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ANDRÉ — ANDRE DE CRÊTE

été publié au même lieu plusieurs années plus tard. Quétif-Echard, Scrip. ord. prsed., t. ii p. 800 ; Hurter, Nomenclator literarius, t. ii col. 869.

P. MANDONNET.

4. ANDRÉ Jean, né à Xativa ou San Felipe, dans le royaume de Valence. Musulman d’origine, il embrassa la religion chrétienne en 1587 et reçut la prêtrise. Après la prise de Grenade, il vint en cette ville à la demande de Ferdinand le Catholique et travailla non sans succès à la conversion des Maures. On lui doit une traduction du Coran en langue espagnole. Pans un autre ouvrage, Confusion de la secta mahamctana, in-8°, Séville, 1537, il relève les erreurs, les contradictions et les absurdités du mahométisme. Ce livre, traduit en diverses langues, en français par Guy Le Fèvre de la Boderie (1574), est fréquemment cité par les auteurs qui ont écrit contre le mahométisme.

M. Antonio, Bibliotheca Hispana vêtus, Madrid, 1788, t. Il ; Hurter, Nomenclator literarius, Inspruck, 1899, t. iv ; Moreri, Grand Dictionnaire ; Brunet, Manuel du libraire, Paris, 1842.

V. Oblet.

5. ANDRÉ DE CÉSARÉE. On n’a pas encore déterminé à quelle époque vivait cet archevêque de Césarée en Cappadoce. Les dates données flottent entre le Ve et le IXe siècle ; il est plus probable cependant qu’il a écrit dans la seconde moitié du vie siècle. La mention du pseudo-Aréopagitedont les écrits apparaissent vers 533, les allusions aux invasions des Huns qui dévastèrent la Cappadoce en 508, le silence sur Origène provoqué par les querelles origénistes de Palestine, 521-551, le style et le contenu de son ouvrage en sont des preuves suffisantes. André a écrit le premier commentaire en grec sur l’Apocalypse, qu’Arélas, son successeur sur le siège de Césarée, a pillé vers l’an 895 et auquel les exégètes byzantins se reportent toujours comme à une mine inépuisable. André y développe le triple sens historique ou littéral, tropologique et anagogique qui répond, selon lui, à la triple division du composé humain, le corps, l’âme et l’esprit. Il affirme expressément, et à plusieurs reprises, l’inspiration de l’Apocalypse en se basant sur les témoignages des anciens comme Papias, Irénée, Hippolyte, Méthodius et autres écrivains d’égale importance, qui reconnaissaient également l’apôtre saint Jean comme l’auteur de ce livre. A ce titre, le commentaire d’André est des plus précieux, pour les nombreux extraits qu’il nous fournit des premiers Pères de l’Église grecque, qui avaient approfondi avant lui la question du livre scellé et dont les ouvrages n’ont pas été retrouvés. L’édition grecque du commentaire sur l’Apocalypse avec traduction latine de Peltan en 1596 a été reproduite dans P. G., t. evi, col. 215-486.

Sur la vie d’André et les éditions de son ouvrage voir Krumbacher, Geschichte der byzantinischen Literatur, Munich, 1897, p. 129-131 ; Heinrich, Real-Encyklopddie, Leipzig, 1896, t. i, p. 514-516 ; Welte, Kirchenlexikon, t. i, col. 830-832.

S. Vailhé.

6. ANDRÉ DE CONSTANTINOPLE, dit ausside Péra, archevêque de Colosses-Rhodes. Ce personnage, un de ceux qui ont travaillé le plus activement à l’union des Églises grecque et latine depuis le concile de Constance jusqu’après celui de Florence, était Grec d’origine, de langue et de religion. Étant déjà très versé dans la littérature de sa nation, il abandonna le schisme et entra dans l’ordre des frères-prêcheurs. II appartint à la congrégation des frères pérégrinants pour le Christ, destinée à l’évangélisation de l’Asie, et résida au couvent de Péra, faubourg de Constantinople. Eudémon-Jean, délégué de Manuel II Paléologue près du concile de Constance, s’adjoignit André qui gagna aux Grecs les bonnes grâces de Martin V et servit d’interprète aux ambassadeurs de l’empereur d’Orient. Il prononça devant le pape et le concile un discours en faveur de l’union. Andréas Constantinopolitanus f rater ord.

pred. Sermo recitatus Constanlie tempore concilii generalis. Incip. : Si quis vestrum, Vienne, Bibl. impér., Latins, 5102, fol. 26-31.

André accompagna les envoyés grecs en Italie, et le 10 juin 1426, Martin V le nomma ambassadeur auprès de l’empereur d’Orient. Ses lettres de créance lui donnent le titre de vicaire général de la Société des frères pérégrinants et des frères unis d’Arménie, titre qu’il possédait peut-être avant cette date. Il est alors aussi qualifié de Maître du Sacré Palais. Il remplit cet office de 1425 à 1432. André ramena de Constantinople les délégués de Jean Paléologue II, et négocia, près de Martin V, les conditions à la venue des grecs en Italie. Martin V, sans doute pour récompenser ses services, le nomma à l’évêché de Sutri, 28 février 1429, mais il ne prit pas possession de ce siège. Par contre, Eugène IV le désigna, 2 mai 1432, pour l’archevêché de Rhodes, ou de Colosses, comme disaient les latins en souvenir du colosse de Rhodes.

André fit partie de l’ambassade que le pape envoya à Râle pour arrêter le mouvement schismatique du concile. L’ambassade y séjourna du 14 août au 10 septembre 1432. André prononça, le 21 août, en faveur des droits pontificaux, un discours édité parmi les actes du concile.

Nous retrouvons l’archevêque de Rhodes pendant l’automne de 1438 au concile de Ferrare où les deux Églises latine et grecque sont en présence pour discuter la question de leur union. André est un des commissaires désignés par les latins pour disputer avec les grecs. C’est lui qui prononce, le 11 octobre, le discours d’ouverture, et supporte plus particulièrement le poids des disputes avec Bessarion et Marc Eugenicus d’Éphèse sur la question de l’introduction du Filioque dans le symbole des latins. André accompagna le concile à Florence, lors de sa translation, mais y eut peu d’activité. Il est parmi les Pères signataires du décret final, 6 juillet 1439.

A la suite du concile, Eugène IV envoya l’archevêque de Rhodes comme légat en Orient afin de travailler à la réunion des Églises qui n’avaient pas encore conclu l’union. Ses travaux furent couronnés de succès, car Eugène IV, dans des lettres du mois d’août 1445, constate que les efforts d’André ont ramené à l’unité ecclésiastique Timothée, métropolitain des Chaldéens, et Élie, évêque des maronites. Depuis 1445 on perd la trace d’André de Constantinople.

Indépendamment de son activité littéraire dans les conciles, André a composé en grec deux traités restés manuscrits, mais conservés dans la bibliothèque vaticane. Ils sont relatifs aux débats avec les grecs. Le premier, adressé à Bessarion, est relatif à l’essence et à l’opération divine d’après saint Thomas :’AvSpso-j àp ; (tEiu<TX07tou’Pôoou ânoloyla àTroSïXTtXY) oltz’o tûv <rjy-Y (jau-u, âTiov tou fLaxapc’rou ®w[j.â npoç rbv u.£Tpo7roXi— : r ; v Nixocca ; Burcrapiova uspi xriç Œia ; oùuîa ; xaî èvepye’iaç. Le second est un dialogue dédié aux citoyens de Méthone et composé pour réfuter la lettre que Marc d’Éphèse avait adressée à Georges Scholarius contre les rites et les sacrifices de l’Église romaine :’AvSpfo-j’Pôoou xoù Mdepxov’Eçîdiou SiiXoyoç. Marc répondit à André dans son’Avrtppvynxô ; .

Quétif-Echard, Scrip. ord. prsed., t. I, p. 801 ; E. Cecconi, Studi storici sul concilio di Firenze, Florence, 1869, p. 14-15, 26-27, 33-34, XXVII-XXXI ; Bull. nrd. prsed., t. iii, p. 143, 197, 209 ; C. Eubel, Hierarchia catholica, t. I, p. 495 ; Monumenta conciliorum generatium seculi decimi quinti, Vienne, t. i, 1858, p. 118 ; A. Bzovius, Annales ecclesiastici, ad ann. 1432, n. 27-50, 75 ; Raynaldi, Annales ecclesiastici, ad ann. 1441, n. 6 ; 1445, n. 21 ; J. Haller, Concilium Baêiiiense, Bàle, t. ii 1897, p. 194-217 ; Hardouin, Concil., t. IX, passim ; Mansi, Concil., t. xxix, xxxi, passim ; Migne, P. G., t. clx, col. 1075.

P. Mandonnet.

7. ANDRÉ DE CRÈTE (Saint) naquit à Damas vers le milieu du viie siècle et embrassa la vie monastique