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AMBROSIEN (RIT) — AME DANS LA SAINTE ÉCRITURE

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broise (voir cependant la note des bénédictins), Prolog. in Ps. CXYIII, 2, P. L., t. xv, col. 1198. Les petits enfants eux-mêmes recevaient l’eucharistie à Milan jusqu’au xve siècle.

Au baptême se rattache naturellement la pratique des exorcismes. L’exorcisme avait pour rit principal l’imposition des mains, S. Ambroise, Epist., XXII, 2, P. L., t. xvi, col. 1020, et paraît avoir été surtout pratiqué durant les vigiles, comme celles qui eurent lieu lors de la translation des reliques des saints Gervais et Protais. Les manuscrits nous ont conservé un Exorcismus S. A mbrosii, P. L., t. xvii, col. 1019, qui doit être en tout cas assez ancien. D’après le témoignage du saint docteur, l’exorcisme des catéchumènes comportait le signe de la croix fait sur eux et l’imposition du sel : Crédit etiam catechumenus in crucem Domini Icsu qua et ipse signatur. .., De myst., iv, 20, P. L., t. xvi, col. 394 ; per te… pereuntia situ viscera adsperso sale in militant servantur eetateni. In Luc, x, 48, P. L., t. xv, col. 1815.

VII. Autres sacrements et rits divers.

Ordre.

En dehors de Rome, la consécration des évêques se faisait sur place. A Milan, comme à Rome, les suifragants allaient recevoir l’ordination dans la ville métropolitaine. Ennodius, Vila Epiph., p. 341, édit. Hartel. L’archevêque de Milan était consacré par celui d’Aquilée et réciproquement. P. L., t. lxix, col. 411. Sur les rites de l’ordination des divers ministres, le pontifical du IXe siècle ne peut être d’aucun secours, si l’on veut déterminer l’usage ancien de l’Église de Milan ; car il présente déjà les combinaisons connues des rituels romain et gallican. Dans les œuvres de saint Ambroise, on ne trouve pas d’allusion certaine au rit de l’onction des prêtres et des évêques. L’ordination des uns et des autres y est caractérisée constamment par l’imposition des mains et la bénédiction.

Il est certain qu’il n’y avait point d’abord à Milan, pas plus qu’ailleurs, un costume distinctif des prêtres. Tout ce qu’on pourrait affirmer à la rigueur, d’après deux mosaïques de la basilique ambrosienne que l’on rapporte à la première moitié du Ve siècle, c’est que les vêtements ordinaires étaient de couleur blanche quand les clercs qui les portaient participaient à une cérémonie.

Au rituel de l’ordination se rattache celui du couronnement des rois. M. Magistretti a publié trois ordiues de cette cérémonie. Le plus ancien, celui du pontifical du ix 8 siècle, comporte déjà l’onction, la collation des insignes et une bénédiction solennelle.

Mariage.

Dans le mariage, la velatio est attestée par saint Ambroise. Epist., ix, 7, P. L., t. xvi, col. 984.

Pénitence.

Un texte obscur de saint Ambroise semble fixer pour son époque la réconciliation des pénik’iits au vendredi saint, comme en Espagne : Erat autem dies quo sese Domïnus pro nobis tradidit, quo in Ecclesia pœnitenlia relaxatur. Episl., xx, 26, P. L., t. xvi, col. 1002. Voir l’article Ambroise (Saint).

Dédicace des églises.

Le rit de la dédicace dans le pontifical du IXe siècle est une combinaison connue de la dédicace gallicane et de la deposilio romaine. Une formule empruntée à cette dernière (’dit. Magistretti, p. 24, n. 54) trahit encore par un détail non retouché, le caractère composite de ce cérémonial.

Il n’existe pas actuellement de travail d’ensemble sur la liturgie ambrosienne. Outre les publications mentionnées ci-dessus incidemment, on peut consulter : [dom Cagin], Paléographie musicale des principaux manuscrits de chant grégorien, ambrosien, mozarabe, gallican, publiés en fac-similés phototypiques par les bénédictins de Solesmes, t. v, Antiphonarium arnbrosianum du musée britannique, Solesmes, 189Il sq. ; W. Chatterîey Bishop, .-ni. dans The Church Quarterly Beview, octobre 1886 (sur le bréviaire ambrosien) ; L. P. Colombo, OU Inni ilrl hreviario Amorosiano ; corredati délie mélodie liturgiche dal Can. Etn. Oarbugnati, in-8°, Milan, 1897 ; Daniel, Codexlituryieus

Ecclesise universalis in epitomen redactus, Leipzig, 1847, 1. 1, publie YOrdo milanais d’après le missel imprimé ; je cite le missel actuel d’après Daniel ; Delisle, Mémoire sur d’anciens sacramentaires, dans les Mémoires de l’Institut national de France, Académie des inscriptions et belles-lettres, in-4°, Paris, 1886, t. xxxii, 1° part., p. 58 sq. ; Duchesne, Origines du culte chrétien, 2’édit., Paris, 1898, surtout p. 83, 98, 151-152, 169 ; Elbert, Histoire de la littérature du moyen âge en Occident, traduct. Aymeric et Condamin, t. I, p. 190 sq. ; Ebert, AltgemeineGeschichteder Literatur des Mittelaltersim Abendlande, 2’édit., Leipzig, 1. 1, p. 172 ; Ebner, Quellen u. Forschungen zur Geschichte des Missale romanum, Iter ilalicum, Fribourg. 1896, surtout n. 71-92 ; Ehrensberger, Libri liturgici bibliotliecse apostoliese Vaticanse manuscripti, gr. in-8o, Fribourg, 1897 ; Fumagalli, Délie antichità l ongobardico-milanesi illustrate con dissertazioni dai monaci delta congregazione cisterciena di Lombardia. in-4 Milan, 1793, t. m : sur le rit ambrosien : 1. sur la messe ; 2. sur les heures ; 3. sur d’autres rits ; Gerbert, Monumenta veteris liturgise Alemannicse, in-4o, Saint-Biaise, 1877, 1. 1 ; Kienle, Ueber ambrosianische Liturgie u. ambrosianischen Gesang, dans les Studien u. Mittheilungen ans dem Benedictiner unddem Cistercienser Orden, 1884, t. I, p. 346 ; t. ii, p. 340 ; Lebrun, Explication de la messe, Paris, 1715, t. ii, p. 175 ; Paul Lejay, Ancienne philologie chrétienne, Le rit ambrosien, art. dans la Revue d’histoire et de littérature religieuses, t. H(1902), n.6 ; Mablon, Observationes deritu Ambrosiano, dans le Muséum italicum, 1687, t. i, p. 99-109 ; M. Magistretti, Beroldus, sive Ecclesise Ambrosianse Kalendarium et Ordines ssec. xii, Milan, 1894 ; ld., Pontificale in usum Ecclesise Mediolanensis, in-8° Milan, 1897 ; ld., La liturgia ambrosiana, Milan, 1899, t. i (travail sans critique) ; Martène, De antiquis Ecclesise rilibus, l. IV, 2 - édit., Anvers, 1737, t. in ; Mazuchelli, Osservazioni al saggio critico sopra il rito ambrosiano, in-4o, Milan, 1828 ; Muratori, Liturgia Romana vêtus, Venise, 1748, P. L., t. Lxxtv ; Muratori, Antiq. Ital. med. sévi, t. IV, diss. LVI1, col. 833-940 ; Manuel de Beroldus (i"f. supra Magistretti) ; Pamelius, Liturgica Latinorum, Cologne, 1571, t. I, p. 299 ; Probst, Die abendlàndliche Messe, von fitnften bis zum acliten Jahrhundert, Munster, 1896, p. 8 ; Dictionnaire d’archéologie chrétienne, t. i, col. 1373-1442.

P. Lejay.



AME. Nous ne nous occuperons en ce moment ni de la vie future, ni de la liberté, ni de la connaissance, ni des forces de la raison. Nous ne traiterons même ici en entier que le sujet de la spiritualité de l’âme. Nous reviendrons ailleurs sur son origine, son unité, son union avec le corps. Cependant ces dernières questions se trouvent ordinairement mêlées à celle de la spiritualité, dans les livres de la Bible, aussi bien que dans les ouvrages des saints Pères, des écrivains orientaux et même des théologiens latins jusqu’au XIIIe siècle. Aussi avons-nous cru devoir les réunir dans les articles que nous allons consacrer à l’histoire des doctrines chrétiennes sur l’âme dans les Églises d’Orient et dans l’Église latine jusqu’au XIIIe siècle. Il n’y avait pas lieu de poursuivre cette histoire commune pour les théologiens occidentaux qui ont vécu à partir du XIIIe siècle, puisque chaque question a eu son évolution tout à fait indépendante à partir de saint Thomas d’Aquin. Ainsi les premiers articles qu’on va lire auront un caractère historique et s’occuperont de l’origine, de l’unité de l’âme et de son union avec le corps, aussi bien que de sa spiritualité. Les derniers au contraire traiteront seulement de sa spiritualité, qu’ils auront pour fin d’établir soit par des preuves théologiques, soit par des preuves rationnelles.

Voici dans quel ordre on trouvera ces divers articles :
I. Ame dans la sainte Écriture.
II. Ame. Écrits sur l’âme considérée au point de vue théologique.
III. Ame. Doctrines des trois premiers siècles. Cet article a reçu des développements plus considérables, à cause de la difficulté de la matière.
IV. Ame. Développement do la doctrine du IVe siècle au xiii 1’.
V. Ame chez les grecs.
VI. Ame chez les syriens.
VII. Ame chez les arméniens.
VIII. Spiritualité de l’âme. Démonstration théologique.
IX. Spiritualité de l’âme. Démonstration rationnelle, d’après la doctrine de saint Thomas d’Aquin.



I. AME dans la sainte Écriture.


I. Dénominations