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ANGELUS — ANGLICANISME

en 1603, Hartzheim, t. viii, col. 565 ; à Prague, en 1605, ibid., col. 741 ; à Constance, en 1609, Act. sanct., t. vii oct., p. 1112. Toutefois la formule actuellement en usage n’apparaît que dans l’Officium parvum B. M. V., revisé par ordre de Pie V. On le trouve dans le Manuale catholicorum de Canisius, Anvers, 1588, et dans le concile de Prague de 1605. Hartzheim, t. viii, col. 741. L’usage de cette dévotion fut définitivement fixé par Benoît XIV, en 1742, lorsqu’il prescrivit qu’au temps pascal l’Angelus serait remplacé par le Regina cæli.

Les indulgences appliquées à cet exercice de piété ont été réglées par le bref de Benoît XIV, du 14 septembre 1724, et la manière de le pratiquer fixée par un décret de Léon XIII du 15 mars 1884. Beringer, Les indulgences, Paris, 1890, t. i, p. 181-184 ; Hilgers, Manuel des indulgences, trad. par Mazoyer, Paris, 1897, p. 332-333.

Maggio, De sacris cæremoniis obiri solitis in templis præsertim circa salutationem angelicam, Palerme, 1654, p. 6-75 ; Gerberon, Dissertation sur l’Angelus, Paris, 1675 (introuvable) ; Du Cange, Glossarium med. et inf. latin., art. Angelus, Ignitegium ; Mabillon, Acta sanctorum O. S. B., Paris, 1685, t. v, præf., p. lxxvii-lxxviii ; Tiraboschi, Vetera humiliatorum monumenta, Milan, 1766, t. i, p. 229-300 ; Trombelli, dans Bourassé, Summa aurea, Paris, 1862, t. iv, col. 273-282 ; Zaccaria, Sull’Avemmaria, dans Dissertazioni varie, Rome, 1780, t. ii, p. 265-269 ; Benoit XIV, Instit. XIII, dans Opéra, Bassano, 1767, t. x, p.2931, Instit. LXI, ibid., p. 159-160 ; Binterim, Denkwùrdigkeiten der christ.-kath. Kirche, Mayence, 1831, t. vu a, p. 129-136 ; Rock, The Church ( » f our fathers, Londres, 1852, t. iii, p. 335339 ; Barraud, Lescloches, dans les Annales archéol.de Didron, 1858, p. 57-71 ; du même, LAngelus, ibid., p. 145-149 ; Acta sanctor., Paris, 1869, oct. t. vii, p. 1109-1113 ; dom U. Berlière, LAngelus, dans Messager des fidèles, 1887, p. 64-71 ; Green, dans Downside review, 1895, t. xiv, p. 279-281 ; Bridgett, Our Lady’s dowry, 3e édit., Londres, p. 216-218 ; Dict. d’archéol. chrét., t. I, col. 2068-2078. yj BERLIÈRE.

2. ANGELUS SILESIUS. Son premier nom est Jean Scheffler. Il naquit en 1621 à Brestau, de parents protestants, et se fit médecin. En 1653, il se convertit au catholicisme, entra dans l’ordre des franciscains et prit le nom d’Angelus. Il écrivit contre les luthériens et les calvinistes divers opuscules qu’il réunit en un même recueil sous le titre de Ecclesiologia, in-fol., 1677. Il a aussi composé des poésies religieuses dont plusieurs ont été adoptées comme cantiques par les protestants. Il mourut le 9 juillet 1677.

Kahlert, Angelus Silesius, Brestau, 1843 ; Linsemann, Angelus Silesius (Johannes Schaffer), Fribourg-en-Brisgau, 1876.

A. Vacant.

ANGLES Joseph, franciscain, né à Valence, mort à Rome vers 1587, enseigna la philosophie et la théologie scotistes à Valence, Lerida, Alcala et Salamanque, avec beaucoup d’éclat, et fut nommé évêque de Bosa en Sardaigne par Sixte V. Il a laissé Flores theologicarum quæstionum in libr. I Sent., 2 vol., Lyon, 1584, 1585 ; in libr. II Sent., 2 vol. in-4°, Lyon, 1587 ; Venise, 1588 ; Madrid, 1586 ; Lyon, 1596, 1597 ; Opiniones super librum IV Sent., 2 vol. in-4°, Borne, 1578 ; Turin, 1581 ; Venise, 1586 ; Burgos, 1585, édition augmentée et corrigée. Il fait connaître dans cet ouvrage les controverses entre thomistes et scotistes.

Antonio, Bibliotheca Hispana nova, Madrid, 1788, t. i ; p. 802 ; Wetzer et Welte, Kirchenlexikon, 2e édit., Fribourg-en-Brisgau, 1882, t. i, p. 852 ; Hurter, Nomenclator literarius, 2e édit., Inspruck, 1892, t. i, p. 44.

A. Vacant.

ANGLETERRE. Voir Grande-Bretagne.

ANGLICANISME. — I. Henri VIII. Le schisme. La suprématie royale. Premiers germes des 39 articles. 2. III. Élisabeth. Rupture définitive avec Borne. Les 39 articles. Les conformistes et les puritains. IV. Les Stuarts. Progrès de la haute Église. Arminianisme. Latitudinarisme. V. La dynastie de Hanovre. Rationalisme, Méthodisme, Évangélisme. VI. Le mouvement d’Oxford. L’anglo-catholicisme. VII. Quelle est actuellement la doctrine de l’Église anglicane ?

L’anglicanisme est la religion officielle de l’Angleterre, que le souverain, lors de son couronnement, jure solennellement de défendre et de maintenir. Est-ce une secte du protestantisme ? Il y a controverse à ce sujet entre anglicans. Les uns répudient toute communauté d’idées avec les protestants ; les autres proclament bien haut que l’Église anglicane est essentiellement protestante. Cette divergence d’opinions vient de la manière spéciale dont l’anglicanisme s’est formé. Il y a lieu de distinguer en effet entre l’établissement de la réformation en Angleterre, et la séparation d’avec Borne. La séparation s’est effectuée pour des motifs qui n’avaient rien de commun avec les doctrines de Luther et de Calvin ; ces doctrines ne s’introduisirent que peu à peu à la faveur de la séparation, et l’Église d’Angleterre devint protestante tout en conservant l’organisation extérieure qu’elle avait avant la réformation. Ceci donne une apparence de fondement à l’opinion de ceux qui veulent voir dans l’anglicanisme actuel la continuation de l’Église établie en Angleterre par saint Augustin. Cependant les autres sont dans le vrai ; le principe fondamental du protestantisme est le libre examen, et c’est sur le libre examen que l’anglicanisme repose ; ceux même qui se réclament le plus du titre de catholiques n’agissent pas d’après un autre principe.

Cet article n’a pas pour but de faire l’histoire de l’anglicanisme ; on se contentera d’y montrer les transformations successives de la doctrine depuis Henri VIII jusqu’à nos jours, en donnant une histoire succincte des formulaires qui contiennent cette doctrine.

Le point culminant de l’anglicanisme est l’année 1563, où furent définitivement adoptés les trente-neuf articles de religion que tout clergyman est encore aujourd’hui obligé de signer avant de recevoir les ordres ; quelques années auparavant, en 1559, le livre de la prière commune, Book of common Prayer, qui contient la liturgie officielle, avait été imposé par un acte du Parlement. C’est dans ces deux formulaires, qui reçurent alors à très peu de chose près leur forme définitive, qu’il nous faut chercher la doctrine de l’Église anglicane. Tout ce qui précède en est la préparation : ce qui suit n’est que l’histoire des controverses qui se sont élevées sur la manière de les entendre ou sur la nécessité de les conserver. Ils ont pu être laissés plus ou moins dans l’ombre à certaines époques, en somme c’est à eux qu’on en a constamment appelé pour soutenir les opinions les plus diverses et les plus contradictoires.

I. Henri VIII. Le schisme. La suprématie royale. Premiers germes des 39 articles. — 1° Le schisme.

— Beaucoup font remonter l’origine de la réforme en Angleterre jusqu’à Wiclef. Est-ce avec raison ? On sait que la tentative de Wiclef échoua ; cependant sa prédication put influer au moins indirectement sur le schisme du xvie siècle, en laissant dans les esprits un certain levain de révolte et d’indépendance qui favorisa la séparation au moment où une cause étrangère à la doctrine vint la produire. Aucun pays n’était plus éloigné que l’Angleterre de la doctrine protestante, au moment où la malheureuse passion d’Henri VIII vint ouvrir à l’hérésie les portes de ce pays, en le séparant du centre de la vérité.

Tout ce que désirait Henri VIII, c’était le divorce ; le pape ne voulant pas prononcer la nullité de son mariage, il résolut de se passer du pape. Cranmer, qu’il fit à cet effet archevêque de Cantorbéry, déclara invalide le mariage du roi avec Catherine d’Aragon, et lorsque Clément VII, le 23 mars 1531, prononça la validité du mariage, tout était prêt pour la séparation. Une formule

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