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ANNAT — ANOMEENS

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nauld et Nicole répondirent à cet ouvrage ; — Jansenius a thomistis gratiæ per seipsam efficads defensoribus condemnatus, in-4o, Paris, 1653 ; Noël de la Lane critiqua ce traité ; — Cavilli J ansenianorum contra latam in ipsos a Sede apostolica sententiam, in-4o, Paris, 1654. Il fut traduit en français et de la Lane l’attaqua. — Il serait trop long de citer tous les autres ouvrages publiés par le Père Annat en français, contre les jansénistes ; le plus considérable est La conduite de l’Église et du roi justifiée dans la condamnation de l’hérésie des jansénistes, in-4o, Paris, 1664. En 1661, il prit part à une polémique qui fut provoquée par une thèse sur l’infaillibilité du pape, soutenue le 12 décembre 1661 par le Père Jacques Coret, S. J., au collège des jésuites de Paris. Tous les tenants du gallicanisme s’élevèrent contre elle avec fureur. Le Père Annat ne put les convaincre par son Expositio theseos. Arnauld et Nicole se distinguèrent parmi ses adversaires. L’ouvrage le plus important laissé par le jésuite est Opuscida theologica ad gratiam speclantia, 3 vol. in-4o, Paris, 1666, où sont insérés quelques-uns des traités cités plus haut.

De Backer et Sommervogel, Bibl. de la C" de Jésus, t. I, col. 399-410 ; t. viii, col. 1658-1659.

C. Sommervogel.

2. ANNAT Pierre, né en 1638, mort en 1715, est le neveu du précédent. A l’exemple de son oncle, Pierre professa la philosophie à Toulouse, et s’adonna spécialement à l’étude de la théologie positive pour laquelle il composa une vaste introduction sous le nom d’Apparatus ad positivant theologiani methodicus, 2 vol. in-4o, Paris, 1700, 1705 ; Venise, 1717, 1725, 1744, 1766, 1775 ; Bamberg, 1755. Ces nombreuses éditions attestent suffisamment la valeur de l’ouvrage, bien que plusieurs de ses opinions quelque peu hasardées l’aient fait condamner par le Saint-Office le 31 janvier 1713 ; mais l’ouvrage corrigé fut autorisé par décret du 3 octobre 1714. Il se divise en 7 livres ainsi disposés : 1° nature propre de la théologie positive et de la théologie scolastique ; 2° Écriture sainte ; 3° tradition ; 4° principaux Pères de l’Église ; 5° conciles ; 6° constitutions papales et décisions de l’Église ; 7° hérésies, et, par manière d’épilogue, une dissertation détaillée sur le collège des cardinaux. L’auteur de V Apparatus était supérieur général de la congrégation de la doctrine chrétienne.

Feller, Biographie universelle, Paris, 18’15, t. III, p. Il ; Michaud, Biographie univers, anc. et mod., Paris, 1811, t. ii, p. 189 ; Glaire, Dicl. des sciences ecclésiast., Paris, 1868, t. i, p. 108 ; Hurler, Nomenclator Literarius, Inspruck, 1892 sq., t. ii, col. 710.

C. Toussaint.


ANNEGARN Joseph, né à Ostbevern, le 12 octobre 1794, professeur d’histoire ecclésiastique au lycée de Braunsberg, mort le 8 juillet 1 8 i 3. On a de lui, entre autres ouvrages, Handbuch der Patrologie, Munster, 1839.

Hurter, Nomenclator literarius, 3’édit., Inspruck, 1895, t. III, col. 1046.

A. Vacant.

ANNIBAL DES ANNIBALDI. Né à Borne, de la famille sénatoriale de ce nom. Entra dans l’ordre des frères prêcheurs, fut l’auditeur’de saint Thomas d’Aquin à Paris, y reçut la licence (1258) et la maîtrise en théologie. Peu après, maître du Sacré-Palais, cardinal du titre des Douze-Apôtres (décembre 1262), il mourut à Orviéto en 1272. Il fut lié d’une étroite amitié avec saint Thomas qui lui dédia les trois dernières parties de son exposition des quatre Évangiles d’après les Pères (Chaîne dorée). On a d’Annibal un commentaire sur les quatre livres des Sentences, longtemps attribué, à tort, à saint Thomas d’Aquin, parce qu’il est presque un résumé de l’ouvrage de ce dernier sur Pierre Lombard. Il a eu, grâce à cette confusion, un assez grand nombre d’éditions, et se trouve plusieurs fois parmi les œuvres complètes de saint Thomas. La première édition est de Bàle, 1192. Il est placé dans le t. xvii de l’édition romaine, 1570, et dans le t. xxx de l’édition Fretté, Paris, 1889.

Quétif-Echard, Scriptores ordinis prxdicatorum, t. i, p. 261 ; Hurter, Nomenclator literarius, t. iv, col. 255 ; Gregorovius, Geschichle der Stinlt Boni, Stuttgart, t. v (1865), p. 155 sq. ; Eubel, Hicrarcliia caiholica, t. i, p. 8 ; Potthast, Begesia pontiftcum romanorum, p. 1541, 1649.

P. MANDONNET.


ANNIBALE (d’) Joseph, cardinal, né le 22 septembre 1815 à Borbona, diocèse de Bieti, fut professeur au séminaire de Bieti et conquit dans cette charge, par son enseignement et ses publications, la réputation d’un théologien consommé. Il devint ensuite vicaire général de Bieti, mais ne resta que peu d’années dans ce nouveau poste. Il fut préconisé évêque titulaire de Cariste par Léon XIII, le 12 août 1881, et nommé en même temps assesseur de la S. C. du Saint-Office. Enlin, il fut créé cardinal-prêtre du titre des Saints-Boniface et Alexis, dans le consistoire du Il février 1889. Le souverain pontife, dans son allocution consistoriale, rendait au nouveau cardinal ce témoignage particulièrement élogieux : « Il est illustre par son intégrité, sa modestie et la richesse de sa doctrine. » Univers, 15 février 1889. Le cardinal d’Annibale fut préfet de la S. C. des Indulgences. Il mourut à Borbona, sa ville natale, le 18 juillet 1892. On a de lui une théologie morale publiée sous ce titre : Summula iheologise moralis, 3 vol. in-8o, Milan, 1881-1883. C’est un résumé substantiel des leçons que l’auteur professait au séminaire de Bieti. L’ouvrage est divisé en trois parties : 1° Prolégomènes ou traités généraux de la théologie morale ; — 2° Devoirs de droit naturel, communs à tous les hommes ; — 3° Devoirs particuliers aux chrétiens, touchant les choses saintes et religieuses, comme les sacrements, les fêtes, etc. Dans ce cadre, toutes les questions de morale ont trouvé place ; toutes ont une solution concise, mais nettement formulée et appuyée sur les meilleures autorités. Les notes occupent dans l’ouvrage plus de place que le texte et renferment, avec dés citations bien choisies, d’utiles références bibliographiques. Le cardinal d’Annibale écrivit aussi un Commentaire de la constitution « Apostolicse Sedis », Bieti, 1880. Ce commentaire est apprécié et a été mis à profit par la plupart des auteurs plus récents, théologiens et canonistes,

Hurter, Nomenclator literarius recentioris Iheologix catholicx, Inspruck, 1892 sq., t. iii, col. 1448.

A. Beuc.net.


ANOMEENS, secte d’ariens dont la caractéristique était le radicalisme et l’intransigeance de leurs assertions hérétiques ; aussi formèrent-ils comme l’extrême gauche du parti. Leur nom vient du mot grec àvôu.oioç, dissemblable, dont ils se servaient à l’égard de Dieu le Fils, par opposition à l’ôu-Doûa-toç des orthodoxes, à l’ipotoûs’ioç des semi-ariens, et même à l’6’u.oioç trop accentué de certains ariens plus politiques et moins intransigeants, comme Acace de Césarée et ses amis. On les appelait aussi aétiens et eunomiens, de leurs deux coryphées, Aétius et Eunomius. Les appellations d’exoucoutiens et d’hétérousiens, par lesquelles on les désigne encore, ne leur étaient pas propres, mais communes avec tous les partisans de l’arianisme strict, qui soutenaient que le Fils avait été tiré du néantt ï ovx ovtwv, et qu’il était d’une autre substance que le Père, éTepoo-jucoc. —
I. Histoire.
II. Doctrine.

I. Histoire.

Au début, les anoméens n’ont pas d’autre histoire que celle de leurs chefs, Aétius et Eunomius. Quand, sous l’empereur Constance, la division se mit parmi les adversaires de la foi de Nicée, ils firent cause commune avec les autres ariens, tant qu’il s’agit seulement d’affirmer la supériorité du Père sur le Fils ou de rejeter 1’ôu.oo-jtio ; et l’ô|j.oto’j(Ttoç, comme au troisième synode de Sirmium en 357 et au synode tenu à Anlioche l’année suivante, sous l’évêque arien Eudoxe.