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AMÉRIQUE (ÉTATS-UNIS D’). CATHOLICISME

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Séminaires diocésains et scolasticats religieux.


11 y a aujourd’hui, aux États-Unis, 129 séminaires ecclésiastiques, y compris les scolasticats des différents ordres religieux. Les séminaires diocésains proprement dits sont au nomlire de trente comprenant 2630 élèves. Les scolasticats d’ordres religieux donnent un nombre de 1998 étudiants ecclésiastiques en philosophie et théologie. Les principaux sont ceux de Baltimore, New-York, IJoston, Philadelphie, Mihvaukee, Niagara, Brooklyn, Saint-Paul, Saint-Louis, San-Francisco, Fort-Wayne, Louisville, Bochester.

Collèges américains en Europe.

De plus, l’Eglise américaine possède en Europe deux collèges où les évêques envoient chaque année un certain nombre d’élèves ecclésiastiques : à Borne, le collège national des États-Unis, fondé par Pie IX en 1859 et élevé au rang de collège pontifical par Léon XIII, compte 60 à 80 élèves ; à Louvain.le collège américain del’Immaculée-Conception, fondé par l’épiscopat des États-Unis avec l’approbation du cardinal de Malines et placé sous le patronage des évêques de Belgique, réunit 80 à 90 élèves.

iv. écoles catholiques. — La question des écoles paroissiales a été l’objet d’une attention particulière dans tous les conciles de l’Église américaine. Déjà en 1840, en plein mouvement de know nothingism, le problème s’était présenté avec toutes ses difficultés. D’après le Sclwol act de l’assemblée législative de New— York, 1812, les écoles catholiques devaient recevoir leur quote-part des fonds publics. Peu à peu, une association protestante avait fini par les exclure de la distribution des ressources. La fameuse défense des droits de l’Église devant le gouvernement, par Ma r Hughes (1840), ne put obtenir pleine justice. Mais, depuis lors, les commissions directrices de l’enseignement primaire sont nommées par le suffrage universel, et les catholiques participent comme électeurs à la formation de ces conseils scolaires dont dépend le choix des instituteurs. Cf. Hassard, Vie de Ma r Hughes, p. 223. La neutralité des écoles de l’État ne revêt point, aux États-Unis, un caractère d’antagonisme contre l’Eglise. Néanmoins, les évêques et les souverains pontifes Pie IX et Léon XIII n’ont jamais consenti à permettre de séparer l’éducation religieuse de l’instruction ; ils ont constamment recommandé l’érection d’écoles catholiques dans la mesure des ressources dont on pouvait disposer. A l’occasion d’un système particulier d’écoles inauguré par Ms r Ireland, à Faribault, dans le Minnesota, un débat assez vif s’engagea entre les catholiques. Cf. vicomte de Meaux, p. 216. Il ne fut terminé que par l’intervention de M’J r Satolli, délégué du souverain pontife. Dans une assemblée des archevêques, les décrets des deux derniers conciles nationaux furent condensés en quatorze propositions qui règlent la conduite du clergé par rapport à l’établissement et à la direction des écoles paroissiales. Cf. Satolli, Loyalty to church and state, Baltimore, 1895, p. 29-50.

Il existe dans chaque diocèse une commission d’examinateurs des écoles et un inspecteur général, chargé de présenter à l’évêque un compte rendu annuel de l’état des écoles catholiques. On compte actuellement, dans les différents diocèses des États-Unis, 3811 écoles paroissiales, 662 pensionnats de filles et 178 collèges de garçons ; 854553 élèves fréquentent les collèges ou écoles catholiques.

V. PRESSE ET PUBLICATIONS CATHOLIQUES.

On peut

dire que la presse catholique n’a pas plus d’un demisiècle d’existence aux États-Unis. Dans la période coloniale, depuis 1675 jusqu’à la fin du xviiie siècle, l’état d’oppression des catholiques ne leur permettait pas même d’avoir une imprimerie : les prêtres étaient souvent obligés de copier les missels dont ils se servaient. Après la Bévolution américaine, les travaux accablants des missions ne favorisèrent pas non plus la diftusion de la littérature religieuse. Mais, à mesure que l’Église

s’affermit et que le nombre des fidèles s’accrut, l’activité intellectuelle des catholiques se fit jour dans d’importantes publications. Mar Éngland, Mur Kenrick, Mu r Hughes, Ma r Spalding, au sein de la hiérarchie, se distinguèrent par leurs ouvrages de théologie et de controverse. Brownson édita sa revue littéraire et philosophique. Gil Mary Shea a mérité, par le nombre et la valeur de ses œuvres, le titre d’historien de l’Eglise américaine. Plus récemment, le P. Hecker et le cardinal Gibbons se sont fait un nom dans la littérature religieuse. Malgré des lacunes qu’elle reconnaît d’ailleurs volontiers, la presse catholique joue actuellement un rôle des plus importants aux États-Unis. Elle possède 158 journaux hebdomadaires, 67 publications mensuelles, 10 feuilles quotidiennes et 6 grandes revues, dont les principales sont le Cat/iolic quarterly revieiv, de Philadelphie, le Catholic world, fondé à New— York par les paulistes, et VAmerican ecclesiastical review, publié par le grand séminaire de Philadelphie : cette dernière revue est destinée au clergé et a trait aux sciences ecclésiastiques. Chaque œuvre tend à avoir son journal, et les bulletins paroissiaux se multiplient tous les ans. Au progrès de la presse se rattache intimement l’organisation des bibliothèques et des cabinets de lecture qui font pénétrer dans la société les saines intluences de la littérature orthodoxe. A New-York, outre les bibliothèques « circulantes », une collection de trente-six mille volumes est mise par la cathédrale à la disposition de tous ceux qui désirent s’instruire. Dans la même ville, il existe une réunion de censeurs catholiques auxquels les éditeurs protestants eux-mêmes ne dédaignent pas d’avoir recours : l’approbation des censeurs est un brevet d’orthodoxie pour leurs publications.

VI. associations et ceiicles.

La liberté d’association est un fait caractéristique de la situation de l’Église d’Amérique. A tous les grands intérêts religieux, moraux ou sociaux se rattachent des associations qui vont se ramifiant en groupes d’œuvres de toute sorte sur tous les points du territoire. Parmi les principales associations, on compte celles qui concernent la diffusion de la foi (voir plus bas), les reading circles mentionnés plus haut, les associations de bienfaisance, de tempérance et de secours mutuels, comme The catholic total abstinence union of America qui compte 80348 membres divisés en 985 groupes secondaires, sous la présidence générale de Ma 1’Tierney, évêque de Hartford ; The catholic benevolent légion, parmi les Irlandais ; The catholic truth society, pour la diffusion des bons livres et l’apologétique catholique ; The catholic young me’n association, analogue à la société protestante The Christian young men association et répandue à travers tous les États-Unis dans le but de favoriser les relations sociales des jeunes catholiques et de les affermir dans la foi ; les associations exclusivement religieuses comme la Ligue du Sacré-Cœur, l’Apostolat de la prière dont le siège est à New— York et qui a des membres dans tous les diocèses des États-Unis, l’Union apostolique du clergé établie d’abord en France par M. Lebeurier. Cette association ecclésiastique a son centre à New— York et existe dans les archidiocèses de Baltimore, Boston, Cincinnati, Dubuque, New-Y’ork, Portland, San-Francisco, Saint-Louis et dans 11 diocèses. La ligue eucharistique des prêtres, qui publie un journal mensuel sous le titre d’Emmanuel, a son centre à Covington ; Ma 1’Mæs, évêque de cette ville, en est le directeur général ; elle a des membres dans 13 archidiocèses et 49 diocèses. Le congrès qui s’est formé à Louisville en 1897 a puissamment contribué à l’extension des conférences de Saint-Vincent de Paul. La seule circonscription de New-York ne compte pas moins de 412 conférences. Des conseils centraux existent à Boston, Providence, Springfield, Washington, Chicago, Saint-Louis, la Nouvelle-Orléans, Philadelphie et autres grandes villes des États. Dans les