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AMBROSIEN (RIT)


mentions de I’évêque et du prince, on a : Nec non et pro famulis N. N. ; 2° Quani oblalionem quant pielati tuse o/ferimus, iil Deus, in omnibus, etc. ; 3° Qui pridie quant pro nostra et omnium salute pateretur accipiens panem elevavit oculos ad cselos ad te, Deum, Patrem suum omnipotentem… dicens ad eos : … Simili modo posteaquam cenatum est, accipiens calicem elevavit oculos ad cœlos ad te, Deum, Patrem suum omnipotentem, item tibi grattas agens, f benedixil, tradidit discipulis suis dicens ad eos : Accipile et bibile ex eo omnes ; hic est enim calix sanguinis mai, novi et seterni Testamenti (sans mysterium fidei, déjà introduit au XIe siècle dans le sacramentaire du trésor de la cathédrale), qui pro nobis et pro multis effundetur in remissionem peccatorum ; mandans quoque et dicens ad eos : lime quotiescunque fecerilis in meam commemorationem facietis, morlem meam prsedicabitis, resurrectionemmeam adnunliabilis, adventum meum sperabitis, donec iterum de cselis veniam ad vos. Une finale de ce genre se retrouve dans la liturgie mozarabique et les liturgies orientales. Cette formule développée est un souvenir de saint Paul, I Cor., xi, 26. Les variantes 2° et 3° sont données ici d’après le sacramentaire de Biasca ; la variante 1° se trouve dans le sacramentaire du trésor, mentionné plus haut, I, 4°. Toutes ces variantes ont disparu des missels imprimés qui ont le texte pur du canon romain.

Après la consécration, le missel actuel donne : Unde et memores, Supra quæ propilio, Supplices te rogamus, Mémento eliam (prière pour les morts), Nobis quoque peccaloribus. Ici encore le missel actuel reproduit le texte du missel romain. Les manuscrits au contraire ont quelques variantes : 1° Unde et memores sumus, Domine, nos lui servi sed plebs tua sancta Domini noslri Ihesu Christi Passionis nec.non et ab inferis mirabilis Resurreclionis sed et in cœlos gloriosissintœ— Ascensionis, offerimus prseclarse maiestati tuée de luis donis ac dalis f hosliam puram j— hostiam sanctani j— hostiam ininiaculalam, hune panem sanctum vilse seternse et calicem salutis perpétuée ; 2° Supra quæ… munera iusti pueri tui… ; 3° Supplices… ante conspectum tremendse maiestatis tuse, ut quotquot ex hoc altari sanctificationis, sacrosanctum Corpus et Sanguinem Domini nostri Ihesu Christi sumpserimus… ; 4° Mémento eliam et eorum, nomina qui nos præcesserunt… Istis et omnibus… ; 5° Nobis quoque minimis et peccaloribus famulis tuis de multitudine misericordise tuse sperantibus…

La prière de la fraction de l’hostie est la suivante : Per quem hsec omnia, Domine, semper bona créas f sanctificas f vivificas f benedicis et nobis famulis tuis largiler prsestas, ad augmentum fidei, ad remissionem omnium peccatorum nostrorum et est tibi Deo Patri omnipotenti ex ipso et per ipsum et in ipso, omnis honor, virtus, laus, gloria, imperium, perpetuitas et potestas in unilate Spiritus Sancti per infinita smcula sseculorum. Amen. Dans le missel imprimé, le texte romain a remplacé cette clausule solennelle. Le prêtre met ensuite le fragment d’hostie qu’il vient de détacher dans le calice, en disant, d’après le missel imprimé : Corpus tuum frangitur, Christe, calix benedicitur ; sanguis luus sit nobis semper ad vitam et ad salvandas animas ; — et d’après les manuscrits : Commixtio consecrati corporis et sanguinis Domini nostri Ihesu Christi, nobis edenlibus et sumentibus, in vitam œternam. Amen (ou, d’après le ms. de Biasca, sumentibus proficiat ad vitam et gaudium sempiternum). On chante (ou on lit) alors le Confractorium : voir plus bas.

Aussitôt après la fraction, se place le Pater. Le Libéra nos suit, sans variante notable (sans aucune variante dans 1 imprimé). La paix est donnée dans la forme suivante : Pax et communicatio Domini nostri Ihesu Christi sit semper vobiscum. r). Et cum spiritu tuo. Et le diacre

DICT. DE THÉOL. CATHOL.

dit ensuite : Offerte vobis pacem. Ici l’imprimé et les manuscrits concordent. Dans l’usage actuel, ÏAgmis Dei n’est chanté qu’aux messes de morts, et l’on passe aussitôt aux trois prières avant la communion. Ces prières manquent dans les manuscrits.

La formule de la communion du prêtre est, dans l’imprimé, la suivante : Corpus Domini nostri lesu Christi proficiat mihi sumenli et omnibus pro quibus hoc sacrificium attidi ad vitam et gaudium sempiternum. La communion est distribuée aux fidèles avec la simple formule Corpus Christi, à laquelle on répond Amen.

On peut conjecturer que, du temps de saint Ambroise, on conservait dans l’église l’eucharistie. Il la reçut au moment de sa mort. Dans une lettre à Félix, évêque de Côme, Epist., iv, n. 4, P. L., t. xvi, col. 890, il dit à propos de l’autel d’une basilique nouvellement consacrée : lbi arca Testamenti undique auro tecta, id est doctrina Christi, doctrina sapienlise Dei. lbi dolium aureum habens manna, receptaculum scilicet spirilalis alimonise et divinse prompluarium cognilionis. Ce texte peut s’appliquer aux Écritures, malgré l’avis contraire de Mabillon, Observât., p. 105.

Après la pièce de chant appelée Transitorium, le prêtre dit la postcommunion. Il y a donc quatre oraisons fondamentales dans la messe ambrosienne : Super populum, Super sindonem, Super oblata (secrète), Postcommunion. Aussitôt après la postcommunion, on dit : Dominus vobiscum. r). Et cum spiritu tuo. Kyrie eleison (3 fois). Benedicat et exaudiat nos Deus. r|. Amen. Le diacre dit : Procedamus cum pace. r). In nomine Christi. Cette forme de congé est encore usitée. On y a ajouté la prière Placeat, la bénédiction et l’évangile de saint Jean du missel romain d’aujourd’hui.

La messe comporte les pièces de chant suivantes : Ingressa, ou introït (sans psaume ni Gloria Patri ni répétition) ; Psalmellus, répons qui suivait la leçon prophétique (et plus tard l’épître) ; un verset alléluiatique après la leçon apostolique ; les jours de fête, comme Noël, une antienne avant l’évangile, une antienne après l’évangile, qui accompagnait la procession de l’oblation ; YOffercnda, qui suivait immédiatement, quand les vases sacrés étaient déposés sur l’autel sous le voile ; le Confractorium, antienne exécutée pendant la fraction du pain ; le Transitorium, pendant la communion.

Parmi les archaïsmes de ce rit, comptent les messes vespérales des veilles de grandes fêtes, Noël, l’Epiphanie. Nous ne connaissons plus de ce type aujourd’hui dans le rit romain que celle du samedi saint. Voici ce que nous trouvons indiqué Ad vesperum, par exemple, pour la veille de Noël : une antienne, lucernarium, suivie d’un responsorium archidiaconile et de quatre psalmelli avec leurs leçons et leurs oraisons. Pendant le dernier commence la messe sans ingressa ; elle comporte comme pièces de chant un offertoire, un confractorium, un transitorium. L’office s’achève par deux antiennes avec leurs psaumes et par le Magnificat précédé de son antienne.

Mabillon conclut d’un passage de saint Ambroise, Epist., xiv, n. 15, P. L., t. xvi, col. 998, qu’il célébrait la messe tous les jours.

Des comparaisons précédentes se dégage un fait. Le missel ambrosien a subi, du xie siècle au temps de la découverte de l’imprimerie, des changements. Ces changements ont eu pour but de le ramener à une plus grande ressemblance avec le missel romain. Il n’y a donc rien à conclure de ces ressemblances, soit pour l’historien soit pour le théologien. Nous allons voir que ces changements ne sont rien en comparaison de ceux qui ont dû être opérés plus tôt. Le canon de la messe ambrosienne n’est pas le canon primitif. Il a pourtant, dans sa forme la plus ancienne, celle des mss. du XIe siècle, son intérêt. Si vraiment il est une importation romaine mise à la place d’une forme inconnue, ce canon nous donne

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