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AMERIQUE LATINE

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tembre 1899, une lettre aux évêques pour leur recommander l’érection des séminaires demandée déjà par le concile plénier dont nous avons parlé. Il insiste sur ce point qu’il faut procurer à ces établissements une maison de campagne pour empêcher que les jeunes gens retournent dans leurs familles pendant les vacances : ce qui serait pour eux très dommageable à cause des périls auxquels ils se trouveraient exposés. Abordant la question du budget des cultes, il dit qu’anciennement le gouvernement rétribuait le clergé, mais qu’aujourd’hui la charité des fidèles doit remplir ce devoir négligé par l’État. Il préconise à cet effet la formation de caisses diocésaines alimentées par les oblations des fidèles, la contribution des cures riches qui existent encore en diverses parties du Brésil, et surtout la création de confréries qui viendraient en aide au clergé. Le pape exprime encore le désir que les prêtres s’occupent des œuvres de presse, ne laissant point entre les mains d’adversaires une arme qui peut porter des coups si terribles ; il ajoute qu’il serait désirable que les catholiques convaincus et les membres les plus marquants du clergé brésilien pussent entrer au Parlement, pourvu que ce ne fût point par ambition, mais pour procurer le bien de la religion dans leur pays. Telle est en quelques mots cette lettre qui trace un programme d’action au Brésil catholique.

Ce qui donne beaucoup à espérer pour le relèvement religieux de cette contrée, c’est le nombre toujours croissant de communautés d’hommes et de femmes qui viennent s’y établir et y prospèrent. Les bénédictins du Brésil, qui n’étaient plus qu’une ombre, se recrutent de nouveau. Les jésuites, les dominicains, les franciscains, les lazaristes, les salésiens, ces derniers surtout, se sont énormément développés. Ils s’occupent de l’éducation des jeunes gens. Ces instituts religieux envoient aussi des missionnaires au milieu des Indiens encore païens. Les sœurs de charité, les dames de Sion, les franciscaines de Hollande, les religieuses de Saint-Joseph de Cluny, les sœurs Dorothée de Borne se consacrent à l’éducation des jeunes filles.

L’histoire de la hiérarchie ecclésiastique du Brésil se divise en quatre époques différentes. Le siège de Bahia est fondé le premier, puis Innocent XI, en 1676, érige les diocèses de Bio-Janeiro, Pernambuco et Maranho (ce dernier l’année suivante). C’est la première époque. Cent ans après, Benoît XIV, en 1746, fait une seconde érection de diocèses à Saint-Paul, Marianna, Goyaz et Cuyaba. Dans une troisième époque Léon XII et Pie IX font des érections isolées de quelques évêchés. Léon XIII dans sa bulle Ad universas orbis ecclesias, du 27 mai 1892, revient aux traditions de ses prédécesseurs. Il érige Rio-Janeiro en métropole, fonde quatre évêchés nouveaux, les Amazones, Parahyba, Nictheroy ou Petropolis, et Curityba de Parana.

Le Brésil se trouve ainsi divisé en deux provinces ecclésiastiques ; Bahia, siège non seulement métropoli tain, mais encore primatial, qui a sous sa juridiction Amazones ou Manaos, Belem de Para, Fortalezza, Goyaz, Saint-Louis de Maragnano, Olinda et Parahyba. Cette province comprend tout le nord du Brésil. Le sud compose la province ecclésiastique de Bio-Janeiro, qui a sous sa dépendance Cujaba, Curityba, Diamantino, Marianna ou Minas-Geraës, Petropolis, Saint-Paul, Saint-Pierre de Bio-Grande, et Espirito-Santo.

Signalons à Bahia un séminaire diocésain, qui ne fut fondé qu’au commencement du siècle par le franciscain Damase de Abreu Vieira ; à Amazones ou Manaos, un séminaire, une communauté religieuse et 105 écoles catholiques ; à Belem de Para, un séminaire, 6 collèges, et 5 écoles catholiques avec une population de 1320 élèves ; à Goyaz, 3 communautés d’hommes, une de femmes, et un séminaire ; à Curityba de Parana, 2 communautés de religieux, 3 de religieuses, 1 sémimaire, 2 collèges et une école catholique contenant 350 élèves ; à Petropolis, 1 collège et 4 écoles catholiques, avec 380 élèves ; à Saint-Paul du Brésil, 7 communautés d’hommes, 4 de femmes, 1 séminaire, 3 collèges et 36 écoles catholiques ; à Saint-Pierre de Bio-Grande, 4 communautés d’hommes, 3 de femmes, 1 séminaire, 6 collèges et 203 écoles catholiques qui formeront la base du renouvellement religieux de ce diocèse, grand comme un royaume de l’Europe.

XVIII. Venezuela. — Les territoires que l’on comprend sous le nom de Guyane française, hollandaise et anglaise ne faisant point partie de l’Amérique latine, nous les traversons et arrivons plus au nord, au Venezuela. Ce territoire mesure 1 043900 kilomètres carrés (le double de la France), mais n’a qu’une population de 2238 900 habitants. Il reçut des Espagnols le nom de Venezuela, ou petite Venise, à cause de la ressemblance qu’offraient, les lagunes de Maracaibo avec celles de Venise et de Chioggia. Il appartint aux Espagnols jusqu’à 1822. Ceux-ci ne se laissèrent pas arracher ces belles provinces sans lutte, mais malgré leurs efforts l’indépendance de ces États fut proclamée. Le Venezuela fit d’abord partie de la république fédérative de Colombie dont il constitua l’État oriental, puis devint complètement autonome en 1863. Il est régi par une constitution élaborée en 1881.

Le pays forme une province ecclésiastique, celle de Venezuela ou Caracas, avec 5 sièges sull’ragants : Barquisimeto, Calabozzo, Nueva-Guyana ou Angostura, Merida et Zulia. Le clergé riche sous la domination espagnole a été dépouillé de ses biens sous la république, qui se contente de lui servir une rente.

XIX. Tableau statistique. — Presque toutes les données de ce tableau nous ont été fournies par l’Annuario ecclesiastico, Borne, 1900. Nous avons emprunté à Werner, Orbis terrarum catholicus, Fribourg-en-. Brisgau, 1890, les renseignements omis dans VA nnuario ecclesiastico. Les chiffres tirés de Werner sont suivis d’une astérisque (’).