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ANGÉLIQUE (SALUTATION) — ANGELUS

fut qu’en 1568 que Pie V prescrivit aux prêtres de commencer les heures canoniales par le Pater et l’Ave dans la forme reçue aujourd’hui. Ibid. Certains rituels, dans les cérémonies du baptême, en prescrivent la récitation par les parrain et marraine, et cet usage est constaté dès le xive siècle. Corblet, Hist. du sacrement de baptême, Paris, 1882, t. ii, p. 353.

Mabillon, Acta sanct. O. S. B., sæc. v, Paris, 1685, præf., n. 119-128, p. lxxvii-lxxxii ; ce travail a été reproduit dans les Analecta juris pontificii, t. xxi, 1882, p. 410-414 ; Le Couteulx, Annales ord. cartus., Montreuil-sur-Mer, 1888, t. iii, p. 523-524 ; Trombelli, De cultu publico ab ecclesia B. M. exhibito, dans Summa aurea de laudibus B. M. V., éditée par Bourassé, Paris, Migne, t. iii et iv, 1862, 1866 ; Macri, Hierolexicon, Venise, 1735, p. 517 ; Zaccaria, Sull’ Avemmaria, dans Dissertazioni varie, Rome, 1780, t. ii, p. 242-296 ; Binterim, Denkwürdigkeiten der christl. kathol. Kirche, Mayence, 1831. t. vii, p. 125-129 : D. Rock, The church of our fathers, Londres, 1852, t. iii, p. 314-320 ; Rohault de Fleury, La sainte Vierge, Paris, 1868, t. i, p. 67-72 ; Acta sanctorum, t. vii octob. (Paris, 1869), p. 1108-1109 ; Chaillot, L’Ave Maria, dans Anal. juris pontif., t. xxi, 1882, p. 409-410 ; Barbier de Montault, L’Ave Maria du musée de Guéret, Brive, 1884, extrait du tome iv du Bulletin de la Soc. scient., hist. et arch. de la Corrèze ; Th. Esser, Geschichte des englischen Grusses, dans Histor. Jahrbuch., 1884, p. 88-116 ; Aug. Lury, L’Ave Maria, son origine et ses transformations, dans Bullet. arch. et hist. de la Soc. arch. de Tarn-et-Garonne, Montauban, 1886, t. xiv, p. 145-171 ; Bridgett, Our Lady’s dowry, 3e édit., Londres, p. 175-200.

U. Berlière.

2. ANGÉLIQUE DE L’ISLE-SUR-SORGUE, capucin de la province de Provence, se nommait dans le monde Jacques Martin. Il était né vers 1595 et entra chez les capucins le 10 septembre 1611. Lecteur de théologie et prédicateur habile dans la controverse, le P. Angélique fut presque toujours désigné comme supérieur des couvents de son ordre dans les pays calvinistes, comme Nimes, Orange et Gap. A Vinsobres, en particulier, il réduisit les ministres au silence, mais n’ayant pu arriver par là au résultat désiré, il imagina de leur présenter par écrit des thèses intitulées : L’oracle de saint Paul, leur indiquant le jour et le lieu où il les soutiendrait, mais personne ne se présenta à son appel. Le matin il se rendait au prêche et le soir il réfutait en chaire ce que le prédicant avait dit le matin. Après avoir rempli les différentes charges de son ordre, y compris celle de provincial, le P. Angélique fut, sur la fin de ses jours, nommé confesseur des capucines de Marseille, et il mourut dans l’exercice de cet emploi, victime de la contagion qui avait envahi le monastère, le 22 juillet 1650. Nous avons de lui : Controverses contre les hérétiques et principalement les calvinistes, in-4o, Nimes, 1635. — Abrégé de ces controverses, ibid., 1636. — Le nestorien d’Orange réfuté par le R. P. Angélic de l’Isle, in-8o, Avignon, 1648, p. 16-725. Cet ouvrage est dirigé contre le professeur Dérodon qui s’était avisé de vouloir restaurer le nestorianisme.

Barjavel, Dictionn. hist. de Vaucluse, 2 vol. in-8°, Carpentras, 1842, t. i, p. 62.

P. Édouard d’Alençon.

3. ANGÉLIQUE DE VICENCE, des frères mineurs, nommé Barthélémy Preati avant son entrée en religion, mourut le 10 août 1760. Outre des ouvrages ascétiques et historiques, on lui doit : 1° L’uomo addotrinato nelle piu considerabili erudizioni ecclesiastiche, cuncernenti la materia dei sacramenti, 5 vol. in-8o, Vérone, 1746-1760 ; 2° L’arte magica dimostrata, in-8o, Venise, 1751.

Hurter, Nomenclator literarius, 2e édit., Inspruck, 1893, t. ii, col. 1309.

A. Vacant.

ANGELIS (de) Alexandre, jésuite italien, né à Spolète en 1562, admis dans la compagnie le 18 octobre 1581, professa la philosophie, la théologie et fut préfet des études au collège romain. Il mourut à Ferrare le 10 septembre 1620. — In astrologos coniectores libri quinque, Lyon, 1621, 1650, in-4o ; Borne, 1615, 1676, in-4o ; Anvers, 1646, in-fol.

De Backer et Sommervogel, Bibl. de la Cie de Jésus, t. i, col. 387 ; t. viii, col. 1653.

C. Sommervogel.

2. ANGELIS (de) Barbarinus est auteur d’un ouvrage intitulé : Aristoteles redivivus in entis et naturæ systemate contra Atomistas, in-fol., Catane, 1741, dans lequel il combat en particulier E. Maignan et traite de l’eucharistie et de la transsubstantiation.

Hurter, Nomenclator literarius, t. ii, col. 1307.

P. Édouard d’Alençon.

1. ANGELUS. — I. Sonnerie du soir. II. Sonnerie du matin. III. Sonnerie de midi. IV. Fusion en une seule dévotion.

La pratique de vénérer le mystère de l’incarnation par prières spéciales au son de la cloche le matin, à midi et le soir, s’est développée graduellement dans l’Église. C’est sans aucun fondement qu’on attribue au pape Urbain II, lors du concile de Clermont, en 1095, l’origine de l’Angelus, pratique pieuse qui aurait été ensuite restaurée par Grégoire IX ou par Honorius III. Arn. Wion, Lignum vitæ, Venise, 1595, l. V, c. xx, embl. 3, part. II, p. 655 ; Genebrard, Chronogr. sacra, Cologne, 1581, l. VI, p. 965 ; Ciaconius, Hist. pont. rom., Rome, 1677, t. ii, p. 70.

I. Sonnerie du soir. — Il est plus probable que cette pratique, qui a dû s’établir peu à peu dans la seconde moitié du xiiie siècle, se rattache à l’usage du couvre-feu, à la sonnerie qui donnait le signal d’éteindre les feux. Ce signal, d’origine purement civile, était propre à attirer l’attention des fidèles.

Quelques auteurs font honneur de cette dévotion à saint Bonaventure. Dans un chapitre de son ordre, tenu en 1269, il aurait introduit l’usage de sonner après complies, et ordonné à tous les prêtres de son ordre d’exhorter les fidèles à vénérer le mystère de l’incarnation en récitant trois Ave Maria, au triple son de la cloche du soir. Octavien de Martini, Orat. ad Sixt. IV, n. 10, Acta sanct., jul. t. ii, p. 790 ; Vita auct. Petr. Galesino, n. 52, ibid., p. 812 ; Wadding, Annal, minor., ad ann. 1269, n. 4. Mais on doute de l’exactitude de cette assertion. Act. sanct., loc. cit., p. 818 ; Tiraboschi, t. i, p. 299. Il parait plus probable que c’est à Milan que cet usage se rencontre pour la première fois : Bonvicino de Riva, de l’ordre des humiliés, aurait introduit cette sonnerie de l’Ave à Milan et dans le territoire de cette ville vers 1296. Inscript. tumul., dans Tiraboschi, t. i, p. 299.

Cette dévotion se répandit peu à peu dans la chrétienté au commencement du xive siècle. En 1307, l’archevêque de Gran prescrivit l’usage de la sonnerie du soir, avec récitation de l’Ave Maria, pour les églises de Hongrie. Knauz, Monum. eccles. Strigon., Gran, 1882, t. ii, n. 619. Une lettre d’indulgence accordée par des évêques de résidence à Avignon, en 1317, pour l’abbaye de Monsee, du diocèse de Passau, Chronic. Lunælac., Stadt am Hof, 1748, p. 166, 170, et pour l’église de Saint-Wolgang, qui en dépendait, en fait mention. On signale également cet usage en France, où Clément V l’aurait autorisé pendant son séjour à Carpentras. Act. sanct., t. vii oct, p. 1111. Il existait dans le diocèse de Saintes, quand Jean XXII, par un acte daté d’Avignon, le 13 octobre 1318, approuva l’usage de réciter trois fois l’Ave Maria à l’heure du couvre-feu et y attacha des indulgences, Baronius, Annal., a. 1318, n. 58, Bar-le-Duc, 1872, t. xxiv, p. 104, et, par une autre lettre du 7 mai 1327, adressée à Ange, évoque de Viterbe, son vicaire à Borne, en prescrivit l’introduction dans cette ville. Ibid., n. 54, t. xxiv, p. 336. A partir de cette époque, les lettres d’indulgences, accordées par des évêques de résidence à la cour pontificale, mentionnent la sonnerie du soir et l’usage de réciter à