richard et Giraud, Bibliothèque sacrée, t. ii, p. 363.

C. Toussaint.

14. ANTOINE DE ROSELLIS, jurisconsulte italien, né vers l’an 1400 à Arezzo, mort à Padoue en 1467. Il enseigna d’abord le droit à Bologne et à Sienne. Appelé à Rome par Martin V, il remplit en cette ville d’importantes fonctions ; Eugène IV lui confia diverses missions délicates en France et en Allemagne, et l’envoya comme orateur au concile de Bâle. Antoine passa plus tard au service de l’empereur Frédéric III, dont il devint secrétaire. Il est l’auteur de plusieurs traités de droit civil et canonique ; le plus important, Monarchia, sive tractatus de potestate imperatoris et papæ et de materia conciliorum, composé vers 1440, publié à Venise en 1483 et en 1487, a été inséré par Goldast, dans son recueil De monarchia, t. i. Antoine de Rosellis y soutient que les papes n’ont, sur les choses temporelles, aucune autorité ni suprême ni autre, et que, dans l’Église, ils ne sont pas plus que les autres évêques. Cet ouvrage a été mis à l’index donec expurgetur.

Du Pin, Nouvelle Bibliothèque ecclésiastique, 2e édit., Paris, 1702, t. xii, p. 93 ; Cave, Scriptorum ecclesiasticorum historia, Genève, 1720, Appendix, p. 108 ; Hurter, Nomenclator literarius, Inspruck, 1802 sq., t. iv, col. 794 ; Kirchenlexikon, Fribourg, 1882, t. i, art. Antonius von Roselli.

V. Oblet.

15. ANTOINE DE SAINT-JEAN-BAPTISTE, de l’ordre des carmes déchaussés, né à Burgos, en Espagne, mort en 1699, est l’auteur du tome xii dans la collection théologique des Salmanticenses.

Hurter, Nomenclator literarius, Inspruck, 1892 sq., t. ii ; Collegii Salmanticensis cursus theologicus, Paris, 1870, t. i, p. 74.

C. Toussaint.

16. ANTOINE DE SAINT-JOSEPH vivait dans le courant du xviiie siècle, et appartenait à l’ordre des carmes dont il était procureur général auprès du saint-siège. Son seul ouvrage est un abrégé complet de la théologie morale des Salmanticenses. Les nombreuses éditions qu’on en a faites attestent suffisamment sa valeur et son utilité. Compendium salmanticense universæ theologiæ moralis quæstiones complectens, 2 vol. in-fol., Rome, 1779 ; 3 in-4°, Barcelone, 1817 ; Venise, 1789 ; Pampelune, 1791.

Hurter, Nomenclator literarius, Inspruck, 1892 sq., t. iii, col. 198.

C. Toussaint.

17. ANTOINE DE SIENNE ou DE LA CONCEPTION'. Né à Guimaræs, près de Braga (Portugal). Entra dans l’ordre des frères prêcheurs à Aveiro. Etudia à Lisbonne et à Coimbre. Professeur de philosophie chez les dominicains de Lisbonne. Pendant onze ans résida à Louvain comme étudiant ou professeur. Docteur de l’université, 25 juin 1571, et nommé régent du collège dominicain de cette ville en 1574. Fut chargé par la faculté de théologie de transmettre secrètement à Philippe II sa pétition du 25 juin 1571 pour demander le rappel du duc d’Albe. Mêlé aux affaires politiques du Portugal et adhérent du prétendant Antoine de Beja, il fut banni des États de Sa Majesté Catholique. Il fit dès lors des voyages scientifiques en Italie, en France et en Angleterre, et mourut à Nantes en 1585.

Antoine de Sienne s’est employé à donner des éditions critiques de plusieurs parties des œuvres de saint Thomas d’Aquin. Il publia la Somme théologique (Anvers, Plantin, 1569) avec indication précise des références des auteurs sacrés et profanes cités par saint Thomas, avec une préface contenant des observations sur son travail et une dédicace à Antoine de Beja. On supprima ces deux lettres et le nom de l’auteur dans la seconde édition (Anvers, Plantin, 1575). Antoine de Sienne réclama contre Plantin et eut gain de cause. Son travail fut inséré, sans qu’il fût fait mention de lui, dans l’édition de la Somme, publiée à Lyon, en 1575, avec les commentaires du cardinal Cajetan. — Antoine de Sienne exécuta un travail semblable pour les Quæstiones disputatæ et quelques autres opuscules de saint Thomas (Anvers, 1671), ainsi que pour la Catena aurea (Anvers, 1573, in-fol. ; Paris, 1577 et 1637). Il a édité, sous le nom de saint Thomas, un commentaire sur la Genèse (Anvers, 1573), qui n’est pas authentique. Il préparait à Paris, en 1584, une édition des commentaires de saint Thomas sur les Machabées qu’il n’eut pas le temps de publier. Elle vit le jour, en 1612, dans l’édition des œuvres du saint docteur donnée à Anvers par le P. Côme Morelles, O. P. Les travaux d’Antoine de Sienne furent expédiés par lui à Rome pour servir à l’édition entreprise par ordre de saint Pie V (Rome, 1570-1571).

Quétif-Echard, Scriptores ordinis prædicatorum, t. i, p. 271 ; Paquot, Mémoires pour servir à l’histoire littéraire des Pays-Bas, t. i, p. 104 ; P. F. X. De Ram, Joannis Molani historiæ Lovaniensium XIV libri, p. xvi-xix.

P. Mandonnent.

18. ANTOINE MÉLISSE, moine grec, surnommé Melissa parce qu’il a butiné comme une abeille ce qu’il trouvait de meilleur dans les auteurs qu’il lisait. Il a composé en deux livres un recueil de textes de l’Écriture sainte, des saints Pères et des écrivains profanes sur divers sujets de morale. Ce recueil a. pour titre Sententise sive loci communes. Antoine cite Théophylacte, archevêque d’Acride en Bulgarie, qui mourut à la fin du {{rom|xi)e siècle, et il est cité lui-même dans les éclogues ascétiques attribuées à Jean d’Antioche qui écrivait vers 1098. Il semble donc avoir composé son ouvrage dans le dernier tiers du {{rom-maj|XI)e siècle. Les loci communes ont été publiés en grec avec une traduction latine par Conrad Gesner, mais mélangés à des extraits de saint Maxime et unis au traité de Théophile d’Antioche à Autolicus, in-fol., Zurich, 1546. Jean Rihitte en a donné une autre traduction latine, qu’il a publiée séparément, in-12, Anvers, 1560. On les trouve aussi dans des éditions de Stobée, in-fol., Francfort, 1581 ; in-fol., Lyon, 1608, et au tome il de l’édition de saint Maxime, par Combefis, Paris, 1675. Migne, P. G., t. cxxxvi, col. 665-1244, a reproduit le grec (sans les extraits de saint Maxime) de l’édition de Gesner, avec la traduction latine de Jean Ribitte.

P. G., t. cxxxvi, col. 765 ; Ceillier, Histoire des auteurs eccl., Paris, 1858 sq., t. xiii, p. 567 ; t. XIV, p. 652 ; Bulletin de la Société historique et ethnologiq ue de la Grèce, 1889, t. il, p. 661-666.

A. Vacant.

19. ANTOINE-MARIE DE VICENCE, des mineurs réformés de la province de Venise, né à Vicence, de la famille Borgo, le 1er mars 1834, entra jeune encore dans l’ordre franciscain. Ordonné prêtre en 1856, il fut aussitôt nommé lecteur et fit refleurir dans sa province l’étude delà scolastique. Appelé à Rome, en qualité de secrétaire du procureur général de son ordre, le P. Antoine Marie consacra tout le temps que lui laissait l’accomplissement exact de son office à l’étude de la vie des saints et bienheureux de la famille franciscaine, et il publia successivement dix-neuf vies ou études hagiographiques. Néanmoins le pieux frère mineur ne perdait pas de vue ses chères études scolastiques. Son auteur préféré avait toujours été saint Bonaventure, et son manuel, le Breviloquium du docteur séraphique ; mais aucune des éditions précédentes ne lui semblait suffisante pour atteindre