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ANSELME


Hauréau, Histoire de la philosophie scolastique, Paris, 1872, t. i, p. 265-287 ; Ueberweg-Heinze, Grundriss der Geschichte der Philosophie, Berlin, 1898, t. H, § 23, p. 175-185 (indications bibliographiques).

2° Parmi les histoires du dogme : Schwane, Dogmengesoiiichte, Fribourg-en-Brisgau, 1882, t. m (les principaux points sont traités, et bien traités) ; voir la table au mot Anselmus ; Harnack, Lehibuch der Dogmengeschichte, Fribourg-en-Brisgau, 1890, t. iii, table au mot Anselm (sauf pour la théorie de la satisfaction, p. 341 sq., Anselme n’est pas étudié en luimême).

3* Parmi les théologiens, Chr. Pesch, Prælectiones dogmaticse, Fribourg-en-Brisgau, 1894 sq. (La table de chaque volume donne, au mot Anselmus, les références aux doctrines d’Anselme sur les principaux points.)

4* Parmi les dictionnaires : Kirchenlexikon, Fribourg-en-Brisgau, 1882, t. i, col. 886-897. article de Schwane ; Dictionary of national biography, Londres, 1885, p. 10-31, t. il (surtout biographique), article du Bev. Canon Stephens ; Realencyklopàdie fur protest. Théologie und Kirche, Z’édit., Leipzig, 1896, t. I, p. 562-570, article de Kunze ; Ad. Franck, Dictionnaire des sciences philosophiques, 2’édit., Paris, 1875, p. 71-74, article deBouchitté ; Morin, Dictionnaire de philosophie et de théologie scolastiques, Paris, 1856, t. i, p. 426-537, 1313-1330 (critique et réfute les vues de Cousin, Bouchitté, Housselot, Bémusat).

5° Parmi les historiens (sans parler des écrits sur les Investitures) : E. A. Freeman, History of the Norman conquest, voir l’Index, Oxford, 1879, au mot Anselm ; le même, History of the Reign of William Rufus, t. i, c. iv ; t. ii c. iiv avec une note intéressante sur les Lettres d’Anselme, Oxford, 1882, t. ii, p. 570-584.

IL Ouvrages spéciaux sur saint Anselme. — A. Môhler, Anselm Erzbischof von Canterbury, publié d’abord dans le Theolog. Quartalschrift de Tubingue, 1827, réédité dans les Gesammelte Schriften de Môhler, Batisbonne, 1839, t. l, p. 32 sq., trad. angl. par H. Rymer, Londres, 1842 ; G. F. Franck, Anselm von Canterbury, Tubingue, 1842 ; Montalembert, Saint Anselme, dans le Correspondant, 1844, t. iiv p. 145-186, 289-315, souvent réédité, notamment dans les Moines d’Occident, Paris, 1877, t. iiv p. 174-317 ; Franz Rud. Hasse, Anselm von Canterbury, t. i, La vie, Leipzig, 1843 ; t. ii, La doctrine, Leipzig, 1852 ; F. Bôhringer, Die Kirche und ihre Zeitgen, Zurich, 1849, t. ii II" part., p. 229-435, réédité à Stuttgart, 1873 et 1881 ; A. Charma, S. Anselme, dans les Mémoires de la Société des antiquaires de Normandie, Cæn, 1853 (aussi à part), et dans Philosophes normands, Cæn, 1856, t. i ; Ch. de Bémusat, S. Anselme de Cantorbéry, Paris, 1853, 1868 ; à ce propos, Foucher de Careil, Correspondant, 1853, t. xxxi, p. 637-666 ; t. xxxii, p. 60-83 ; Em. Saisset, dans Revue des Deux Mondes, 1853, t. ii, p. 471-501, réédité dans les Mélanges, 1859, p. 1-54 ; Sainte-Beuve, Causeries du lundi, 1853, t. vi, p. 296-308 ; Anselm von Canterbury als Vorkàmpfer fur die kirchliche Frrihcit des m Jahrhund., dans Hist.-polit. Blàtter (de Philipps et Gôrres), 1858, t. xlii, p. 535-561, 606-627 ; Croset-Mouchet, Histoire de saint Anselme, Paris, 1859 ; G. W. Church, S. Anselm, Londres, 1870 (souvent réédité) ; M. Rule, Life and times of S. Anselm, 2 vol., Londres, 1883 ; Bagey, Histoire de saint Anselme, 2 vol., Paris, 1890 ; Id., Saint Anselme professeur, Paris, 1890 ; J. M. Bigg, S. Anselm of Canterbury, Londres, 1896. M. Cochin vient de donner un Saint Anselme à la collection « Les Saints) (Paris), et M. Domet de Vorges en a publié un dans la collection des Grands pliilosophes, Paris, 1901.

III. Ouvrages spéciaux sur les doctrines d’Anselme. — 1 » Pour l’ensemble des doctrines : Card. d’Aguirre, S. Anselmi theologia, 3 vol. in-fol., Salamanque, 1678-1681 ; Borne, 1690 ; Jos. Porta, Theologia scholastica secundum principia S. Anselmi, Rome, 1690 ; J. B. Lardito, Commentaires sur les principaux ouvrages d’Anselme, 3 vol. in-fol., Salamanque, 1699, 1700, 1703, cf. Hurter, Nomenclator, 2e édit., Inspruck, 1893, t. ii, col. 362 ; N. M. Tedeschi, Scholse S. Anselmi doclrinx, Rome, 1705, cf. Hurter, loc. cit., col. 1296 ; A. Van Weddingen, Essai critique sur la philosophie de saint Anselme de Cantorbéry, dans les Mémoires couronnés de l’Académie de Bruxelles, t. xxi ; à part, Bruxelles, 1875, vi-408 p. ; JErn. Hohne, Anselmi Cantuariensis philosophia cum aliorum illius aetatis decretis comparatur, ejusdemque de satisfactione doctrina dijudicatur, dissert, inaug., Leipzig, 1867, 64 p. ; Ans. Œcsényi, De theologia S. Anselmi dissertatio, Brùnn, 1884, 243 p. ; Aug. Fosse, Sur la tendance théologique d’Anselme de Cantorbéry, Montauban, 1844, 32 p. ; Gius Prisco, nombreux articles dans La scienzae la fede : sur Anselme et l’ontologisme, 1857, t. xxxiii, xxxiv, passim ; sur Anselme accusé de rationalisme, 1860, t. xxxix, p. 127-151 ; sur Anselme et le panthéisme, 1860, t. xxxix, p. 545-503 ; t. XL,

passim.— 2° Sur les rapports de la raison et de la foi selon Anselme : Et. Vacherot, De rationis auctoritate, tum in se tam secundum S. Anselmum considérât^, thèse, Paris, 1834, 44 p. L. Abroll, S. Anselmus Cantuariensis de mutuo ftdei ce rationis consortio, dissert, inaug., Wurzbourg, 1864, xv-109 p. — 3° Sur la théorie anselmienne de la satisfaction : C. Schwarz, Doctrina de satisfactione Christi ab Anselmo Ca ? ituariensi exposita, Greiffenberg, 1841 ; H. Cremer, Die Wurzeln des AnselmschenSatisfaktionsbegriffs, <a.rsTheologische Studien und Kritiken, 1880, p. 7-24 ; Id., Der germanische Satisfaktionsbegriff in der Versôhnungslehre, loc. cit., 1893, p. 316-345 ; cf. Id., dans Evangel. kirch. Zeitschr., 1883, p. 481-492 ; Elis. Pouget, Doctrine de la satisfaction vicaire, d’après le CurDeus homo de saint Anselme, Genève, 1875, 32 p. ; F. P. J. Sibmacher Zynem, De Anselmi et Calvini placilis de hominum per Christum apeccato redemptione inter se collatis, Utrecht, 1852, 168p. ; parmi les catholiques Dorholt, Die Lehre von der Genugthuung Christi, Paderborn, 1891, p. 201 sq. Cf. Harnack, ci-dessus, t. iii, p. 341 sq. ; Hohne, ci-dessus ; Schwane, ci-dessus, t. iii, p. 296 sq. La doctrine d’Anselme sur la nécessité de l’Incarnation est déjà regardée comme contraire à tous les Pères par l’auteur de la lettre qu’on trouve dans Migne, parmi les œuvres d’Abailard, P. L., t. CLXXvm, col. 362, dans les termes d’ailleurs les plus élogieux pour l’auteur : quem et vitse sanctitas honorât, et doctrinse singularitas ultra communem hominum mensuram extollit. Quelques scolastiques l’entendaient d’une simple convenance, et c’est encore l’opinion de Dorholt, ci-dessus, p. 201 sq. Mais et. Stentrup, dans Zeitschri/t fur kathol. Theol., Inspruck, 1832, p. 163 sq. — 4° Pour les doctrines d’Anselme, sur le pape et sur l’Église, J. Bainvel, L’idée de l’Église au moyen âge, saint Anselme dans la Science catholique, 16 février 1899, t. xiii, p. 193 sq. — 5° Sur le Monologion et le Proslogion, J. G. F. Billroth, De Anselmi Cantuariensis Proslogio et Monologio, Leipzig, 1832, 35 p. ; J. L. Klee, De S. Anselmi Cant. Proslogio et Monologio, Leipzig, 1832 ; H. Bouchitté, ci-dessus, Introduction ; sur le De veritate, article du P. Folghera, dans Revue thomiste, sept. 1900. — 6* Sur les Méditations, J. Olivier, bachelier es lettres et bachelier es sciences, Anselme, de Cantorbéry, d’après ses Méditations, thèse publiquement soutenue devant la Faculté de théologie protestante de Montauban… pour obtenir le grade de bachelier en théologie, Toulouse, 1890, 46 p. Selon l’auteur, Anselme est opposé « au catholicisme orthodoxe qui a toujours, plus ou moins, incliné vers le pélagianisme. II se rapproche de la conception protestante du salut accompli par Jésus-Christ et que le croyant s’approprie par la foi ». P. 29. — 7° Pour l’influence de saint Augustin sur saint Anselme, quelques pages dans Nourrisson : La philosophie de saint A ugustin, Paris, 1865, t. II, p. 165-169.

J. Bainvel. II. ANSELME (Argument de saint). — I. L’argument chez saint Anselme. II. Histoire de l’argument, accueil et formes diverses. III. Sens précis. IV. Critique et discussion.

I. L’argument chez saint Anselme. — L genèse. — C’est d’Anselme lui-même qu’il faut apprendre comment est né ce fameux argument. « Après avoir publié le Monologion, nous dit-il au début du Proslogion, voyant qu’il y avait là toute une chaîne de raisonnements, je me mis à chercher s’il n’y aurait pas un argument unique, qui, sans exiger d’autre preuve que lui-même, suffirait seul à établir que Dieu est, et qu’il est le souverain bien, n’ayant besoin de rien autre, et dont tout le reste a besoin pour être et pour être bien, enfin tout ce que nous croyons de la nature divine. Ma pensée y revenait sans cesse et s’y acharnait, et parfois il me semblait que j’allais saisir ce que je cherchais, parfois il se dérobait au regard de mon esprit ; enfin, de guerre lasse, je pris le parti de renoncer à une recherche sans espoir. Mais en vain j’essayais de chasser cette pensée, qui, en occupant inutilement mon esprit, pouvait me détourner d’autres objets plus profitables : plus je résistais et réagissais, plus elle se faisait importune et obsédante. Un jour donc que je m’épuisais à la repousser, dans le choc même de mes pensées s’offrit à moi ce que je n’espérais plus, et j’accueillis comme la bienvenue l’idée que je m’efforçais d’éloigner. » Proslog., proœmium, P. L., t. Clviii, col. 223. Cette idée longtemps cherchée en vain, trouvée quand on ne la cherchait plus, c’est l’argument ontologique.