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ANTIOCHE (CONCILES D’1434

d’hommes ou de femmes établies au milieu d’eux. Franciscains, dominicains et carmes, sœurs de Saint-Joseph, de Marie-Réparatrice, etc., rivalisent de dévouement et de générosité pour gagner au Christ ces pauvres âmes si longtemps abandonnées. Les séminaristes syriens reçoivent une excellente instruction dans plusieurs séminaires : 1° au séminaire de Cliarfé qui avait dernièrement 30 élèves ; 2° au séminaire syro-chaldéen de Mossoul, dirigé par les dominicains ; il avait, en 1898, 4’t élèves dont 17 de rite syrien ; 3° au séminaire oriental des jésuites à Beyrouth, et au séminaire de la Propagande à Rome.

Voici la statistique par diocèses, d’après le rapport de 1898 paru dans les Missiones catholicæ, p. 631-636 :

1° Archidiocése de Bagdad, remonte à 1862, a 1 200 fidèles, 2 églises et quatre prêtres indigènes. Résidence à Bagdad.

2° Archidiocése de Damas, a 3000 fidèles, 4 paroisses, 6 églises, 9 prêtres et cinq écoles. Résidence à Damas.

3° Archidiocése de Homs et Hama, a 2000 fidèles, 4 paroisses, 5 églises. Résidence à Homs.

4° Diocèse d’Alep, a 3000 fidèles, 2 paroisses, 2 églises, 10 prêtres. Résidence à Alep.

5° Diocèse de Beyrouth, a 500 fidèles, 1 église, 3 prêtres. Un vicaire patriarcal dirige ce diocèse, il a le caractère épiscopal.

6° Diocèse de Diarbékir, a été uni, en 1888, au diocèse patriarcal de Mardin par décret de la Sacrée Congrégation. Fidèles 500, 1 paroisse, 4 prêtres. Un vicaire patriarcal, revêtu du caractère épiscopal, dirige ce diocèse.

7° Diocèse de Djéziré, a 1 500 fidèles, 7 églises, 8 prêtres et 6 écoles. Résidence à Djéziré.

8° Diocèse de Mardin, a 4 000 fidèles, 7 stations, 8 églises ou chapelles, 23 prêtres, 6 écoles primaires. Un vicaire patriarcal dirige ce diocèse, il a le caractère épiscopal.

9° Diocèse de Mossoid, a 7 000 fidèles, 6 paroisses ou stations, 10 églises, 20 prêtres. Un vicaire patriarcal, revêtu du caractère épiscopal, dirige ce diocèse.

Total : 22 700 fidèles, 9 diocèses, 24 paroisses, 42 églises ou chapelles et 81 prêtres. S. Vailhé.

VI. ANTIOCHE (Conciles d’). Un grand nombre de synodes eurent lieu dans la ville d’Antioche. Nous ne pouvons énumérer que ceux qui ont une certaine importance doctrinale ou historique. Pour grouper ce qui les concerne, nous revenons ici sur quelques données qui ont déjà trouvé place dans l’histoire du patriarcat grec d’Antioche.

Trois synodes furent tenus à Antioche dans les années 265, 268, 269 ou 270 contre Paul de Samosate. L’erreur dogmatique de Paul de Samosate était une erreur antitrinitaire. Sabellius avait réduit les personnes divines à de simples modalités. Paul versa dans l’extrême opposé et accentua trop la distinction du Fils et du Père, d’où sortit le subordinaliauistne. De plus, selon lui, le Verbe divin avait habité en Jésus non substantiellement, oùx ojutuStoç, mais par son influence, par une certaine qualité, alla xarà tokotï)tc<. Un premier synode se réunit en 265 pour examiner la doctrine de Paul de Samosate. Ce synode fut présidé par Firmilien, évêque de Césarée en Cappadoce. Denys d’Alexandrie ne put pas s’y rendre, mais il écrivit une lettre. Eusébe, H. E., iiv 27, 28, P. G., t. xx, col. 705, 708. Paul de Samosate protesta habilement qu’il n’avait jamais professé les doctrines qu’on lui imputait. Les membres du concile le crurent et se séparèrent sans avoir pris aucune décision. Eusèbe, H. E., iiv 28, ibid. Quelque temps après on fut obligé de réunir un deuxième synode qui fut aussi, parait-il, présidé par Firmilien. Ce synode condamna la doctrine de Paul de Samosate. Celui-ci promit de se rétracter, mais il trompa de nouveau les évêques. Eusèbe, H. E., iiv 30, ibid., co. 709 sq. Un troisième synode se réunit sous la présidence d’Hélénus, évêque de Tarse en Cilicie. Ce

synode condamna de nouveau Paul, le déposa et le remplaça par Domnus. Il écrivit aussi une lettre à Denys, évêque de Rome, et à Maxime d Alexandrie. Eusèbe, H. E., iiv 30, ibid. Il ne nous reste que quelques fragments des Actes de ce synode conservés par Léonce de Byzance et Pierre diacre. Mansi, Collect. concil., t. i, col. 1102. Au dire de saint Athanase, De synodis, cxlhi, P. G., t. xxvi, col. 768, de saint Basile et de saint Hilaire de Poitiers, ce synode rejeta l’expression ôijoo-jitio ; , probablement à cause du mauvais sens qu’y attachait Paul. Hefele, Hist. des conciles, trad. Leclercq, t. i, p. 195-206.

Durant la crise arienne, on réunit plusieurs synodes à Antioche. Le premier en date est celui de l’année 341, dit in encœniis, é-ptaivîoïc, réuni à l’occasion de la consécration d’une nouvelle église construite par Constantin. Il s’y trouva 97 évêques, tous orientaux ; il fut probablement présidé par Placetus (Flavillus), évêque d’Antioche. Sozomène, H.E., iii, 5, P. G., t. lvii, col. 1041. Ce synode, où les ariens paraissent avoir dominé, porta 25 canons dont le 4e et le 5e furent cités au IVe concile œcuménique (actio IV) de Chalcédoine. Hardouin, Acta concil., t. ii, col. 434. Le pape Jean II envoya en 533 le 5 « et le 15* de ces canons à Césaire d’Arles pour résoudre l’allaire de l’évêque Contumeliosus. Hardouin, t. H, col. 1156. Le papeZacharie, écrivant à Pépin le Bref, place le 9e canon parmi les sanctorum Patrum canones. Hardouin, t. iii, col. 1890. Ce synode rédigea encore, à différentes reprises, quatre professions de foi. Socrate, H. E., IT, 10, P. G., t. lvii, col. 200 ; Sozomène, H. E. r m, 5, ibid., col. 1041. La première est dirigée contre les ariens, la deuxième contre les sabelliens et peut-être contre Marcel d’Ancyre ; il en est à peu près la même chose de la troisième et de la quatrième. S. Hilaire, De synodis, c. xxxii, P. L., t. x, col. 504. Enfin, le synode déposa saint Athanase. Les Ballerini et Mansi ont soutenu que ces 25 canons appartiennent à un concile antérieur ; mais cette opinion n’est pas suffisamment démontrée. Hefele, op. cit., 1. 1, p. 702— 733 ; Bévue de l’Orient chrétien, 1909, p. 12-24. En 343, on tint un autre synode qui édita un symbole dit ^.axpoiTiyoç, à cause de sa longueur. S. Athanase, De synodis, c. xxvi, P. G., t. xxvi, col. 728. Ce symbole répète le 4e d’Antioche de l’an341, et anathématise les principaleserreurs des ariens ; il donne des explications assez longues, dirigées contre lesariens, les sabelliens, Marcel d’Ancyre et Scotinos [= Photin] et enfin (n. vin) contre saint Athanase qui avait attaqué la proposition : « Que le Père avait engendré le Fils par sa volonté. » Le n. vi de ce symbole exprime la proposition semi-arienne : « Le Fils est semblable au Père en toutes choses, » xaxà navra —Sjvotoç. Le synode de 361, réuni par l’empereur Constance, élut pour évêque d’Antioche Mélèce qui, ayant été jusque-là favorable aux ariens, se déclara à partir de ce moment pour la foi de Nicée. En 363, Acace, évêque de Césarée, et Mélèce d’Antioche avec 25 autres évêques tinrent un synode. On reconnut et signa le symbole de Nicée. Malheureusement, en expliquant le mot ôjxoo-jo-io ; , on lui donna une signification semi-arienne. On déclara, en effet, que ce mot signifie semblable sous le rapport de la substance, ojjloio ; xa-r’ovatav. Au mois de septembre de l’année 378, 146 évêques orthodoxes réunirent un synode à Antioche. Ils se proposèrent deux buts : en premier lieu, mettre fin au schisme, occasionné par les deux évêques orthodoxes, Mélèce et Paulin ; mais on n’y réussit pas ; en second lieu, chercher les moyens de vaincre définitivement l’arianisme. A cet effet, les évêques souscrivirent le Tomus du synode romain, tenu sous le pape Damase en 369, et ajoutèrent des explications à celles qu’il contenait déjà. Ils adressèrent également une lettre synodale aux évêques d’Italie et des Gaules. Mansi, t. iii, col. 511.

L’hérésie nèstorienne fut aussi l’occasion de plusieurs synodes dans la capitale de la Syrie. Pendant qu’on tenait