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AME. DOCTRINE DES GRECS

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penski, Le Synodihon pour la semaine de l’orthodoxie, in-8’Odessa, 1893, p. 19-56 (extraits des traités philos iphiques de Psellus).

Jean Italos, le successeur de Psellus dans la di^nit’de consul des philosophes, écrivit comme son devancier une sorte de De omnifaria doctrina sous forme de réponses à diverses questions qu’on lui avait posées. Par malheur, ce recueil est encore en majeure partie inédit. Dans les courts fragments publiés par Th. Ouspenski, il y a fort peu de chose sur l’âme. On y trouve pourtant cette phrase intéressante. Parlant des diverses façons d’affirmer l’attribut du sujet, l’auteur apporte cette comparaison : wittoo xo » Tr)V i]/-.r/r)v voûv eIvgu X£yof/.ev, iroX-Xaxi ; xa’t’Vj^t|V tôv voOv, aX>’y, |j.sv, { J X r i vovj uk i% ayroù ràç eXXtx|uI/£i ; 6s^o|jivr) xoù yeyovjla iïîrsp èxsïvoç ou [jlyiv 8k o-jcra, ô 8è voy ; oùy ôirsp slvai àXX’û ; aiVio ; tocjtï|ç » a èv saurai sy/ov o yEyÉvvrjXS xpsntova) ; a|xa xoù GeioxÉpo) ; . Ouspenski, Z, e Synodikon pour la semaine de l’orthodoxie, in-8°, Odessa, 1893, p. 58. En d’autres termes : quand on dit de l’âme qu’elle est intelligence, on n’entend pas l’identifier avec l’intelligence ; on veut dire simplement qu’elle reçoit de cette dernière la lumière de la connaissance ; elle devient ainsi intelligence sans être pour cela l’intelligence elle-même. Pareillement, quand on dit de l’intelligence qu’elle est àme, on n’identifie pas l’une avec l’autre, mais on affirme que la première est le principe de la seconde, car l’intelligence possède en elle-même ce qu’il y a de meilleur et de plus divin. On voit clairement par ce passage qu’Italos, comme tous les néoplatoniciens, mettait entre le voû ; et la’^'j/r, une distinction réelle. Dans une réponse à l’empereur Michel Parapinakes (1071-1078), Italos examine une théorie qui ne rentre pas dans notre sujet, puisqu’elle se réfère à l’état des âmes après la mort. Mais avant d’en venir à la question, il passe en revue les opinions des philosophes sur la nature de l’âme et son immortalité. Sa conclusion est que l’âme, considérée en elle-même comme substance, est immortelle, mais qu’elle est mortelle au point de vue de ses opérations à cause du péché : *0 Sy] xoù 8vy)tôv eïvat xoù àôâvatov XÉyetou où xaià to ccjtô Ta aùtà, àXXà to i.vj <î>ç o-Jai’a tiç, to Sa a> ; ÈvÉpysia, à6àvato ; apa’t <iv/j Evépyeiav s/O’jaa 8vY|Tr|v oùx àsi àXXà uoté, xat SrjXov wç Sià TY|V Trapàëacjtv, aXXà xa c7uo"-pa ; psî<Ta 71pô ; laVTY]V àOâvaroc ê<mv. 0]i. cit., p. 63. Ces deux citations nous permettent de juger de la méthode non moins que de la doctrine d’Italos : la première est d’un vigoureux dialecticien, la seconde d’un péripatéticien tempéré de néoplatonisme. Cf. Th. Ouspenski, Esquisses sur l’histoire de la civilisation byzantine (en russe), in-8°, .Saint-Pétersbourg, 1892, p. 146-245. On trouvera dans ce livre une étude bien documentée sur le mouvement philosophique à Byzance aux {{rom|xi)e et {{rom|xii)e siècles.

Un contemporain d’Italos et de Psellus, Philippe le Solitaire, a fait entrer dans sa Dioptra (achevée en 1095) une foule de notions sur l’âme, les unes parfaitement orthodoxes, les autres fort sujettes à caution. Mais il faudrait, pour bien juger du système, posséder l’ouvrage dans le texte original ; la traduction latine, quoique venant de Pontanus, ne rend pas toujours la signification exacte des termes techniques, dont la connaissance est indispensable en une matière aussi délicate. Je me contenterai donc de signaler ce curieux dialogue à l’attention des psychologues. Voir, en particulier, les passages suivants : P. G., t. cxxvii, col. 758 sq., 795, 821 sq., 857 sq.

Constantin Manassés, qui vivait dans la première moitié du {{rom-maj|XII)e siècle, adressa à son (’une un poème encore inédit de soixante-douze vers qui n’est peut-être qu’une imitation de la Dioptra, EL Krumbacher, Geschichte der byz. Lilcratur, in-8< Munich, 1897, p. 380, n. 9. Michel Glykas, contemporain de Manassés, nous expose à son tour ses théories sur l’âme humaine au début de sa

Chronique. P. G., t. clviii, col. 115-150. Il a même tout un chapitre nepi Tpiiôv [Aspù)v ty)ç ^j’/j, ; . lbid., col. 224-232. Sans être nouvelle, son exposition a du moins un mérite assez rare chez les philosophes de profession, celui de la clarté.

III. {{rom-maj|XIII)e, {{rom|xiv)e et {{rom-maj|XV)e siècles. —

La renaissance philosophique du {{rom|xi)e siècle, dont nous venons de nommer les plus illustres représentants, n’eut qu’une durée éphémère. Les croisades et l’occupation de Constantinople par les Latins vinrent arrêter dans son élan ce réveil des anciennes doctrines et il faut descendre jusqu’au milieu du {{rom-maj|XIII)e siècle pour trouver dans un écrivain comme Nicéphore Blemrnides un philosophe comparable à Psellus. A la différence de celui-ci, Blemrnides se rattache de préférence aux théories d’Aristote. Cf. A. Heisenberg, Nicephori Blemmytlse curriculum vilx et carmina, in-8°, Leipzig, 1896, p. lxviii. Dans son petit traité de l’âme, IIsp’i >livyj, : , il suit en quelque sorte pas à pas le philosophe de Stagyre, expliquant d’abord le terme même de < ! /'j>y|, et passant ensuite aux relations de l’âme avec le corps, â ses facultés diverses, pour finir par une étude sur l’âme des bêtes et l’âme humaine en particulier. Cet opuscule mérite d’être lu en entier. Il est malheureusement d’un accès difficile, car il ne se trouve édité que dans un livre fort rare : Nixrjçôpoy lvovaoTO’JxaiTtpsao-jTipcrj to’j BXe(X|j.180u’ETUTOixYiXoyiXYJ ; … [iïtà tyj ; ’EjrtTO|j.r, ç çucixy, ; - ÈcpES ; Y|< ; 8k o te Ilsp’c twiaocto ; xat rcspi tyvyrfi…, in-8°, Leipzig, 1784, 181-181-140 p. La nature même de l’âme est exposée chez notre auteur sans beaucoup d’originalité ; la manière dont les quatre éléments influent sur elle est l’objet de longs commentaires avec lesquels la science sérieuse n’a absolument rien à voir ; son immortalité est assez bien démontrée. Mais là où Blemrnides excelle, c’est dans la description des facultés de l’âme. Il y revient sans cesse et dans presque tous ses écrits. Y revenir nous-même serait nous condamner à des redites. Mieux vaut, ce semble, résumer cette partie de sa psychologie en reproduisant le tableau synoptique qu’il en a dressé lui-même, P. G., t. xlii, col. 719 :

Facultés de l’ame.

1. Végétatives Nutritives. Augmentatives. Génératrices.

2. Vitales et appétitives Volonté. Élection. Colère. Désir.

3. Cognoscitives Intelligence. Pensée. Opinion. Imagination. Sensibilité.

Ce tableau d’ensemble est précédé, dans la Logique de Blemrnides, de définitions et d’explications dont la clarté ne laisse rien à désirer. P. G., t. xlii, col. 712, 716 ; cf. encore, col. 733-736.

La clarté ne laisse rien â désirer, non plus, dans l’œuvre psychologique de Nicéphore Choumnos, personnage des plus inlluents à la cour de Michel VIII (12611283) et d’Andronic II (1283-1328). Un manuscrit de Patmos contient, entre autres ouvrages de lui, deux petits traités intitulés, l’un’AvtiOstixô ; irpbç IlXomvov TtEpi <1/JJ£TJ ; , et l’autre flepl t^ç. GpE7tTiXïj ; xal a’KTGrjUxr, ; ’iu/r| ; xai Tùiv xaià TaÛTa ; x ! vt, « te(ov. J. Sakkélion, IlaT|j.axY) ptêXioGr.xrj, Athènes, 1890, p. 74. De ces deux traités, le premier, YAntitheticusinPlotinum de anima, se trouve dans Migne, P. G., t. (’.XL, col. 1403-1438 : il a été publié’par Fr. Creuzer, d’abord dans son Plotini de pulchritudine, Heidélberg, 1814, p. 395-457, ensuite dans son édition complète de l’iotin, t. il, Oxford, 1835, j). 1416-1430. Quant au second, . ! . Sakkélion, op. et loc. cit., le donne comme inédit ; mais il semblerait, à lire K. Krumbacher, op. cit., p. 482, qu’il faille l’identifier