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AMÉRIQUE (ÉTATS-UNIS D’). CATHOLICISME

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diennes ; les sœurs de Sainte-Anne du Canada s’y occupent des écoles et de cinq institutions de charité.

II. ORDRES RELIGIEUX ET CONGRÉGATIONS.

La prodigieuse expansion qu’ont prise dans ces derniers temps les ordres religieux d’hommes et de femmes n’est pas une des marques les moins significatives de la vigueur religieuse de l’Église américaine. Tous les ordres que possède l’Europe occidentale sont maintenant naturalisés aux États-Unis, excepté les chartreux. Plusieurs congrégations y ont même pris naissance : la congrégation des sœurs ohlates de Saint-François, fondée en 1810 par un prêtre sulpicien, M. Joubert, pour la direction des écoles nègres ; celle des sœurs de charité de M me Seton ; la société des paulistes, fondée par le P. Hecker pour la conversion des protestants (cf. Herwitt, Vie du P. Hecker, New-York, 1889) ; enfin, la branche américaine des pères joséphiles pour l’évangélisation des nègres. Outre ses missions, cette dernière congrégation dirige aujourd’hui deux séminaires, un collège, de nombreuses écoles et quelques paroisses. Cf. le petit ouvrage du P. Slattery, supérieur général des joséphites en Amérique, Our Africa, Baltimore, 1875. Il y a actuellement aux Etats-Unis quarante —cinq congrégations religieuses d’hommes et quatre-vingt-quinze de femmes. Trente-six sont d’origine française. Ce sont les cisterciens réformés ou trappistes, les frères maristes, les pères assomptionnistes, la congrégation de la Sainte-Croix, les pères du Saint-Esprit, la société de Marie, les pères oblats de MarieImmaculée, les pères oblats du Sacré-Cœur (Pontigny), les missionnaires du Sacré-Cœur (Issoudun), les frères du Sacré-Cœur (le Puy), les pères missionnaires de la Salette, la communauté de Saint-Viateur (Lyon), les petites sœurs de l’Assomption ( Paris), les sœurs de Notre-Dame de BonSecours (Troyes), les sœurs du Bon-Secours (Paris), les sœurs de Saint-Vincent-de-Paul, les fidèles compagnes de Jésus (Paris), les sœurs du Bon-Pasteur (Angers), la société des auxiliatrices des âmes du purgatoire (Paris), les dames du Cénacle (Paris), les sœurs servantes du Sacré-Cœur de Marie (Lyon), les sœurs de Saint-Joseph de Cluny, les sœurs de Saint-Joseph (Chambéry), les petites sœurs des pauvres, les dames du Sacré-Cœur, les filles de Notre-Dame de Sion, les filles du Cœur-Immaculé de Marie, la sainte union du Sacré-Cœur (Douai), les religieuses de la Visitation, les sœurs de la Croix et des Sept-Douleurs, les prêtres de Saint-Sulpice, les pères de la Miséricorde.

//L UNIVERSITÉS CATHOLIQUES ET SÉMINAIRES. — On

distingue plusieurs classes d’institutions qui ont le titre d’universités.

Université catholique de Washington.

Il faut placer en premier lieu l’université catholique établie à Washington, sous la juridiction immédiate de la hiérarchie ecclésiastique. Le cardinal de Baltimore en est le chancelier de droit. M’J r Conaty a succédé à M’J r Keane comme recteur. Les bâtiments spacieux se trouvent à trois milles de Washington, dans un des faubourgs de la ville. Fondée en 1888, l’université catholique possède aujourd’hui les trois facultés de droit, de philosophie el de théologie, qui doivent se compléter un jour par la créalion de la faculté de médecine. La faculté de théologie comprend quatre branches d’études ecclésiastiques avec leurs chaires respectives : les sciences bibliques et le cours de langues orientales sémitiques, la théologie dogmatique et la théologie morale auxquelles il faut joindre la théologie ascétique, les sciences historiques dans leur connexion avec l’apologétique et la patrologie. Sept professeurs, plusieurs agrégés et conférenciers enseignent dans cette faculté. Neuf professeurs, quatre agrégés et plusieurs répétiteurs forment la faculté des lettres ou de philosophie à laquelle se rattachent les chaires de philosophie morale, de sciences naturelles et exactes, de littérature grecque et de littérature anglaise. Outre les cours de droit civil et de droit romain, la fa culté de droit comprend les diverses sciences sociales, économiques et politiques qui lui permettent d’exercer une influence croissante sur la jeunesse laïque. Un enseignement technologique ou de mathématiques appliquées est adjoint à ces trois facultés. Le nombre des élèves est, pour l’année 1900, de 176. L’afliliation à l’université de plusieurs collèges et séminaires de différents diocèses et les assemblées générales des professeurs de diverses institutions ecclésiastiques sous la présidence du recteur de l’université provoquent à travers tout le pays une émulation croissante, et permettent d’espérer cette unité d’enseignement qui sera plus tard la force de l’Eglise américaine. Le Bulletin de l’université, avril 1900, annonçait les questions relatives à l’unité d’enseignement qui devaient se traiter en 1900. dans le congrès des professeurs. Autour des bâtiments de l’université, se sont groupés plusieurs collèges ou noviciats d’ordre religieux qui en suivent les cours, comme le collège de Saint-Thomas, dirigé par les Pères paulistes, le collège des Pères maristes et celui des Pères de SainteCroix, le collège de Terre-Sainte sous la direction des Pères franciscains de Jérusalem. L’université de Washington fait déjà sentir son action dans les Summer schools et les Winter schools, ou écoles d’hiver et d’été. On appelle de ce nom des réunions de professeurs, d’ecclésiastiques, et de laïques de toute condition, qui ont lieu pendant les deux saisons de vacances dans des villes déterminées. Des orateurs de choix y donnent des conférences sur toutes les grandes questions religieuses, scientifiques ou historiques. Consciente de sa mission providentielle en face de l’agnosticisme de notre siècle et des exigences actuelles de l’apologétique chrétienne, l’université catholique américaine se prépare dans le travail à la formation sérieuse d’un clergé et d’une jeunesse d’élite. Cf. Year-Book, 1897, 1898, 1899, ouvnnuaires de l’université publiés à Washington, et les bulletins trimestriels où elle donne un compte rendu de ses travaux.

Universités de Georgetown et de Fort-Wayne.


Tout près de l’université de Washington, se trouve l’université des Pères jésuites de Georgetown. Fondée en 1789, elle possède aujourd’hui un collège préparatoire, une école de médecine, des cours de droit et de lettres. A cette classe d’établissements religieux appartient l’université de Notre-Dame à Fort-Wayne dans l’Indiana. Établie en 1842 sous la direction des Pères de SainteCroix, et reconnue par l’État, cette université donne treize cours de droit, de sciences commerciales et de littérature ; elle compte près de 800 élèves.

3° Séminaires de théolugie et collèges secondaires, conférant les g rades académiques. — Le troisième groupe d’institutions à titre universitaire se compose des séminaires de théologie et des collèges secondaires qui ont reçu, soit de Borne, soit de l’Etat, le pouvoir de conférer tous les grades académiques dans leurs facultés respectives. Le plus ancien séminaire est celui de Baltimore, dirigé par les sulpiciens. Pie VII, en 1810, lui accorda les privilèges des universités romaines. En 1803, l’État éleva le collège qui lui était attaché au rang d’université de l’État avec pouvoir de conférer tous les honneurs universitaires dans la facultc des lettres. Les deux établissements se complètent l’un l’autre et forment aujourd’hui dans le diocèse de Baltimore l’université de Sainte-Marie qui compte environ 550 élèves. Les autres institutions sont les séminaires théologiques de Niagara et de Brooklyn confiés aux Pères lazaristes, le collège des Pères jésuites et leur noviciat de Saint-Louis composés de 375 élèves et de 92 novices, les collèges de Fordham el de Saint-François, dans le diocèse de New-York, sous la direction de la Compagnie de Jésus ; près de 900 élèves reçoivent, dans ces deux grands établissements des Pères jésuites, l’instruction secondaire et peuvent y prendre leurs grades académiques es lettres