Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 1.djvu/696

Cette page n’a pas encore été corrigée
1331
1330
ANSELME

1334

rions là la dernière œuvre du saint docteur. Mais il est possible aussi que l’opuscule ait été rédigé par un disciple d’Anselme, en groupant les indications éparses çà et là dans les écrits du maître. Cf. De conceptu virginali, c. xi ; De concordia, c. xi, xii, etc.

2. VOffendiculum sacerdotum, P. L., t. clviii, col. 555-556. — Simple extrait d’une lettre d’Anselme, Epist., I, 56, P. L., t. clviii, col. 1126-1128.

3. Le De nuptiis consanguineorum, P. L., t. clviii, col. 557-560. — Réponse d’Anselme à la consultation d’un évêque. La suscription porte : Anselmus Cantuariensis fralri dilecto ; la manière et les idées sont bien de lui.

4. Le Judicium de stabilitate moyiachi, P. L., t. clix, col. 333-335, serait peut-être une réponse du même genre.

5. L’Admonitio morienti, P. L., t. clviii, col. 685688, que les manuscrits donnent comme d’Anselme.

— C’est bien avec cette suavité touchante qu’il devait exhorter les mourants à mettre tout leur espoir dans les mérites de Jésus.

6. Comme le De beatitudinr, le petit traité De pace et concordia, P. L., t. clviii, col. 1015-1021, donné comme d’Anselme dans le manuscrit de Louvain, serait peut-être la rédaction d’une conférence d’Anselme. La Realencyklopàdie, 3e édit., Leipzig, 1896, t. i, p. 566, ligne 31, pour montrer que l’œuvre est d’Anselme (ou au moins d’Eadmer), renvoie à la lettre iii, 133 ; mais rien ne prouve qu’il y ait ici une allusion au De pace et concordia.

7. Flores psalmorum.

Anselme en parle dans une de ses lettres, Epist., iv, 121, t. clix, col. 266. Mais le texte ne dit pas clairement de quoi il s’agit, ni de qui est l’œuvre.

IV. CORRESPONDANCE, HOMÉLIES, MÉDITATIONS ET

prières. — i. Correspondance. — Elle comprend plus de 400 lettres espacées sur toute la vie religieuse ou épiscopale. Gerberon en a oublié quelques-unes. Histoire littéraire de la France, t. ix, p. 436. Il a parfois répété la même à deux endroits différents. Cf. Epist., ni, 53, 161.

2. Homélies et exhortations.

Nul doute possible pour la neuvième, P. L., t. clviii, col. 611-649 ; elle fut écrite par Anselme abbé. Voir ci-dessus. Pour le reste, la critique a beaucoup à faire, soit pour voir si celles qu’un a accueillies sont bien de notre Anselme, soit pour rechercher celles qui dans les recueils pourraient être de lui. Un mot de Gerberon, Censura, P. L., t. clviii, col. 26, C, et un autre de dom Ceillier, Histoire des auteurs sacrés, Paris, 1729 sq., t. xxi, c. iixxvi n. 31, p. 593, cf. c. xvi, a. 2, § 4, n. 1, p. 304, iraient à les lui ôter presque toutes pour les donner à Babion l’Anglais, ou à Hervé de Bourgdieu ; mais leur raison n’a rien de concluant, cf. Realencijklopàdie, t. i, p. 566, ligne 28. La question reste ouverte.

3. Méditations et prières. —Nous savons qu’Anselme a écrit, et cela à diverses époques, des méditations et des prières. Voir Eadmer, Vita, 1. II, n. 10, col. 56 ; Epist., I, 20 et 61. Mais de dire à coup sûr ce qui lui appartient dans les recueils si mêlés et si retouchés du moyen âge, c’est chose difficile. Gerberon se tient sur une prudente réserve. En bloc, l’œuvre est d’Anselme. Mais pour plusieurs, il y aurait lieu de reconsulter les manuscrits. La critique interne ne donne guère que des indices. Le meilleur est la façon anselmienne de pousser les idées et les sentiments en marée montante, et de mener ensemble l’activité spéculative et la prière affectueuse.

La neuvième méditation ne paraît pas être d’Anselme, mais d’Eckbert de Schonau ; la méditation tripartite 15, 16, 17, est mise en doute par Gerberon, Censura, col. 31, parce que, dit-il, Anselme n’avait qu’une sœur et que cette sœur se maria, tandis que la sœur de celui qui a terit la Méditation est restée vierge. Mais la lettre allé guée par Gerberon, Epist., iii, 07, ne prouve prs qu’Anselme n’ait jamais eu d’autre sœur que Richera.

Parmi les Oraisons, nous n’avons pas celle à saint Nicolas dont parle Anselme, Epist., ii 51 ; dans la lettre i, 20, il est question de trois longues oraisons à la sainte Vierge ; elles sont sans cloute dans notre recueil ; Gerberon conjecture que ce seraient les xnx e, L e, Lr.

Celles à saint Etienne, lxix, et à sainte Madeleine, lxxiv, sont indiquéees, Epist., iv, 121, parmi les sept dont parle Anselme ; d’autres témoignages nous disent qu’il écrivit des oraisons sur les saints, ce qui confirme la donnée des manuscrits.

Le fait que plusieurs fragments des Méditations ou Oraisons se trouvent soit dans le premier livre des Méditations longtemps attribuées à saint Augustin, soit dans le Manuale dit d’Augustin, soit dans le recueil de l’abbé Jean, ne prouve rien contre l’attribution à Anselme. Cf. Gerberon, Censura, col. 35, 38.

L’édition Migne ajoute à Gerberon une méditation sur le Miserere donnée par Mai comme inédite et comme de saint Anselme ; mais elle n’est, selon Mgr Malou, ni inédite, ni de saint Anselme. Meditaliones, préf., p. 11.

V. DE SIMILITUDIXIDUS, P. L., t. clix, col. 605-708. — Comme le De beatitudine, ce n’est pas un écrit d’Anselme ; mais ce sont ses idées, ses dits et faits, son esprit. C’est un recueil de mots, de causeries, d’instructions familières, en général sous forme de comparaisons. La rédaction est d’un familier du saint docteur, probablement d’Eadmer. Plusieurs des choses ici rapportées se trouvent déjà textuellement dans la Vie par Eadmer, ou dans VHisloria novorum. Noter aussi la ressemblance, parfois l’identité textuelle, entre les chapitres xlvii-lxxi du De simili tudinib us et le De beatitudine.

VI. ŒUVRES DOUTEUSES OU SUPPOSÉES. — i. Œuvres

en vers. — Ni le beau poème De conlemptu mundi, ni très probablement les deux autres poèmes qui suivent, P. L., t. clviii, col. 687-708, ne sont d’Anselme. Parmi les Oraisons, quelques-unes sont en rythmes assonants (10, 61) ; l’attribution est douteuse, comme aussi celle des hymnes et du Psalterium bealx Virginis, P. L., t. clviii, col. 1035-1050. — Si les vers sur Lanfranc, col. 1049-1050, sont de notre auteur, ils ne donnent pas une haute idée de ses facultés poétiques.

Le Mariale. — Dans ces dernières années, le R. P. Ragey a vivement revendiqué le Mariale pour saint Anselme. Ce serait un joli tleuron à sa couronne poétique. Mais l’attribution reste improbable. Aux autres raisons, on peut ajouter celle-ci : le Mariale appartient aux plus beaux temps de la rime double ; or tout indique que du temps d’Anselme l’assonance seule était en usage.

2. Œuvres en prose. — Sont douteux ou peu garantis : le De voluntate Dei, P. L., t. clviii, col. 581-585 ; le Tractatus asceticus, ibid., col. 1021-1035 ; VExIiortatio ad conlemptum temporalium et desiderium seternorum, ibid., col, 677-686 ; le Sermo de Passione Donnai, ibid., col. 675, 676.

Ne sont pas d’Anselme : la Méditation ix, P.L., t. clviii, col. 748-761, qui semble être d’Eckbert de Schonau, ni 1 Elucidarium (n’est pas dans Migne), ni le dialogue De Passione Domini, ni le De mensuratione crucis, ni le De conceptione bealx. Virginis (avec annexes), ni quelques autres que personne ne revendique plus pour lui.

La question critique n’a guère progressé depuis Gerberon. C’est donc à la Censura qu’il faut encore renvoyer, P. L., t. clviiï, col. 15-48. Quelques suppléments d’informatiun dans YHistoire littéraire de la France, Paris, 1750, t. ix, p. 410-453, et aussi dans dom Ceillier, Histoire générale des auteurs sacrés et ecclésiastiques, Paris, 1757, t. XXI, p. 282-339.

Éditions. — La meilleure édition complète est celle de dom Gerberon, Paris, 1075, reproduite avec quelques additions à Paris, en 1712 ; à Venise, en 1744 ; à Paris, avec beaucoup de fautes, par Migne, en 1853-1854. Sur tes éditions antérieures,